J 10 | RC Strasbourg-OM : Patron, un Sky-Xanax… bien tassé !

Dis… quand reviendras-tu ? Dis… au moins le sais-tu ? Que tout le temps qui passe, ne se rattrape guère… Que tout le temps perdu, ne se rattrape plus. Oui ! Je cite Barbara ! Mais en même temps après la dernière sortie (de piste) de l’OM avouez qu’il y a de quoi verser dans la déprime. Pas de jeu, pas de coeur, pas de cou*****, il n’en fallait pas plus pour rajouter cette horreur sur le compte de cette désastreuse année 2020 !

« Enlevez les cordes, les câbles… »

Comment oublier ces paroles de la légende, de celles qui méritent ce titre, pas de celles que l’on fabrique et défait aujourd’hui plus facilement qu’un jouet Kinder, suivez mon regard… Eric Di Meco, qui se morfondait en tentant de garder le sourire en commentant la bouillie informe que les joueurs tentaient, sans grande conviction, de faire passer pour un match de football. Et il faut bien avouer que devant nos écrans, et les pouces agiles sur Twitter, nous étions forts nombreux à être beaucoup moins diplomates qu’Eric !

Sept ans ! Sept ans à attendre pour enfin entendre résonner les notes de ce qui restera l’oeuvre majeure de Tony Britten (on évitera d’ailleurs d’ergoter au sujet du léger plagiat de ce dernier vis à vis de Georg Friedrich Haendel) : « Ils sont les meilleurs… Sie siend die Besten… The Champions… ».

Quand on lit ces paroles on se dit que quand elles ont été écrites, leur auteur ne pensait sûrement pas qu’un jour, un aussi piteux spectacle, offert pas une aussi piteuse équipe, viendrait à leur suite. Bien sûr, nous savions tous que ce groupe (en théorie l’un des plus abordables que nous pouvions espérer) serait loin d’être une partie de plaisir, mais de là à constater un tel écart de niveau…

Photo Frederic SPEICH – La Provence

Certes, la défaite contre Manchester City relève d’une logique peu contestable, tant nous ne jouons pas dans la même cour ! Mais que dire des deux autres ? Un Olympiakos, sur le papier, largement à la portée d’un groupe de joueur comme celui de l’OM, un Porto bien mal en point loin de jouer son meilleur football et qu’on aurait du pouvoir bousculer… Hélas, trois fois hélas, pour gagner un match de football, il faut déjà jouer au football, ce que nos joueurs s’obstinent à refuser ! Avouez que c’est tout de même gênant sachant qu’ils sont (grassement) payés pour y jouer.

Ce qui faisait la force de l’OM avant que l’on s’entiche de sénateurs et autres virtuoses de la relance dans l’axe, c’était une sorte d’état d’esprit collectif. L’OM formait une sorte d’entité propre au travers de ses joueurs dont l’une des principales caractéristiques était, en dépit de toute logique, de refuser la défaite.

Aujourd’hui, non seulement l’OM au travers de ses joueurs, ne refuse plus la défaite, mais pire, il va jusqu’à la provoquer ! Je ne dis pas que nos joueurs veulent perdre (encore que pour certains le doute est permis…) mais simplement que cela ne semble pas les déranger outre mesure. Je me garderai bien de gloser sur les origines psychologiques d’un tel manque d’amour propre, déjà je ne suis pas thérapeute pour pantouflard surpayé, mais surtout : je m’en moque royalement !

Voilà ce que me fait l’OM d’aujourd’hui : il tue à petit feu mon intérêt pour le football ! Rassurez vous, je ne suis pas en train de renier mon amour pour l’OM, mais plus prosaïquement de marquer mon dépit pour ceux qui sont sensés en défendre les couleurs. L’OM restera chevillé à mon coeur, mais l’équipe actuelle me fait du mal là où elle devrait me faire du bien, m’offrir un peu de bonheur dans cette triste année !

Stras’ et Payet !

Le pire qui risque de se produire ce soir c’est que nous arrivions à gagner ! Non, je n’ai pas abusé du Jack Daniel’s Single Barrel ! Je n’en suis pas encore arrivé à souhaiter une nouvelle défaite. Ce que je redoute c’est une victoire identique à celles, en trompe l’oeil, que nous avons acquises depuis le début de la saison. Nous avons tremblé face à Brest, tremblé face à Lorient, manqué de sérénité face à Bordeaux (qui reste notre meilleure prestation techniquement parlant, c’est dire la pauvreté de l’ensemble….), quant à Paris, ce n’est pas nous qui avons gagné, mais Paris qui a perdu ses nerfs, et le match !

Vu l’indigence de nos prestations, n’avoir qu’une seule défaite au compteur après huit parties est une anomalie statistique, une grâce que nous devons tantôt à la chance, tantôt à un éclair de lucidité de nos joueurs. En dehors de ça, du vide, du vide, et encore du vide !

Un joueur symbolise très bien cet état de fait : le « Marseillais à vie » qu’on louait pour avoir accepté de diviser son salaire par deux pour prolonger son contrat ! D’ailleurs quand on fait le bilan, on réalise que la moitié de ce qu’il touchait la saison dernière c’est déjà bien trop cher payé pour ce qu’il propose en ce moment.

Foin de palabre sur son état physique, je laisse ça à d’autres. Après tout, combien d’excellents joueurs savaient faire des étincelles sans pour autant être au top de leur forme ? Tout ne peut pas être mis sur le dos de sa condition athlétique ! C’est son manque de volonté, son manque d’implication, son manque de hargne, qui sont les plus criants en ce moment ! Alors, on tente de se rassurer en regardant le Payet de Bielsa, le Payet de West Ham. On essaye de se convaincre que ce joueur là n’est pas si loin. En vérité, mentalement il est partout, sauf à l’OM.

Nous sommes souvent irrités des prestations de Dario Benedetto, le raillant en disant qu’avec lui nous jouons à dix ! Mais avec Payet on pourrait dire qu’on joue à neuf, avec Sanson à huit, avec Sakai à sept, avec Thauvin à six… on pourrait continuer longtemps. La réalité c’est que l’OM actuel c’est onze individualités, souvent médiocres, en lieu et place d’une équipe composée de onze joueurs.

Alors, face à Strasbourg, solide avant dernier de cette piteuse Ligue 1, je ne me fais pas vraiment d’illusions : nous allons gagner. D’une part parce que j’ose quand même croire que l’infâme ersatz de football que nous avons vu mardi soir aura picoté quelques orgueils, et d’autre part parce que Strasbourg n’y arrive pas ! Alors, nos joueurs vont se rassurer un peu ce soir, pour mieux retomber dans leurs travers dés la venue de Porto. Je vous avais dit que je ne croyais plus en cette équipe…

C’est bon, t’as fini de déprimer ?

On va dire que oui… j’ai fini de déprimer, parce que plus ça va, plus je m’en fous ! Pas beaucoup mieux hein ?! Bon promis, j’arrête ! J’arrête parce qu’il y a une petite chose qui pourrait me faire du bien au delà d’une victoire acquise solidement et proprement : du neuf ! Oui du neuf, une idée neuve, une composition inédite. Puisque nos habitués du onze n’ont plus assez de motivation envoyez moi des jeunes ! Vous savez, ceux qui ont les dents qui rayent le parquet, qui ont faim, qui veulent se montrer pour renégocier leurs contrats, et bientôt devenir comme les plus grands : pantouflards et démotivés !

Et ça y est, il repart dans ses idées noires ! Bah oui, mais que voulez vous, le monde du football ressemble de plus en plus à ça : les jeunes ont envie de réussir pour jouir d’existences confortables avec des salaires mensuels qui exigerait des décennies de travail à un smicard ! Vais-je une nouvelle fois dire que l’argent à pourri le football ? Oui ! Prouvez moi que j’ai tort ! Mais en attendant que nos jeunes ne se sentent plus pisser, autant exploiter leurs appétits ! Cuisance, Gueye, Aké, Balerdi, Henrique, Richard… autant de noms que j’aimerai voir beaucoup plus souvent, et si possible dés ce soir ! Mais pour cela encore faut-il qu’AVB renie son dogme actuel.

AVB parlons en ! Si le tribunal des réseaux sociaux à tôt fait de condamner l’entraîneur pour les résultats, la ficelle est un peu grosse ! Je n’irai pas jusqu’à l’absoudre de tous les maux. Il a sa part de responsabilité dans l’état de forme et l’indigence tactique et technique de l’équipe, mais à l’impossible nul n’est tenu : on ne gagne pas un grand prix avec un pilote qui confond le vibreur et le bac à gravier ! Et ça même si on lui donne la meilleure voiture possible et qu’on la règle avec la finesse d’un rasoir.

Ne pas pédaler dans la choucroute

Quand on y réfléchit c’est même se donner beaucoup trop de mal pour une prestation dont la médiocrité est connue à l’avance ! Donc, oui, notre entraineur semble résigné, oui, il fait ses changements à la 70e (surtout qu’avec la règle actuelle des cinq changements, il y a nombre de ressorts tactiques possibles !). Oui ses conférences de presse sont lunaires ! Mais mettez vous cinq minutes à sa place : vous feriez quoi avec une équipe qui ne manifeste pas d’envie de gagner, pas d’envie de bien faire ?

Photo IconSport

D’ailleurs, la récente surprise de la charge de travail de Maxime Lopez à Sassuolo est révélatrice d’une réalité que beaucoup de joueurs de L1 font mine d’ignorer : la faible exigence des clubs français (et l’OM ne fait, malheureusement pas exception à la règle) en matière de discipline et de travail vis-à-vis de ses joueurs !

Dernier point auquel j’accorderai une responsabilité importante dans les résultats actuels : notre absence, nous supporteurs ! Les stades avec ces ambiances pré enregistrées sont tristes comme un frigo vide ! Et il y a fort à parier que sous nos vivas ou sous nos broncas, les mollusques qui nous tiennent lieu de joueurs ressentiraient sans doute une pression salutaire dans l’optique d’élever leur niveau de jeu à une altitude convenable et conforme à ce que l’on est en droit d’attendre !

Bref, on se réjouissait de retourner en Champions League, on se disait qu’on aurait peut-être un peu de budget pour renforcer l’équipe, qu’on vibrerait au son de l’hymne de la Coupe aux grandes oreilles dans le stade, et que nos joueurs nous le rendraient ! Las, nous sommes absents, et il faut bien croire que c’est un peu à cause de nous qu’ils se sentaient obligés de mériter, un peu, leurs gras émoluments !

Allez l’OM quand même ! Parce que je déteste perdre ! Mais par pitié, haut les coeurs, haut les bur*** et faites nous un peu plaisir ! On en a besoin, nous, qui pour aller courir, devons nous justifier !

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A propos de Ragnarok


Juriste de raison, confiseur de métier, ancien habitant du bassin parisien repenti en Marseillais pur sucre qui n'a toujours vibré que pour l'OM. Joueur occasionnel au Z5 (option « pieds carrés et contrôles aléatoires » incluse), et désormais fier rédacteur de MassaliaLive !
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Une Réponse pour J 10 | RC Strasbourg-OM : Patron, un Sky-Xanax… bien tassé !

  1. Ah que tout cela est juste et bien dit, mille bravos