J 22 | OM-LOSC : mollesse et précipitation

L’OM est revenu de Caen avec une victoire, enfin ! Un bonheur dont l’équipe nous avait privé depuis le 25 novembre. Depuis cette victoire, il s’est mis à neiger un peu partout sur les terrains de Ligue 1. On n’ose donc imaginer ce qui arrivera si les joueurs marseillais battent une équipe placée sur le podium. Ce qui n’est arrivé que deux fois, depuis que Rudi Garcia est là.

Le football ça va vite !

Si le meilleur passeur de Ligue 1, Nicolas Pepe ou son acolyte Jonathan Bamba se distinguent par leur vitesse, celle du redressement de Lille est tout aussi remarquable. Certes, le prochain adversaire des olympiens semble aujourd’hui leur être largement supérieur. Mais sa situation permet aussi à Marseille de garder espoir: la saison dernière ce n’est pas Jacques-Henry Eyraud qui affichait une mine défaite (comme après la rencontre face à Monaco) mais bien président du LOSC. Dégoûtés par de mauvais résultats,  les supporteurs nordistes insultaient et interpellaient leurs propres joueurs. Dans le même temps l’OM vivait son rêve européen et corrigeait des Lillois aux abois (5-1 le 21 avril dernier).

Wouf !

Un peu moins d’un an plus tard, les rôles se sont donc inversés et Lille fait désormais office d’épouvantail pour beaucoup de pensionnaires Ligue 1, grâce à ses flèches offensives. La cinglante défaite trois à zéro concédée en novembre 2018 le rappelle bien aux olympiens. Habitué des grosses cylindrées, l’ancien propriétaire de Lotus s’était peut être montré trop pressé en voulant remplacer la quasi intégralité de son effectif par de jeunes joueurs inexpérimentés. Il a depuis corrigé le tir, la position du club nordiste en étant la preuve.

Accro à la tisane, le président marseillais a au contraire été un peu frileux en matière de mercato. Bien que la patience soit une vertu, ses critères de sélection « drastiques » ont manqué de réactivité et ont par la suite poussé le club à se précipiter, au point de commettre ce que certains  appellent  un « panic buy ».

Panic buy, panic buy ! Est-ce que j’ai une gueule de panic buy ?

Les deux clubs ont emprunté des chemins différents qui mènent vers un but commun : le podium de la Ligue 1 et le retour en Ligue des Champions. Une remontée de l’OM vers cet objectif est-elle vraiment impossible ? D’un point de vue mathématique, c’est loin d’être le cas. Mais pour y croire, la victoire à Caen reste insuffisante. Elle ne pèse pas lourd à l’échelle de la saison et n’efface pas les doutes concernant l’obtention d’une place dans le top 3 du championnat.

Après une série de neuf défaites, la peur laisse forcément des doutes s’immiscer dans l’esprit des joueurs, ce qui fragilise le jeu de l’équipe. Il n’en reste pas moins que le contenu des derniers matches est en inadéquation avec l’objectif toujours affiché par l’entraîneur, les joueurs et les dirigeants phocéens. Face à une équipe de Caen à la lutte pour le maintien et de surcroît réduite à dix, Marseille s’est par exemple contenté de procéder en contre.

On sait jamais sur un malentendu…

Pour nous permettre d’envisager un retour à l’optimisme, même mesuré, les joueurs marseillais doivent adopter un autre comportement. Un club qui veut occuper le podium se doit d’être conquérant et de se montrer supérieur aux autres équipes. Certes, lorsqu’on atteint ce niveau de détresse, toute victoire est bonne à prendre. On ne crachera donc pas sur la dernière en date. Mais il faut bien comprendre que la devise du club est «Droit Au But» : l’OM ne saurait se contenter d’arriver à ses fins sur un «malentendu» comme dirait Jean-Claude Duss.

mais certaines choses vont plus lentement

Notre grand attaquant est enfin arrivé, ouf ! Notre président était à deux doigts de passer pour une buse, mais l’honneur est sauf. Il a atteint son objectif numéro un : Mario Ballotelli est Olympien… pour six mois seulement.

Plus que jamais contesté,  celui qui « n’aime pas faire taire mais faire rire » (ou l’inverse, je ne me souviens plus), a apporté sa réponse.  Espérons qu’elle s’avère judicieuse. Le bon coté des choses, c’est qu’en cas d’échec sportif, l’attaquant marseillais ne restera pas un poids mort pour l’OM comme Aymen Abdennour ou encore Grégory Sertic.  Mais tout de même : vivre huit mois de longues et intenses négociations pour aboutir à six mois de contrat, cela laisse une sensation un peu étrange.

Le dénouement de ce dossier apporte actuellement plus de questions que de réponses : Balotelli est-il vraiment l’attaquant recherché ?

Joueur en CDD

Sans émettre de doutes sur les qualités naturelles du joueur, l’OM a besoin d’un attaquant performant immédiatement. Or, l’ancien Niçois ne compte aucun but cette saison et a finalement joué peu de matchs.

Pourquoi s’entêter à recruter un joueur à court de temps de jeu, au risque qu’il mette beaucoup temps à retrouver du rythme ? Certainement parce que le président olympien dispose de moyens limités pour sauver sa tête.

On peut aussi se demander pourquoi le contrat ne s’étire que sur six mois. Dans l’hypothèse où Mario Balotelli réaliserait de bonnes performances, un éventuel départ précipité pourrait frustrer une nouvelle fois le peuple marseillais…

Quoi qu’il en soit, le buteur italien est maintenant là et il serait bien avisé de réussir ses débuts, car contre Lille, l’OM sera privé de joueurs précieux. Certains sont blessés, (Payet, Rami), d’autres suspendus (Sanson, Ocampos), tandis que Sakai dispute toujours la Coupe d’Asie. On dit que la confiance se gagne par goutte et se perd en litres. Cet adage s’applique parfaitement à la direction marseillaise. Tout l’amour qu’elle avait récolté, la saison dernière, auprès des cœurs marseillais, s’est évaporé en quelques mois.

Les fautes sont pardonnées (au moins à moitié) lorsqu’elles sont avouées. Et les difficultés peuvent être comprises et acceptées. Encore faut-il qu’elles soient expliquées. Les résultats, s’ils sont positifs, calmerons peut-être les supporteurs dans l’immédiat. Il faudra toutefois un peu plus de transparence de la part de l’Olympique de Marseille pour que son président ne soit plus vu comme un baratineur. Cela va certainement prendre du temps, mais Jacques-Henri Eyraud est tenace. La preuve : il l’a eu, finalement, son Super Mario !

Allez l’OM !

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A propos de florent.b


Gastronome et supporter de l'OM, je n'aime rien tant que les combinaisons qui en mettent plein les papilles et les yeux. À table et bon match !
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Une Réponse pour J 22 | OM-LOSC : mollesse et précipitation

  1. Wouf, comme tu dis . On est tous dans l’ attente d’ une série de victoires en retenant notre souffle ,merci