J 27 | OM-ASSE : votre flemme est notre fierté

Le football prend des couleurs au fur et à mesure qu’approche le printemps. Les matchs de Ligue 1 deviennent décisifs, les coupes d’Europe en finissent avec les poules dévolues aux sans-dents. Bref, il se passe enfin des choses. Partout, sauf bien sûr à l’Olympique de Marseille.

Une erreur d’arbitrage, je ne sais pas ce que c’est

Cette fois, c’en est trop. Juste avant d’affronter les Verts, Jacques-Henri Eyraud a vu rouge, et compte bien le faire savoir. La fête est déjà gâchée. Pourtant, la semaine s’annonçait grandiose : un match de prestige se présente dans la course à la stratosphérique quatrième place du championnat de France de Ligue 1. qui comme chacun sait fait rêver l’ensemble des êtres vivants de notre système solaire.

Les deux étoiles du football hexagonal vont s’affronter dans un match au sommet du petit bassin, un affrontement décisif pour atteindre le si prestigieux pied du podium en fin de saison. Et pourtant, cet événement mirifique, qui mériterait son propre powerpoint lors d’un colloque patronal, est éclipsé par une polémique.

La faute à Canal Plus, qui dans son « Late football club », émission footballistique animée par  le seul supporteur ultra rennais en activité, a alimenté la polémique en diffusant des images inédites et controversées. Ces images mettent directement en cause le professionnalisme de Benoît Bastien, dont l’attitude a porté préjudice à l’OM contre Nîmes en début de saison.

L’émoi est d’autant plus grand chez les supporteurs que cet éminent arbitre a déjà défrayé la chronique olympienne par le passé. Le président marseillais est en tout cas hors de lui. Non pas parce qu’il a regardé ces images, mais précisément parce qu’il n’a pas pu le faire : son Apple TV, désormais proposée aux abonnés de la chaîne cryptée, n’arrête pas de planter.

Déjà volé à trois reprises par Monsieur Bastien, l’OM est littéralement à deux doigts du fist anal.

C’est intolérable, et ça ne se passera pas comme ça. L’ancien stratège d’Euro Disney compte bien se montrer véhément avec le service après-vente, hors de question de se laisser faire. Pour ce qui est de l’arbitrage, on espère simplement que le patron de l’OM, qui n’a toujours pas réagi, se montera plus tranchant qu’en matière de mercato.

Burn-out, bipolarité, et syndrome de la Tourette

Si le mouvement dit des Gilets Jaunes divise l’opinion, perturbe la tenue de la saison et peut raisonnablement être soupçonné d’altérer la lucidité de certains dirigeants, on doit lui reconnaître un impact positif sur l’OM. Les deux matchs reportés disputés par Marseille se sont ainsi soldés par une victoire face à Bordeaux mais aussi par une défaite « encourageante » contre Saint-Etienne, en phase aller.

Le tout, malgré une déconvenue en apparence sèche, ponctuée par les coups d’éclats d’un Khazri qui avait pourtant passé ce soir-là plus de temps le nez dans le gazon qu’un amateur de cunnilingus. Sans Balotelli mais avec envie, l’OM avait peut-être disputé à Saint-Etienne l’un de ses matchs les plus aboutis.

Il faudra retrouver cet état d’esprit pour renouer avec le succès. Après trois victoires de rang, les hommes de Rudi Garcia – littéralement, il les a tous fait venir – n’ont pu obtenir mieux qu’un nul assez piteux contre un stade Rennais pourtant fatigué et privé de son ballon d’or potentiel, Hatem Ben Arfa.

La vie de Khazri c’est comme une boite de chocolats : on ne sait jamais sur quoi il va tomber, ni combien de fois il va tomber.

Une contre-performance qui a précisément permis aux stéphanois de doubler les olympiens au classement le weekend dernier, alors même que le revers infligé par Monaco aux lyonnais rendait possible une superbe opération. Toute autre résultat qu’une victoire confirmerait que le bilan de santé des pensionnaires du Stade Vélodrome est encore loin de s’être amélioré.

Entre le burn-out de Rami, le blues de Gustavo, le cheveu sur la langue de Germain ou l’aérodynamisme des parties génitales de Sarr, les états d’âmes des uns et des autres ne sauraient en tout cas justifier de bégayer à ce point des périodes entières. Au risque de donner au stade un sérieux syndrome de la Tourette.

On ne change pas une équipe qui rame

Cela peut arriver à tout le monde, d’avoir une sale tête au réveil : gueule de bois, valises sous les yeux, fatigue accumulée, rides naissantes mises en valeur par des traits tirés. La plupart du temps, un café et une douche plus tard, on se sent déjà mieux, revigorés. Le miroir n’est pas tendre non plus avec l’OM, qui se rêve en Dortmund français, s’imagine rival de l’Olympique Lyonnais et finit par se trouver le teint verdâtre de son prochain adversaire.

Les douches froides se sont certes accumulées ces deux dernières années, mais elles ne semblent pas permettre le réveil escompté.

En guise de caféine, les speechs de motivation du gourou Denis Troch (vous lisez bien, nous ne sommes pas dans un sinistre univers parallèle) ne semblent encore avoir l’effet espéré. Tel un type résigné à se coucher tout habillé après avoir renoncé ne serait-ce qu’à se raser, l’OM et son champion Project semblent prostrés dans une apathie déprimante.

Denis Troch s’occupe personnellement de la moustache d’Adil Rami. Une mesure radicale prise pour sauver l’OM.

Il est vrai que l’inertie est une forme de stabilité, horizon indépassable de Jacques-Henri Eyraud, qui ne cesse d’en vanter les vertus. Toujours la même inconstance, toujours les mêmes compliments de Stéphane Guy envers le pourtant catastrophique Valère Germain et, in fine, toujours autant de fébrilité affichée par les joueurs marseillais. Il faut peut-être avoir fait Harvard pour pouvoir comprendre les bienfaits de cette forme-là de « stabilité ».

Mais il ne faut par contre pas avoir fait Polytechnique pour calculer les indemnités de licenciement de Rudi Garcia. L’OM ne change donc pas une équipe qui rame, et nous voici réduits à espérer repasser devant des Verts alors même que les stéphanois se sont justement drastiquement transformés… depuis que leur staff technique a changé.

Avec Jean-Louis Gasset, l’ASSE est passée des portes de la relégation à la course à l’Europe. Et les stéphanois comptent bien empêcher l’OM de passer de la quatrième place l’an dernier à la… quatrième place cette saison. Viser mieux, ça serait apparemment de la gourmandise.

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Article lu 3002 fois, écrit le par boodream Cet article a été posté dans Avant-match et taggé , , . Sauvegarder le lien.

4 Réponses pour J 27 | OM-ASSE : votre flemme est notre fierté

  1. Très bon article, et surtout – hélas ! – tout à fait lucide.

  2. C’ est ben vrai tout ça, merci tout plein, les gars et bravo

  3. ON VEUT LE #DessinDeBaccalhao 😁