J 28 | OM-OGCN : so nice

Ah le derby de la Méditerranée, ses saveurs inimitables, à base de mauvaise foi assumée et de chambrage pas toujours bon enfant. Affrontement magnifique où l’on exhume les tweets et autres déclarations du camp d’en face juste histoire d’arriver bien chaud au stade, avec la bave aux lèvres et une seule envie : disperser, ventiler, éparpiller façon puzzle les cuistres azuréens.

Et si en plus cela peut se faire par l’entremise d’un joueur que nous leur avons pris et qui a subitement repris goût au football, alors il se pourrait bien que cette délectable semaine s’achève magnifiquement !

Une semaine au goût de miel (un peu frelaté)

Mes amis quelle semaine avons nous vécu ! Alors que nos ennemis préférés avait déjà sabré le champagne et péroraient sur leurs futurs adversaires en quart de finale de Ligue des Champions, nous avons eu l’immense plaisir de les voir se fracasser de la manière la plus ridicule qui soit, un peu à la manière du type qui s’apprête, goguenard, à effectuer une acrobatie, mais qui marche sur ses lacets pendant sa course d’élan. Inutile de préciser que la déferlante qui s’est abattu sur eux, au travers des réseaux sociaux a été infernale, et que nous nous sommes régalés de chaque détail croustillant, de l’autorisation parentale que le jeune Greenwood à du demander à ses parents pour venir jouer à Paris, aux nouvelles frasques de Tonton Pat’, en passant par les visages décomposés des « experts » du foot sur les plateaux télés, rien n’aura été épargné à nos ennemis qataris pour lesquels chaque mois de mars deviendra une période de dépression.

Néanmoins, signe que cette saison 2018/2019 reste quand même un long chemin de croix pour nous, la délicatesse de cette défaite humiliante des parisiens aura une nouvelle fois été entachée par la grâce de notre président, qui, depuis que nous avons recommencé à ne plus perdre (voire même à gagner), a subitement retrouvé le mot de passe de son compte Twitter et qui ne se prive donc pas de publier des conneries ! Ainsi, après l’œuf de Valère Germain, l’holothurie (autrement appelée Vier Marin) qui préside à la destinée de l’OM s’est fendu d’un tweet et d’une série de photos ou il s’engageait, et l’OM avec lui, dans une opération de soutiens aux lycéens visant à ouvrir l’accès aux hautes études aux plus modestes.

L’intention est fort louable me direz vous, mais là où le bât blesse, c’est que sur l’une des photos se tenait une jeune fille affublée d’un maillot du PSG. La question n’est d’ailleurs pas de savoir si elle en est supportrice ou non, elle peut tout à fait se vêtir comme elle l’entend et n’a aucun compte à nous rendre, mais JHE lui, en revanche, reste comptable face aux supporteurs ! Et force est d’admettre que pour un diplômé d’Harvard qui est sensé être rodé aux techniques de communications, la bourde est monumentale ! Cette erreur est somme toute révélatrice du fait que notre président a décidément bien du mal à comprendre dans quel club il a mis les pieds.

Ainsi, et outre la ligne de défense putassière qu’il a choisi d’adopter le lendemain, il est fort désagréable de ne pas avoir pu profiter pleinement du ridicule de la remontada Acte 2, sans avoir été ridiculisés, à notre tour, par celui-là même qui devrait être le garant de l’institution OM. Toutefois ne boudons pas notre plaisir, car cette nouvelle humiliation de nos meilleurs ennemis va nous permettre de jouir de menus plaisirs pendant quelques mois encore en appliquant un baume apaisant sur les blessures que nos orgueils ont eut à subir !

Attention au Karma !

Si nos adversaires du dimanche ne sont pas dans une forme éblouissante et semblent logiquement à notre portée, il serait scabreux de nous reposer sur notre bonne forme actuelle, d’autant plus que le récent match face à Rennes nous à prouvé que dès que le niveau d’opposition s’élève un peu, nous avons une fâcheuse tendance à retomber dans nos travers, à savoir un jeu trop tourné vers l’arrière (avouez que quand on a « Droit Au But » pour devise ça nous fait légèrement passer pour des imbéciles… merci Rudi !), QI foot plus bas que le moral d’un supporteur parisien, et absence d’un engagement suffisant pour prétendre à une victoire.

D’ailleurs il est intéressant de noter que nos récentes victoires ont été acquises face à des équipes au jeu assez peu physique et que nous n’avons pas eu de mal à dominer dans l’entrejeu. Face à Rennes, au contraire, notre paire Sanson-Lopez s’est faite croquer par la puissance du milieu breton. Cette donnée est d’autant plus intéressante que le milieu niçois pourrait nous poser le même genre de problème. Gare donc à l’excès de confiance. Il serait dommage qu’après avoir profité de celui des autres, nous soyons victimes du notre.

Pour éviter une déconvenue qui pourrait permettre aux franciliens de panser leurs plaies à nos dépens il faudra donc densifier notre milieu de terrain en remettant en selle Gustavo (qui aura besoin de reprendre confiance, tant sa dernière rentrée face à Saint-Etienne fut de piètre qualité) et/ou Strootman. En effet, ces deux joueurs que l’on voyait, au mois d’août, constituer le meilleur milieu de Ligue 1, n’a que très rarement joué ensemble, et notre mauvaise passe, les lotos-compos de Rudi, ainsi que les blessures ou les replacements de l’un ou de l’autre nous aurons privé de ce potentiel plaisir.

Sans mettre la charrue avant les bœufs, ce match face aux Aiglons en précède un bien particulier : la rencontre face aux parisiens, et ne doutons pas un instant que cet affrontement constituera probablement la dernière péripétie de leur saison et qu’ils auront l’intention de faire de notre équipe la victime expiatoire de leur péché d’orgueil ! Il serait donc de bon ton de voir nos deux milieux retrouver du temps de jeu dans l’optique de disposer de leurs forces face au PSG.

Mais ne brûlons pas les étapes : les niçois vont sans doute vouloir prendre leur revanche, et force est d’admettre que nous leur en avons fourni quelques motifs, au delà de la rivalité naturelle qui nous oppose, et notamment le feuilleton Balotelli, lui qui était resté à Nice parce que son agent, le regrettable Mino Raiola, ne s’était sans doute pas vu proposer une commission suffisante pour pousser son poulain à signer à l’OM, et qui a donc traîné son spleen avec Nice pendant six mois en faisant montre d’une inefficacité propre à faire passer Kostas Mitroglou pour un buteur prolifique.

Ainsi, quand il a enfin signé à Marseille fin janvier et qu’il n’a pas eu besoin de plus d’un quart d’heure de jeu pour marquer son premier but sous le maillot Marseillais, nul doute que des dents ont dû grincer du coté de l’Allianz Arena, et qu’aujourd’hui encore la pilule doit avoir du mal à passer, en témoignent les récentes déclarations de Malang Sarr regrettant le manque d’implication de Balotelli lors de ses derniers mois à Nice. L’Italien poussera-t-il le vice jusqu’à crucifier son ancien club ? En tous cas, on le lui souhaite, comme dirait Laurent Paganelli.

Mario Président !

Attention, je ne suis pas devenu membre de « l’Olympique de Balo » ! Non, la vocation de ce titre est toute autre. Les récentes sorties de Jacques-Henri m’ayant laissé un gout fort putride en bouche, j’en suis arrivé à me dire qu’il aurait tout intérêt à laisser la charge de la communication de club à Mario. En effet, notre nouvelle tête de gondole a semble-t-il mis moins de temps à comprendre comment fonctionne l’OM qu’il n’en a fallu à Eyraud pour le faire signer ! Déclarations cash, bonne humeur, story instagram en plein match (dont certains consultants se sont d’ailleurs demandés si elle pouvait lui valoir une sanction de la ligue… à croire qu’ils n’ont que ça à faire…) piques à nos rivaux, tout y passe, et force est de constater qu’à chaque fois ça tape juste !

De là à affirmer qu’il serait effectivement plus profitable qu’il se charge de la communication de l’OM il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement. Les supporteurs que nous sommes sont en effet las de la stratégie médias très (trop) policée du triumvirat du club, et qui surtout a le don absolument improbable d’être quasi systématiquement à contre-temps ! Comme si la saison médiocre sur le terrain ne se suffisait pas à elle-même, nous devons en effet endurer un savant mélange de langue de bois made in Garcia, d’annonce de partenariats de sponsoring aux débouchés abscons, et de tweets à la « ouaneugaine » de JHE pour occuper l’espace médiatique…

Ce qui pouvait passer pour de la méconnaissance du monde du football l’an dernier, vire maintenant à l’incompétence crasse, et là où l’on attendait la parole présidentielle il y a quelques mois encore, nous la redoutons aujourd’hui ! Si ça s’améliore sur le terrain (du calme, on est encore très loin de maîtriser notre sujet ) ça part dans tous les sens à côté, et c’est bien ça tout le problème !

Même si l’on a toujours été habitué à ce que rien à l’OM ne se passe comme ailleurs, et que finalement l’agitation et les soubresauts médiatiques fassent partie intégrante de la vie du club, on apprécierait que ce ne soit pas nos propres dirigeants qui nous plombent, dans la mesure ou les médias s’en donnent déjà à cœur joie. D’ailleurs voir ces derniers uriner paisiblement sur notre institution sans que cela entraîne un quelconque courroux de la part de la direction devient fort contrariant, comme en témoignent les récentes révélations au sujet de la malhonnêteté manifeste de l’arbitre Benoît Bastien lors du match Nîmes-OM en début de saison.

Il fut un temps ou ce genre de révélations aurait déclenché l’ire de nos dirigeants qui ne seraient pas privés de dire tout le mal qu’ils pensaient des instances dirigeantes, et qui seraient montés au créneau avec véhémence pour faire respecter nos intérêts. Malheureusement la présidence version « OM Nation » semble avoir du mal à trouver ses gonades (non @Baccalhao ce n’est pas une moquerie à ton endroit) pour faire respecter le club ! Ces révélations n’ont donc pas provoqué la moindre déclaration, ou la moindre réaction, visible, en tous les cas.

En effet, peut-être suis-je mauvaise langue et que Jacques-Henri Eyraud agit en coulisses pour corriger ces injustices, ou à tout le moins éviter qu’elles ne se reproduisent, mais c’est l’absence de communication à ce sujet qui est désastreuse pour la crédibilité des dirigeants et la confiance que les supporteurs leur portent. Pire, la nomination de ce même Benoît Bastien pour arbitrer la rencontre entre l’OM et Nice résonne comme un gigantesque majeur tendu par la LFP envers le club, et semble signer de manière irrévocable l’inaction de Eyraud à ce niveau. Bien sûr il n’était pas question de se hisser au niveau de lobbying de Jean-Michel Aulas en deux ans et demi, mais quelques progrès eurent été agréables à entrevoir, or, ce n’est absolument pas le cas !

Garcia : des missions !

On pourrait tenter d’aborder le volet tactique, en espérant une forme d’ambition de la part de notre entraîneur, une composition novatrice, adaptée a la rencontre qui nous attend, et permettant de voir du beau jeu ! Halte là ! C’est de Rudi Garcia que nous parlons, l’homme qui recycle ses tactiques et ses compositions d’équipe à l’infini dés qu’elles semblent vaguement fonctionner, qui flingue des joueurs de classe mondiale en les faisant jouer à des postes qui ne sont pas les leurs, qui laisse des recrues à 15 millions en tribune pour des raisons inconnues, et qui a insisté pendant des mois voire des années à faire jouer des attaquants efficaces dans des systèmes à deux pointes, dans des schémas à un seul attaquant ! Comme disait si justement notre très très très lisse président c’est de la « haute volée »…

C’est donc avec peu d’espoir que l’on prend conscience des missions qui incombent à Rudi Garcia pour ne pas rater les rendez-vous à venir :

  • Garder ses joueurs motivés (ou les remotiver)
  • Afficher un peu d’ambition dans le jeu
  • Trouver le meilleur moyen d’utiliser un effectif qui s’est élargi et a progressé en terme de qualité intrinsèque
  • Adapter ses schémas tactique en fonction des nécessités (ça parait naturel dit comme ça, mais pour Rudi ça ne l’est pas !)
  • Et surtout, travailler sur lui même, qu’enfin il cesse de s’entêter quand quelque chose ne marche pas, car reproduire inlassablement les mêmes erreurs en espérant que le résultat sera différent est une belle preuve de stupidité.

Pour ce qui est de la composition je ne suis pas persuadé que le schéma en 4-4-2 soit idéal pour affronter Nice, d’autant plus que certains cadres vont finir par dépérir sur le banc ! Loin de moi l’idée de vouloir un changement en défense tant celle-ci semble être la plus rassurante que nous ayons, mais par contre, un milieu composé de Gustavo/Strootman associé à Lopez au relais et devant eux Ocampos-Payet-Thauvin, histoire de voir si Dimitri peut retrouver gout à la passe décisive avec un attaquant fonctionnel. Bien sur ceci est un rêve pieux (ce rêve pieux…. je n’y crois pas c’est merveilleux…. hum hum désolé…) tant on sait que Rudi va reconduire l’équipe victorieuse la semaine dernière, sans trop chercher à savoir si c’est la bonne solution.

Reste à espérer que ce soit effectivement la bonne, car en cas de contre-performance dimanche, on pourra décemment siffler la fin de nos rêves d’hymne de LDC sur le boulevard Michelet la saison prochaine !

Quoi qu’il en soit, allez l’OM !

(et merci Manchester United)

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A propos de Ragnarok


Juriste de raison, confiseur de métier, ancien habitant du bassin parisien repenti en Marseillais pur sucre qui n'a toujours vibré que pour l'OM. Joueur occasionnel au Z5 (option « pieds carrés et contrôles aléatoires » incluse), et désormais fier rédacteur de MassaliaLive !
Article lu 2811 fois, écrit le par Ragnarok Cet article a été posté dans Avant-match et taggé , , . Sauvegarder le lien.

3 Réponses pour J 28 | OM-OGCN : so nice

  1. avatar De selfmade footix le 11 mars 2019 à 11h35

    Excellent avant-match.

    Peut-être un peu acharné sur la bévue d’Eyraud qui ne mérite guère ces réactions aussi violentes que disproportionnées. Il y a bien d’autres choses à lui reprocher par ailleurs pour ne pas gaspiller notre bile sur une maladresse sans conséquences.

  2. Un délice !!! et les dessins , ouahou !!
    Sinon, appeler Nice un derby,je m’ y ferai jamais , trop envie de leur faire gober les olives par où vous m’ avez comprise …