FIFA WWC 2019

Pour les retardataires, l’heure de se convertir au foot féminin : voici la Coupe du Monde en France !

Nous y sommes ! Dans quelques jours maintenant, le vendredi 7 juin pour être précis, la 8e édition de la Coupe du Monde féminine de football débutera, avant de s’achever un mois plus tard, avec sa finale le 7 juillet. Et – événement exceptionnel ! – ce sera chez nous, en France.

Ce 7 juin donc, nos Bleues emmenées par leur sélectionneuse Corinne Diacre, en donneront le coup d’envoi face à la Corée du Sud dans un Parc des Princes à guichets fermés (48000 billets vendus).
Pour les lecteurs de MassiliaLive les moins férus de foot féminin, voici un rapide digest de ce qui vous attend. Vous allez vous y mettre, abandonnez vos a priori, laissez-vous emporter par la fraîcheur et les multiples qualités de la discipline, vous serez très agréablement surpris ! Et aptes par la suite à suivre de plus près les performances de l’OM féminin qui retrouvera l’élite de la D1F dès le mois de septembre.

FORMAT

24 nations, 6 groupes. Les 2 premières de chaque groupe qualifiées pour les 8e, plus les quatre meilleures 3e. A partir des 8e, élimination directe (avec prolongations et tirs au but). Le tournoi bénéficiera de l’assistance vidéo.

LES GROUPES

(entre parenthèse, la place au classement FIFA qui reflète assez bien à quelques exceptions près, les forces en présence)

A : FRANCE (4), NORVÈGE (12), CORÉE DU SUD (14), NIGERIA (38)
B : ALLEMAGNE (2), ESPAGNE (13), CHINE (16), AFRIQUE DU SUD (49)
C : AUSTRALIE (6), BRÉSIL (10), ITALIE (15), JAMAÏQUE (53)
D : ANGLETERRE (3), JAPON (7), ÉCOSSE (20), ARGENTINE (37)
E : CANADA (5), PAYS-BAS (8), NOUVELLE-ZÉLANDE (19), CAMEROUN (46)
F : USA (1), SUÈDE (9), THAÏLANDE (34), CHILI (39)

TENANTE DU TITRE

USA, vainqueur en 2015 en finale du Japon (tenante du titre), 5-2.

VILLES ACCUEILLANTES

Paris (Parc des Princes), Lyon (1/2 finales et finale), Le Havre, Nice, Valenciennes, Rennes, Reims, Grenoble, Montpellier.

ÉQUIPES FAVORITES

Cette édition 2019 s’annonce particulièrement ouverte, les écarts entre nations ne cessant de se resserrer, conséquence d’un développement continu et planétaire de la discipline et de sa professionnalisation. Si les quatre premières nations au classement FIFA (USA, Allemagne, Angleterre et France) se détachent nettement comme les principales favorites pour le titre, il est raisonnable d’affirmer que les six suivantes (Canada, Australie, Japon, Pays-Bas, Suède et Brésil) peuvent entretenir de vrais espoirs d’accéder au dernier carré et, de là, pourquoi pas à la finale.

USA 🇺🇸

Tenante du titre, vainqueur en 1991, 1999 (seule nation à avoir gagné chez elle) et 2015.

Atouts principaux : sa force offensive, sa puissance physique, son expérience, son mental.
Faiblesse : sa défense, mais ça reste relatif.

La star : Alex Morgan (n°13), sa capitaine et l’une des meilleures attaquantes au monde.

Alex Morgan, USA

ALLEMAGNE 🇩🇪

Deux fois vainqueur (2003 et 2007, seule nation à avoir conservé son titre d’une édition à l’autre). Championne olympique en titre (2016). 8 fois championne d’Europe, dont 6 titres consécutifs.

Atouts principaux : le collectif, la discipline, la puissance physique, le mental…. L’Allemagne, quoi !
Faiblesse : équipe en reconstruction avec une nouvelle sélectionneuse (ancienne très grande joueuse) arrivée en janvier seulement.

La star : Dzsenifer Marozsan (n°10), la meneuse de jeu de l’OL, élue meilleure joueuse de D1 ces deux dernières années. Un toucher de balle exceptionnel, une vision du jeu hors du commun, une frappe d’une pureté totale.

Dzsenifer Marozsan, ALL

ANGLETERRE 🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿

La nation qui connaît sans doute la plus belle dynamique depuis la dernière édition. 3e en 2015, demi-finaliste de l’Euro 2017 (après avoir éliminé la France), vainqueur de la SheBelieves Cup en 2018 face aux USA, la France et l’Allemagne, bénéficiant d’un championnat désormais professionnel (FAWSL) dont le niveau de cesse de s’élever avec des clubs de renom (Arsenal, Manchester City, Chelsea…), l’Angleterre a le vent en poupe et vient officiellement pour remporter le titre.

Atouts principaux : groupe très homogène, grosse puissance offensive, mental.
Faiblesse : jouera sans sa meneuse de jeu, absente pour blessure, Jordan Nobbs (Arsenal).

La star : Fran Kirby (n°10), la petite et intenable attaquante de Chelsea. Explosive.

Fran Kirby, ENG

FRANCE 🇫🇷

Les Bleues jouent chez elles, et si elles surmontent la pression, peuvent rêver au titre. 4e en 2011, éliminées aux tirs au but en QF en 2015 par l’Allemagne, elles restent sur 4 éliminations successives à ce stade des quarts (Euro 2013 aux Tab et 2017, CM 2015 et JO 2016). Corinne Diacre a un seul objectif : imiter l’Aimé Jacquet de 1998…

Atouts principaux : groupe très homogène, très technique, très lié, mélange d’anciennes et de jeunes talentueuses. Profite de l’expérience des Lyonnaises qui dominent la scène européenne (6 LdC, dont les 4 dernières).
Faiblesse : traditionnellement, le mental lors des matchs couperets. L’inefficacité récurrente devant les buts semble, elle, en très nette voie d’amélioration.

La star : difficile d’en sortir une plus qu’une autre. Mais la capitaine Amandine Henry (n°6, Ballon d’argent à la CM 2015) peut en revendiquer le titre. Exemplaire sur le terrain par son dévouement total à l’équipe, ses percussions, ses frappes de mules, son engagement physique toujours impressionnant, la Lyonnaise est clairement l’une des meilleures milieu de terrain au monde.

Amandine Henry, FRA

L’OUTSIDER (et mon équipe chouchou)

JAPON 🇯🇵

Vainqueur surprise en 2011 face aux USA (2-2, 3 tab 1), trois mois seulement après le terrible tsunami et la catastrophe de Fukushima, les Nadeshiko n’ont cessé d’être  présentes aux grands rendez-vous : vice-championnes olympique 2012, championnes d’Asie 2013 et 2017, finaliste de la CM 2015. L’équipe est en totale reconstruction et s’appuie sur un mélange de joueuses très expérimentées (5 championnes du monde 2011) et de jeunes surdouées, championnes du monde U17 en 2014 et U20 l’été dernier. Le Japon est d’ailleurs la seule nation à avoir été championne du monde dans les trois catégories d’âge.

Atouts principaux : intelligence tactique, technicité, solidarité, mental, résilience.
Faiblesse : la reconstruction de l’équipe, l’objectif premier étant de décrocher le titre olympique l’an prochain à la maison, à Tokyo.

La star : C’est une autre force de l’équipe : il n’y en a pas, le groupe est totalement homogène, même si la plus connue est la capitaine (et Lyonnaise) Saki Kumagai (n°4), héroïne de la finale de 2011. Elle fut celle qui, à 20 ans, donna le titre en transformant le dernier tir au but contre les USA en finale.

Saki Kumagai, JAP

LES STARS ANNONCÉES (outre celles précitées)

– Sam KERR (Australie, attaquante, n°20, Chicago Red Stars)
– MARTA (Brésil, attaquante, n°10, la plus grande joueuse de l’histoire, Orlando Pride)
– FORMIGA (Brésil, milieu, n°8, 41 ans, 7e CM, record mondial garçons et filles confondus, PSG)
– Christine SINCLAIR (Canada, n°12, à 4 buts du record mondial de buts en sélection, soit 184. Portland)
– WANG Shuang (Chine, n°7, la meneuse de jeu du PSG)
– Eugénie LE SOMMER (France, n°9, OL)
– Alexandra POPP (Allemagne, attaquante, n°11, capitaine et meilleure joueuse de tête au monde, Wolfsburg)
– Barbara BONANSEA (Italie, ailière, n°11, Juventus)
– Kadisha Bunny SHAW (Jamaïque, attaquante et serial buteuse, n°11,  Université Tennessee, pourrait rejoindre la D1 après le tournoi. Croisez les doigts pour que ce soit à l’OM….)
– Yui HASEGAWA (Japon, milieu, n°14, NTV Beleza)
– JI So-Yun (Corée du Sud, n°10, Chelsea)
– Viviane MIEDEMA (Pays-Bas, avant-centre, n°9, Arsenal)
– Lieke MARTENS (Pays-Bas, ailière gauche, n°11, Barcelone)
– Asisat OSHOALA (Nigeria, attaquante, n°8, Barcelone)
– Caroline GRAHAM HANSEN (Norvège, ailière droite, n°10, la meilleure au monde à son poste, quitte Wolfsburg pour Barcelone)
– Kim LITTLE (Écosse, milieu, n°8, capitaine d’Arsenal champion d’Angleterre, auparavant élue 2 fois meilleure joueuse du championnat US)
– Megan RAPINOE (Usa, milieu excentré, n°15, Seattle Reigns)
– Carli LLOYD (Usa, milieu, n°10, auteur d’un triplé en finale 2015, Ballon d’Or 2015 et 2016, Sky Blue)

DES OLYMPIENNES À LA COUPE DU MONDE ?

Non, aucune. On en espère à la prochaine, en 2023, et plus d’une, ce qui signifierait que l’OM féminin a progressé et joue désormais dans la cour des grandes. En attendant, on en trouvera quand même deux « ex » avec les Bleues : la gardienne Pauline PEYRAUD-MAGNIN (aujourd’hui titulaire et championne d’Angleterre avec Arsenal), doublure de Sara Bouhaddi dans les cages, et Vivi(ane) ASSEYI en attaque, devenue Girondine à Bordeaux. Deux joueuses qui avaient su régaler les supporters des Olympiennes lors du passage de l’OM en D1.

Viviane ASSEYI, FRA

 

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A propos de Philippe Serve


Supporter de l'OM depuis sa finale victorieuse en Coupe de France en 1969. Tombé amoureux du foot féminin, un peu d'abord en 2007 et 2008, définitivement en 2011. Ai suivi pendant 4 ans au plus près l'OM féminin via mon site Olympiennes et Marseillaises. Assume complètement d'être supporter à la fois de l'OM ET de l'OGCN, club de ma ville natale ! Informe au quotidien sur tout le foot féminin, mais aussi sur l'actualité la plus diverse via mon compte perso Twitter @Olympiennes
Article lu 3731 fois, écrit le par Philippe Serve Cet article a été posté dans Féminines et taggé , , . Sauvegarder le lien.

3 Réponses pour FIFA WWC 2019

  1. Merci pour cet article ! Et très belle initiative sur ce forum de footeux masculins !

    Souhaitons à nos bleues de faire une très belle compétition, à domicile. Perso je compte bien suivre cette compétition !!

    Allez les Bleues !!!

    • Merci Superolive !

    • avatar De Philippe Serve le 3 juin 2019 à 8h17

      Merci ! J’espère que ça poussera quelques un/es (beaucoup ?) à féminiser leur regard et leur passion footballistique à cette occasion unique et historique qu’est une Coupe du Monde à domicile :o)