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AC Milani, Rabiot, l’Italie pour oublier Marseille
Le feuilleton du transfert d’Adrien Rabiot se conclut par un départ à Milan, laissant le Français perplexe. Il envisageait de prolonger son contrat à Marseille avant cet incident.
Quand les Bleus sont sortis, comme des escargots après la pluie, signer des autographes pendant vingt minutes en fin d’après-midi sur le terrain Pierre-Pibarot de Clairefontaine, il était inutile de chercher du regard Adrien Rabiot. La veille, le milieu encore marseillais de 30 ans avait reçu l’autorisation de Deschamps de ne rejoindre le camp des Bleus que ce lundi soir juste avant le dîner.
« Je vous informe qu’il nous rejoint ce soir, expliquait trois heures plus tôt le sélectionneur. Il a une visite médicale qui va prendre du temps cet après-midi pour lui permettre de signer à l’AC Milan. » Sur le coup, Deschamps a joué la carte de la clarté. Mais il s’est montré volontairement plus évasif au moment de commenter ce qui ressemble à un immense gâchis ou une balle tirée dans le crampon. Un joueur socle et référence de l’OM obligé de partir en fin de mercato pour une histoire de bagarre dans le vestiaire comme il en existe depuis que le foot a été inventé. L’issue semble disproportionnée.
« Après, sur ce qu’il vit, des fois, il se passe des choses, note Deschamps. Je n’ai pas tous les éléments et je ne vais pas me mêler de ce qui se passe. L’important est que la solution convienne au joueur. Beaucoup de personnes se sont exprimées mais il n’y a qu’une vérité. Adrien a trouvé une porte de sortie, même si ce n’était pas prévu. C’est l’essentiel. »
Rabiot avait quitté l’Italie et la Juventus de Turin pour signer à l’OM qui ne disputait pas la Ligue des champions. Cette saison, l’OM jouera la compétition mais Rabiot repart en Italie, dans un club, l’AC Milan, qui n’y participera pas.
C’est la volonté de Massimiliano Allegri, son ex-coach à Turin et désormais sur le banc lombard, de le faire venir qui a fait la différence. Il le fera jouer dans son système tactique en 3-5-2 où il sera l’un des deux milieux offensifs aux côtés d’un autre Français, Youssouf Fofana. Incapable de négocier pour un joueur qu’elle a décrété d’un coup toxique, la direction de l’OM le laisse partir pour 10 millions d’euros (M€).
Un meilleur salaire à Milan
L’AC Milan fait une belle affaire pour un milieu du calibre de Rabiot. Sa mère et agente prend une commission sur le transfert. Et Rabiot devrait toucher un salaire au moins égal au Portugais Leão, le mieux payé de l’AC Milan, qui émarge à 5,5 M€ par an. C’est plus que ce qu’il touchait à Marseille mais moins que les 7 M€ annuels que lui versait la Juventus Turin.
Des proches de Rabiot décrivent un joueur soulagé par la conclusion de son feuilleton mais qui n’a toujours pas compris comment les esprits avaient pu à ce point s’enflammer. « Adrien a tenté d’expliquer qu’il n’était pas à l’origine de la bagarre avec son coéquipier Rowe, expose un proche du néo-Milanais. Au départ, c’est le gardien Rulli qui voulait se battre et Adrien a d’abord voulu calmer les choses avant que tout ne dégénère. Mais il n’est pas en colère profonde. C’est vraiment l’incompréhension qui domine. Il avait des bonnes relations avec ses dirigeants, notamment le directeur sportif Medhi Benatia. »
Mais rien n’a semblé rationnel. « Quand tout s’est enflammé publiquement, poursuit le proche du joueur, il avait refusé de s’exprimer en pensant que cela allait se calmer. Au fond de lui, il reste encore un peu interloqué. Ce qui est fou, c’est qu’il m’avait dit qu’il se laissait un peu de temps pour voir comment cela allait tourner avec l’OM cette année et qu’il avait très envie de prolonger… »