Actu politico-politique

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Re: Actu politico-politique

Messagepar Bibpanda » 19 Jan 2019, 12:57

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Messagepar Bibpanda » 19 Jan 2019, 17:33

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Re: Actu politico-politique

Messagepar Cecco » 19 Jan 2019, 18:30

Je mets ça ici, une analyse sociologique de la vision de classe de la société française qui donne du grain à moudre et qui devrait faire réfléchir.

http://www.slate.fr/story/172422/gilets ... sme-elites
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Messagepar peezee » 20 Jan 2019, 01:02



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Re: Actu politico-politique

Messagepar Bibpanda » 20 Jan 2019, 01:38

J'en avais déjà parlé de son appel, il est végan.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar fourcroy » 20 Jan 2019, 09:11

Bibpanda a écrit: Il est végan.

Sans doute, mais ce n'est quand même pas un connard ; ce qu'il dit est intéressant.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar gob » 20 Jan 2019, 10:04

Plus qu’intéressant meme.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Bibpanda » 20 Jan 2019, 13:22

fourcroy, il n'y a pas que des connards chez les végans, tu as des végans qui le font pour la condition animale et d'autre qui le font pour la survie de l'espèce humaine.
Et ce n'est pas la première fois que je poste des vidéos intéressantes d'entretien sur le sujet celle avec le créateur de l'agence spatiale française est aussi intéressant car il a encore plus de recule vu qu'il arrive à un age avancé par rapport au changement climatique.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Gastibelza » 20 Jan 2019, 15:58

On n'a jamais vu de vegans manger des brocolis recouverts d'or à 2000 euros juste pour le bling bling. En ce sens, ils sont en éminemment respectables.
Donnez-moi vos pauvres, vos exténués,
Envoyez-moi vos cohortes qui aspirent à vivre libres,
Les rebuts de vos rivages surpeuplés ;
Envoyez-les moi, les déshérités que la tempête m’apporte.
J’élève ma lumière et j’éclaire la porte d’or


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Re: Actu politico-politique

Messagepar Dragan » 20 Jan 2019, 16:44

Rob77 a écrit:Je crois au contraire qu'une bonne partie du problème vient justement des institutions. La Vème a fonctionné en prenant appui sur des partis forts et une structuration binaire du champ politique "droite/gauche", au dessus duquel devait se placer le président. Aujourd'hui, le président est le chef réel de la majorité à l'assemblée, et c'est fort se cette majorité, qu'il gouverne. L'inversion du calendrier a même transformé l'assemblée en chambre d'enregistrement de ses désirs.

Dès lors que le clivage gauche/droite est devenu artificiel (alignement minimum du PS et de l'UMP au libéralisme -> pas pour rien qu'on retrouve une bonne partie des anciens de ces deux partis chez En marche), que Macron a fait exploser cette structuration, on ne peut plus gouverner en faisant comme avant. La meilleure preuve étant qu'aujourd'hui, le président qui dispose pourtant de tous les leviers institutionnels pour dérouler la politique de son choix, en est pourtant empêché par le surgissement du mouvement social et des sondages d'opinion plus que défavorables.

J'ai deplace ton message depuis faits divers.

Une des raisons aussi a ce qui se passe c'est le passage de 7 ans a 5 ans de la duree du mandat presidentiel aligne avec les legislatives qui ne representent plus rien (on enregistre l'election du president en lui donnant une majorite, les opposants ne se deplacant pas ou peu) et fait que pendant 5 ans il ne passe plus rien jusqu'a la prochaine election presidentielle.

Plus l'absence de proportionnelle et le non respect du dernier referendum de 2005 par Sarko. Tout ca mis bout a bout n'aide en rien.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Dragan » 20 Jan 2019, 16:50

Rob77 a écrit:On en oublierait presque que la raison qui pousse à manifester la majorité des dizaines de milliers de gens dans la rue, depuis 2 mois, n'est pas l'attrait malsain et morbide pour la violence, ou la volonté de casser du flic, mais bien une question sociale.

Je reagis aussi sur ca ici car pour moi c'est beaucoup plus large qu'une question sociale.

Au passage tu as vu tres peu de chomeurs lancer / participer a ce mouvement si je ne m'abuse. Les banlieux n'y sont pas non plus.

C'est parti d'un raz le bol des taxes carburant, d'un raz le bol des provinces / campagne versus Paris et les metropoles. Couple en effet a la question du pouvoir d'achat (couple aux taxes) chez ceux qui travaillent. Et a la remise en question des elites de tous bords (politiques, representants y compris syndicats, etc.). Pense pas que ce soit qu'une simple question sociale.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Rob77 » 20 Jan 2019, 19:41

Dragan,

D'accord avec l'intégralité du premier message.
D'accord en grande partie sur le second.

Les plus pauvres et dominés ne sont pas très représentés au sein du mouvement d'après les premiers échos émanant de scientifiques. Ces premiers échos indiquent quand même que le gros du cortège des gilets jaunes se compose des classes moyennes en voie de précarisation et le haut des classes populaires. La "garde" dont parle Zinn dans son bouquin.

Le mouvement était d'abord social (le fiscal en fait partie) et s'est emparé par la suite de thématiques touchant globalement à la question de la représentation et de la souveraineté. Tu as raison.

Je pense quand même que le coeur du problème est social, et que c'est sur ce sujet qu'il y a le plus gros consensus au sein de tous les gilets jaunes.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Cecco » 20 Jan 2019, 19:52

Rob77, personnellement, je pense que l'aspect social est là où il y a à terme le moins de consensus.
Par exemple, je n'ai pas l'impression de voir une unité sur la question de la politique de redistribution et d'imposition si ce n'est "je veux toucher personnellement des euros/voir concrètement le résultat de mes impôts" ou "je veux payer moins d'impôts mais avoir autant de service public".
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Dragan » 20 Jan 2019, 19:54

Cecco, +1
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Rob77 » 20 Jan 2019, 20:05

Dire que la question sociale (pouvoir d'achat, services publics, justice fiscale) est au cœur des revendications des gilets jaunes ne veut pas dire qu'ils sont tous d'accord sur les moyens à mettre en œuvre pour la résoudre.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Dragan » 25 Jan 2019, 14:30

Information
Traité d’Aix-la-Chapelle : l’Allemagne d’abord !

25 janvier 2019Benoist Bihan


Tout est lamentable dans l’histoire de la signature de ce traité franco-allemand dit d’Aix-la-Chapelle. Le caractère subreptice de son élaboration, la façon dont il nous a été imposé, la stupide propagande de la presse mainstream s’emparant de quelques commentaires très minoritaires sur la cession de l’Alsace-Lorraine à l’Allemagne, pour disqualifier toute critique. L’attitude grotesque et les nouvelles saillies d’un président hors de contrôle lors des cérémonies de signature. Qui éprouve à chaque fois qu’il est hors du territoire national, l’envie irrépressible de cracher sur son pays et ses habitants. Cette fois-ci c’était pour déclarer que les Français qui étaient contre ce texte étaient complice des crimes nazis, rien que ça, ensuite disserter sur la supériorité de la langue allemande (!), et enfin proférer un boulgi boulga inepte qui a dû mettre les interprètes au supplice.

Le mieux était de le lire, d’analyser, et de commenter ce texte. Le résultat est consternant, et nombreux sont les critiques accablées comme celles qui relèvent le caractère contraire à la constitution de beaucoup de ses dispositions

Benoist Bihan, historien et chercheur nous donne ici son avis en soulignant le nouvel abandon de souveraineté et la poursuite d’un alignement servile sur l’Allemagne.

Régis de Castelnau

Le traité d’Aix-la-Chapelle, ou comment Emmanuel Macron trahit la souveraineté nationale française

Par Benoist Bihan, Historien, République Souveraine

À lire le texte du « traité entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération et l’intégration franco-allemandes » qu’Emmanuel Macron a signé le 22 janvier 2019 dans l’ancienne capitale carolingienne d’Aix-la-Chapelle, on est partagé entre l’indignation et la consternation.

Indignation, parce que le contenu de ce texte, loin d’emmener les deux pays dans la direction d’un avenir plus juste, est la perpétuation de décennies de libéralisme extrême, dont les nations européennes et leurs peuples paient chaque jour le prix. Parce que ce traité, loin de consacrer l’alliance toujours plus étroite de deux nations souveraines, institue leur soumission servile aux États-Unis, à la suzeraineté desquels, au travers de l’Alliance atlantique, les deux gouvernements se soumettent sans ciller. Et pour finir parce que les termes de ce traité sont à sens unique : « la coopération et l’intégration » vont systématiquement dans le sens d’un alignement de la France sur son voisin d’outre-Rhin, sans jamais de contreparties sérieuses.

Et c’est là que s’installe très vite la consternation : comment un gouvernement, comment un président de la République, comment le ministère des Affaires étrangères d’une grande puissance – ou tout au moins d’une aussi respectable diplomatie – peuvent-ils négocier un texte d’une aussi abyssale nullité ? Lire le traité d’Aix-la-Chapelle, c’est en effet découvrir phrase après phrase un texte non seulement creux – sauf lorsqu’il perpétue l’idéologie libérale ou l’atlantisme le plus vil – mais aussi totalement déséquilibré. Car si l’Allemagne, manifestement meilleure négociatrice, obtient de sérieuses concessions, dont la plus spectaculaire est de mettre la diplomatie française au service de l’ambition berlinoise d’accéder à un siège permanent au conseil de sécurité des Nations-Unies (pour, n’en doutons pas, mieux en évincer la France, sans doute via un siège « européen »), la France n’obtient absolument rien de tangible. Nous, Français, ne savons manifestement plus comment on négocie un accord, puisqu’il semble désormais entendu que, pour nos gouvernants, la France doit désormais accepter de renoncer à toute volonté et tout intérêt propre : elle doit accepter l’abolition de sa souveraineté.

On comprend mieux ainsi pourquoi ce texte, négocié en catimini, n’est paru dans la presse qu’à quelques jours de sa signature, et encore sur la base de sa version allemande qu’il a fallu traduire, la version française « officielle » demeurant jusqu’au dernier moment introuvable… Quand la forfaiture le dispute à ce point à l’imposture, quand on s’apprête à aller non à Canossa mais bien à un Montoire libéral, il vaut sans doute mieux en effet rester discret.

La cerise sur un gâteau déjà fort chargé est sans doute la référence faite en préambule au traité de l’Élysée de 1963, sans doute pour mieux en trahir la lettre comme l’esprit. Ce traité gaullien, en effet, remplissait avec intelligence deux fonctions essentielles. D’une part, pacifier durablement les relations entre la France et l’Allemagne, en posant les bases d’un rapprochement non seulement des deux États, mais des deux peuples. D’autre part, créer les conditions nécessaires à l’émergence d’une véritable souveraineté en Europe, c’est-à-dire la seule possible : celle faite de la rencontre, et non d’une illusoire fusion, des souverainetés nationales de ses peuples. Certes le Bundestag, en imposant une mention à l’OTAN dans le préambule du traité, a porté un coup fatal à ce second volet et rendu l’Allemagne responsable de l’impuissance européenne. Mais même ainsi, le traité de l’Élysée donnait au moins à la politique allemande de la France une ligne directrice claire.

Or Aix-la-Chapelle, par-delà sa médiocrité formelle, est de ce point de vue une double trahison, qui résume bien le danger que représente pour la France – mais aussi pour toute l’Europe – la politique d’Emmanuel Macron, de son gouvernement et de sa majorité.

Trahison du rapprochement franco-allemand, d’abord. Lorsque les deux États affirment qu’ils « approfondissent l’intégration de leurs économies » (art. 20), il ne s’agit en réalité que de « favoriser la convergence entre les deux États et d’améliorer la compétitivité de leurs économies ». On ne sait que trop ce qui se cache derrière ce vocabulaire : l’acceptation par la France du suicidaire « ordo-libéralisme » allemand, mélange malsain de rigidité idéologique et d’idéologie dérégulatrice. Il est faux de prétendre, comme ne manquera pas de le faire le gouvernement, que l’Allemagne acceptera de ce point de vue des concessions. Pour des raisons historiques, intellectuelles, mais aussi et plus prosaïquement parce que Berlin tire avantage de l’état actuel des déséquilibres économiques en Europe, il n’en sera rien.

Ce sera donc le pire des deux mondes ! Car comment ne pas voir que, soumise à ce régime, l’économie française loin de se redresser va au contraire poursuivre sa tertiarisation, sa satellisation vis-à-vis de la toute-puissante industrie allemande ? Comment ne pas comprendre qu’il s’agit là de la poursuite d’une voie qui, si donc elle arrange l’Allemagne à court terme, crée à moyen terme les conditions de son isolation, puis de son rejet par des peuples européens qui ne supporteront pas longtemps une telle domination ? Comment, enfin, être aveuglé au point de ne pas réaliser qu’il s’agit, à long terme, de la voie la plus sûre pour marginaliser l’Europe dans l’économie mondiale ? Car le mercantilisme libéral allemand repose, en l’absence de protectionnisme, sur la soumission politique de la République fédérale à ses principaux clients : d’abord aux États-Unis bien sûr, ce débouché privilégié des industries allemandes de pointe, fortement implantés – capitalistiquement autant que militairement – en Allemagne depuis 1945. Mais aussi à la Russie, certes fournisseur d’hydrocarbures mais surtout lucratif débouché pour les machines-outils et l’automobile ; et finalement à la Chine, eldorado de l’industrie allemande de consommation haut de gamme, et objet de toutes les attentions germaniques.

Lorsque l’abaissement des droits sociaux rencontre ainsi l’avilissement politique, alors même que les « gilets jaunes » défilent chaque semaine en chantant la Marseillaise sous les couleurs bleu-blanc-rouge, ceci ne peut avoir qu’une seule conséquence : développer la germanophobie en France, comme elle se développe ailleurs en Europe. Lorsque la France aura aligné son droit du travail sur l’Allemagne, aligné son droit des affaires, « austérisé » ses politiques sociales, le tout au nom du rapprochement franco-allemand ; lorsqu’elle sera devenue à la fois satellite de la version post-moderne de la « grande Allemagne » – et c’est déjà bien engagé – et marginalisée au plan mondial, comment pourrait-il en être autrement ?

Car l’autre trahison, très nette, est bien celle de l’intérêt national français. Tout au long du texte, la France ne cesse de s’aligner sur des conceptions qui devrait lui être étrangères : en soumettant la défense de l’Europe à l’OTAN, obérant l’idée même d’une « autonomie stratégique » européenne, en alignant son économie et son droit sur son voisin au nom de « l’intégration », mais aussi en plaçant des fonctionnaires allemands à tous les niveaux de sa diplomatie – car, au vu du réseau diplomatique des deux pays et de la place de la France aux Nations-Unies, on voit mal quel bénéfice Paris peut, à l’inverse de Berlin, tirer des échanges prévus – et en allant quémander pour l’Allemagne un siège de membre permanent au conseil de sécurité onusien.

Moins immédiatement perceptible, mais tout aussi grave, la conception fédérale allemande triomphe manifestement de l’idée de République une et indivisible qui définit pourtant l’État en France : en distinguant les régions frontalières et les autres – ce que ne faisait évidemment pas le traité de l’Élysée – le président de la République va apposer sa signature à un document manifestement contraire à l’esprit des institutions – certes, ce ne sera pas une première depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Mais, s’il n’est évidemment pas question de cession de l’Alsace-Lorraine – grossièrement dénoncé par le Rassemblement national, toujours prompt à abêtir le débat politique français –, il s’agit bien d’un abandon symbolique des régions frontalières : comment ne pas voir en effet que, par ce traité, la France en abandonne le développement économique au développement de liens transnationaux ? Renonce à y mener sa propre politique en acceptant leur satellisation économique aux puissants Länder d’outre-Rhin, qui conserveront évidemment l’essentiel de la valeur ajoutée chez eux ? Car les mesures envisagées ne comportent aucun véritable plan de développement économique : il ne s’agit que de créer des conditions (infrastructures, simplification administrative…) d’où, certainement, le dieu-marché doit par son action de grâce générer de la richesse.

Voici mise à nu la pensée magique qui tient depuis des décennies lieu de stratégie économique aux élites françaises. Ajoutons dans l’abandon par le gouvernement de ses responsabilités que le « bilinguisme » vanté par le traité se fera sans doute à l’allemande : par extension de la langue allemande au détriment non seulement du français mais, d’abord, des langues régionales. Sans doute, ignorant de la culture française dont il prétend qu’elle n’existe pas, M. Macron ignore-t-il que l’Alsacien et le Francique (parlé en Moselle), reconnues depuis 1992 comme langues régionales de France, ne sont pas de l’Allemand ! Il faudrait en tout cas qu’il relise la Constitution, qui rappelle que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France » (article 75-1).

Finalement, au prix de tout ceci, qu’obtient la France en échange ? Rien. Quelques vagues promesses sur l’Afrique, quelques engagements de coordination militaire – et il y aurait de ce point de vue beaucoup à dire sur le volet industriel, tant l’Allemagne poursuit là encore un mercantilisme qui s’oppose déjà à l’élaboration d’une souveraineté industrielle de l’Europe –, mais rien de plus. L’Allemagne, habilement, n’a pas pris d’engagements que sa culture politique et ses intérêts lui auraient interdit de tenir. Quel pouvoir peut encore être légitime à présider à la politique étrangère de la France lorsqu’il témoigne ainsi de son incapacité non seulement à défendre, mais même à définir l’intérêt national ? En lisant le traité d’Aix-la-Chapelle, une seule chose est claire : ce pouvoir ne peut plus être celui de M. Macron.


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Re: Actu politico-politique

Messagepar Dragan » 27 Jan 2019, 00:39

Et alors je le fais pas le debat moi ? :macron: :cretin:

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Re: Actu politico-politique

Messagepar Bibpanda » 29 Jan 2019, 09:49


Intéressant ce qu'il dit par rapport au pourquoi c'est partit en couille.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Pearl » 29 Jan 2019, 12:46

Voilà qui devrait réjouir beaucoup de monde:


Vers un accord mondial pour mieux taxer Google, Amazon, Facebook et Apple ?

Avec l’accord de 127 pays, l’OCDE veut obliger ces multinationales adeptes de l’optimisation fiscale à payer des impôts là où elles font des bénéfices.

Par Anne Michel Publié aujourd’hui à 11h02, mis à jour à 11h22

Temps de Lecture 5 min.

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Le signe GAFA désigne les entreprises Google, Apple, Facebook et Amazon.
Le signe GAFA désigne les entreprises Google, Apple, Facebook et Amazon. DAMIEN MEYER / AFP

De nouvelles règles fiscales mondiales dès 2020, pour taxer les géants du numérique, les fameux GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), ces rois de l’optimisation fiscale, dont le modèle économique bouscule les codes. C’est l’objectif concret, et daté, que se fixe désormais l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), forte d’un nouvel accord de principe à 127 pays, dévoilé mardi 29 janvier, quelques jours après qu’il a été conclu au sein du Cadre inclusif – cet organe rattaché à l’institution où se décident les règles fiscales internationales.

Accouché dans la douleur après plusieurs années de blocage, cet accord politique constitue une avancée en soi : ces 127 Etats s’engagent à réformer les règles fiscales actuelles, pour en supprimer failles et angles morts, particulièrement bénéfiques au secteur du numérique. Or, ces pays représentent ensemble 90 % de l’économie mondiale.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Taxe sur le numérique : ce que font les pays européens les plus avancés

L’idée générale, poussée par l’OCDE, est d’aboutir à une juste taxation de ces mastodontes du Web, dans les pays où ils réalisent leurs activités et leurs bénéfices… mais où ils ne paient pas d’impôts, ou très peu, faute d’y détenir leur siège ou de grosses implantations.

De fait, si l’évasion fiscale est largement pratiquée par les multinationales, ces entreprises parviennent d’autant mieux à délocaliser leurs profits dans les paradis fiscaux qu’elles exercent des activités immatérielles, difficilement appréhendables. Des dizaines de milliards d’euros d’impôts échappent ainsi tous les ans à de nombreux Etats.
Pression de l’opinion publique

Pour redessiner cette cote mal taillée et associer à l’effort fiscal un secteur en plein essor, les signataires de l’accord ambitionnent d’élaborer de nouveaux critères objectifs, comme le recensement des consommateurs de ces groupes et leur localisation, et non plus seulement le lieu de leur siège social… Leurs profits pourraient alors être « captés » de manière rationnelle et équitable, dans tous les pays de « marchés » de ces géants, du nord au sud, d’est en ouest.

Les règles poussées par l’OMC supprimeraient failles et angles morts de la fiscalité actuelle.

Si les nouvelles règles fiscales de l’OCDE étaient adoptées par les dirigeants du G20 (les dix-neuf pays les plus riches et l’Union européenne) en 2020, elles devraient alors logiquement se substituer aux taxes GAFA qui ont déjà été adoptées par certains pays de manière unilatérale – soit à ce jour, par exemple, par le Royaume-Uni et Singapour, ou dans les mois qui viennent, par la France. Pour répondre à la pression de l’opinion publique en faveur d’une fiscalité mieux équilibrée, ces gouvernements ont souhaité lancer leur propre dispositif, sans attendre que soit établi un consensus international.

« On avait abouti sur la planification fiscale agressive des grandes entreprises, avec le plan anti-abus BEPS, largement déployé. Mais on avait échoué jusqu’ici sur la taxation des entreprises du numérique. Aujourd’hui, on y est, déclare au Monde Pascal Saint-Amans, directeur du centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE. On a un accord d’envergure mondial qui inclut les Etats-Unis, la Chine ou encore l’Inde, pour travailler sur un programme précis et présenter des solutions techniques d’ici à 2020. » « Au passage, précise-t-il, ces mesures innovantes vont bousculer les règles de fiscalité actuelles. »
Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Les entreprises du secteur numérique démontrent à quel point le système fiscal international actuel est caduc »

C’est avant tout le revirement des Etats-Unis qui a levé les blocages. Occupés à finaliser leur propre réforme fiscale, ceux-ci refusaient d’avancer sur le sujet au niveau international. Mais les choses ont changé : la réforme votée par le Congrès fin 2017 ayant entériné une baisse de 35 % à 21 % du taux de l’impôt sur les sociétés, il leur faut désormais la compenser, en élargissant leur base fiscale.
Contrer la planification fiscale agressive

Ayant de surcroît trouvé la parade, sur leur territoire, aux stratégies de planification fiscale agressive des Google et autres, grâce au plan BEPS et à l’instauration d’un taux minimum d’imposition de 13 % sur les revenus mondiaux de ces groupes, les Etats-Unis sont désormais prêts à reconnaître de nouveaux « droits à taxer » pour des pays tiers – les pays de « marchés » de ces entreprises. Un pas de géant. « Voir les Etats-Unis soutenir le multilatéralisme en matière de fiscalité, voilà qui mérite d’être souligné », observe M. Saint-Amans.

Les Européens devront eux reconnaître les droits à taxer des pays d’Asie, dont l’Inde

De leur côté, mus par la volonté de récupérer des recettes fiscales, les Européens devront aussi reconnaître les droits à taxer des pays d’Asie, dont l’Inde. Là encore, il s’agira d’une évolution importante.

En plus de sa dimension politique, le texte présenté mardi engage aussi les 127 signataires à étudier une série de mesures concrètes, des pistes de travail organisées autour de deux piliers. Le premier porte sur la réallocation des droits à imposer, une petite révolution visant à adapter la fiscalité internationale à la nouvelle donne numérique. En clair, il va s’agir de décider quel pays peut taxer quoi et selon quelles règles. Alors qu’aujourd’hui, le droit de taxer va au pays dans lequel se trouvent le siège d’une entreprise ou bien ses droits de propriété intellectuelle, ce droit à taxer pourrait être demain partagé entre le pays du siège et le (ou les pays) où se trouvent les consommateurs de cette entreprise (ou ses utilisateurs).
D’autres groupes pourraient être concernés

De fait, si une entreprise peut transférer des flux financiers pour réduire sa facture fiscale, elle ne saurait faire de même avec ses consommateurs, une donnée difficilement manipulable. Un tel changement de paradigme modifierait la donne et compromettrait, par exemple, les stratégies de transferts des profits, réalisés par des groupes comme Google ou Facebook grâce à leurs utilisateurs, vers des pays à la fiscalité avantageuse comme l’Irlande.

Les nouvelles règles pourraient s’appliquer à Starbucks ou McDonald’s, mais aussi à des entreprises de la vieille économie, pour leurs activités immatérielles

Les GAFA pourraient d’ailleurs ne pas être les seuls concernés par une telle réforme. Celle-ci pourrait s’appliquer aussi à d’autres groupes tels que, par exemple, Starbucks ou McDonald’s, mais aussi par des entreprises de la vieille économie, pour leurs activités immatérielles. L’économie tout entière se numérisant, la portée du chantier ouvert par l’OCDE pourrait bien être plus large qu’affiché.

Le second pilier de la réforme va de pair avec le premier. Notamment soutenu par la France et l’Allemagne, il vise à profiter de ces travaux sur la taxation du numérique, pour mettre en place un système d’imposition minimum ciblant les entreprises réalisant des profits à l’étranger, dans des pays à fiscalité faible. Ce système autoriserait ainsi un Etat à récupérer la différence entre l’impôt acquitté à l’étranger et l’impôt qui aurait été payé sur son territoire.

Au total, toutes ces mesures devraient nourrir les débats tout au long de l’année. Un projet pourrait être finalisé fin 2019, pour être présenté au G20 en 2020, puis mis en œuvre dans la foulée par les pays signataires.

Anne Michel


C'est en effet le seul moyen d'agir (à l'échelle mondiale), loin des grands discours d'indignation totalement inutiles.
Je serais curieux de savoir combien ça représente comme recettes pour la France, si ce serait un goutte d'eau ou non.
pearl a (encore une fois) raison @beenie
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Bibpanda » 29 Jan 2019, 17:02

Google est en train de tout fermer en Europe pour garder que Google ireland.
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