Actu politico-politique

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Re: Actu politico-politique

Messagepar boodream » 24 Nov 2017, 00:01

https://www.mediapart.fr/journal/france ... -syndicale
Quels tartufes de merde. A vomir d'hypocrisie.
«On a fait une erreur dans ce mercato, c'est d'avoir eu des discussions avec un joueurs qui ont trop duré. Et ça, c'est une erreur qu'on essaiera de ne pas reproduire» :eyraud:
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Gastibelza » 24 Nov 2017, 12:20

jarlandine a écrit:De ma jeunesse, un mec te filait la main aux fesses,il se prenait un aller retour dans la gueule ou un coup de sac à main ou de parapluie, on ne s' aventurait pas seule dans sa chambre ou à un rendez vous , mais on avait peut être un peu plus de plomb dans la cervelle :roll:


Heureusement que les violeurs peuvent compter sur toi pour se dédouaner d'avoir détruit psychologiquement une femme pour le restant de ses jours. Je ne l'ai pas violée m'sieur le juge : elle m'a suivi jusq'à chez moi. C'est qu'elle le cherchait un peu, non ?

Au fait : y avait pas moins de viols dans ta jeunesse. C'est juste que les victimes portaient encore moins plainte qu'aujourd'hui. Mais pourquoi le feraient-elles ? Elles sont un peu responsables de ce qui leur est arrivé, pas vrai ?
Donnez-moi vos pauvres, vos exténués,
Envoyez-moi vos cohortes qui aspirent à vivre libres,
Les rebuts de vos rivages surpeuplés ;
Envoyez-les moi, les déshérités que la tempête m’apporte.
J’élève ma lumière et j’éclaire la porte d’or


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Re: Actu politico-politique

Messagepar iamaseb » 24 Nov 2017, 12:57

jarlandine a écrit:Nous gonflent les gonzesses :vioc: ce ne sont ni la grammaire, ni les accords, ni les conjugaisons qui ont fait avancer les droits des femmes !


Au contraire, cela peut faire avancer le droit des femmes.

La réflexion humaine est le fruit de réseaux neurologiques, qui se créént au fil du temps.

En quelque sorte, nous nous exprimons et pensons de plus en plus rapidement parce que nous avons déjà exprimé telle ou telle chose. Nous reutilisons ces réseaux neurologiques.

Le language n'est pas qu'un moyen de s'exprimer, il formate notre pensée et notre façon d'aborder les choses. Il fait partie de ces réseaux neurologiques.

Aussi, une langue qui favoriserait le masculin sur le féminin formate les pensées.

Il est donc normal et salutaire d'avoir un regard critique sur un language.


Merci d'avoir répondu à la seconde partie gasti.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Lo Provençau » 24 Nov 2017, 13:05

Non c'est n'importe quoi cette histoire sur les langues qui influenceraient nos manières de penser ou notre vision du monde (ça a été largement démonté d'ailleurs) d'autant qu'à l'oral, le masculin et le féminin sont très proches en français, bien plus que dans n'importe quelle autre langue latine. C'est purement un délire absolument éthnocentré et de personnes n'ayant aucune notion de linguistique.

Le Persan et le Turc n'ont aucune distinction masculin / féminin. Je ne crois pas que les droits de la femme sont particulièrement avancés en Turquie ou en Iran ou que leur situation locale soit plus enviable à celle des françaises mais je me trompe peut être. redaface2

Le seul intérêt de cette orthographe méga complexe est de faire chier les débris de l'académie française.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar iamaseb » 24 Nov 2017, 13:23

Je veux bien des liens vers ces études.

Pour le reste, la langue n'est pas le seul déterminant. Voir sa mère faire les tâches ménagères (exclusivement du père), par exemple, est une forme de formatage également.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Lo Provençau » 24 Nov 2017, 13:31

L'hypothèse de Sapir-Whorf en est le spécimen le plus célèbre et toujours le plus redoutablement nuisible, qu'importe que sa réfutation soit pliée depuis une bonne quarantaine d'années, comme a pu notamment le démontrer en long et en large le psycholinguiste Steven Pinker dans son ouvrage L'Instinct du langage, publié aux États-Unis en 1994 et traduit en français en 1999.


http://www.slate.fr/story/152102/ecritu ... era-jamais

Mais encore une fois, les exemples du persan et du turc suffisent largement à démonter cette hypothèse. Je suis étonné que cela ne soit presque jamais relevé.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar iamaseb » 24 Nov 2017, 14:26

En quoi ? Ce que ça peut contredire c'est l'affirmation que seule la langue est déterminatrice des relations sociales entre les individus.

Ce qui n'est absolument pas ce que j'ai dit. L'article d'ailleurs caricature outrancierement, il me semble, l'opinion qu'il dénonce.

Il est faux de dire que le combat pour l'égalité commencerai par la langue. C'est parce que le combat a déjà bien démarré qu'il se déporte sur la langue.

Il n'y a pas un sens unique entre la langue qui serait préexistante et l'individu. La langue influence la pensée humaine tout comme l'humain fait évoluer la langue. Affirmer l'un sans l'autre est, toujours de mon point de vue, un non sens.

De nombreuses études démontrent l'importance des rapport sociaux sur notre construction psychique. Comment le language, qui est un moyen de communication important pourait ne pas avoir d'effet ?

L'article va plus loin, puisqu'il dit que les choses préexistent au langage et qu'en cela, le language n'a aucune incidence.

Une telle théorie remettrait en cause aussi toute psychologie ou tout traitement sur les traumatismes. Si les mots n'ont pas d'importance, pourquoi s'embêter à mettre des mots sur des émotions, ça ne changerai rien.

En fait, ça remet en question toutes les sciences sociales.

J'ai pas vraiment le temps de développer : le cerveau humain produit une abstraction du réel physique. À l'échelle de l'être humain, cette abstraction, cet "encodage", c'est ce qui le défini en tant qu'être humain.

Je suis sur que je ne suis pas clair, désolé.

Pour finir rapidement : imaginons une langue qui considérerait gramaticalement une personne en fonction de son origine ou de l'étiquette qu'on lui colle. Par exemple les esclaves seraient considérés comme une chose.

N'est-il pas légitime, dans le cadre de l'émancipation de ces individus, que la langue évolue également ?
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Lo Provençau » 24 Nov 2017, 15:37

imaginons une langue qui considérerait gramaticalement une personne en fonction de son origine ou de l'étiquette qu'on lui colle. Par exemple les esclaves seraient considérés comme une chose.

N'est-il pas légitime, dans le cadre de l'émancipation de ces individus, que la langue évolue également ?



Le problème n'est pas de considérer les esclaves comme des être humains ou des choses grammaticalement. Le problème c'est d'avoir des esclaves, tout simplement, et de les considérer idéologiquement comme des choses. Tu peux dire que grammaticalement ça n'en sont plus, ça ne changera pas pour autant le fait que ce sont des esclaves et que les gens les considèrent comme des choses (et puis en espagnol, il n'y a pas de genre neutre pour les objets, ça ne les a pas empêché d'esclavagiser à outrance).

Et, encore une fois, le débat s'arrête quand on commence à comparer les langues entre elles. Le fait d'appliquer des genres sexués ou pas n'est pas universel, et les discriminations hommes / femmes n'existent pas uniquement dans les langues qui appliquent ce genre de distinction, loin de là.

C'est un débat qui n'a aucun sens et qui, au final, va complexifier un peu plus l'orthographe déjà aberrante du français.

Cela dit, je parle de l'orthographe absurde à base de é-e-s. Pour les accords de proximités ou la féminisation des noms de métiers ,je trouve cela légitime et pas dérangeant.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Fidel Cienaga » 24 Nov 2017, 16:36

Contribution intelligente et sérieuse à ce débat entre conservatisme suranné sexiste et velléités de guerre à la littérature de la part des islamogauchistes. Pour ma part je suis du même avis au mot près que le camarade provençal, donc je ne rajoute rien.

Entretien avec Alain Rey dans Le Monde (éditions abonnés, donc je copie pour tous puissent lire)

Linguiste et lexicographe, Alain Rey a longtemps présidé aux destinées du dictionnaire Le Robert. Cet amoureux des mots, qui a publié plus d’une vingtaine d’ouvrages, revient sur les controverses consacrées à la féminisation de la langue française : faut-il, pour rendre les femmes plus visibles, adopter la féminisation des noms de métiers, l’accord de proximité et le point médian (comme dans « député·e·s ») ?

Spoiler: montrer
Le débat sur l’écriture inclusive provoque de véritables guerres idéologiques : l’Académie française estime qu’elle représente un « péril mortel » pour la langue française. Comment expliquer la violence de ces controverses ?

Le caractère belliqueux du débat sur la langue est normal, mais il est particulièrement aigu en France, car, dans ce pays, l’unité linguistique ne s’est pas faite toute seule : elle est le fruit d’une volonté politique qui, au fil des siècles, a toujours engendré de violentes bagarres. Aujourd’hui, le français est à peu près unifié, mais la crainte de la diversité linguistique est encore très vivante dans les esprits : un simple changement de panneau de signalisation – un nom de lieu inscrit en flamand à Lille, en breton dans le Finistère ou en basque près d’Hendaye – suscite de vraies batailles rangées, comme si l’unité du français était menacée.

Si l’on veut comprendre ces querelles autour de la langue, il faut se souvenir que la France est un domaine linguistique qui réunit trois familles différentes : la langue d’oïl, qui est devenue le français général, l’occitan, comme le gascon, le béarnais ou le provençal, et des langues qui ne viennent pas du latin comme le breton, le flamand ou le basque. En France, le passage à ce que, depuis Dante, on appelle la langue « vulgaire », c’est-à-dire, et sans aucune péjoration, la langue naturelle et spontanée, a été très tardif. C’est en partie pour cette raison que Richelieu, au XVIIe siècle, a créé l’Académie française.

Au Haut Moyen Age, il y avait sur le territoire un mélange extraordinaire de langues. Le latin a fini par prendre le dessus, mais le mouvement qui a ensuite consisté à se débarrasser du latin a été une très longue affaire : quand Descartes a publié le Discours de la méthode en français, au XVIIe siècle, c’était une petite révolution !

Au XIXe siècle et au XXe siècle, l’école laïque, publique et obligatoire a joué un rôle important dans ce mouvement d’unification, qui a été très lent : avant la première guerre mondiale, plus de 50 % des habitants ne parlaient pas le français. Quand la guerre a éclaté, en 1914, la moitié des soldats ne comprenaient pas les ordres des officiers. La première guerre mondiale a été la plus grande et la plus efficace des écoles de langue française – une école exclusivement masculine, je le fais remarquer au passage !

Sommes-nous arrivés au bout de cette unification linguistique ?

La langue est aujourd’hui unifiée, notamment grâce à l’école et à la puissance des médias : quand la télévision apparaît, une certaine forme de langue s’impose peu à peu. Cette unité est cependant un peu artificielle ; on sait très bien que les Français n’ont pas exactement la même phonétique, la même syntaxe et surtout le même vocabulaire à Nice, à Marseille, à Strasbourg ou à Brest. Quand les Occitans disent qu’ils « espèrent à voir » quelqu’un pour signifier « attendre », certains peuvent y voir une faute de français, mais c’est une tournure tout à fait normale en espagnol et en occitan, et donc en français d’Occitanie.
Alain Rey à son domicile parisien, le 17 novembre.

Dans la langue française, le féminin est peu visible : les noms de métiers sont longtemps restés au masculin et la grammaire impose que le masculin l’emporte sur le féminin. Est-ce le reflet d’une société qui a longtemps fait peu de place aux femmes ?

Oui, bien sûr. En France comme dans les autres pays européens, une idéologie antiféministe massive imprègne la littérature du Moyen Age et reste très sensible jusqu’au XIXe siècle : l’homme est partout. Cette idéologie a laissé son empreinte dans la langue : aujourd’hui encore, elle porte les traces des jugements de valeur du passé, ce qui a engendré des problèmes de syntaxe, des problèmes de vocabulaire et des problèmes d’accord. La langue est une page d’histoire un peu figée qui est souvent racontée par des vieillards gâteux ! Le problème, c’est qu’il est très difficile de se débarrasser des vieux réflexes.

Réinsuffler de la créativité dans un système aussi contraignant et aussi normalisé que la langue, c’est compliqué : on se heurte à la structure profonde du français. Une langue comme le français, c’est 1 000 ans de pensée et d’expression collective qui façonnent une manière de s’exprimer.

On me rétorquera sans doute que l’ordonnance de Villers-Cotterêts édictée par François Ier, en 1539, a imposé le français dans les documents publics, mais je répondrai que ce texte n’a pas transformé les usages : il a simplement constaté qu’ils avaient déjà changé. A cette époque, les magistrats de Toulouse et de Marseille rédigeaient déjà leurs jugements en français du roi pour éviter des divergences d’interprétation entre les Occitans et les Bretons.

La première des controverses de ces dernières années concerne la féminisation des noms de métiers. En 1998, une circulaire de Lionel Jospin a demandé aux administrations et aux établissements publics de l’Etat de l’appliquer – ce texte reprenait une circulaire de Laurent Fabius de 1986 restée lettre morte. Le mouvement est lent, mais on a le sentiment que les choses changent. C’est votre avis ?

Si les noms de métiers sont longtemps restés masculins, c’est tout simplement parce qu’ils étaient occupés, depuis le Moyen Age, par des hommes. Aujourd’hui, les choses ont changé : il faut donc inventer de nouvelles formes. Le lexique, c’est la partie visible de l’iceberg – et la partie la plus facile à changer !

Les Québécois, qui sont les plus hardis, féminisent les noms de métiers sans problème : là-bas, la réforme a parfaitement réussi. En France, chaque fois que la morphologie du français permet une forme féminine, il faut l’utiliser – dire, par exemple, une avocate, une députée ou une ministre. J’ai toujours intégré ces nouvelles formes dans les dictionnaires Robert.

Il y a cependant des difficultés. Parfois, les formes féminisées ont déjà été employées à d’autres fins – pour les femmes qui exercent le métier de plombier, il faut sans doute trouver autre chose que plombière. Il y a en outre des femmes qui refusent que l’on féminise leur fonction : c’est le cas d’Hélène Carrère ­d’Encausse, qui veut absolument être « le » secrétaire « perpétuel » de l’Académie française. Enfin, certains des mots qui ont été féminisés ces dernières années constituent, aux yeux des linguistes, des barbarismes : le féminin logique de docteur et auteur, c’est doctoresse et autrice, mais c’est « docteure » et « auteure » qui sont entrées dans les mœurs.
Les métiers, toute une affaire

En 1986, afin que l’égalité entre les hommes et les femmes trouve « sa traduction dans le vocabulaire », une circulaire du premier ministre, Laurent Fabius, encourage la féminisation des noms de métiers dans les textes réglementaires et les documents officiels. Le mouvement est cependant si lent que, en 1998, le premier ministre, Lionel Jospin, doit publier une seconde circulaire demandant aux administrations de « recourir aux appellations féminines pour les noms de métier, de fonction, de grade ou de titre ». Le mouvement s’impose peu à peu malgré la vigoureuse opposition de l’Académie française. Dans un texte publié en 2014, elle proteste contre un « esprit de système qui tend à imposer, parfois contre le vœu des intéressées, des formes telles que professeure, recteure, sapeuse-pompière, auteure, ingénieure, procureure, etc., pour ne rien dire de chercheure, qui sont contraires aux règles ordinaires de dérivation et constituent de véritables barbarismes ».

Cela fait sans doute de la peine aux professeurs de français et aux agrégés de grammaire mais tant pis : c’est l’usage qui prime, c’est lui qui a raison ! Le système signifiant qu’est la langue doit être en accord avec le système auquel il renvoie. Si la réalité sociale évolue, il faut changer le système de représentation qu’est la langue – et ce quoi qu’en dise l’Académie française, qui est violemment opposée à la féminisation des noms de métiers.

C’est peut-être malheureux, mais il n’y a plus de place pour une organisation de ce type dans le monde contemporain. Les Etats sont impuissants à modifier la langue, on ne voit pas très bien comment une assemblée, aussi valeureuse qu’elle soit, pourrait y parvenir. C’est une trace du passé.

La langue conserve-t-elle d’autres traces de la domination masculine ?

Le fait que 99 femmes et un homme deviennent « ils » au pluriel, c’est évidemment scandaleux. Cette situation est aggravée par le fait que la langue française a la malchance de ne pas avoir de neutre : l’accord au masculin est clairement antiféministe.

Le latin, en revanche, a un neutre, et il a aussi, ce qui est une bonne chose, deux mots pour désigner l’homme : le mot « homo », qui désigne toute l’espèce, et le mot « vir », qui désigne uniquement l’espèce au masculin. En français, on confond les deux mots et, finalement, l’idée du mâle qu’exprime le mot « vir » prend toute la place – ce qui permet à Simone de Beauvoir de dire que la moitié des hommes sont des femmes…
Accords et désaccords

Le 7 novembre 2017, 314 enseignants déclarent, dans une pétition publiée sur Slate.fr, qu’ils ont cessé d’enseigner la règle de grammaire qui prévoit que « le masculin l’emporte sur le féminin ». Ils lui préfèrent la règle de proximité, qui accorde l’adjectif avec le nom le plus proche. Présente en grec ancien et en latin, cette règle était appliquée, en France, jusqu’au XVIIIe siècle : le grammairien Claude Favre de Vaugelas (1585-1650) recommandait ainsi, dans ses Remarques sur la langue française, d’écrire « le cœur et la bouche ouverte » ou « des travaux et des chaleurs excessives ». Si le masculin a fini par l’emporter sur le féminin, c’est parce qu’à cette époque la supériorité masculine allait de soi. « Lorsque les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte », affirme le père Bouhours en 1675 en analysant cette règl. « Le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle », précise en 1767 le grammairien Nicolas Beauzée.

Dans le système des pronoms, la première et la deuxième personne, « je » et « tu », sont parfaitement inclusives : elles peuvent désigner indifféremment un homme ou une femme. Mais avec la troisième personne, « il » et « elle », cela ne marche plus : si on voulait y remédier, il faudrait avoir recours à une invention bizarroïde, comme « iel », qui voudrait dire à la fois « il » et « elle ». Une inclusion forcée de ce type est cependant vouée à l’échec.

Certaines féministes proposent de revenir à l’accord de proximité, qui était utilisé jusqu’au XVIIe siècle : il permet d’accorder l’adjectif avec le dernier nom (comme dans « les hommes et les femmes sont belles »). Qu’en pensez-vous ?

On cite toujours, à l’appui de cette réforme, un ver d’Athalie où Racine écrit « ces trois jours et ces trois nuits entières ». Dans ce cas, l’accord de proximité est élégant, car Racine parle de choses : le féminin et le masculin sont donc très arbitraires – la nuit n’est pas plus féminine que le jour ! Quand on parle du règne humain, c’est une autre affaire. C’est donc une réforme qu’il faut envisager calmement, en faisant des expérimentations dans des classes afin de voir si ce système d’accord est plus naturel que celui d’aujourd’hui.

La dernière réforme est la plus controversée : c’est le projet de point médian, qui permet de rendre visible la présence des femmes en écrivant, par exemple, les agricult·eurs·rices. Cela vous paraît-il justifié ?

Cette réforme est beaucoup moins dramatique qu’on ne le dit, car elle se réduit à un jeu d’écriture : elle n’est pas oralisable. Elle peut en outre coexister avec d’autres formes de féminisation : chacun a le choix entre le fameux point médian ou la répétition des deux formes – « Françaises, Français », comme disait Valéry Giscard d’Estaing.

Mais je suis réservé, car cette réforme est inutilement compliquée. Il faut en outre être prudent : les enfants ont déjà du mal à apprendre l’orthographe française, qui est souvent très arbitraire, ce n’est peut-être pas une priorité de passer à l’écriture inclusive ! Cette réforme est un peu une tempête dans un verre d’eau.
Point de discorde

A la rentrée, les éditions Hatier ont publié un manuel scolaire incluant pour la première fois des signes graphiques qui permettent de visualiser la présence des femmes. Destiné au cours élémentaire (CE2), l’ouvrage Questionner le monde écrit ainsi les « député·e·s », les « agricult·eurs·rices » et les ­ « savant·e·s ». Le philosophe Raphaël Enthoven a dénoncé une « agression de la syntaxe par l’égalitarisme » et l’Académie française a estimé qu’avec cette « aberration » la langue française se trouvait désormais « en péril mortel ». « La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité. On voit mal quel est l’objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d’écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs. »

N’est-il pas difficile, au fond, de bousculer la langue ?

Faire changer une langue, c’est un sacré travail ! Il est malaisé de modifier la langue par décret, car l’usage est doté d’une force incroyable. De même qu’on ne pourra pas remettre en usage l’imparfait du subjonctif, il sera difficile de dépasser les règles d’accord, même si elles comportent une bonne part d’arbitraire et d’idéologie, car beaucoup s’y opposeront par paresse, par ignorance ou par refus. Regardez l’espéranto : c’est une bonne idée, c’est idéologiquement sympathique, cela pourrait remplacer ce qu’était le latin au Moyen Age, et, pourtant, cela ne marche pas.
Le moloch marseillais en engloutira un autre et les lueurs rougeoyantes de ce brasier distrairont les derniers fous qui croient soutenir un grand club.@Serguei
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Dragan » 24 Nov 2017, 16:48

https://www.capital.fr/economie-politiq ... is-1257122

Information
JEAN-LUC MÉLENCHON S'EST-IL ENRICHI AVEC SA PERMANENCE PARLEMENTAIRE ?

Le chantre du "dégagisme" n’est finalement pas différent de beaucoup de ses collègues dans son rapport avec l’argent. Il a ainsi réalisé une belle plus-value grâce à la revente de sa permanence parlementaire à Massy en 2010. Pas illégal à l’époque, mais vraiment pas élégant.

L’annonce pourrait être rédigée ainsi : “Héraut des opprimés cherche maison à Marseille disposant d’un extérieur, surface habitable 350 mètres carrés, vue dégagée sur la rade en bord de mer.” Ces critères de standing, Jean-Luc Mélenchon les a transmis à sa garde rapprochée afin d’ancrer son implantation politique et patrimoniale dans la cité phocéenne. On lui avait suggéré Saint-Charles, le quartier près de la gare TGV, où son staff résidait durant la campagne des législatives – lui préférait La Résidence du Vieux-Port, un hôtel quatre étoiles où il occupait une “chambre club” à prix négocié de 200 euros. Mais, comment dire, Saint-Charles reste très populaire.

Prévenons le président de La France insoumise : le bien qu’il traque à la Pointe-Rouge (un nom prédestiné) est quasiment introuvable à Marseille, et en tout cas pas à moins de 2 millions d’euros. Un gros morceau, même pour lui, sauf à s’associer à un investisseur dans une SCI comme il l’a déjà fait. Une chose est sûre, sa longue carrière de sénateur et député lui a donné de l’aisance. Qui le critiquerait d’ailleurs, hormis quelques antibourgeois primaires ? Lors de la dernière présidentielle, le candidat avait ainsi déclaré un patrimoine net proche du million d’euros, fruit de trente ans de combat politique, et quelque menue épargne (97.000 euros). On moque son goût pour le confort, mais, à 66 ans, on peut légitimement voyager en classe business pour “ménager son dos”.

200 m2 achetés grâce à ses "économies" ?

Un détail cloche tout de même, c’est la façon dont il a arrondi il y a sept ans son patrimoine grâce à sa permanence parlementaire de Massy, dans l’Essonne. En voilà l’histoire. Le 22 mai 2012, Jérôme Guedj, président socialiste du département de l’Essonne, et un ministre du gouvernement Ayrault, François Lamy, assistent à l’inauguration d’une résidence d’insertion au 22 bis de la rue Gabriel-Péri, à Massy. Une personnalité manque à la fête : au sortir d’une campagne harassante, Mélenchon tente de se remettre de son échec à la présidentielle de 2012. A distance, il prend la peine de saluer cette inauguration sur son compte Twitter : “Ça fait bizarre”, écrit-il.

Bizarre, oui, car ce 22 bis, ce fut sa permanence parlementaire de 1997 à 2008. Pas un petit local d’ailleurs : cette maison de ville occupe sur trois niveaux plus de 200 mètres carrés. Il l’a acquise via une SCI. Pour financer l’achat, le premier secrétaire fédéral PS d’alors a utilisé un procédé décrié quoique largement pratiqué : il a mobilisé son indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), soit 6.109,89 euros versés chaque mois en plus de son salaire de sénateur. Cette enveloppe sert à assumer les charges liées à la fonction, dont celle de la permanence. Pas à investir dans la pierre, même si aucun texte ne l’interdit formellement à l’époque. Des années durant, cet usage dévoyé a fait polémique, jusqu’à ce que les deux assemblées y mettent un terme, sous la pression de militants de la transparence dénonçant “la prise illégale d’intérêts”. Comme d’autres élus de l’ancien monde, Jean-Luc Mélenchon complète le dispositif en 2004 avec un prêt à taux préférentiel du Sénat, où il est revenu après une parenthèse ministérielle.

Interrogé par Capital, Jean-Luc Mélenchon a répondu… sur son blog (lire ci-dessous). Il conteste vigoureusement le fait d’avoir utilisé ses indemnités de sénateur (IRFM donc) pour financer l’achat du 22 bis rue Gabriel Péri. Mais il n’explique pas pourquoi il a choisi de puiser dans ses modestes économies et de mélanger ainsi patrimoine privé et activité politique.

Amis PS hébergés

La gestion du lieu, par l’intermédiaire d’une association baptisée La Maison commune, est également surprenante. Comme ce 22 bis est vaste, l’élu de l’Essonne y loge les amis de sa “bande de Massy”. C’est ainsi que son protégé Jérôme Guedj (celui de l’inauguration de 2012) devient son locataire de 1999 à 2008. Vice-président du département, Guedj reçoit ses électeurs au rez-de-chaussée. Il est aussi suppléant du député socialiste de la sixième circonscription de l’Essonne, François Lamy. Cela tombe bien, Lamy occupe aussi les lieux (jusqu’à fin 2008). Interrogés aujourd’hui par Capital, les deux anciens résidents ont un souvenir confus.

Jérôme Guedj nous parle d’abord de location, puis se ravise, évoquant une “cotisation de 1.000 francs dans un premier temps, puis de 300 à 400 euros versée à une association”. “Je n’étais pas locataire de J.-L. M.”, insiste-t-il par SMS. Interrogé sur cette curiosité que représente l’installation de la permanence d’un député dans celle d’un sénateur, moyennant finances, François Lamy parle, lui, de loyers versés “à l’association qui gérait la maison”. “Ça devait être dans les prix du marché, tâtonne-t-il, mais c’était raisonnable.” Et de toute façon couvert par sa propre indemnité de mandat.

Pour compléter la ruche, enfin, l’élu Mélenchon hébergeait aussi la section PS de Massy, puis son microparti, prélude au Parti de gauche, et encore deux titres de presse, Le Petit Massicois et A gauche, l’organe du courant qu’il animait au PS. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon a trouvé à alléger ou à mutualiser ses charges. Pas très conforme à l’éthique ; mais à l’esprit de camaraderie, sans doute.

Des subventions publiques pour le rachat du local

Après 2008, en rupture avec le PS, l’ex-ministre de Lionel Jospin lance sa propre entreprise politique. Il est temps de vendre la maison de Massy. Ce qui sera fait en 2010. Là encore, le scénario ne manque pas d’interroger. Qui rachète le bien ? L’association Solidarités nouvelles pour le logement (SNL), un organisme très respectable qui œuvre à loger les démunis – en l’occurrence, SNL y a aménagé six studios pour des jeunes sans le sou. Un beau geste de Mélenchon ? Peu probable. Car ce rachat – "au prix du marché", précise lui-même Jean-Luc Mélenchon - a été subventionné à hauteur de 230.561 euros par le conseil général de l’Essonne, doublé d’une aide de l’Etat, de la région et de la ville. Encore de l’argent public.

Quelle plus-value le sénateur a- t-il réalisée ? Sollicité par Capital, Jean-Luc Mélenchon s’est d’abord étonné sur Twitter qu’on s’intéresse à une histoire vieille “de vingt ans”. Puis il a précisé (voire revendiqué) sur son blog qu’il avait fait une "confortable plus-value". L’insoumis avait confié à la presse (une bourde ?) quelques mois plus tôt avoir investi 150.000 euros dans sa campagne présidentielle, en partie grâce à la vente de sa permanence électorale. Dans un cas similaire, la Commission nationale des comptes de campagne avait rejeté en 2012 le montage de Daniel Boisserie, député PS de la Haute-Vienne candidat à sa réélection en juin, lui reprochant d’avoir récupéré 20.000 euros puisés dans son IRFM. Décision confirmée par le Conseil constitutionnel. En octobre 2013, le législateur a d’ailleurs inscrit cette interdiction dans le Code électoral. Il est vraiment temps de filer à Marseille.

LA CURIEUSE RÉPONSE DE JEAN-LUC MÉLENCHON

"L’égout médiatique crache à pleins tuyaux". C’est par cette accroche toute en nuance que Jean-Luc Mélenchon a répondu, le 15 novembre sur son blog, aux interrogations de Capital. La méthode est singulière. Notre magazine avait adressé au président de la France insoumise une série de questions par mail. Plutôt que de chercher à nous éclairer ou à contredire nos informations – ou encore réagir après la publication de notre article dans notre édition de ce jeudi en kiosque – il a préféré médiatiser le sujet avant même sa parution. Trois heures après avoir reçu notre mail, il en publiait ainsi l’intégralité sur twitter, invitant ainsi ses fans à exprimer leur prompte indignation contre un article alors virtuel. Car dans l’esprit du président de la France insoumise, le questionner, c’est déjà l’attaquer. Sur son compte Facebook enfin, il a prévenu : "la réplique ne connaîtra aucune (limite)".

Sur la forme, le procédé est particulièrement agressif. Dans sa réponse "préventive", commentant un article qu’il n’avait donc pas encore pu lire, le député France Insoumise des Bouches-du-Rhône traite Capital de tous les noms d’oiseaux, mais aussi l’Express, qui mène également une enquête sur son passé d’élu dans l’Essonne. Sur le fond, Monsieur Mélenchon fait mine de jouer la totale transparence, mais répond évasivement sur tous les sujets de nature à l’embarrasser. Ceux-ci portent sur trois points : l’origine de l’argent qui a servi au financement de ses activités politiques ; la frontière très floue entre son patrimoine personnel et le financement de son activité politique ; les risques de conflits d’intérêts nombreux qu’il y a à héberger dans sa permanence parlementaire d’autres élus, à revendre son local à un organisme financé par des subventions publiques. Voici donc les interrogations qui restent pendantes :

1- Pourquoi Jean-Luc Mélenchon a-t-il acheté sa permanence parlementaire alors qu’il a reçu du Sénat une indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) de 6.109 euros par mois justement pour couvrir ses frais de fonctionnement et notamment la location d’un local ?

M. Mélenchon indique avoir mobilisé ses maigres économies pour réaliser cet achat. Bon nombre d’élus qui ont été critiqués pour avoir ainsi acheté leur permanence et fait une opération immobilière (ce qui est devenu interdit à partir de 2015) ont adopté ce même mode de défense ("c’était mes économies") comme l’a documenté l’association Pour une Démocratie directe. L’argument de Jean-Luc Mélenchon montre qu’il n’est finalement pas différent des autres élus et de certains comportements qu’il dénonce dans ses tribunes. L’argument est en outre imparable car les parlementaires n’avaient jusqu’à présent aucun compte à rendre sur l’utilisation de leur IRFM. Le Sénat a voté en juillet la fin de cet IRFM, trop sujet à polémiques, et l’a remplacé, à compter du 1er janvier 2018, par un remboursement au réel, sur justificatifs.

2- Qu’a-t-il fait des quelque 72.000 euros perçus chaque année au titre de son IRFM s’il ne les a pas consacrés au premier poste de frais d’un parlementaire, ses locaux ?

La question a son importance. Il est en effet illégal d’utiliser ce type d’indemnité pour financer un parti. Jean-Luc Mélenchon indique qu’il cotisait comme les autres à l’association qui gérait son local et utilisait pour cela son IRFM. Mais la somme était modeste (300 à 400 euros selon le souvenir d’un de ses locataires). Dans son règlement intérieur, le Sénat prévoit que toutes les sommes non dépensées au titre de l’IRFM doivent être reversées au Sénat. Ce qui, à notre connaissance, n’arrive jamais.

En juin 2017, les militants de Pour une démocratie directe avaient écrit à Emmanuel Macron pour nourrir le débat sur la moralisation de la vie publique : "Louer à une association politique ou mettre une permanence parlementaire à disposition d’une section locale de parti politique est une manière de contourner la loi sur le financement de la vie politique qui interdit à l’Etat de procurer un avantage en dehors des financements prévus par la loi."

3-Quel a été le montant de la "confortable plus-value", selon ses propres termes, réalisée par M. Mélenchon ?

Sur ce point, il est à noter que les divers occupants ont participé aux travaux (cloisons, blindages des vitres, couloirs de circulation, percement du mur central, câblages) de rénovation d’une maison qui appartenait pour l’essentiel à M. Mélenchon comme en atteste l’acte de liquidation de la SCI propriétaire.

4-L’ancien patron du PS de l’Essonne juge-t-il normal de réunir sous un même toit son activité de sénateur, élu de la République financé par la collectivité publique, et diverses activités militantes (son micro-parti, la section locale du PS, le journal A Gauche). Et juge-t-il conforme à l’esprit de la loi de loger un député ?

5-Jean-Luc Mélenchon, ancien vice-président du conseil général de l’Essonne, n’a-t-il pas fait preuve d’imprudence en revendant son local à un organisme (très respectable au demeurant), subventionné de façon substantielle par le département de l’Essonne pour cette opération ?

Le conseil général de l’Essonne était alors présidé par le socialiste Michel Berson (aujourd’hui rallié à La République en Marche), dont Jean-Luc Mélenchon avait été le vice-président jusqu’en 2004. Le même conseil général présidé par Michel Berson avait embauché la fille de Jean-Luc Mélenchon en 2009.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Pearl » 24 Nov 2017, 16:53

Les anglais disent "it" pour un bébé et "she" pour un gros bateau. Qu'est-ce que cela suggère sur leur échelle de valeur entre les humains et les objets dans leur société?

Vous avez 4 heures.

iamaseb, je ne veux pas paraitre méchant parce que dans le fond tu m'as l'air d'être quelqu'un de sympathique, et probablement idéaliste, ce qui explique que tu sois complètement en dehors des réalités (voir les théories sur Supprimer les monnaies ou autre). Pour être honnête j'avais arrêté de lire tes posts politiques depuis que tu nous expliquais il y a 5 ou 10 ans tout le bien que Chavez faisait au Vénézuéla. On voit ça en ce moment (le tout dans un pays qui a quasiment les plus grosses réserves pétrolières du monde, imaginons les mêmes recettes en France où on a notre bite et nos idées, un jour il faudra l'expliquer à Mélenchon, ou plutôt l'envoyer vivre là bas avec ses compères Corbière et Garrido, ça nous fera des vacances).

Là j'ai fait l'effort de lire les posts depuis les discussions sur Hitler, avec les boobs inside, et je trouve tout simplement qu'ils n'ont ni queue ni tête. Soit il y a des erreurs historiques énormes comme l'a démontré Fidel dans un post sur le nazisme, pour le coup très complet, clair et instructif.
Soit ce sont des suites de phrases incompréhensibles, alors qu'il y aurait surement moyen de faire passer l'idée dans un post 4x plus court et plus clair.
Tout ça me donne l'impression, peut-être que je me trompe, que soit tu veux faire des paragraphes compliqués pour paraitre plus intelligent, et pour moi c'est contreproductif, soit tu n'as pas compris toi même ce dont tu parles.
Ce qui est bien compris s'énonce clairement, me disait un prof. Ou Quand c'est flou il y a un loup disait une responsable politique bien connue des consanguins pédophiles.

Donc faisons simple: puisque le capitalisme c'est le mal incarné, et que même le nazisme peut lui être imputé ( :nawak: ), dis-nous où tu as envie d'habiter, sans répondre avec une utopie à la con qui n'existera jamais. Quelques choix de pays non capitalistes: Vénézuéla, Cuba, Chine (plus tellement vrai d'ailleurs), Corée du Nord. La suite logique étant: vas-y, on te rejoint.

Pour résumer avec un grand penseur que tout le monde comprendra: Gaspard Proust, Gaspard de son prénom.
"De toute façon tout le monde est de droite, ce qui vous disent le contraire vous disent n'importe quoi. Vous en connaissez beaucoup vous des gens qui à la chute du mur de Berlin ont dit "Chérie vite fais tes valises, on part à l'Est"?"

Désolé, je me suis un peu énervé là, alors qu'encore une fois tu me sembles sympathique. Tu prends un peu pour tous les donneurs de leçons imbuvables que je ne supporte plus, d'Hidalgo à Vallaud Belkacem en passant par Mélenchon et tous ces écolos dont on parlait avant. Après le ras le bol fiscal, appelons ça le ras le bol bobos.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Gastibelza » 24 Nov 2017, 17:30

Lo Provençau a écrit:
imaginons une langue qui considérerait gramaticalement une personne en fonction de son origine ou de l'étiquette qu'on lui colle. Par exemple les esclaves seraient considérés comme une chose.

N'est-il pas légitime, dans le cadre de l'émancipation de ces individus, que la langue évolue également ?



Le problème n'est pas de considérer les esclaves comme des être humains ou des choses grammaticalement. Le problème c'est d'avoir des esclaves, tout simplement, et de les considérer idéologiquement comme des choses. Tu peux dire que grammaticalement ça n'en sont plus, ça ne changera pas pour autant le fait que ce sont des esclaves et que les gens les considèrent comme des choses (et puis en espagnol, il n'y a pas de genre neutre pour les objets, ça ne les a pas empêché d'esclavagiser à outrance).


Mal nommer les objets, c'est ajouter au malheur de ce monde disait Camus. Certes, on ne le changera pas ce monde par la grammaire, mais il ne faut pas négliger pour autant le fait qu'une langue véhicule son lot de représentations et sa manière de concevoir le réel. Est-ce qu'on veut vraiment d'une langue qui grave dans le marbre des esprits des rapports sociaux hommes-femmes biaisés et qui exhale les relents de naphtaline des caleçons longs que Fidel Cienaga portait sous la IIIème République ?
Donnez-moi vos pauvres, vos exténués,
Envoyez-moi vos cohortes qui aspirent à vivre libres,
Les rebuts de vos rivages surpeuplés ;
Envoyez-les moi, les déshérités que la tempête m’apporte.
J’élève ma lumière et j’éclaire la porte d’or


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Re: Actu politico-politique

Messagepar Fidel Cienaga » 24 Nov 2017, 17:31

L'usage en décidera !
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Re: Actu politico-politique

Messagepar boodream » 24 Nov 2017, 17:55

Lo Provençau a écrit:
imaginons une langue qui considérerait gramaticalement une personne en fonction de son origine ou de l'étiquette qu'on lui colle. Par exemple les esclaves seraient considérés comme une chose.

N'est-il pas légitime, dans le cadre de l'émancipation de ces individus, que la langue évolue également ?



Le problème n'est pas de considérer les esclaves comme des être humains ou des choses grammaticalement. Le problème c'est d'avoir des esclaves, tout simplement, et de les considérer idéologiquement comme des choses. Tu peux dire que grammaticalement ça n'en sont plus, ça ne changera pas pour autant le fait que ce sont des esclaves et que les gens les considèrent comme des choses (et puis en espagnol, il n'y a pas de genre neutre pour les objets, ça ne les a pas empêché d'esclavagiser à outrance).

Et, encore une fois, le débat s'arrête quand on commence à comparer les langues entre elles. Le fait d'appliquer des genres sexués ou pas n'est pas universel, et les discriminations hommes / femmes n'existent pas uniquement dans les langues qui appliquent ce genre de distinction, loin de là.

C'est un débat qui n'a aucun sens et qui, au final, va complexifier un peu plus l'orthographe déjà aberrante du français.

Cela dit, je parle de l'orthographe absurde à base de é-e-s. Pour les accords de proximités ou la féminisation des noms de métiers ,je trouve cela légitime et pas dérangeant.

Tellement d'accord avec tout ce que tu dis!

Mais l'idée sous-jacente est aussi de nier la spécificité des langues et des cultures. Il est urgent de penser worldwilde.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Cecco » 24 Nov 2017, 17:58

C'est une tendance bien française et idéaliste de vouloir contrôler la norme du langage. Une langue est aussi évolutive et reflète la société qui l'utilise.

On préfère s'attaquer à la représentation de la réalité qu'à la réalité elle même en se concentrant sur ça.
Surtout que l'imposition de nouvelles règles par en haut est rarement suivie d'effets réels sur ce sujet...
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Re: Actu politico-politique

Messagepar gob » 24 Nov 2017, 18:09

Voilà pourquoi il faudra toujours qu'EELV existe.
Seuls eux sont capables de nous faire rire en politique.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar IceCold » 24 Nov 2017, 18:25

Par contre, petite question ; y'a que moi qui ne voit aucune empreinte sexiste dans le mot «patrimoine» ? Qu'elle existe étymologiquement parlant, certes, mais ça semble évident pour quelqu'un?
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Re: Actu politico-politique

Messagepar iamaseb » 24 Nov 2017, 18:31

Lo Provençau a écrit:
imaginons une langue qui considérerait gramaticalement une personne en fonction de son origine ou de l'étiquette qu'on lui colle. Par exemple les esclaves seraient considérés comme une chose.

N'est-il pas légitime, dans le cadre de l'émancipation de ces individus, que la langue évolue également ?



Le problème n'est pas de considérer les esclaves comme des être humains ou des choses grammaticalement. Le problème c'est d'avoir des esclaves, tout simplement, et de les considérer idéologiquement comme des choses. Tu peux dire que grammaticalement ça n'en sont plus, ça ne changera pas pour autant le fait que ce sont des esclaves et que les gens les considèrent comme des choses (et puis en espagnol, il n'y a pas de genre neutre pour les objets, ça ne les a pas empêché d'esclavagiser à outrance).

Et, encore une fois, le débat s'arrête quand on commence à comparer les langues entre elles. Le fait d'appliquer des genres sexués ou pas n'est pas universel, et les discriminations hommes / femmes n'existent pas uniquement dans les langues qui appliquent ce genre de distinction, loin de là.

C'est un débat qui n'a aucun sens et qui, au final, va complexifier un peu plus l'orthographe déjà aberrante du français.

Cela dit, je parle de l'orthographe absurde à base de é-e-s. Pour les accords de proximités ou la féminisation des noms de métiers ,je trouve cela légitime et pas dérangeant.



Donc on peut tenir un discours raciste et haineux, car tant que ce n'est pas appliqué, tout va bien ?
L'arbre est mort, impuissant mais lucides, nous regardons les feuilles tomber, les unes après les autres.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar Lo Provençau » 24 Nov 2017, 18:42

Mais la langue n'a rien à voir avec le discours. Tu mélanges syntaxe et sémantique.

L'allemand c'est à la fois la langue des nazis et de Goethe.
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Re: Actu politico-politique

Messagepar iamaseb » 24 Nov 2017, 18:52

Dans mon exemple les deux se mêlent.
L'arbre est mort, impuissant mais lucides, nous regardons les feuilles tomber, les unes après les autres.
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