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LA RENCONTRE; Un professeur nommé "JPP" H; Son passage à l'OM, la plus grosse déception de sa carrière, son nouveau challenge en National 3... Jean-Pierre Papin s'est livré devant les étudiants de l'Institut Européen de Journalisme de Marseille.
Parmi la soixantaine d'étudiants présents lundi 15 janvier à l'Institut Européen de Journalisme de Marseille, combien sont ceux ayant vu, de leur vivant, Jean-Pierre Papin enchaîner les buts sur les pelouses françaises et européennes ? La réponse est sans doute zéro. Pourtant, lorsque l'ancien artificier de l'OM, de l'AC Milan ou du Bayern Munich a franchi la porte de la salle Pape-Diouf (nommée ainsi en hommage à l'ex-président du club olympien qui était également le cofondateur de l'école), le brouhaha a laissé place aux applaudissements puis au silence. Car "JPP", peu importe les générations, reste une légende du football, surtout à Marseille, ville dans laquelle il a passé six ans de sa carrière (1986-1992). "On voit un Ballon d'Or (en 1991), c'est impressionnant, souriait Lucas Chateau, étudiant en 4e année. C'est le genre de personne qu'on admire et dont on apprend le plus.
Même si on ne l'a pas vu jouer, on a un respect éternel pour lui." "En tant que fan de l'OM, j'avais des étoiles plein les yeux, poursuivait son camarade de classe Romain Polizzi. Dès l'annonce de sa venue, j'étais comme un enfant."
Pendant plus d'une heure et avant de rejoindre les terrains pour diriger l'entraînement de l'équipe réserve de l'OM dont il est le coach depuis la fin du mois de novembre, Jean-Pierre Papin s'est livré à coeur ouvert devant une horde de futurs journalistes, lui qui entretient une bonne relation avec la presse, se liant même parfois d'amitié avec certains suiveurs de ses anciens clubs comme Mario Albano, ancien journaliste à La Provence, à l'origine de sa venue à l'IEJ lundi. Il avouera tout de même qu'il y en a un, travaillant pour un média national, qu'il "ne veut pas voir". On taira le nom. Avec sincérité, Jean-Pierre Papin est revenu, au rythme des questions posées par les étudiants, sur l'ensemble de sa carrière. Ses débuts dans le nord de la France avant de rejoindre Bruges, en Belgique, puis l'OM où il gardera comme meilleur souvenir ses six années passées au club, même s'il regrette ne pas avoir soulevé la Ligue des champions sous le maillot ciel et blanc en 1990 (foutue main de Vata) et 1991. Il y parviendra tout de même en 1994 avec les Rossoneri.
Moments difficiles
et anecdotes marrantes
Il n'oublie pas non plus de rappeler les moments difficiles de sa carrière : son passage au Bayern Munich ("Le plus mauvais choix"), la rencontre face à la Bulgarie qui priva l'équipe de France de coupe du monde en 1994 ("Mon pire souvenir") ou encore la défaite en finale de C1 face à l'OM en 1993. "J'étais content car Marseille est mon club mais c'était la deuxième que je perdais (après celle de 1991 contre l'Étoile Rouge de Belgrade) donc j'étais au bout du rouleau."
Très souriant, même lorsque l'un des étudiants lui glisse maladroitement que le football qu'il a connu est révolu, "JPP" s'est également livré au jeu des anecdotes, racontant notamment la fois où, sur les conseils de sa grand-mère, il a joué avec une escalope de viande dans la chaussure pour atténuer la douleur qu'il avait au pied.
Sans langue de bois, il s'est exprimé sur son rôle de conseiller de Pablo Longoria et celui d'entraîneur de la réserve. "J'étais là pour épauler Pablo. Mais il n'a besoin de personne. C'est non seulement le président mais aussi le vrai directeur sportif du club. Il me parlait parfois de joueurs que je ne connaissais pas, donc c'est difficile de le conseiller, avouait celui qui portera la flamme olympique à Marseille en mai. Je me suis régalé mais mon ADN, c'est d'être sur le terrain."
La Provence