Interview de Brahim Thiam

Brahim Thiam, consultant Ligue 1 et des championnats européens diffusés sur beIN SPORTS, a gentiment accepté de répondre à quelques questions pour MassaliaLive. Né le 24 février 1974 à Saint-Denis, Brahim est un ancien footballeur international malien, jouant au poste de stoppeur. Formé à Montpellier, il a notamment connu Levante, Malaga, Red Star, Istres (où il a connu les joies de la remontée), Caen et Reims dans son parcours professionnel.

Bonjour Brahim pouvez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas ?

Brahim, 46 ans, ancien joueur pro pendant 15 ans, avec une carrière en France et en Espagne. International malien avec une demi-finale de CAN en 2004. Fin de carrière en 2010 et depuis 2012 consultant chez beIN.

Image : PANORAMIC

Côté journaliste

Comment s’est faite la transition de footballeur professionnel à consultant ?

J’ai toujours eu de la famille dans l’audiovisuel (mon oncle était assitant-réalisateur à Canal+) et j’ai toujours baigné dans cet univers là. Ce n’était pas un projet de base mais les choses se sont présentées et j’en ai profité. La transition n’a pas été longue, le temps est passé assez vite et j’ai eu la chance et l’opportunité de rentrer assez rapidement dans ce milieu.

Vous vous êtes toujours imaginé votre après-carrière ainsi ?

À la base je voulais être entraineur. Avant d’arriver à Reims en janvier 2009, j’avais prévu d’arrêter ma carrière en fin de saison 2009 avec le maillot caennais. Mon objectif était de passer mes diplômes afin de devenir entraineur, ou adjoint, au club de Caen. Cependant, mon départ à Reims a chamboulé mes plans.

Du coup vous avez laissé tomber vos projets d’entraineur ?

Oui j’ai laissé tomber : le processus est long et il faut monter dans le train au bon moment.

Je suis consutant et je m’éclate, mais je suis pas carriériste, je suis adepte du « Carpe Diem ». Demain, si un mec qui prend une sélection me dit qu’il a besoin de moi pour l’épauler, je ne vais pas dire non. Si un club de L1, L2 m’appelle et me dit qu’il me veut, sachant qu’il ne faut pas de diplômes pour faire ce métier, je vais pas dire non. Je marche vraiment au feeling, je suis content de ce que j’ai et je ne fais pas de calculs sur mon futur.

Depuis toutes ces années de commentateur, quel  est le plus beau match que vous ayez commenté ?

Il y en a deux :
– la finale de la CAN 2017 au Gabon, où le Cameroun renverse la situation face à l’Egypte, dans une ambiance de fou, comme il y a au Vélodrome.
– en 2014, un 1/8e de finale de CDM, dans une ambiance folle, où les Pays-Bas renversent le match en six minutes à la fin, grâce à Huntelaar et Sneijder. Le match était fou.

Ce sont des grands moments de football, peut-être même supérieurs à ce que j’ai vécu en tant que joueur.

N’est-ce pas trop dur de rester objectif en tant que journaliste ?

Non ça va, je n’ai pas trop de problèmes. Mais des personnes pensent que je suis supporteur d’un club lorsque je commente, alors que pas du tout, si une équipe joue bien je vais le dire que ça soit l’OM, Dijon, Caen ou Fos-Sur-Mer !

Quelles que soient les équipes qui jouent, je m’enthousiasme sur les équipes qui proposent du jeu. Mon ADN c’est la passion et donc la passion dans le commentaire.

Côté carrière

Vous avez évolué à la fois en France et en Espagne, comment qualifierez-vous les différences de jeu entre ces deux pays ? Vous les aviez ressenties sur le terrain, dans votre pratique au quotidien ?

La différence que j’ai ressenti, entre l’Espagne et la France, est dans l’approche quotidienne du football. Le football espagnol est un football gai et enthousiaste, c’est-à-dire beaucoup de travail avec le ballon. Tout est basé sur le jeu avec ballon au pied et sur les déplacements.

En France il y a ce côté aussi, mais aussi l’aspect physique qui est important, avec une bonne préparation physique et mentale. Il y a les mêmes paramètres, mais peut-être qu’on les met dans un ordre différent.

À un moment de votre carrière avez-vous eu des propositions pour évoluer dans des championnats plus originaux (Bulgarie, Vietnam, Chine…) ?

J’ai eu une proposition pour évoluer au Qatar, mais comme on jouait la montée avec Caen, j’ai refusé.

Quel est le match que vous avez disputé et que vous n’oublierez jamais ?

Le match nul au Vélodrome avec Istres, j’avais été dans l’équipe-type le lundi, j’avais sorti une prestation XXL. Tous mes potes étaient venus, j’avais fracassé en deux Luyindula et Bamogo, je leur ai dit « les amis aujourd’hui, il n’y a rien pour vous ! ».

Et celui que vous souhaitez oublier à tout prix ?

La même saison avec Istres, à Lille, on prend 8-0, d’ailleurs le dernier but c’est moi qui le mets tellement j’étais dégoûté.

Les cinq premiers tirs de Lille, ils mettent cinq buts. À la mi-temps, Gravelaine et Gasset sont rentrés dans le vestiaire ont dit « allez tous vous faire… » et ils sont repartis.

Quel est le joueur le plus fort que vous ayez affronté ?

Au sommet de son art, je dirais Sylvain Wiltord.

Que pensez-vous d’AVB et de sa gestion de l’effectif de l’OM ?

C’est un grand monsieur, un très bon entraineur, droit dans ses bottes et sans langue de bois. Il est arrivé en sachant ce qu’il prenait et il récolte les fruits de ce qu’il fait.

Pensez-vous que le club va finir deuxième ?

Oui clairement !

Du coup un pronostic pour le podium de la L1 ?

Paris, Marseille et Lille.

En cas de LDC la saison prochaine, quels sont les postes à renforcer en priorité pour le club ?

Un attaquant, deux ailiers, deux latéraux et un très gros joueur au milieu de terrain, en sentinelle.

L’attaquant et les deux latéraux, tu devrais les avoir depuis au moins deux ans. L’argent mis sur Strootman… le club n’avait pas besoin de ce joueur, du moins à ce prix-là. La balance entre l’investissement et ce que le joueur apporte au club n’est pas bonne, au contraire de Luis Gustavo, qui a apporté énormément au club pour son prix.

Image : PANORAMIC

Côté OM

Que pensez-vous de la politique de McCourt depuis son arrivée à Marseille ? Que va-t-il se passer en cas de qualification ?

Il va falloir vendre avant d’acheter et je trouve ça dommage.

Aujourd’hui j’entends parler de la rumeur M’Baye Niang, mais avant que Rennes se positionne dessus l’OM pouvait le faire aussi. Alors certes Rennes a pris un risque en le prenant en prêt avec OA à 15 millions, mais si tu ne prends pas de risques ça sert à quoi ?

Niveau formation, le club bosse bien. Mais il a 5/6 ans de retard sur les autres centres de formation. L’arrivée de Nasser Larguet est une bonne chose, mais pour que ce travail paie il faut qu’AVB reste, car il semble vouloir donner du temps de jeu aux jeunes.

Par exemple, pour Lihadji, le fait qu’il ne signe pas montre que le club doit aussi travailler sur cet aspect-là.

Que penses-tu de Caleta-Car et Kamara en tant qu’ancien DC ?

Les deux sont intéressants et complémentaires. L’émergence de Kamara, qui joue enfin à son poste, est très intéressante. Il fallait leur laisser le temps, même si c’est vrai qu’à Marseille on n’en a pas.

Et pour finir, quel serait ton 11 de rêve ?

Merci Brahim d’avoir pris le temps de répondre à nos questions !

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Article lu 11532 fois, écrit le par MaxLaPelota Cet article a été posté dans Interview et taggé , , . Sauvegarder le lien.

2 Réponses pour Interview de Brahim Thiam

  1. Hahaha il s’est mis dans le 11 🤣

  2. Itw très sympa et plaisante à lire !