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Balotelli, des buts et un doute
L’avant-centre a encore marqué face à Angers (2- 2) samedi. Mais avec la C 1 qui s’éloigne, son avenir à l’OM semble très incertain. DE NOTRE ENVOYé SPéCIAL
BAPTISTE CHAUMIER (avec M .G r.) MARSEILLE – Le « grantatakan » a mis un an et demi à arriver, et les dirigeants marseillais doivent certainement regretter de ne pas l’avoir recruté plus tôt. Mario Balotelli (28 ans) a réussi ses débuts, peut-être au-delà de leurs secrètes espérances, en signant notamment son premier doublé face à Angers (2-2) samedi, portant son total personnel à sept buts en neuf matches. Et les statistiques prouvent bien à quel point l’Italien s’est acclimaté rapidement à l’OM.
Il a ainsi rejoint la légende olympienne Josip Skoblar (à l’OM de 1969 à 1974), dernier joueur avant lui à avoir inscrit un but lors de ses cinq premiers matches à domicile. Il est également devenu l’attaquant qui a inscrit le plus vite sept buts avec Marseille depuis Sonny Anderson, en février 1994.
Face au SCO, sa prestation n’a pas été parfaite pour autant, avec sa manie de marcher et ses replis défensifs intermittents. Dans le jeu, il a disparu par instants aussi, mais il est venu pour marquer et sa mission est remplie jusque-là. Son contrat de cinq mois, jusqu’à la fin de la saison, doit profiter à toutes les parties : à Balotelli, dans l’espoir de se relancer et de retrouver la sélection italienne ( son dernier match avec la Squadra Azurra remonte au 7 septembre, contre la Pologne en Ligue des nations (1-1)) ; à l’OM, dans le but d’avoir enfin un vrai buteur et d’accrocher une place en C 1 qui lui échappe depuis plus de cinq ans maintenant.
Un avenir qui s’obscurcit
Au coup de sifflet final, la déception était donc grande à voir le visage fermé à double tour du président Jacques-Henri Eyraud en tribune et celui de l’attaquant, enfoui dans ses mains alors qu’il est resté allongé de longues secondes sur la pelouse, comme sonné. Avec huit points de retard sur Lyon à huit journées de la fin du Championnat, l’objectif initial du club – terminer sur le podium – est devenu très sérieusement compromis, voire impossible à remplir.
Et ce serait un terrible contretemps, pour ne pas dire plus, dans le cadre de l’ambitieux projet mené depuis l’arrivée de Frank McCourt en octobre 2016. Plus spécifiquement, le dossier de l’avenir de Mario Balotelli pourrait nettement se compliquer.
Les deux parties ont prévu de se revoir à la fin de saison pour discuter, ou non, d’une prolongation. Mais les dirigeants marseillais auront-ils les moyens de satisfaire les exigences salariales du clan de l’Italien sans C 1 ? Ils lui ont déjà assuré des émoluments énormes pour cinq mois (3,9 M€ brut hors bonus éventuels), et sans participation à la C 1 ils auront du mal à suivre.
Avant même de connaître l’issue finale de la saison, Jacques-Henri Eyraud a d’ailleurs évoqué une fin de cycle avec les fins de contrat de certains (Abdennour, Hubocan, Rolando) qui vont alléger mécaniquement la masse salariale et les départs possibles d’autres. À coup sûr, les grandes manœuvres vont animer l’été marseillais…
L'Equipe
