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Refusant de sauter au plafond après ce succès, l'entraîneur de l'OM a loué la réaction collective
Deschamps souhaite que ses troupes enchaînent avec un autre résultat positif à Valenciennes, samedi.
Photo Frédéric Speich
Pour la première fois de la saison, Didier Deschamps a présenté son plus beau sourire devant les médias. Sans s'enflammer, il a apprécié cette victoire à sa juste valeur. Et attend la suite...
- On vous imagine tout d'abord soulagé par ce succès...
Didier Deschamps : La meilleure vitamine, dans notre situation, c'est une victoire. C'est la première, il faut l'apprécier. On ne va pas tout embellir non plus, mais c'était primordial de gagner. On a fait de bonnes choses, avec une dizaine d'occasions dans le jeu, même si on a marqué sur deux coups de pied arrêtés. Avec l'expulsion de Rippert, et Évian à dix, ça nous a facilité la tâche ; ça nous donne de la confiance et de la sérénité après ces derniers jours agités...
- Au-delà du résultat, êtes-vous satisfait du comportement de vos joueurs ?
D. D. : Quand il y a le résultat à la clé, on dit que j'ai eu raison sur le choix des joueurs, même si ce n'est pas toujours le cas... On ne va pas sauter au plafond, mais il était indispensable de gagner. C'était la seule possibilité, sinon la situation aurait été encore plus grave... J'ai vu un groupe de joueurs concernés, avec de l'envie ! Ce que j'ai apprécié aussi, c'est que l'on a beaucoup discuté, entre eux aussi. De ce que j'ai vu et entendu, et même si ce ne sont que des paroles, c'est important d'avoir le mental et l'état d'esprit au plus haut niveau. Bien sûr ça ne fait pas marquer des buts, mais...
- Pensez-vous l'OM désormais capable d'enchaîner une série victorieuse ?
D. D. : On n'était pas les plus laids dimanche (ndlr : défaite 2-0 à Lyon), on n'est pas les plus beaux maintenant ; on aimerait avoir plus de temps pour savourer mais Valenciennes arrive déjà... On a doublé notre capital points à la 7e journée, je ne pensais pas vivre ça... Sur les six premiers matches, on méritait mieux que ces trois points. On n'a pas le sourire jusqu'aux oreilles. Il y a de la route, du travail ; à nous de maintenir ce qu'on a fait de bien, dans l'état d'esprit.
- Avez-vous douté avec cette série de contre-performances ?
D. D. : Pas de moi. C'est mon rôle d'activer certains ressorts par rapport aux joueurs ; j'ai de la force et du caractère ; je ferai tout pour que ça marche. J'ai mes convictions ; je resterai dans ma logique. Dans ces cas-là, on se protège, on va à l'essentiel ; mais je ne suis pas seul, j'ai mon staff. Le gros du travail s'est effectué dans la tête, même si c'est difficile d'entrer dans le cerveau des joueurs.
- Avez-vous été surpris de voir l'ambiance positive alors qu'on la craignait électrique ?
D. D. : Je remercie le public. J'ai été joueur ici et j'ai connu plus d'agressivité et d'hostilité alors que la situation était moins grave... Malgré les difficultés du club, l'attitude des supporters n'a pas amené de fébrilité supplémentaire. Ils ont compris, d'autant que c'est encore plus dur pour eux, car ils ont ce club dans la peau.
- Abandonner la lanterne rouge à Nancy est-il anecdotique ?
D. D. : C'était d'être dernier qui était anecdotique ou symbolique... Le classement, vu notre départ, il ne faut pas s'en préoccuper. À nous de prendre le plus de points possible. Le doublé de Loïc Rémy est l'autre bonne nouvelle. Il a la qualité pour marquer des buts, je le sais, donc ses réalisations ne me rassurent pas. Il est un peu atypique, car ce n'est pas l'attaquant d'appui ; lui aime la profondeur avec pas mal de déplacements. Il faut s'adapter à lui. Je reste certain qu'une grande équipe c'est un grand gardien et un grand buteur. Il doit confirmer. Il fait aussi beaucoup d'efforts ; or, pour le moment, c'est dur de le faire souffler car j'ai peu de solutions.
- Ce qui signifie que Gignac sera encore absent samedi ?
D. D. : Je ne sais pas... Il est en phase de soins ; il doit réathlétiser son corps après ses douleurs aux abdominaux. Il va reprendre l'entraînement collectif, et je préférerais l'avoir à disposition.