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Les propos polémiques de Longoria à Auxerre, Abline, Rongier et Merlin : Kita et l'OM, les raisons de la colère
Lundi dernier, lors du conseil d'administration de la LFP, le président nantais Waldemar Kita a surpris l'assistance en attaquant bille en tête Pablo Longoria. Le point d'orgue de plusieurs mois de tensions.
Il a pris la main tout seul, devant des présidents de club médusés. Waldemar Kita avait envie d'en découdre verbalement avec Pablo Longoria, cela démangeait le propriétaire du FC Nantes depuis son élection au conseil d'administration de la LFP, cinq jours plus tôt. « Je suis un immigré comme toi, un Polonais, et tu ne peux pas parler comme ça de la France, a tonné Kita, à propos du pétage de plombs de Longoria à Auxerre, le 22 février. On n'insulte pas ainsi le pays, la Ligue, l'institution. »
À 72 ans, Kita pourrait être le père de Longoria, 39 ans. Et visiblement, l'épisode de l'Abbé-Deschamps a marqué l'homme d'affaires, qui a invité l'Espagnol à démissionner de son poste de vice-président de la LFP. Il a aussi ajouté, quand Longoria a essayé de rétorquer : « Ne m'oblige pas à aborder d'autres sujets, et le comportement que tu as eu avec moi et mon fils. Cela te déshonore. »
Ce ressentiment remonte à l'après-Auxerre, justement. Dans nos colonnes, au lendemain de l'épisode Longoria, Kita s'inquiète : « Mais attendez, c'est grave ! Il a créé un doute au niveau de l'arbitrage. Ce n'est pas rien. Maintenant, chaque fois que Marseille va être arbitré, il va y avoir une interrogation. Ça va être un drame. Parler de corruption, c'est fou comme terme ! Il va falloir faire une réunion avec les arbitres cette semaine. Il est inadmissible de mettre ainsi de la pression sur les arbitres. Je suis très inquiet pour notre match au Vélodrome. »
Longoria et le directeur du foot, Medhi Benatia, prennent très mal cette déclaration. Le dimanche 2 mars, lors de la journée suivante, l'OM reçoit Nantes (2-0) et la corbeille présidentielle respire la tension. Le duo olympien ne salue pas les Kita, Longoria s'assoit sur son siège en l'enjambant par-derrière, Benatia passe devant les dirigeants nantais en tournant le dos et en manquant de leur marcher sur les pieds.
Des histoires de transferts
L'épisode suivant concerne Matthis Abline. En mai, l'OM lance l'opération séduction auprès des représentants du buteur de 22 ans, leur parle des Kita en termes peu amènes, propose des rémunérations gourmandes au joueur, puis va voir le club nantais en ayant décrété que le joueur valait 15 M€, selon eux. Une façon de procéder inadmissible pour les Kita, et, en représailles, le fils, Franck, ne fixe aucun prix de vente, ne fait aucune contre-proposition à l'OM.
À l'été, deux autres dossiers se sont ajoutés, crispant les camps respectifs. Pour Nantes, sur Quentin Merlin, recruté en janvier 2024, l'OM doit encore quelques bonus à Nantes, à hauteur de 1,3 million d'euros, soit 10 % du transfert, des paiements échelonnables jusqu'en 2028. À l'époque, Benatia avait mandaté les agents de la société Classico pour échafauder le transfert avec Nantes, histoire d'éviter tout quiproquo avec Franck Kita.
Surtout, le FCN a saisi la commission juridique de la LFP pour solder un intéressement sur Valentin Rongier, embauché par l'OM en septembre 2019, à la suite d'un long feuilleton : il demande à percevoir un bonus d'1,5 M€, activable si le joueur signait dans un club français après son passage à Marseille. Contacté, l'OM nous a confié : « En tant que club, nous entretenons, et souhaitons entretenir, des relations cordiales avec tout le monde, même lorsqu'il existe des divergences sur différents sujets. »