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OM : nouveau rôle, préparation, "lofteurs"... l'entraîneur de la réserve Romain Ferrier se livre
Adjoint de Jean-Pierre Papin la saison dernière, l'ancien latéral a repris les rênes de la réserve olympienne cet été. Mercato, lofteurs, ambitions... il s'est confié à "La Provence" à l'aube de la nouvelle saison.
Romain Ferrier est arrivé à l'OM sur la pointe des pieds, en décembre dernier, afin d'apporter, sa "patte de formateur" à Jean-Pierre Papin, alors coach de la Pro 2. Un challenge de six mois que l'ancien entraîneur des réserves rennaise et bordelaise, licencié par le club girondin en septembre 2024 à la suite des problèmes financiers du FCGB, a relevé avec brio. Cet été, les deux parties ont donc décidé de poursuivre leur collaboration, et ce malgré les sollicitations de plusieurs écuries et de la Fédération française de football. Entretien.
Qu'est-ce qui vous a motivé à prolonger à l'OM ?
Le challenge et le projet en lui-même. Le fait de continuer ce que j'avais connu pendant six mois. Je me disais 'T'as posé les premiers jalons, va jusqu'au bout de ta mission'. Le challenge est d'emmener, pourquoi pas, des jeunes au Vélodrome.
Vous êtes arrivés dans un contexte compliqué, quel bilan faites-vous de ces six mois ?
Très positif, ma relation avec Jean-Pierre a été très bonne. C'est particulier car on a joué ensemble, c'était très serein et calme. Je me suis totalement épanoui, Jean-Pierre m'a laissé la latitude pour pouvoir m'exprimer et c'est pour cela que ça s'est bien passé.
Vous avez rapidement été ciblé comme son successeur, cela n'a pas eu d'impact sur votre relation ?
Pas du tout car dès le départ les choses ont été mises au clair. Il y avait juste à regarder le contrat : l'intitulé était clair, la durée aussi, je n'étais pas là pour prendre son poste, au contraire j'étais très content de le retrouver et de l'accompagner dans ce challenge.
Avez-vous réussi à apporter votre pierre à l'édifice ?
Oui totalement. En toute honnêteté, je pense que j'ai pu 'nourrir', j'aime bien ce terme, les joueurs. Pas forcément en leur disant seulement des choses positives mais aussi en intervenant quand ils se trompent et en leur montrant comment faire. J'ai eu ce rôle, un peu dans l'ombre.
Où placez-vous l'OM par rapport aux deux autres centres que vous avez connu ?
L'OM est un club beaucoup plus populaire, très vivant. Si on compare avec Rennes et Bordeaux, qui sont plus feutrés, il y a une différence claire. Les attentes sont différentes aussi, ici on nous demande de former des joueurs en capacité de jouer entre la 1re et 3e place du classement donc c'est encore plus dur qu'à Rennes (le meilleur centre français la saison passée, Ndlr), il faut qu'ils soient encore plus prêts. En termes d'infrastructures et moyens, le club met ce qu'il faut.
Comment avez-vous articulé votre mercato ? Un mélange entre U19 du club (8) et recrues extérieures (4) ?
En cohérence avec les besoins à des postes spécifiques. Cela a été fait depuis février, mars. C'est une stratégie sur plusieurs années pour voir les manques ou les besoins. C'est fait en coordination avec le directeur du centre (Titou Hasni) pour voir les jeunes qu'on a ici, et ne pas aller chercher un joueur alors qu'il y a un potentiel déjà chez nous qui a un an de moins, par exemple, et lui laisser la place pour l'année suivante. Par contre, il faut être très à l'écoute des jeunes potentiels dans d'autres clubs qui pourraient convenir au projet.
Peut-on voir des U17 et U19 "monter" avec vous durant la saison ?
Oui tout à fait, il faut répondre aux besoins des garçons. Si l'un d'eux a validé le niveau U17 et qu'il s'ennuie, c'est comme un élève en classe qui est surdoué et qui s'embête car on ne répond pas à ses besoins. Ces surclassements, il faut les faire par le mérite et non pas par défaut car on a un besoin. C'est le mérite qui va faire avancer ces joueurs et le projet. Sur ce point, on est aligné avec Titou Hasni, qui veut promouvoir le maximum de joueurs le plus vite possible.
Comment avez-vous géré les "lofteurs" durant la prépa ?
Le discours qu'on a eu avec ces joueurs (Moumbagna, Ounahi, Blanco, Koné, Meïté) est que la situation est comme ça. Ce n'est pas comme si tu es au bord de la route. Tu fais partie d'un groupe, tu vas avoir une préparation quasiment professionnelle car il y aura les mêmes conditions, tu pars en stage aussi... Après tu peux nous aider aussi par ce que tu vas montrer. Puis même pour toi, pour te préparer à ton nouveau challenge s'il y a nouveau challenge. Mais aussi, t'es un exemple pour ces jeunes. Là-dessus ça s'est bien passé globalement. Parfois, la motivation n'était pas forcément là, ça peut se comprendre, mais ils ont joué le jeu et il n'y a pas eu d'incident.
Quel bilan faites-vous de l'intersaison ?
On a réalisé une bonne prépa, tous les objectifs ont été atteints. L'idée était de se rencontrer, se découvrir un peu mieux dans un autre contexte (grâce au stage, Ndlr). Sur les amicaux, ils ont été variés et intéressants puisqu'on a rencontré Goal FC (N2, v 2-3), Thonon (N3, v 2-0), Grasse (N2, v 7-1), Cannes (N2, 1-1) et l'ASPTT Dijon (N3, v 4-1), de bons matches face à de belles équipes. Ensuite deux formations de jeunes, les groupes élite de Monaco (d 2-3) et Nice (v 4-1), et je mets même le match de développement contre la Juventus (1-1). Beaucoup de rencontres complètement différentes, l'idée était de voir où on se situait surtout dans le projet qu'on veut mettre en place. Maintenant tout le monde attend la compétition.
Quels sont les objectifs ?
En termes de développement, c'est de valider la progression individuelle des joueurs dans un projet collectif. Après, il y a les résultats, évidemment. Il y a une compétition à laquelle on participe pour la première fois (Challenge Espoirs) donc c'est plutôt sympa. En Youth League, le but est de faire mieux, de bien figurer. En championnat, c'est de faire du mieux possible, de mettre beaucoup de sérieux et détermination. On va essayer de créer une bonne dynamique et d'être performant dans le maximum de compétitions.