On pourra comparer à la réalité en fin d'année.

Ils ont entre 17 et 23 ans, ont joué en Ligue 1 mais ne se sont pas encore totalement révélés. Voilà les 15 joueurs qui doivent éblouir nos soirées cette saison.
Olivier Giroud, Pierre-Emerick Aubameyang, Youssef el-Arabi : non, vous n'avez pas fait un saut dans le temps. Non, vous n'êtes plus en 2010 à écouter sur la plage Alors on danse de Stromae. Et non, la Ligue 1 n'est plus sur Canal+. En cet été 2025, les clubs de l'élite, confrontés à une équation économique très complexe, ont choisi de rapatrier quelques vétérans. Mais ce Championnat 2025-2026, marqué par l'arrivée spectaculaire de Paul Pogba à l'AS Monaco, devrait permettre à des jeunes profils d'émerger. La France du foot, aux ressources narratives inépuisables hors terrain, a besoin de ces nouveaux visages pour remplacer les Rayan Cherki, Jonathan David ou Alexandre Lacazette. Des personnalités et des talents. Nous en avons sélectionné quinze. Avec des profils très différents. À partir du 15 août, à eux de nous faire vibrer !
Bouanani, un espoir très avancé
Nice, ailier, 20 ans
Badredine Bouanani n'a que 20 ans mais il est international algérien (5 sélections), il vient de réaliser une saison à 37 matches avec le Gym (5 buts et 3 passes décisives) et il était titulaire en L1 lors des cinq dernières journées de Championnat. « Je me sens le plus vieux des jeunes, mais jeune quand même, un jeune avec un peu d'expérience », dit-il sur le site du club. Sa capacité d'élimination, en un-contre-un comme par la passe, ses qualités techniques au-dessus de la moyenne et son excellente frappe ont convaincu Franck Haise de s'appuyer sur lui.
Mbaye, décollage espéré
PSG, ailier, 17 ans
Il reste encore, pour le grand public, un inconnu. Accélérations spectaculaires, art du crochet maîtrisé, Ibrahim Mbaye a tout pour devenir un vrai personnage de notre L 1. Apparu lors de la première journée en août dernier au Havre avec une impression prometteuse (4-1), le jeune Parisien a traversé la saison de manière plus anonyme (365 minutes disputées), entre courtes entrées, matches avec les U19 et titularisations en fin de saison (à Strasbourg ou Montpellier) avec l'équipe première.
Avec ce sentiment que cet ailier, que le PSG est parvenu à faire signer pro en janvier, ne parvenait pas à se libérer totalement. L'exercice à venir doit être le sien. Dans la rotation des ailiers, derrière les Barcola, Kvaratskhelia et Doué, il a une place à prendre. A fortiori côté droit. Son profil explosif colle avec les besoins de ce PSG, confronté souvent à des blocs bas. Et Mbaye a montré, notamment en séances, qu'il était en mesure d'apporter au collectif parisien. Après Warren Zaïre-Emery il y a deux ans, Senny Mayulu l'an dernier, et si c'était lui la révélation « titi » de cette saison ?
Meïté, l'option de choix
Rennes, avant-centre, 17 ans
Avec Djaoui Cissé et Jérémy Jacquet, Kader Meïté, l'imposant avant-centre incarne la relève de l'Académie rennaise après les départs de Lorenz Assignon (VfB Stuttgart) et Adrien Truffert (Bournemouth). Il s'est élevé au printemps dernier, signant son tout premier but en L1 en faisant basculer le derby contre Nantes (2-1, le 18 avril) à 17 ans et 189 jours, devenant le troisième plus jeune buteur de Rennes derrière Désiré Doué et Eduardo Camavinga.
Il a aussi soulevé la Coupe Gambardella comme capitaine et buteur de la délivrance (3-2 contre Dijon, le 24 mai), et il sera donc l'une des options de choix pour Beye dans un secteur offensif qui sera remanié avec le probable départ d'Arnaud Kalimuendo. Meïté a choisi le numéro 39 comme un clin d'oeil à son ami Mathys Tel, qui l'a porté à Rennes et au Bayern Munich et avec qui il partage la même structure de conseil (Clever One agency).
À l'intersaison, il s'est ressourcé à Marrakech en suivant le programme d'entretien défini par le club, et il a pointé une semaine avant la reprise pour s'échauffer sur des thématiques précises, en particulier le travail devant le but. Avec des objectifs de croissance, forcément.
Edjouma, l'éclosion tardive
Toulouse, ailier, 19 ans
Parmi les nombreux Pitchouns qui ont éclos au sein du TFC, Noah Edjouma n'a pas eu le parcours le plus facile. Originaire de région parisienne et arrivé au club à l'âge de 8 ans, le jeune attaquant, d'abord recalé, a connu une croissance tardive. Contraint de porter un corset et freiné dans sa progression, il a souvent été placé dans la catégorie inférieure au centre de formation, alors que le club a pour habitude de surclasser ses jeunes.
Mais la roue a fini par tourner. Et lui par grandir. Champion de France U17 en 2022, Edjouma (1,82 m) a signé son premier contrat pro en 2023, avant de faire ses débuts en Ligue 1 la saison dernière, avec deux buts en dix apparitions à la clé.
Gueye, le buteur courtisé
Metz, avant-centre, 18 ans
Son imposant profil (1,85 m) de buteur - il avait été comparé à Olivier Giroud par Frédéric Arpinon, le directeur sportif de Metz - fait saliver depuis des mois plusieurs grands clubs européens, dont Manchester United. Même si un départ cet été tient la corde, Idrissa Gueye (18 ans) pourrait rester chez les Grenats en prêt cette saison.
Une occasion de prouver en Ligue 1 que « sa marge de progression presque sans limite », dixit un scout d'un grand club anglais, peut l'amener aussi haut qu'on le lui promet. L'ancien de l'AS Génération Foot, ne compte qu'une vingtaine d'apparitions en professionnel depuis janvier (pour 5 buts en Ligue 2), avant de potentiels débuts en Ligue 1.
Bouaddi, la grande attente
Lille, milieu, 17 ans
Quoi de mieux pour un début de carrière que de fêter ses 17 ans entouré de Kylian Mbappé ou de Vinicius ? Ayyoub Bouaddi conservera de cette première titularisation en Ligue des champions ces images magiques de ce succès rare (1-0). Le milieu lillois avait, ce soir-là, impressionné par sa maturité. Depuis, il a poursuivi son ascension, quasiment toujours titulaire en C1, un peu moins en Ligue 1.
Bruno Genesio n'a pas hésité à lui donner le capitanat en l'absence de Benjamin André en ce début de préparation ce qui dit en long sur son niveau et sa personnalité. En interne, tout le monde loue d'ailleurs son comportement. Bouaddi s'est ainsi astreint à un programme strict durant ses vacances, lever à l'aube, puisqu'il passait des premiers examens de sa licence de mathématiques. Il s'était lui-même occupé de les déplacer et d'aménager son cursus, compétitions sportives oblige. Et ses résultats scolaires ont été, encore une fois, au rendez-vous. L'année de sa majorité est donc particulièrement attendue à Lille.
Leroux, l'envol du Canari ?
Nantes, milieu, 19 ans
Après l'aventure de la Youth League en 2024 (demi-finaliste), le milieu relayeur gaucher de 19 ans s'est montré avec un certain aplomb la saison passée (16 matches de L1, 2 buts et 1 passe décisive) en évoluant parfois latéral ou piston gauche. Louis Leroux s'est ensuite illustré au tournoi Maurice-Revello (désigné troisième meilleur joueur) en s'imposant avec les Bleuets U20 de Bernard Diomède, et il a désormais accès au vestiaire pro des Canaris.
Il a repris après quinze petits jours de coupure en allant se détendre en Grèce, et s'il ne sera pas évident pour lui d'enchaîner une deuxième année d'études de gestion après le bac, il pourrait bien s'installer au coeur du jeu nantais pour faire apprécier sa qualité de passe combinée à sa bonne lecture du jeu et à sa capacité de projection... S'il ne quitte pas trop tôt son nid, puisqu'il a notamment tapé dans l'oeil de Monaco.
Danois, la pièce maîtresse
Auxerre, milieu, 20 ans
Cette saison, exit le 27, Kévin Danois arborera le numéro 5. Clin d'oeil à Jude Bellingham ? Le milieu de l'AJA, formé au club, est encore loin du Real mais progresse très vite. Après quelques apparitions en Ligue 2, seulement 22 matches dans l'élite lui ont suffi pour se présenter aux observateurs.
Pièce maîtresse du bel exercice de l'AJA (11e), le Guadeloupéen de 21 ans a montré toutes ses qualités de projection, son habileté technique et sa rigueur tactique. L'année qui se profile est celle de la confirmation. Attention toutefois, ses deux blessures en 2025 (cuisse puis ischios) l'ont empêché d'enchaîner à des moments importants et d'être appelé pour la première fois avec les Espoirs.
Amougou, le grand retour
Strasbourg, milieu, 19 ans
Ballon de bronze de la Coupe du monde U17 derrière l'Allemand Paris Brunner (Monaco) et le Malien Hamidou Makalou (Brest) en 2023, le retour en France de Mathis Amougou était très attendu. Formé à Saint-Étienne, où l'entraîneur Olivier Dall'Oglio s'était opposé à son prêt en Ligue 2 pour en faire un titulaire au début de la saison 2024-2025 (17 matches), ce milieu défensif axial doté d'un gros volume de jeu et d'une belle qualité de pied a filé à l'anglaise, au mercato d'hiver. Après s'être entraîné six mois avec les pros, Chelsea, avec qui il compte deux apparitions, l'a revendu au prix qu'il l'a acheté (15 M€) et pour cinq ans, à son club partenaire.
Merah, la relève lyonnaise
Lyon milieu, 18 ans
Samedi 26 juillet à Hambourg (4-0 pour l'OL), Khalis Merah était le seul gamin à débuter la rencontre parmi dix cadres avertis, avec Tanner Tessmann et Corentin Tolisso dans son dos, Ainsley Maitland-Niles et Malick Fofana à ses côtés et George Mikautadze devant lui. Le joueur de 18 ans est, pour le moment, le tube de l'été lyonnais.
Le milieu fluet est celui qui a le mieux profité de l'appel d'air temporaire créé chez les jeunes par les soucis financiers du club. Mais ce n'est pas une surprise pour ceux qui ont suivi la progression du Franco-Algérien ces derniers mois, en U19 et en National 3. Deux échelons où sa finesse technique et son état d'esprit ont été remarqués.
Avom, le nouveau statut
Lorient, milieu, 20 ans
Jusque-là, de la Ligue 1, Arthur Avom n'a eu qu'un lointain et vague aperçu, depuis le banc : une présence sur la feuille de match, sans jouer, le 14 janvier 2024, à Lille (0-3). Le milieu box to box camerounais (20 ans) s'apprête à retrouver l'élite avec un statut bien dissemblable, forgé au fil d'une dernière saison de Ligue 2 qui l'a imposé comme une révélation à Lorient : 32 matches, 2 buts et 6 passes décisives.
« Maintenant, il y a un challenge Ligue 1 avec une marche de plus à franchir pour lui, juge son coach Olivier Pantaloni. Mais je suis sûr qu'il y arrivera, car il a vraiment de grosses qualités. »
Locko, la revanche bretonne
Brest, latéral, 23 ans
Un an après sa rupture au tendon d'Achille droit, Bradley Locko redécouvre les joies d'une préparation normale avec Brest. Sa longue absence avait cruellement manqué aux Bretons au poste de latéral gauche, et l'international Espoirs n'avait pu jouer que les deux derniers matches. Le revoilà motivé, forcément, et plutôt en jambes sur ses premières sorties. Les Pirates devraient pouvoir le conserver cet été car les sollicitations sont forcément moins marquées après cette période si spéciale. Le gaucher de 23 ans serait même en pourparlers pour étendre son contrat, qui court actuellement jusqu'en 2027.
Bermont, le bonheur dans le prêt
Lens, piston, 20 ans
Formé à La Gaillette, Anthony Bermont (20 ans, 1m87) a bonifié son jeu la saison passée en prêt à Annecy (L2), où il a été élu meilleur joueur de son équipe. « Nous voulions poursuivre, raconte son ex-entraîneur, Laurent Guyot, mais il ne voulait plus jouer piston. » C'est pourtant à ce poste, sur le flanc gauche, qu'il a, jusque-là, réussi une préparation étonnante avec deux titularisations, face à Dunkerque (L2, 5-1, un but et une passe décisive) et Metz (2-1) où il a montré du volume, de la puissance et de la qualité technique sur son faux pied, lui qui a souvent évolué en soutien de l'attaquant, relayeur, voire piston droit.
« Il apporte vraiment une touche technique et d'intelligence de jeu, note Pierre Sage à son propos. Il est en mesure de prendre des positions intérieures, de permuter, ce qui amène des options aussi collectives à ses partenaires. Il est en train de gagner du terrain dans la tête de tout le monde. »
Biumla, le solide fragile
Angers, défenseur central, 20 ans
Arrivé l'an dernier de Bordeaux où il a été formé, Emmanuel Biumla (20 ans) s'est rapidement imposé au côté de Jordan Lefort dans la défense centrale du SCO, dégageant une certaine sérénité (0,47 faute par match commise) et une sûreté dans la relance. Solide dans les duels notamment au sol, le joueur d'1,85 m n'a disputé que 17 matches de L1 la saison dernière (15 titularisations, 1 but) en raison d'une blessure aux ischios contractée en novembre avec l'équipe de France U20 qu'il a traînée jusqu'au bout de la saison (seulement 2 apparitions sur les 13 dernières journées).
Malgré ces blessures récurrentes aux ischios qui lui avaient déjà fait rater une bonne partie d'exercice précédent avec Bordeaux (8 matches en L2), Angers a prolongé Biumla d'un an cet été, jusque 2028.
Sangui, le polyvalent
Paris FC, latéral, 19 ans
Des bribes et maintenant des éclats ? Pour animer le couloir gauche de sa défense et mettre Thibault De Smet en concurrence, le Paris FC a misé sur le tout jeune Nhoa Sangui (19 ans), débusqué au Stade de Reims contre près de 10 millions d'euros. Très prometteur, le polyvalent Franco-Congolais a été lancé en pro la saison dernière par Luka Elsner (26 matches de Ligue 1, 2 de barrages).
Profil de contre-attaquant rapide et technique, Sangui, international tricolore dans toutes les catégories de jeunes, était courtisé. Le directeur sportif du PFC, François Ferracci, qui le considère d'une « grande maturité pour son âge », est persuadé qu'il se trouve au bon endroit « pour exprimer tout son potentiel ».
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