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Igor Paixao, ce futur attaquant de l'OM qui combat le racisme et les préjugés dont il « souffre quotidiennement »
Audacieux sur le terrain, le futur attaquant brésilien de l'OM Igor Paixao, dont la famille a vécu dans une communauté formée par des esclaves en fuite, se montre tout aussi offensif dans son combat contre le racisme.
Le 12e homme peut s'avérer décisif, même pendant le mercato. Sans le savoir, les supporters olympiens ont participé à la signature du Brésilien Igor Paixao, recrue la plus chère de l'histoire du club (35M€). Dès les premiers contacts avec Medhi Benatia, l'attaquant de poche du Feyenoord « s'est mis en tête que c'est là qu'il voulait aller », nous a confié son père José, 57 ans, diplômé en droit et désormais gestionnaire de la carrière de son fils. Mais face aux autres propositions (Leeds), le duo a évidemment examiné en profondeur la piste marseillaise.
José a échangé avec Paulo Cesar Caju (éphémère attaquant de l'OM en 1974-75) et s'est rendu dans la cité phocéenne pour découvrir la ville, les infrastructures et le Vélodrome. « Il était vide alors on a regardé des vidéos des supporters, complète le père. J'ai compris leur ferveur et leur mentalité. Ils sont très ouverts et antiracistes. Igor a vraiment été séduit par cet aspect, c'était un peu la cerise sur le gâteau. »
« Des préjugés véhiculés de génération en génération »
Victime de racisme avant un match de Liga Europa contre l'Atletico de Madrid, fin 2023, il n'était pas question pour le natif de Maçapa de rejoindre un club qui ne partage pas ses valeurs. À l'époque, le journal As avait publié un reportage intitulé « Igor Paixao, le descendant d'esclaves qui menace l'Atlético ». Le joueur avait réagi en dénonçant dans un texte brillant les « préjugés véhiculés de génération en génération ».
Il avait échangé avec Vinicius Junior, l'unique porte-parole d'une cause qui le dépasse, parfois, et dont il « souffre quotidiennement ». « Ils nous ont volé nos maisons, nos familles, notre libre arbitre et nos vies ; mais maintenant nous sommes libres pour penser, parler et être qui nous voulons être, et ça personne nous le volera », avait conclu fièrement le futur attaquant de l'OM.
Une personnalité forte
Son engagement avait fait du bruit et révélé une personnalité forte, puisée dans une enfance précaire à Macapá. Si la famille Paixao résidait dans la capitale de l'État d'Amapa, elle passait ses week-ends à 10 kilomètres de là, à Curiau, un quilombo, une appellation qui désigne les communautés formées par des esclaves en fuite. Les grands-parents et les parents de José ont vécu dans cette enclave. C'est là que le jeune Igor a forgé son engagement et qu'il a appréhendé son afro-descendance au milieu de 200 familles noires.
« C'est important de comprendre ses racines. Je suis très fier de notre passé quilombola », revendiquait l'attaquant de 25 ans dans le quotidien Diario do Amapa. Même si la famille Paixao ignore de quel pays d'Afrique elle est issue, elle revendique ses origines. « On ne veut rien effacer, confirme le paternel, ancien joueur de deuxième division du Championnat amapaense. Les gens doivent savoir notre histoire et nous, on doit valoriser notre passé. Je suis fier qu'Igor défende notre communauté. »
Cette mentalité a trouvé un écho favorable au Brésil, où ce genre d'engagement n'est pas si fréquent. Par son attitude, l'ex joueur de Coritiba avait d'ailleurs attiré l'attention d'Henrique, ex-défenseur de Bordeaux et recruteur de l'OGC Nice. « Igor, en plus d'être un super athlète, est un garçon très intéressant, bien élevé, intelligent et militant. » Qui pourrait briller sur le front de l'attaque marseillaise.
et en plus le numéro 5 n'est pas disponible pour lui.
