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Après l'exceptionnelle ovation réservée par le stade Vélodrome, samedi soir, Il Fenomeno a livré son sentiment.
Un petit moment d’histoire. Certainement la scène la plus poignante de l’année, si ce n’est de la décennie olympienne. Qu’ils fussent au stade à l’acclamer, ou devant leur télé, les supporters marseillais n’oublieront jamais cet exceptionnel hommage, au parfum d’adieu (pour le joueur, pas l’homme), réservé ce 17 mai au légendaire Steve Mandanda. Une grosse demi-heure après le triomphe du Vel', encore saisi par l’émotion, le gardien aux 613 apparitions en ciel et blanc (record absolu) s’est livré sur ce "moment très, très particulier".
"Ça l’est toujours de revenir ici, mais (ce samedi) encore plus, par rapport à ce que j’ai vécu à l’échauffement (le speaker a annoncé son entrée, le stade l’a acclamé, le virage Sud chanté son hymne et déployé une banderole "Bienvenue chez toi Il Fenomeno" sous son nez) et surtout à la fin du match (son entrée en jeu dans le temps additionnel, puis son tour d’honneur, mémorables). L’idée était de profiter de ce moment, qui était très riche en émotions. Toutes les années passées ici et les bons moments ont ressurgi, encore plus avec la vidéo qui a tourné (un clip de ses plus beaux arrêts diffusés sur les écrans géants). C’était un moment magique", savourait le champion de France 2010. Et de poursuivre : "C’est incroyable. Je garde des souvenirs extraordinaires ici, ça me rappelle à quel point j’aime l’OM et je suis attaché à Marseille, et à quel point, à mon petit niveau, j’ai pu marquer le club et les supporters." Sans oublier son ancien partenaire au pied de la Bonne Mère, Leonardo Balerdi, auteur d’un geste classe, non moins symbolique. Après le coup de sifflet final, l’Argentin a, en effet, couru vers Mandanda pour remettre son brassard à l’ancien capitaine du navire olympien, alors acclamé par le CU84. "Je ne m’y attendais pas du tout et c’était incroyable. J’ai vu arriver Léo, qui est aujourd’hui un très bon capitaine. Je suis très touché par son geste", a-t-il insisté.
Un avenir encore incertain
Et dire que ce triomphe n’aurait jamais existé sans la persévérance de quelques Rennais, qui ont dû tirer leur ami de sa réserve. Trop pudique, Steve Mandanda, au départ, ne voulait pas être sous le feu des projecteurs. Fort heureusement, il a su se faire violence… "Je tiens à remercier Gauthier Gallon (3egardien) et Nicolas Lesage (coordinateur sportif ), ils m’ont poussé pour y aller. Je ne voulais pas forcément le faire car à 3-2, le match se jouait. Je ne sais pas encore de quoi mon avenir sera fait. C’est la raison pour laquelle j’ai refusé de jouer quand on en a discuté avec le coach (Habib Beye) cette semaine, révélait Il Fenomeno. Mais le scénario du match m’a quand même permis de vivre ce moment. Je remercie le coach de m’avoir poussé aussi, il est venu à plusieurs reprises me voir pour m’encourager à rentrer. Je ne regrette pas."
Mais attention… Ne lui parlez pas de jubilé ! Et même si Mandanda (40 ans), en fin de contrat au Stade rennais, est plus proche de la fin que du début. "Je ne voulais pas que ce soit vécu comme un jubilé, mon dernier match. Cela peut l’être comme ne pas l’être. Je n’ai pas encore pris ma décision,a précisé celui qui avait négocié une reconversion à l’OM, avant de s’envoler pour Rennes à l’été 2022. Devenir entraîneur des gardiens ? Ce n’est pas ce que je souhaite. Je n’ai pas envie d’en dire plus, car je ne suis pas fixé. Toutes les portes sont ouvertes."
Je remercie le coach de m'avoir poussé, il est venu à plusieurs reprises me voir pour m'encourager à rentrer.