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EXCLU RMC SPORT. Invité exceptionnel de Luis Attaque sur RMC, Michel a fait le point sur ses premières semaines à l’OM. S’il reste optimiste quant aux progrès de son équipe, l’entraîneur marseillais regrette de ne pas avoir pu recruter un avant-centre supplémentaire en fin de mercato.
Michel, êtes-vous un entraîneur heureux à l’OM ?
Ça fait 48 jours que je suis à Marseille. Je n’ai pas pu bénéficier d’une avant-saison normale, avec un travail préparatoire classique. Avant que j’arrive, le bilan était de deux matchs perdus, des joueurs qui ont dû partir pour équilibrer les comptes et le départ de l’ancien entraîneur a beaucoup bouleversé le club. Ça m’a fait penser tout de suite que ça allait être une situation difficile et c’est ce que l’on connaît.
Combien de temps avez-vous été contacté avant votre arrivée à Marseille ?
Les premiers contacts remontent à avant l’été, quand il y eu la possibilité du non-retour de Marcelo Bielsa à Marseille. On m’a parlé de cette possibilité, on m’a demandé si j’étais intéressé pour entraîner l’OM. Après, je n’ai plus eu de nouvelles, l’été s’est passé. Le départ de Bielsa a été acté et ensuite, quelques jours après, le club s’est mis en contact avec moi pour que l’on se rencontre. J’ai vu le président, la direction et nous sommes tombés d’accord.
Quel est l’objectif de l’OM en Ligue 1 ?
Je crois que ce n’est pas aux entraîneurs de fixer les objectifs. L’objectif du club est totalement différent de ce qu’il pouvait être l’année dernière car beaucoup de choses ont changé. On savait qu'on n’aurait pas beaucoup de temps car c’est une situation nouvelle pour nous autres, de découvrir une équipe après une journée, sans faire d’avant-saison. Mais ce n’est pas une excuse. On s’est mis à travailler, on est contents de ça. On a de bons joueurs, qui ont besoin de temps ensemble et au contact de l’entraîneur. Je pense qu’on a eu des résultats qui ne reflétaient pas notre rendement sur le terrain.
Estimez-vous que les objectifs sont atteignables ?
Je n’ai pas de problèmes pour dire qu’on a les capacités pour terminer dans les places européennes, mais il y a une situation à analyser. L’année dernière, l’OM a fini dans les places européennes (4e), mais avec un budget et un début de saison différents. Il faut bien valoriser ce qui a été fait l’année dernière. C’était très bien mais il y avait des joueurs différents, donc c’est difficile de fixer les mêmes objectifs.
Vous vous êtes récemment étonné que certains de vos joueurs aient demandé à ne pas jouer un match de Ligue Europa. Avec le recul, avez-vous compris ?
Je n’ai rien affirmé. J’avais cette impression que, dans le foot français, certains joueurs choisissent leurs matchs. Ce que j’ai dit et que j’essaie de dire à mes joueurs, c’est que quand un joueur vient te dire « j’ai envie de me reposer », moi, ça m’étonne. C’est peut-être votre culture ici, je ne juge pas. Mais pour moi, quand on parle d’une grande équipe comme l’OM, si les joueurs ont envie de se reposer, ça m’étonne. Pour moi, les joueurs ont envie de jouer tous les matchs. On parle quand même d’un club qui a gagné la C1. Ils doivent avoir envie de jouer à chaque fois. Au Real Madrid, je jouais tous les matchs sans réfléchir.
Etes-vous étonné par le niveau de vos joueurs ?
Ça a été une surprise positive de voir le niveau des joueurs. Ils ont vraiment un bon niveau. Mais on savait que si tu remplaces six ou sept titulaires de la saison dernière par de jeunes joueurs, ils ont besoin de temps. Ils viennent de clubs qui avaient des objectifs très différents de ceux de l’OM. Ça n’a rien à voir. C’est arrivé très souvent que des joueurs ne supportent pas la pression de passer d’un club modeste à un club comme l’OM.
Estimez-vous avoir des soucis d’effectif ?
La seule chose que j’ai demandée lors de la dernière semaine du mercato, c’est un avant-centre, quelqu’un pour suppléer Batshuayi qui est le seul à supporter cette charge. Il y avait besoin de se renforcer. Mendy était tout seul au poste d’arrière-gauche, on avait besoin d’un défenseur central aussi. Et on a demandé un attaquant car selon nous, c’était la vraie nécessité de l’équipe. Après, nous ne sommes pas là pour juger le budget et les possibilités financières du club. On a cet effectif et je pense qu’on peut faire de bonnes choses.
Redemanderez-vous un avant-centre lors du mercato d’hiver ?
Ce n’est pas une question que, moi, je dois poser. Ça fait cinq mois que le championnat précédent s’est terminé. Ça ne doit pas être une demande qui doit venir de l’entraîneur qui est parti ou qui arrive. Ça doit venir du club. Gignac s’en va, donc il aurait dû avoir un remplaçant. Ce n’est pas une question qui doit se poser au mercato d’hiver, elle aurait dû se poser bien en amont.
Allez-vous installer Rémy Cabella en meneur de jeu, comme face au PSG ?
Pour moi, la bonne position de Rémy est celle-là. Mais celle de Barrada aussi peut être celle-là. Le problème est qu’on ne trouve pas la régularité avec les joueurs offensifs de couloir. Si je joue avec Cabella sur le côté, même si je sais que ce n’est pas sa place idéale, ça peut faire partie des nécessités pour aider l’équipe. Je peux être obligé de le mettre là pour tirer le meilleur de l’équipe.
Comptez-vous vous inscrire dans la durée à l’OM ?
Ça me plairait. Pas juste pour avoir un travail, mais parce que je pense que le futur de cette équipe va être bon. Mais si je vous demande du temps et du calme, vous allez dire que je cherche des excuses. Si je suis là longtemps, c’est que les résultats sont bons. J’ai un contrat à Marseille pour deux saisons.
Abou Diaby sera-t-il bientôt de retour ?
On ne va pas forcer pour le faire jouer demain (match amical face à Nîmes, ndlr). Il est dans une dernière phase de reprise. J’espère que dans 15 jours, on pourra peut-être compter sur lui. Mais demain, on ne va pas prendre de risques.
Croyez-vous à une place sur le podium en fin de saison ?
Pourquoi pas ? Oui, j’y crois ! Depuis qu’on est là, la première chose que l’on veut, c’est que les joueurs se sentent à l’aise dans cette équipe. Avec l’aide de beaucoup de personnes qui sont dans ce vestiaire, on peut réussir à bien faire vivre ce groupe, avoir de bons résultats et après, on pourra parler de podium.