Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 10:13
Information
OM; Louis Acariès au centre du jeu; L'ancien boxeur, "censeur" du club marseillais entre 2004 et 2008 à l'époque de Robert Louis-Dreyfus et Pape Diouf, joue un rôle majeur dans le projet de rachat mené par Mohamed Ajroudi et Mourad Boudjellal
Il a suffi que son nom soit prononcé par Mourad Boudjellal, le 26 juin dernier, pour que le smartphone de Louis Acariès se mette tout à coup à carillonner. "Les journalistes n'arrêtent pas de m'appeler, qu'est-ce qui se passe encore ?", répliquait-il sur un ton facétieux.
"Quel rôle aurez-vous si ce projet de rachat aboutit ?", lui demandait-on.
Réponse ironique du loustic : "Les théâtres sont fermés actuellement..."
On a bien ri. Comme souvent avec l'inénarrable ancien boxeur, à qui l'on a dans la foulée proposé une interview. "Attendez, vous savez bien que je ne parle pas pour rien !, a-t-il coupé. Je la ferai plus tard, quand il y aura quelque chose de concret."
Le lendemain, il s'exprimait sur Europe 1. Sans pour autant en dire davantage, si ce n'est pour déclarer : "L'histoire des 700 millions (d'euros, chiffre dévoilé par la presse la veille), ce sont des supputations, c'est n'importe quoi, des fake news."
"C'est lui qui a réuni tout le monde"
Dans le tohu-bohu médiatique autour de l'hypothétique rachat de l'OM par Mohamed Ayachi Ajroudi (censé représenter un consortium venu du Moyen-Orient), l'ex-entraîneur du champion olympique Brahim Asloum est souvent évoqué. Mais quel rôle joue-t-il concrètement ?
"J'ai commencé à réfléchir, lâchait Boudjellal le premier jour. J'ai proposé, pour me rejoindre, quelqu'un d'assez emblématique à mon avis parce que c'est lui qui avait fait venir Pape Diouf à l'OM. J'ai dit que j'aimerais bien que Louis Acariès me rejoigne. Je trouvais qu'à l'époque de Pape Diouf, il avait fait du bon boulot. On va voir s'il accepte." Le storytelling était alors en marche. Car dans l'histoire, le processus de montage du casting n'est pas forcément celui rabâché en "on". "C'est Acariès qui a réuni tout le monde et non l'inverse. En revanche, difficile de savoir dans quel but", croit savoir une source. Une autre voix raconte : "Dans le lot, il y a des gens qui avaient déjà approché Pape Diouf l'an dernier." Le Franco-Sénégalais, décédé le 31 mars du coronavirus, s'était alors vite rendu compte que les investisseurs en question n'avaient pas les reins solides.
D'autres les ont-ils rejoints depuis ? Vraisemblablement. En cette fin de printemps 2019, le bruit d'un retour aux affaires de l'ancien patron avait en tout cas rapidement couru dans le milieu du football français. À tel point qu'un entraîneur de Ligue 1 qu'il avait bien connu par le passé lui avait même envoyé un SMS pour le féliciter de ce come-back qu'il jugeait bénéfique pour l'OM.
Malgré les années et l'éloignement, Acariès et Diouf étaient toujours restés proches. "Ils s'apprécient vraiment et ne faisaient pas semblant", insiste un dirigeant de l'époque.
C'est le premier, "censeur" de la maison ciel et blanc entre 2004 et 2008, qui avait conseillé à Robert Louis-Dreyfus - dont il était alors les yeux et les oreilles - de placer le second à la présidence. Un choix judicieux ayant porté ses fruits jusqu'à ce que la situation s'envenime en coulisses sur la fin.
Car, outre leur franc-parler et leur connaissance pointue du monde du sport et de l'environnement local, les deux hommes avaient un point commun : l'animosité que leur portait Vincent Labrune, lequel a fini par les pousser vers la sortie.
Depuis, le champion d'Europe EBU des poids moyens et super-welters (1981, 82, 84) cultive l'envie de voir l'OM reprendre la place qui doit être la sienne au sommet du football français. En 2007, il avait déjà milité pour que son ami "RLD" accepte une offre d'un fonds américain nommé "Global" emmené par Jean-Michel Roussier. En vain.
"Il y a eu, sûrement, de la part du conseil de surveillance de l'époque (alors présidé par Mehdi El Glaoui) et des futurs dirigeants, un intérêt à ne pas céder ce club et le garder, nous confiait-il en 2016. Si l'OM avait été racheté, les personnes alors en place auraient fait comme font les ministres lorsqu'un nouveau gouvernement est nommé... Elles auraient emporté leurs papiers et laissé le bureau vide. Si le club avait été vendu, il serait passé dans d'autres mains et il n'y aurait pas, aujourd'hui, ceux qui sont actuellement au pouvoir."
Référence directe à "VLB", dont il refuse désormais de prononcer le nom. Il faut dire que quelques années plus tôt, c'est lui-même qui avait présenté l'Orléanais à l'ancien patron d'adidas en lui vantant ses mérites. "Tu vas voir, je connais un petit jeune, il va dépatouiller toute ta com' !", lui avait-il soufflé.
Quel lien entre Labrune, désormais à des années-lumière de l'OM, et le plan de rachat d'Ajroudi, nous direz-vous ? Aucun, même si dans cet énième épisode rocambolesque de la saga olympienne, on n'est plus à un coup de théâtre près... En privé, Acariès semble néanmoins revanchard et confie que s'il est auprès du Franco-Tunisien aujourd'hui, c'est "pour la mémoire de ses amis Robert et Papou". Installé à Cannes, il n'a d'ailleurs jamais coupé le cordon avec le club olympien. En 2017, il était ainsi présent à l'occasion des trente ans des Yankee. Il a aussi de solides appuis dans d'autres associations de supporters.
Samia Ghali, présente à son anniversaire avant-hier à Cannes : "J'étais là à titre privé"
Repassera-t-il de l'ombre à la lumière via Mohamed Ajroudi ? Avant-hier, dans la ville où il réside, Louis Acariès a célébré son 66e anniversaire, accompagné du candidat au rachat de l'OM et de sa famille. La fête aurait pu rester confidentielle, mais les réseaux sociaux sont passés par là. Il a suffi d'une vidéo prise par Mehdi, l'un des fils de l'industriel, et de stories Instagram postées par Mehdi Baghdad, combattant UFC connu sous le pseudonyme "The Sultan" (également très bon pote d'Adil Rami), pour que les "Inspecteurs Columbo 2.0" de la "Team OM" enflamment Twitter. La raison ? La présence dans cette grande tablée de Samia Ghali, désormais deuxième adjointe à la nouvelle maire de Marseille, Michèle Rubirola. Un signe ?
"J'étais là à titre privé, ce sont mes amis, même si nous avons évidemment un peu parlé de l'OM", nous a-t-elle précisé. Même son de cloche chez Mourad Boudjellal, également là : "Je connais Samia depuis longtemps", nous a-t-il indiqué. On n'en saura pas beaucoup plus, si ce n'est que Jean-Paul Belmondo était aussi de la partie.
Loin, très loin de toute cette intrigante mais sympathique agitation, Frank McCourt, via ses conseillers en communication, et Jacques-Henri Eyraud continuent, eux, de marteler que leur club n'est pas en vente et ne sera pas cédé prochainement. Qui croire ?
La Provence
Il a suffi que son nom soit prononcé par Mourad Boudjellal, le 26 juin dernier, pour que le smartphone de Louis Acariès se mette tout à coup à carillonner. "Les journalistes n'arrêtent pas de m'appeler, qu'est-ce qui se passe encore ?", répliquait-il sur un ton facétieux.
"Quel rôle aurez-vous si ce projet de rachat aboutit ?", lui demandait-on.
Réponse ironique du loustic : "Les théâtres sont fermés actuellement..."
On a bien ri. Comme souvent avec l'inénarrable ancien boxeur, à qui l'on a dans la foulée proposé une interview. "Attendez, vous savez bien que je ne parle pas pour rien !, a-t-il coupé. Je la ferai plus tard, quand il y aura quelque chose de concret."
Le lendemain, il s'exprimait sur Europe 1. Sans pour autant en dire davantage, si ce n'est pour déclarer : "L'histoire des 700 millions (d'euros, chiffre dévoilé par la presse la veille), ce sont des supputations, c'est n'importe quoi, des fake news."
"C'est lui qui a réuni tout le monde"
Dans le tohu-bohu médiatique autour de l'hypothétique rachat de l'OM par Mohamed Ayachi Ajroudi (censé représenter un consortium venu du Moyen-Orient), l'ex-entraîneur du champion olympique Brahim Asloum est souvent évoqué. Mais quel rôle joue-t-il concrètement ?
"J'ai commencé à réfléchir, lâchait Boudjellal le premier jour. J'ai proposé, pour me rejoindre, quelqu'un d'assez emblématique à mon avis parce que c'est lui qui avait fait venir Pape Diouf à l'OM. J'ai dit que j'aimerais bien que Louis Acariès me rejoigne. Je trouvais qu'à l'époque de Pape Diouf, il avait fait du bon boulot. On va voir s'il accepte." Le storytelling était alors en marche. Car dans l'histoire, le processus de montage du casting n'est pas forcément celui rabâché en "on". "C'est Acariès qui a réuni tout le monde et non l'inverse. En revanche, difficile de savoir dans quel but", croit savoir une source. Une autre voix raconte : "Dans le lot, il y a des gens qui avaient déjà approché Pape Diouf l'an dernier." Le Franco-Sénégalais, décédé le 31 mars du coronavirus, s'était alors vite rendu compte que les investisseurs en question n'avaient pas les reins solides.
D'autres les ont-ils rejoints depuis ? Vraisemblablement. En cette fin de printemps 2019, le bruit d'un retour aux affaires de l'ancien patron avait en tout cas rapidement couru dans le milieu du football français. À tel point qu'un entraîneur de Ligue 1 qu'il avait bien connu par le passé lui avait même envoyé un SMS pour le féliciter de ce come-back qu'il jugeait bénéfique pour l'OM.
Malgré les années et l'éloignement, Acariès et Diouf étaient toujours restés proches. "Ils s'apprécient vraiment et ne faisaient pas semblant", insiste un dirigeant de l'époque.
C'est le premier, "censeur" de la maison ciel et blanc entre 2004 et 2008, qui avait conseillé à Robert Louis-Dreyfus - dont il était alors les yeux et les oreilles - de placer le second à la présidence. Un choix judicieux ayant porté ses fruits jusqu'à ce que la situation s'envenime en coulisses sur la fin.
Car, outre leur franc-parler et leur connaissance pointue du monde du sport et de l'environnement local, les deux hommes avaient un point commun : l'animosité que leur portait Vincent Labrune, lequel a fini par les pousser vers la sortie.
Depuis, le champion d'Europe EBU des poids moyens et super-welters (1981, 82, 84) cultive l'envie de voir l'OM reprendre la place qui doit être la sienne au sommet du football français. En 2007, il avait déjà milité pour que son ami "RLD" accepte une offre d'un fonds américain nommé "Global" emmené par Jean-Michel Roussier. En vain.
"Il y a eu, sûrement, de la part du conseil de surveillance de l'époque (alors présidé par Mehdi El Glaoui) et des futurs dirigeants, un intérêt à ne pas céder ce club et le garder, nous confiait-il en 2016. Si l'OM avait été racheté, les personnes alors en place auraient fait comme font les ministres lorsqu'un nouveau gouvernement est nommé... Elles auraient emporté leurs papiers et laissé le bureau vide. Si le club avait été vendu, il serait passé dans d'autres mains et il n'y aurait pas, aujourd'hui, ceux qui sont actuellement au pouvoir."
Référence directe à "VLB", dont il refuse désormais de prononcer le nom. Il faut dire que quelques années plus tôt, c'est lui-même qui avait présenté l'Orléanais à l'ancien patron d'adidas en lui vantant ses mérites. "Tu vas voir, je connais un petit jeune, il va dépatouiller toute ta com' !", lui avait-il soufflé.
Quel lien entre Labrune, désormais à des années-lumière de l'OM, et le plan de rachat d'Ajroudi, nous direz-vous ? Aucun, même si dans cet énième épisode rocambolesque de la saga olympienne, on n'est plus à un coup de théâtre près... En privé, Acariès semble néanmoins revanchard et confie que s'il est auprès du Franco-Tunisien aujourd'hui, c'est "pour la mémoire de ses amis Robert et Papou". Installé à Cannes, il n'a d'ailleurs jamais coupé le cordon avec le club olympien. En 2017, il était ainsi présent à l'occasion des trente ans des Yankee. Il a aussi de solides appuis dans d'autres associations de supporters.
Samia Ghali, présente à son anniversaire avant-hier à Cannes : "J'étais là à titre privé"
Repassera-t-il de l'ombre à la lumière via Mohamed Ajroudi ? Avant-hier, dans la ville où il réside, Louis Acariès a célébré son 66e anniversaire, accompagné du candidat au rachat de l'OM et de sa famille. La fête aurait pu rester confidentielle, mais les réseaux sociaux sont passés par là. Il a suffi d'une vidéo prise par Mehdi, l'un des fils de l'industriel, et de stories Instagram postées par Mehdi Baghdad, combattant UFC connu sous le pseudonyme "The Sultan" (également très bon pote d'Adil Rami), pour que les "Inspecteurs Columbo 2.0" de la "Team OM" enflamment Twitter. La raison ? La présence dans cette grande tablée de Samia Ghali, désormais deuxième adjointe à la nouvelle maire de Marseille, Michèle Rubirola. Un signe ?
"J'étais là à titre privé, ce sont mes amis, même si nous avons évidemment un peu parlé de l'OM", nous a-t-elle précisé. Même son de cloche chez Mourad Boudjellal, également là : "Je connais Samia depuis longtemps", nous a-t-il indiqué. On n'en saura pas beaucoup plus, si ce n'est que Jean-Paul Belmondo était aussi de la partie.
Loin, très loin de toute cette intrigante mais sympathique agitation, Frank McCourt, via ses conseillers en communication, et Jacques-Henri Eyraud continuent, eux, de marteler que leur club n'est pas en vente et ne sera pas cédé prochainement. Qui croire ?
La Provence
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 10:14
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QATAR - ARABIE SAOUDITE Le derby en coulisses
L'Équipe
Depuis que le Qatar a décroché le Mondial 2022, en 2010, et qu'il a pris le contrôle du PSG, l'année suivante, sa « diplomatie par le sport » fait des envieux chez son immense voisin et rival saoudien. Au point de déclencher entre eux une véritable « guerre froide » sportive, comme l'illustre l'intense lobbying de Doha pour empêcher les Saoudiens de mettre la main sur Newcastle en Premier League. Un autre front pourrait-il s’ouvrir du côté de Marseille, si le projet de rachat de l’OM par Mohamed Ayachi Ajroudi (voir pages 2-3-4), avec des fonds notamment saoudiens et émiriens, devenait plus concret ?
« La rivalité sportive entre le Qatar et l'Arabie saoudite a tout d'une guerre en crampons, décrypte Jean-Baptiste Guégan, auteur de Géopolitique du sport (Éditions Bréal, 2017). Toute occasion est bonne pour prolonger leur affrontement, qui n'est pas seulement économique. À travers le blocus qu'elle impose au Qatar avec ses alliés depuis maintenant trois ans (juin 2017), l'Arabie saoudite a quand même tenté de renverser sa famille régnante, ce n'est pas rien. »
Entre les deux monarchies sunnites, adeptes d'un même islam rigoriste (le wahhabisme), les relations, harmonieuses après l'indépendance du Qatar, ex-protectorat britannique, en 1971, se tendent dans les années 1990, puis à nouveau lors des Printemps arabes (2010-2012), et encore une fois, donc, en 2017, lorsque l'Arabie saoudite rompt ses relations diplomatiques avec l'émirat, sur fond d'accusations de soutien au terrorisme et de rapprochement avec l'Iran chiite.
Carole Gomez, membre de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de la géopolitique du sport, souligne que « si l'Arabie saoudite, par sa surface, sa place dans l’islam, ses ressources énergétiques, a été un acteur majeur des relations internationales depuis le milieu du XXe siècle, le Qatar a cherché, de son côté, à exister sur la scène diplomatique régionale mais aussi mondiale en usant avec succès du levier du sport ».
“L'Arabie saoudite veut combler son retard sur ses voisins émiriens et qatariens dans le rayonnement par le sport
Jean-Baptiste Guégan, spécialiste de la géopolitique du sport
La stratégie qatarienne de « soft power » (« puissance douce ») par le sport a débuté par l'accueil d'épreuves internationales (le Mondial des moins de 20 ans en 1995) et s'est prolongée au XXIe siècle avec de spectaculaires investissements à l'étranger, comme le sponsoring du FC Barcelone. Au total, jouer cette carte a aidé le petit État gazier à se bâtir une image plus positive dans le monde, qui a servi ses intérêts sécuritaires comme sa diversification économique. Un modèle que l'Arabie saoudite, dans la même obligation de trouver des substituts à sa rente énergétique, imite depuis 2015 et la prise de pouvoir du futur prince héritier Mohammed ben Salmane, « MBS ».
« L'Arabie saoudite veut combler son retard sur ses voisins émiriens et qatariens dans le rayonnement par le sport, pas seulement par l'organisation d'événements mais aussi à travers les droits sportifs, le rachat de clubs, le sponsoring et la présence dans les instances, poursuit Jean-Baptiste Guégan. Mais c'est une marche forcée dans un contexte économique compliqué par la pandémie, qui fait chuter le cours du brut. »
Une princesse au CIO
Le 17 juillet, la princesse Reema bint Bandar Al Saoud, une proche de « MBS », entrera au Comité international olympique, « un signal fort de la volonté du royaume de s’inscrire durablement dans cette diplomatie sportive », estime Carole Gomez. Un moyen aussi de redorer une réputation ternie par la guerre au Yémen et l'assassinat, en 2018, de Jamal Khashoggi, un journaliste saoudien critique envers le régime. « Au début, les Saoudiens partaient dans tous les sens en surpayant des événements comme la Supercoupe d'Italie (janvier et décembre 2019), désormais leurs choix et leurs dépenses sont plus rationnels, à l'image du Championnat du monde de boxe accueilli en décembre 2019 ou du Grand Prix de F1 prévu en 2023 dans la nouvelle ville d’Al-Qiddiya, près de Riyad », relève encore Jean-Baptiste Guéguan.
Mais l'Arabie saoudite veut aussi gagner en « puissance douce » en plaçant des pions à l'étranger et a ciblé pour cela la vitrine numéro 1 du sport roi : la Premier League. En 2018, la presse anglaise lui prêtait déjà l'intention de racheter Manchester United, « mais l’affaire Kashoggi a obligé le royaume à s’effacer », rappelle Carole Gomez.
Plus modeste, l'opération Newcastle, menée par son fonds souverain Public Investment Fund (PIF) et estimée à 375 M€, n'en est pas moins emblématique de sa soif de respectabilité... et l'occasion d'une nouvelle passe d'armes avec le Qatar. Doha est furieux que le loup qu'elle accuse de pirater massivement son bouquet beIN Sports, via la chaîne de télévision pirate beoutQ (*), puisse entrer dans la bergerie. Comme relaté par L'Équipe le 24 mai, Yousef al-Obaidly, président de beIN Media Group, a interpellé le patron de la Premier League, Richard Masters, en rappelant « le préjudice commercial énorme » causé à beIN Sports et les « dommages potentiellement irréparables à la valeur des droits de retransmissions de la Premier League ».
Selon le Daily Mail, le 28 juin, le ministre saoudien du Commerce, Majid Bin Abdullah Al Qasabi, qui est aussi membre du conseil d’administration du fonds PIF, a nié, dans un courrier au gouvernement britannique, toute relation entre l'Arabie saoudite et beoutQ, et assuré, curieusement, que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) avait blanchi son pays dans cette affaire, alors que l'instance internationale a estimé au contraire que beoutQ était « exploité par des individus ou des entités soumis à la juridiction pénale de l’Arabie saoudite » et que Riyad avait violé les droits de propriété intellectuelle en omettant de s’y attaquer. Un autre passage de la missive aurait passablement irrité à Londres, celui où le ministre explique que si aucune action n'a été entreprise par son gouvernement, c'est que les plaintes ont sans doute été envoyées à une mauvaise adresse e-mail...
Qualifiée fin juin de « complexe » par Richard Masters, la vente du club de Newcastle au fonds souverain saoudien n'a pas abouti à ce stade sans pour autant être abandonnée.
(*) BeoutQ reprend le signal des chaînes du groupe beIN Sports et rend illégalement visibles de grandes compétitions, comme la Premier League.
L'Équipe
Depuis que le Qatar a décroché le Mondial 2022, en 2010, et qu'il a pris le contrôle du PSG, l'année suivante, sa « diplomatie par le sport » fait des envieux chez son immense voisin et rival saoudien. Au point de déclencher entre eux une véritable « guerre froide » sportive, comme l'illustre l'intense lobbying de Doha pour empêcher les Saoudiens de mettre la main sur Newcastle en Premier League. Un autre front pourrait-il s’ouvrir du côté de Marseille, si le projet de rachat de l’OM par Mohamed Ayachi Ajroudi (voir pages 2-3-4), avec des fonds notamment saoudiens et émiriens, devenait plus concret ?
« La rivalité sportive entre le Qatar et l'Arabie saoudite a tout d'une guerre en crampons, décrypte Jean-Baptiste Guégan, auteur de Géopolitique du sport (Éditions Bréal, 2017). Toute occasion est bonne pour prolonger leur affrontement, qui n'est pas seulement économique. À travers le blocus qu'elle impose au Qatar avec ses alliés depuis maintenant trois ans (juin 2017), l'Arabie saoudite a quand même tenté de renverser sa famille régnante, ce n'est pas rien. »
Entre les deux monarchies sunnites, adeptes d'un même islam rigoriste (le wahhabisme), les relations, harmonieuses après l'indépendance du Qatar, ex-protectorat britannique, en 1971, se tendent dans les années 1990, puis à nouveau lors des Printemps arabes (2010-2012), et encore une fois, donc, en 2017, lorsque l'Arabie saoudite rompt ses relations diplomatiques avec l'émirat, sur fond d'accusations de soutien au terrorisme et de rapprochement avec l'Iran chiite.
Carole Gomez, membre de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de la géopolitique du sport, souligne que « si l'Arabie saoudite, par sa surface, sa place dans l’islam, ses ressources énergétiques, a été un acteur majeur des relations internationales depuis le milieu du XXe siècle, le Qatar a cherché, de son côté, à exister sur la scène diplomatique régionale mais aussi mondiale en usant avec succès du levier du sport ».
“L'Arabie saoudite veut combler son retard sur ses voisins émiriens et qatariens dans le rayonnement par le sport
Jean-Baptiste Guégan, spécialiste de la géopolitique du sport
La stratégie qatarienne de « soft power » (« puissance douce ») par le sport a débuté par l'accueil d'épreuves internationales (le Mondial des moins de 20 ans en 1995) et s'est prolongée au XXIe siècle avec de spectaculaires investissements à l'étranger, comme le sponsoring du FC Barcelone. Au total, jouer cette carte a aidé le petit État gazier à se bâtir une image plus positive dans le monde, qui a servi ses intérêts sécuritaires comme sa diversification économique. Un modèle que l'Arabie saoudite, dans la même obligation de trouver des substituts à sa rente énergétique, imite depuis 2015 et la prise de pouvoir du futur prince héritier Mohammed ben Salmane, « MBS ».
« L'Arabie saoudite veut combler son retard sur ses voisins émiriens et qatariens dans le rayonnement par le sport, pas seulement par l'organisation d'événements mais aussi à travers les droits sportifs, le rachat de clubs, le sponsoring et la présence dans les instances, poursuit Jean-Baptiste Guégan. Mais c'est une marche forcée dans un contexte économique compliqué par la pandémie, qui fait chuter le cours du brut. »
Une princesse au CIO
Le 17 juillet, la princesse Reema bint Bandar Al Saoud, une proche de « MBS », entrera au Comité international olympique, « un signal fort de la volonté du royaume de s’inscrire durablement dans cette diplomatie sportive », estime Carole Gomez. Un moyen aussi de redorer une réputation ternie par la guerre au Yémen et l'assassinat, en 2018, de Jamal Khashoggi, un journaliste saoudien critique envers le régime. « Au début, les Saoudiens partaient dans tous les sens en surpayant des événements comme la Supercoupe d'Italie (janvier et décembre 2019), désormais leurs choix et leurs dépenses sont plus rationnels, à l'image du Championnat du monde de boxe accueilli en décembre 2019 ou du Grand Prix de F1 prévu en 2023 dans la nouvelle ville d’Al-Qiddiya, près de Riyad », relève encore Jean-Baptiste Guéguan.
Mais l'Arabie saoudite veut aussi gagner en « puissance douce » en plaçant des pions à l'étranger et a ciblé pour cela la vitrine numéro 1 du sport roi : la Premier League. En 2018, la presse anglaise lui prêtait déjà l'intention de racheter Manchester United, « mais l’affaire Kashoggi a obligé le royaume à s’effacer », rappelle Carole Gomez.
Plus modeste, l'opération Newcastle, menée par son fonds souverain Public Investment Fund (PIF) et estimée à 375 M€, n'en est pas moins emblématique de sa soif de respectabilité... et l'occasion d'une nouvelle passe d'armes avec le Qatar. Doha est furieux que le loup qu'elle accuse de pirater massivement son bouquet beIN Sports, via la chaîne de télévision pirate beoutQ (*), puisse entrer dans la bergerie. Comme relaté par L'Équipe le 24 mai, Yousef al-Obaidly, président de beIN Media Group, a interpellé le patron de la Premier League, Richard Masters, en rappelant « le préjudice commercial énorme » causé à beIN Sports et les « dommages potentiellement irréparables à la valeur des droits de retransmissions de la Premier League ».
Selon le Daily Mail, le 28 juin, le ministre saoudien du Commerce, Majid Bin Abdullah Al Qasabi, qui est aussi membre du conseil d’administration du fonds PIF, a nié, dans un courrier au gouvernement britannique, toute relation entre l'Arabie saoudite et beoutQ, et assuré, curieusement, que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) avait blanchi son pays dans cette affaire, alors que l'instance internationale a estimé au contraire que beoutQ était « exploité par des individus ou des entités soumis à la juridiction pénale de l’Arabie saoudite » et que Riyad avait violé les droits de propriété intellectuelle en omettant de s’y attaquer. Un autre passage de la missive aurait passablement irrité à Londres, celui où le ministre explique que si aucune action n'a été entreprise par son gouvernement, c'est que les plaintes ont sans doute été envoyées à une mauvaise adresse e-mail...
Qualifiée fin juin de « complexe » par Richard Masters, la vente du club de Newcastle au fonds souverain saoudien n'a pas abouti à ce stade sans pour autant être abandonnée.
(*) BeoutQ reprend le signal des chaînes du groupe beIN Sports et rend illégalement visibles de grandes compétitions, comme la Premier League.
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 11:01
Ce que je retiens de tout ça, c'est que Ajroudi fait l'hélicobite !
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 11:47
Dragan, merci!
C'est bien en tout cas, l'important c'est d'assister à l'anniversaire des Yankees, ça rend le projet sympathique par défaut aux yeux de La Provence.
C'est qui?
C'est bien en tout cas, l'important c'est d'assister à l'anniversaire des Yankees, ça rend le projet sympathique par défaut aux yeux de La Provence.
meidhi a écrit:Ça sent très mauvais cette affaire ! Rien que voir qu’il soutient Chalgoumi, ça prouve qu’il a pas toute sa lucidité ce monsieur.
C'est qui?
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 11:48
Si Arabie saoudite veut OM il vont pas envoyer Aroudji , ils vont appeler direct Macron . Arabie saoudite a la même agence de comm que Mc court
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 12:34
l’Imam de Drancy qui est un peu un clownboodream a écrit:Dragan, merci!
C'est bien en tout cas, l'important c'est d'assister à l'anniversaire des Yankees, ça rend le projet sympathique par défaut aux yeux de La Provence.meidhi a écrit:Ça sent très mauvais cette affaire ! Rien que voir qu’il soutient Chalgoumi, ça prouve qu’il a pas toute sa lucidité ce monsieur.
C'est qui?
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 13:26
Jack Lang, jamais avare d'une envolée lyrique à base de dithyrambes surjoués avec trémolos dans la voix... 
c'est quoi le soucy ? Me semble que c'est un Imam qui prêche une intégration "normale" dans la société française et qui place les lois de la République _au-dessus_ de celles de la religion, comme il se DOIT dans un État laïc comme le nôtre. Non ?
l’Imam de Drancy qui est un peu un clown
c'est quoi le soucy ? Me semble que c'est un Imam qui prêche une intégration "normale" dans la société française et qui place les lois de la République _au-dessus_ de celles de la religion, comme il se DOIT dans un État laïc comme le nôtre. Non ?
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 13:42
peezee, Non pas vraiment.
Ce mec qui avait plutôt une mauvaise presse et qui était plutôt virulent plus jeune, à présent il est un peu le pantin des médias pour donner une image de mec ouvert et cool, mais ses interviews sont souvent de petit niveau, il s'exprime assez mal. Il like sur tweeter tout ce qui le rend acceptable aux yeux des médias (oui oui je le suis), il pourrait même liker Valeurs actuelles dans ses propos les moins ouverts. J'ai acheté un de ses livres, ou il explique un peu l'islam, des piliers, des precepts etc, mais c'est ultra vulgarisé voire parfois un peu inexact.
Avoir un imam qui donne une image moderne de l'islam en soit c'est plutôt une bonne chose, mais tu prends un mec qui est mieux cablé et plus crédible. Je trouve l'imam Oubrou bien plus intéressant et plus pertinent.
Après je m'intéresse à l'islam mais je ne suis pas musulman, faudrait demander l'avis de certains du forum à son sujet. Moi je l'aimais bien et je le trouve ridicule depuis quelques temps.
Ce mec qui avait plutôt une mauvaise presse et qui était plutôt virulent plus jeune, à présent il est un peu le pantin des médias pour donner une image de mec ouvert et cool, mais ses interviews sont souvent de petit niveau, il s'exprime assez mal. Il like sur tweeter tout ce qui le rend acceptable aux yeux des médias (oui oui je le suis), il pourrait même liker Valeurs actuelles dans ses propos les moins ouverts. J'ai acheté un de ses livres, ou il explique un peu l'islam, des piliers, des precepts etc, mais c'est ultra vulgarisé voire parfois un peu inexact.
Avoir un imam qui donne une image moderne de l'islam en soit c'est plutôt une bonne chose, mais tu prends un mec qui est mieux cablé et plus crédible. Je trouve l'imam Oubrou bien plus intéressant et plus pertinent.
Après je m'intéresse à l'islam mais je ne suis pas musulman, faudrait demander l'avis de certains du forum à son sujet. Moi je l'aimais bien et je le trouve ridicule depuis quelques temps.
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 13:53
Rocca, Ok, merci pour les détails, je ne connais pas bien le contexte autour de cet Imam qui m'a toujours donné l'impression du gars modéré et tolérant, après comme tu dis il est peut-être un peu "lèdge" et pas trop respecté par les Musulmans y compris laïcs...
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 15:19
De plus en plus convaincu que tout est du bluff, qu’il y a nada
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 15:32
Il y a bien une raison pour cette démarche de boudjelal et ajroudi.
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 15:52
richardB a écrit:De plus en plus convaincu que tout est du bluff, qu’il y a nada
FMC les envoie chier , mais les mecs s accrochent avec leurs grandes gueules.
Pour moi , FMC n a pas envie de vendre , et vu son tempérament d Amerloque , il se fera un plaisir d envoyer chier des mecs que lui mette la pression avec leurs petites phrases de pleureuses..
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 15:57
peezee a écrit:Rocca, Ok, merci pour les détails, je ne connais pas bien le contexte autour de cet Imam qui m'a toujours donné l'impression du gars modéré et tolérant, après comme tu dis il est peut-être un peu "lèdge" et pas trop respecté par les Musulmans y compris laïcs...
Rocca a bien résumé la situation.
Le mec n’a aucune crédibilité dans le monde musulman (il ne sait pas parler francais) et a contrario, il est celui qui est le plus mis en avant par les médias.
L’impression d’assister à un dîner de cons à chaque fois qu’il est invité...
Drôle de savoir comment Ajroudi peut soutenir ce clown et avoir en même temps le soutien de l’AS car c’est clairement pas compatible.
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 16:04
meidhi, le "monde musulman" est très divers et diversifié (euphémisme), et le fait de ne pas parler un français correct ne me semble à priori (juste une impression perso) pas un motif suffisant pour ne pas mériter le respect de ses coreligionnaires...
Fin bref on va pas entamer un topac religion ici, pitié ^^.
Fin bref on va pas entamer un topac religion ici, pitié ^^.
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 16:21
oukimaya a écrit:richardB a écrit:De plus en plus convaincu que tout est du bluff, qu’il y a nada
FMC les envoie chier , mais les mecs s accrochent avec leurs grandes gueules.
Pour moi , FMC n a pas envie de vendre , et vu son tempérament d Amerloque , il se fera un plaisir d envoyer chier des mecs que lui mette la pression avec leurs petites phrases de pleureuses..
C’est pas qu’il veut pas vendre, c’est que ces guignols lui ont rien proposé
T’inquiète que si MBS était venu présenter le même chèque qu’à Newcastle, Eyraud serait déjà en train de vider son bureau.
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 16:30
et Tarek Oubrou, tu connais ? Tu en penses quoi ? (Et j’arrête le HS)meidhi a écrit:peezee a écrit:Rocca, Ok, merci pour les détails, je ne connais pas bien le contexte autour de cet Imam qui m'a toujours donné l'impression du gars modéré et tolérant, après comme tu dis il est peut-être un peu "lèdge" et pas trop respecté par les Musulmans y compris laïcs...
Rocca a bien résumé la situation.
Le mec n’a aucune crédibilité dans le monde musulman (il ne sait pas parler francais) et a contrario, il est celui qui est le plus mis en avant par les médias.
L’impression d’assister à un dîner de cons à chaque fois qu’il est invité...
Drôle de savoir comment Ajroudi peut soutenir ce clown et avoir en même temps le soutien de l’AS car c’est clairement pas compatible.
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 17:48
Rocca, je crois que c’est peu Oubrou la même chose.
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 17:59
Punaise, ,ça fait un moment que j' ai décroché de leurs bla-bla, je ne lis et n' écoute plus rien 
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
15 Juil 2020, 18:03
Remind a écrit:Rocca, je crois que c’est peu Oubrou la même chose.
Jaime. C’est clean, c’est pro. Bravo
Re: Mc Court Phase III : "The Groundhog Day" project
16 Juil 2020, 08:28