J 3 | OM – Rennes : stop ou encore ?

Alors que le spectre du match face aux crocodiles nîmois hante encore les esprits des supporteurs olympiens, voici que l’affiche de la troisième journée de Ligue 1 vient à son tour faire resurgir d’assez désagréables souvenirs de la saison passée. Il y a un peu moins d’un an, l’OM avait en effet coulé à domicile face à une formation bretonne pourtant loin du compte jusqu’alors, non sans s’être fait fesser par Monaco une semaine plus tôt ! Stop ou encore ?

Docteur, j’ai mal !

Ne nous en cachons pas, si l’OM à déjà vécu de bien plus mauvaises périodes, force est d’admettre que la semaine écoulée fut à la limite du sacerdoce pour les supporteurs que nous sommes. Jugez en plutôt :

Une défaite inattendue et hautement énervante chez un promu qui avait pourtant bien montré lors de la première journée qu’il ne baissait pas le pavillon si facilement, le tout agrémenté d’une prestation décevante, voire indigente, de certains joueurs marseillais.

La énième lésion du quadriceps de Steve Mandanda, qui pousse certains à s’interroger sur son hygiène de vie, quand d’autres, plus philosophes, disent que son âge commence à le rattraper gentiment.

La fracture du petit orteil de Bouna Sarr qui devrait le tenir éloigné des terrains pour environ trois semaines, même si ce dernier, en adéquation avec la philosophie initiée par Adil Rami au printemps dernier, souhaite niquer la science et être apte ce dimanche.

Nos premières récriminations à l’endroit de l’arbitrage vidéo, qui, s’il nous avait été utile et favorable face à Toulouse, s’est, face à Nîmes, signalé d’une manière fort désagréable. L’officiel chargé de sa gestion semblait avoir bien mieux à faire que de suivre le déroulement du match, pour signaler à son collègue de champ, certaines irrégularités susceptibles de modifier l’issue du match.

Un pied de nez (restons polis) tendu bien haut dans le ciel, par Nice, Mario Balotelli, et son regrettable agent Mino Raiola, à l’institution OM. En effet, celui que l’on annonçait, dans tous les médias, comme étant le futur 9 du club olympien, a choisi de poursuivre l’aventure niçoise (faute de mieux diront certains, dans la mesure où la gourmandise financière de son agent semblait être à la mesure de son coup de fourchette, c’est à dire à même de décourager les plus prévoyants…).

Une petite tisane ?

Et enfin, un mercato, qui pour beaucoup patine. Même si Jacques-Henri Eyraud a récemment confirmé la venue de Nemanja Radonjic, que la presse allemande commençait à annoncer en Bundesliga, provoquant par la même des sueurs froides chez bon nombre d’entres nous. D’autres, moins inquiets, soutiennent que la fin du marché des transferts est souvent le moment où les situations se débloquent. La vérité est sans doute à mi-chemin de ces deux idées, mais la communication peu lisible de la direction de l’OM ne contribue pas à effacer les doutes : les erreurs des précédentes itérations ont elles bien été retenues ? Seul le classement au soir de la 38e journée permettra de vraiment répondre à cette interrogation.

Rennes ou l’occasion de les reprendre

L’amertume de la défaite face au voisin promu pas encore évacuée, voici qu’il faut, si tôt dans la saison, retrouver le sens de la marche. Mais, si les points évoqués plus haut sont de nature à faire naître quelques doutes, il est bien inutile de se parer des habits de la défaite. Après tout, Marseille est, d’une certaine manière, coutumier du fait. Comme certains bizutages, notre cher club a aussi une sorte de tradition de mauvais goût, à savoir récolter une défaite humiliante face à un adversaire dont il devait, en théorie, ne faire qu’une bouchée ! Ce point du tableau de marche étant validé, il convient donc de se rappeler ce qui survient généralement après de telles défaites : l’OM relève la tête de fort belle manière au point d’enchaîner des performances convaincantes à même de le porter à une place beaucoup plus conforme à son rang, à savoir sur le podium. L’an dernier, après la déroute à domicile face à notre futur adversaire, nous avions vu nos protégés aligner une belle série de douze matchs sans défaite, et huit victoires. Souhaitons donc que les Nîmois soit les Rennais de cette saison.

Au delà de ces attentes, il va tout de même falloir que nos joueurs montrent un visage plus reluisant que celui entrevu en clôture de la seconde journée. Rien dans ce match, n’a paru ressembler, ne serait-ce que quelques minutes, au Marseille qui nous avait enthousiasmé lors du précédent exercice. Pire que tout, les valeurs de combat qui avaient fait notre force étaient aux abonnés absents. La faute à qui me direz vous ? C’est bien là toute la complexité de la chose…

Tout d’abord aux joueurs, tant certains ont paru en deçà du niveau que nous leur connaissons, au rang desquels les plus désagréablement surprenants furent Hiroki Sakai qui à donné l’impression d’avoir oublié l’art du bushido dans l’avion qui l’a ramené de Russie, Jordan Amavi, que l’on sait capable de tellement mieux qu’il en devient très agaçant, et surtout Luiz Gustavo, qui sans être particulièrement mauvais, nous à tout de même gratifié d’une performance bien loin des habitudes qui sont les siennes… et les nôtres. Difficile dés lors de s’exprimer sur les joueurs offensifs, tant l’étau mis en place par les crocodiles au milieu de terrain ne leur a laissé qu’un maigre espace d’expression.

Mais c’est quoi cette défense ?!!!

Au coach surtout : si, sur le papier, la composition proposée par Rudi Garcia était intéressante, si ce n’est alléchante, il faut bien reconnaître que le onze qui s’est imposé face à Toulouse aurait probablement livré une meilleure copie. L’entraîneur olympien aurait-il pêché par impatience ? C’est en tous les cas une question qui mérite d’être posée tant les mondialistes ont paru accuser le coup, notamment au niveau de la charnière centrale. Adil Rami à traversé le match comme l’ombre de lui-même, et Caleta-Car, bien trop tôt pour l’accabler, a manqué (logiquement) d’automatismes avec ses coéquipiers, ainsi que, vraisemblablement, de fraicheur physique. Il en est de même pour Florian Thauvin, qui bien qu’ayant soigné ses statistiques avec un second but (fort joli au demeurant) en autant de matchs, s’est par ailleurs montré relativement inoffensif pour la défense gardoise. Des pisses-froids pourraient s’offusquer qu’après trois semaines de congés, les joueurs concernés par le mondial ne soient pas prêts, mais il convient de ne pas oublier que pour ceux qui étaient déjà au club, la saison avait démarré le 27 juillet 2017 pour s’achever au soir de la victoire au mondial Russe, soit le 15 juillet 2018. Partant de ce constat, il n’est peut-être pas anormal que les éléments concernés ne soient pas au meilleur de leurs capacités.

Cela ne doit cependant rien enlever à l’erreur tactique commise par le technicien olympien qui a voulu, trop rapidement, aligner son onze type, et dont les choix ont paru, à nos yeux plus ou moins avisés, étranges, voire incohérents. Pourquoi diable remplacer, poste pour poste, Florian Thauvin par un Bouna Sarr qu’il s’est acharné à transformer en latéral droit de talent, alors qu’au même moment, Sakai prenait l’eau dans son couloir droit ? Pourquoi insister avec Valère Germain à la pointe de l’attaque alors que ce dernier était opposé à de grands gabarits qui ne lui laissaient que des miettes sur les très nombreux duels aériens ayants émaillés cette rencontre ? Autant de questions auxquelles seul l’intéressé a la réponse.

Les leçons, que nous espérons tous tirer, de ce fiasco devraient permettre d’aborder cette opposition face aux bretons avec plus de certitudes et surtout plus de plomb dans la tête : comme à chaque saison, aucun cadeau ne nous sera fait par les petites formations.

Ne nous leurrons pas, même si l’OM est toujours en quête de son lustre d’antan, il reste pour beaucoup, voire tous, un scalp très prestigieux à accrocher à son tableau de chasse, qu’en guise de cadeau de retour dans l’élite après vingt cinq années d’absence nous avons offert de manière fort chevaleresque à nos voisins ! Pour qu’un Vélodrome de feu que nous avons retrouvé ces derniers mois ne se remette pas à sonner creux, ce cadeau devra rester unique. Il conviendra donc, pour ses pensionnaires, de fesser conséquemment nos visiteurs de la semaine !

Eleven reasons why

Ils seront onze à débuter dimanche soir, onze joueurs avec une mission, sans doute martelée par le coach, son staff, la direction, et leur orgueil surtout : laver l’affront et montrer que, d’une part, les accidents, ça n’arrive pas qu’aux autres, mais surtout qu’il faudra bien compter sur l’OM cette saison, car s’il est bien tôt pour évoquer une quelconque sinistrose, une nouvelle contre-performance augurerait de sérieuses turbulences. Le public du Vélodrome est connaisseur, et sait donc quand on se moque de lui, mais par dessus tout, il est à l’image de Marseille : méridional, et donc impatient, souvent à l’excès il est vrai, mais souvent à raison aussi. Il pardonnera donc difficilement une prestation indigente et Rudi Garcia devra donc bien choisir son plan de jeu.

Dans les buts, le choix est limpide. Steve sur le flanc, c’est tout naturellement Yohan Pelé qui aura la responsabilité de préserver la virginité de ses filets.

La ligne arrière est plus sujette à débat : bien que les l’identité des latéraux fasse peu de doutes, particulièrement en l’absence de Sarr, c’est surtout l’axe qui risque de se voir modifier suite à la performance de la semaine passée, particulièrement dans la mesure où Boubacar Kamara avait fait bien plus qu’être rassurant face à Toulouse. Caleta-Car ayant certainement besoin d’un temps d’intégration, on pourrait bien voir apparaître une charnière Rami-Kamara, à moins que le coach ne décide d’y adjoindre Luiz Gustavo dans une défense à trois. Ce pourrait-être une bonne manière de sécuriser l’assise défensive olympienne, et favoriser le caractère offensif de nos latéraux. Néanmoins le manque d’impact physique au milieu pourrait être préjudiciable.

Le milieu de terrain justement, même si nôtre nouvelle icone brésilienne ne s’est pas montrée sous son meilleur jour lors de sa dernière sortie, on peine à imaginer le cœur du jeu sans elle. Rennes n’étant pas particulièrement connu pour sa propension à se jeter à l’assaut du but adverse, il y a fort à parier que c’est dans la zone médiane du terrain qu’une grande partie du résultat se jouera. Dans cette optique, le manque d’impact physique des titulaires désignés en cas de défense à trois depuis le départ de Zambo Anguissa à Fulham, c’est à dire Morgan Sanson et Maxime Lopez, pourrait bien être plus dommageable qu’une défense un peu moins sécurisée. La présence de Gustavo au milieu devrait permettre une ligne de récupération plus haute, qui avait donné satisfaction face à Toulouse, laissant à Morgan Sanson le soin de bien orienter le jeu.

L’attaque, voilà bien un sujet qui fait autant débat à chaque match que dans les discussions au sujet du mercato. Si, pour l’instant, les places dévolues à Ocampos, Payet et Thauvin ne souffrent pas (encore ?) contestation, celle de Germain, titularisé à deux reprises par l’entraîneur, à la pointe de l’attaque est sujette à controverse : certes sa bonne volonté est indéniable, et il aurait probablement du se voir accorder un (voire deux) coup de pied de réparation face à Nîmes, mais quand il s’agit de bouger de rugueux défenseurs comme la Ligue 1 en compte beaucoup, sa puissance le dessert. Cet état de fait serait notoirement problématique si l’OM ne comptait pas dans ses rangs un numéro 9 capable de rendre la pareille à ce type de défenseurs. Or, ce serait bien le diable si Kostas Mitroglou ne finissait pas par enfin trouver ses marques dans nôtre collectif pour enfin justifier la somme rondelette déposée par la direction olympienne pour s’offrir la moitié du joueur (ce à quoi les esprits chagrins répondront sans doute que nous n’avons pas du nous offrir la meilleure moitié de l’Hellène…).

Est-ce la bonne moitié ?

En ce dernier dimanche d’août, l’Olympique de Marseille devra donc montrer ce qui à fait son charme, que ce soit la saison passée, qu’au cours de sa longue et riche histoire : son caractère ! La gifle ne doit pas seulement avoir piqué les joues de nos joueurs, mais aussi et surtout leur orgueil. Il n’est pas concevable qu’un récent finaliste européen ne se relève pas, ou dépose les armes à la première difficulté. Alors qu’il soit écrit que la mésaventure nîmoise ne se reproduira pas de sitôt, et qu’en clôture de  cette troisième journée, nos joueurs saurons faire perdre leur breton aux rennais pour se faire pardonner !

ALLEZ L’OM !

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A propos de Ragnarok


Juriste de raison, confiseur de métier, ancien habitant du bassin parisien repenti en Marseillais pur sucre qui n'a toujours vibré que pour l'OM. Joueur occasionnel au Z5 (option « pieds carrés et contrôles aléatoires » incluse), et désormais fier rédacteur de MassaliaLive !
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