J 30 | OM-OL : pour rugir de plaisir !

L’OM reçoit dimanche soir un groupe lyonnais au bord de l’implosion, dans une rencontre qui s’annonce décisive pour les accessits de fin de saison. Une victoire marseillaise repousserait l’adversaire du jour à huit points et assurerait probablement la troisième place en championnat, quand une défaite redistribuerait totalement les cartes… ambiance ! 

Dire que la semaine européenne des deux équipes fut contrastée relève de la tautologie, voire du truisme. Entre des Marseillais sûrs de leur force au point de balayer l’Athletic Bilbao à San Mamès d’un revers de main, et des Lyonnais impuissants à domicile, humiliés par un CSKA Moscou ultra réaliste, le gouffre en matière de confiance est immense !

L’OM qui tombe à pic

La copie rendue par nos Olympiens jeudi soir frôle l’excellence et a le mérite d’avoir mis tout le monde d’accord, tant au sein des supporteurs que des médias : personne n’aurait imaginé l’escouade phocéenne capable d’une telle saison ni Garcia adoubé par le public marseillais, lui qui était l’ennemi public numéro un à la fin du mois d’août.

De fait, rendons à César ce qui appartient à Rudi, si les résultats sont aussi bons, il en est le premier responsable.

Faire d’une somme d’individualités aussi disparates un rouleau compresseur combinant une telle force collective tient du prodige. Relancer Rolando, transformer Sarr en arrière droit potentiellement international et Ocampos en clone de Pavel Nedved, même les alchimistes les plus chevronnés en sont incapables.

Nous l’avons assez répété, mais il a eu l’intelligence d’adapter ses principes de jeu à son effectif et non l’inverse, ce que peu de coaches auraient fait. Le président Eyraud disait en interview se féliciter chaque jour d’avoir fait venir Rudi Garcia à l’OM, qu’il sache que désormais, nous aussi !


Puissance, maîtrise et efficacité

Le temps des attaques de panique sur chaque offensive adverse est révolu.

Adil Rami a stabilisé une arrière-garde parfois fragile, apportant toute sa détermination et son expérience. La progression constante de Sakai et le talent pur d’Amavi ont contaminé Rolando, qui en dépit de difficultés récurrentes sur certaines phases de jeu, parvient à s’acquitter de ses tâches défensives avec une habileté que peu lui soupçonnaient… sa sélection en équipe du Portugal en atteste.

Le milieu de terrain, maillon fort de l’équipe, ne semble pas trop souffrir de la baisse de régime actuelle de Luiz Gustavo.

Si Zambo Anguissa reste une valeur sûre, c’est le retour de Maxime Lopez à son meilleur niveau qui retient l’attention. Ses dernières prestations tant en championnat qu’en Ligue Europa augurent de lendemains qui chantent.

Il s’est en effet étoffé physiquement et sa technique individuelle lui permet de se sortir du pressing adverse et d’orienter le jeu avec brio.

Son entente avec Florian Thauvin n’est d’ailleurs plus à démontrer et leurs combinaisons amènent régulièrement le danger dans les défenses adverses… pour notre plus grand plaisir, car voir un pur produit du centre de formation briller est une fierté pour tous les supporteurs marseillais !

Devant, la question de la titularisation de Mitroglou ou Germain devrait perdurer jusqu’en fin de saison. Parallèlement, un consensus s’est formé autour des prestations du maestro Payet.

Bien qu’il ne soit plus tout à fait le crack de la période Bielsa, le Dimitri millésime 2018 n’a plus rien à voir avec celui du début de saison et ses actuelles prestations « XXL » le prouvent à l’envi : gestes techniques de classe internationale, explosivité, coffre, passes décisives et buts marqués, notre citrouille s’est enfin muée en carrosse toutes options !

Sa complicité avec Mitroglou en attaque est en outre la meilleure preuve de son retour en forme, car il rend le grec meilleur, le poussant à multiplier les appels, sachant qu’il pourra être servi dans n’importe quelle configuration d’attaque… là encore, le travail de Rudi Garcia n’y est pas étranger !

 

Seul bémol, et non des moindres, la baisse de régime de Morgan Sanson visiblement mal à l’aise dans un schéma tactique à deux récupérateurs.

Placé tantôt en position de meneur de jeu, tantôt excentré côté gauche, il souffre de la comparaison avec Ocampos ou Payet – étincelants ces dernières semaines – lui qui est un formidable relayeur et qui se projette magnifiquement dans un milieu à trois…

Gageons que le coach parviendra à lui insuffler la confiance nécessaire, comme il a su le faire avec Germain, Lopez, Payet ou Rolando, afin qu’il reste focalisé sur les objectifs de fin de saison, et surtout qu’on ne le perde pas en route.


Gare à l’animal blessé !

S’il est bien un adversaire ayant donné du fil à retordre aux Marseillais, c’est Lyon. Même dans des périodes creuses, même au pied du mur, les gones ont toujours vendu chèrement leur peau sur les terres olympiennes, et ce sera, à n’en pas douter, encore une fois le cas.

Sur les vingt-quatre derniers matchs entre les deux équipes (toutes compétitions confondues), l’OM ne s’est imposé que cinq fois, pour dix nuls et neuf défaites… Rappelons aussi que la dernière victoire à domicile contre l’OL remonte à mai 2014 (4-2).

De nombreux observateurs souligneront que l’élimination de la Ligue Europa, l’absence de Fékir et l’odeur de crise qui envahit l’atmosphère sont de nature à fragiliser l’édifice lyonnais.

Au reste, les dernières prestations des hommes de Bruno Génésio mettent clairement en lumière d’énormes carences d’équilibre et de cohésion, chacun voulant voulant jouer les solistes alors que le bloc équipe explose à la moindre sollicitation…

Pourtant, il est des éléments de nature à instiller le doute dans les têtes olympiennes, car « chat échaudé craint l’eau froide ».

Il est inutile de rappeler que d’après les statistiques, l’OM de Garcia n’a pas battu un seul cador du championnat depuis le début de l’ère McCourt. D’aucuns diront que c’est inutile puisqu’on est quand même troisièmes, mais ils n’ont probablement jamais connu l’orgasme d’une victoire écrasante face à une grosse cylindrée…

Surtout que ça commence à faire long !

Il n’est pas nécessaire non plus d’évoquer la propension qu’ont les Olympiens, saison après saison à relancer des équipes en difficulté et à perdre des matchs largement à leur portée…

À ce propos, rappelons à tous nos joueurs que ces dernières années, chaque fois que l’un d’eux s’est répandu en déclarations-chocs dans la presse, s’en sont suivies quelques désillusions mémorables.

Par conséquent, clamer haut et fort que les Marseillais veulent « exploser les Lyonnais » risque de galvaniser l’adversaire et de telles paroles pourraient bien revenir en pleine figure des imprudents, tel un boomerang mal maîtrisé !


N’oubliez jamais ! 

« Ne réclamez rien, avalez le venin ! Vous vous êtes tués pour ce match et vous n’avez pas obtenu ce que vous méritiez…

Acceptez l’injustice, car tout s’équilibre à la fin ! »

Ces mots de Marcelo Bielsa raisonnent encore en chacun de nous ! Comment oublier, comment surmonter, comment pardonner toutes les injustices subies au cours des dernières saisons face à Lyon ? Tout simplement en saisissant enfin l’occasion unique qui nous est offerte de remettre le club à une place plus conforme à son rang !

Pour tous ces penalties oubliés ou sifflés en notre défaveur, ces cartons injustement distribués, ces buts valables refusés, cette partialité systématique des médias et ces quolibets que l’équipe a dû endurer, l’OM doit gagner dimanche ! Gagner et y ajouter la manière pour démontrer à ceux qui en doutent encore qu’il n’y a qu’un seul Olympique en France !

Cette saison est une des meilleures qu’on ait pu vivre depuis plus de vingt ans, et il serait impensable de tout gâcher alors que l’occasion de faire définitivement le break nous est offerte.

 Pour ceux qui doutent ou souffrent d’amnésie antérograde…


Les scénarii possibles

Comme souvent en pareille occasion, la rédaction de Massalialive vous offre l’opportunité de composer vous-même votre menu du dimanche soir, avec la formule multicarte. Faites votre choix et bon match !

Le braquage à la Lyonnaise

Nous sommes à la fin du match, Ruddy Buquet accorde dix-sept minutes d’arrêts de jeu et le score est toujours de 0-0. Payet lance Mitroglou en profondeur… qui reçoit les deux genoux d’Anthony Lopez dans la mâchoire (probablement restée sur la pelouse après l’impact).

Sans l’ombre d’une hésitation, l’arbitre sort le carton rouge ! Mitroglou est donc expulsé pour simulation et le jeu continue.

Longue relance de Morel sur Cornet qui déborde et centre au cordeau pour Mariano, mais Mandanda anticipe et se saisit du ballon au prix d’une formidable sortie aérienne. C’est alors que l’arbitre assistant agite son drapeau et annonce une main volontaire du gardien marseillais dans la surface de réparation.

Penalty indiscutable transformé par l’arbitre lui-même, Lyon l’emporte 0-1 et relance complètement le championnat…

 

Le match pas si nul

Après quatre penalties non sifflés sur Germain, deux buts refusés à Thauvin pour des hors-jeu très contestables et un carton rouge contre Luiz Gustavo pour port de moustache non réglementaire, l’arbitre décide d’arrêter le match à la soixante-dixième minute, parce qu’il y a des embouteillages sur le boulevard Michelet, et « qu’on va galérer pour rentrer ».

La partie finit donc sur un amer 0-0, faisant dire à Luiz Fernandez que « souvent l’essentiel, c’est le plus important… mais est-ce qu’un entraîneur peut-il s’en contenter ? », provoquant une rechute dépressive chez Bernard Pivot.

L’hystérie collective

Soixante-septième minute, l’OM mène 3-0 sur un triplé de Rolando et domine de la tête et des épaules une bien pâle équipe lyonnaise. Amavi se saisit du cuir et trouve Luiz Gustavo au milieu de terrain, lequel laisse passer pour Dimitri Payet, qui d’un contrôle orienté déchire les ligaments du genou de Toussart et Ndombele.

Appui sur Thauvin qui lui remet la balle, passement de jambe et petit pont sur Marçal qui, d’énervement, va gifler son coach et l’arbitre assistant.

Une deux et bisou tendre avec Mitroglou, puis expédition en recommandé d’une praline de vingt-cinq mètres qui heurte la barre transversale, rebondit sur la nuque du gardien lyonnais, l’assommant, tout en retournant vers la ligne de but…

Ocampos se jette, mais le ballon est dégagé par Morel juste avant de franchir entièrement la ligne. Pourtant, l’arbitre bien aidé par son juge de ligne accorde le but sans l’ombre d’un doute.

Dans le débrief d’après match, Pierre Ménès au bord de l’apoplexie hurle au scandale, sous le regard plein de malice d’Habib Beye. L’OM repousse Lyon à huit points et assure sa troisième place faisant résonner le Vélodrome jusqu’à Winterfell.*

Nous vous laissons choisir l’issue qui vous convient le mieux, quant au match en lui-même, au-delà d’une simple troisième place, il pourrait être le vrai point de départ du Champion’s Project !

Allez l’OM !


* fief de la maison Stark dans l’univers de Games of Thrones

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A propos de fayçaldinho


Manchot- analphabète - susceptible. Le spécialiste de l'aigreur et de la mauvaise foi. Supporter de l'OM de 1986 à 1999 et depuis je subissais, jusqu'à ce que JHE m'achève, puis soit éjecté du poste de président.
Article lu 2708 fois, écrit le par fayçaldinho Cet article a été posté dans Avant-match et taggé , , , . Sauvegarder le lien.

4 Réponses pour J 30 | OM-OL : pour rugir de plaisir !

  1. c’est tellement vrai………..grâce à notre LFP………..

  2. Excellent texte en effet, une fois de plus ! 🙂 (mm si Marçal est resté à Lyon en fait ^^)

  3. avatar De selfmade footix le 18 mars 2018 à 14h08

    Superbe, merci.

  4. Super texte 😁