Joueurs et staff qui ne sont plus sous contrat avec l'Olympique de Marseille
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[Ex] Eric Di Meco

16 Oct 2022, 13:33

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Le Marseille de... Éric Di Meco; Joueur marquant de l'OM dans les années 1990 et ancien international français, il se livre sur son profond attachement pour la cité phocéenne

Natif d'Avignon, Éric Di Meco a passé son enfance à Robion (Vaucluse) avant de se rendre à Marseille pour intégrer le centre de formation de l'OM. Vainqueur de la Ligue des champions en 1993, il est devenu une légende du club. Un passage qui lui a permis de nouer un lien extrêmement fort avec les Marseillais et de tomber amoureux de sa ville d'adoption.

Qu'est-ce que représente Marseille pour vous ?

Je crois que l'on peut définir Marseille comme l'eau et le feu. Cela bouillonne tout le temps. D'ailleurs, je commence à vieillir et je me rends compte que j'ai du mal à suivre par moments tellement cette ville avance vite. La mer, le soleil, l'eau, le feu, ça donne tout ce bouillonnement qui fait qu'on est un peu fadas dans cette ville, et on le revendique. On aime bien se définir comme cela.

Comment Marseille a-t-elle influencé sur votre carrière ?

Je suis arrivé à Marseille en 1980, parce que je suis Vauclusien. J'étais un tout jeune ailier gauche, technique et élégant, un peu à l'ancienne et j'ai vite été confronté à la rigueur de tous mes copains du centre de formation. Quand je suis arrivé ici, j'étais un attaquant tendre, je prenais des coups par José Anigo, Christian Caminiti et tous les minots de l'époque parce qu'ils arrivaient des quartiers où il fallait se faire une place physiquement. Donc j'ai été obligé de m'y mettre mais cela a été moins rapide qu'on ne le croit. On peut dire que Marseille a défini mon jeu.

Quel est votre endroit préféré à Marseille ?

Lorsque je pars longtemps de Marseille, je suis obligé de passer par la Corniche. Quand je fais ça, je me dis "ça y est, je suis arrivé à Marseille". C'est un passage obligé.

Quel est le lieu culturel incontournable ?

C'est facile car je suis le président du conseil d'administration de l'Espace Julien (6e). C'est une salle mythique en plein centre-ville, qui a vu passer beaucoup de grands à leurs débuts. J'ai la chance d'être impliqué dans l'espace musical, du coup j'y passe énormément de temps, je vais voir des concerts.

Pour les Marseillais cette salle représente beaucoup parce qu'il y a plein de groupes étrangers et surtout des groupes marseillais qui ont débuté comme IAM ou Psy 4 de la rime. Le rêve ultime quand ils ont commencé, c'était de jouer à l'Espace Julien.

Quelle est la meilleure zone pour se ressourcer ?

C'est difficile de se ressourcer à Marseille ou alors il faut se mettre dans une cave. Cela bouillonne tellement que j'ai mal à la tête par moments. Sinon, j'ai découvert les joies du bateau, il y a deux ans. Alors ce n'est pas une passion parce que je ne suis pas marin mais pour vraiment couper, il n'y a rien de tel que de prendre le bateau et de se caler dans les calanques du Frioul.

Le lieu qui vous rappelle votre meilleur souvenir ?

C'est le stade Vélodrome. La première fois que je suis venu à Marseille c'était pour voir un match de l'OM. Étant Vauclusien, je suis venu tard au stade mais pour moi la grande époque de l'OM ce sont les années 70 avec Josip Skoblar et Roger Magnusson. Quand j'étais adolescent, c'était le Graal de venir au Vélodrome pour les voir. J'ai eu la chance de rencontrer Josip Skoblar après coup. La première fois que je l'ai vu, je tremblais car c'était mon idole de jeunesse. Pour moi, Josip Skoblar, Roger Magnusson et le stade Vélodrome ne font qu'un. Ce stade, c'est un lieu de rencontre de tous les Marseillais.

Qu'est-ce que Marseille a de plus que les autres villes ?

Je crois que c'est ce qui fait le succès de la ville ces derniers temps. Ici, le touriste se met à la table d'un café, et peut se sentir chez lui en dix minutes parce que l'on va venir lui parler. Les patrons de bars sont souvent avenants, donc les touristes se sentent rapidement intégrés. J'ai des copains qui sont venus s'installer ici et qui aiment ce côté-là, contrairement à Paris.

Si vous pouviez changer quelque chose à Marseille ?

C'est facile, c'est notre manière de conduire. On a quand même un Code de la route un peu particulier où on se gare en double file voire en triple file. Ici, on tourne sans clignotants, on insulte l'autre quand on fait une connerie. C'est ce qui me donne envie de retourner un peu plus à la campagne.

Le Marseille de demain pour Éric Di Meco, il ressemble à quoi ?

J'aimerais que cela devienne une ville apaisée et propre. Attention, ça, c'est de la science-fiction. Demain, ce n'est pas l'année prochaine, c'est peut-être dans 100 ans. Je compte beaucoup sur les générations qui arrivent, avec la prise de conscience sur tous les problèmes écologiques que l'on peut avoir. J'aimerais qu'on ne soit pas trop en retard sur ça, que l'on ait une ville un peu plus propre et facile à respirer pour nos gamins. Est-ce que c'est utopique ? On verra, moi je compte sur les générations futures.

La Provence

Re: [Ex] Eric Di Meco

27 Mai 2023, 13:13

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ÉRIC DI MECO; "Ce titre me colle à la peau"; Joueur symbole formé à l'OM, il vit au quotidien, trente ans après, son statut d'icône pour les supporters, toutes générations confondues. Entretien

Vous souvenez-vous du moment où Basile Boli a marqué son but ?

C'est dingue parce que je ne le vois pas entrer. De là où je suis, je ne vois pas le but. J'ai vu mes copains sauter et c'est comme ça que je me suis rendu compte que nous avions marqué.

Aviez-vous imaginé gagner la Ligue des champions cette saison-là ?

Si je me replonge à ce moment-là, je me dis que c'est miraculeux, tant l'intersaison et le début de saison ont été compliqués. Je n'aurais pas imaginé qu'on puisse la gagner cette année-là. Il y a eu Furiani, l'équipe de France qui se vautre à l'Euro, les départs des tauliers comme Jean-Pierre (Papin), Chris (Waddle), Carlos (Mozer), puis Jean Fernandez qui reprend l'équipe et c'est un peu grâce à lui que je reste alors à l'OM. Au début, nous avons du mal à trouver l'équipe type, le style de jeu. On galère en championnat, la préparation n'est pas celle d'un futur champion d'Europe, en ayant perdu les joueurs que nous avons perdus.

Votre préparation, c'était le jour et la nuit par rapport à 1991, à Bari...

Totalement à l'opposé. À Bari, nous étions calfeutrés dans un bunker, nous n'avions pas croisé la presse. Bernard Tapie s'est rendu compte que cela avait été improductif. Donc, en 1993, nous nous retrouvons comme au Club Med. C'était ouvert, à la campagne, la presse venait, Chris (Waddle) est venu, Bernard Tapie s'est entraîné avec nous, le buffet était dehors au soleil, parce qu'en plus, il faisait beau. Nous avons mieux vécu la préparation de la finale qu'en 1991. Basile (Boli) a fait l'andouille comme souvent.

Dans le car en partant de Marseille, vous avez même mis le feu à son journal...

Oui, alors là, ça aurait pu mal tourner. Je faisais ça de temps en temps, ça pouvait être rigolo selon le contexte. Mais là, il était un peu dans sa bulle, ça avait vite pris feu, dans le bus c'était impressionnant et il l'avait très mal pris, il m'avait coursé dans le bus, les autres avaient dû nous séparer. Une fois en Allemagne, Abédi (Pelé), Basile et moi, qui étions les trois rescapés de 1991, nous aurions pu être traumatisés par le souvenir de notre échec, mais pas du tout. D'abord, parce qu'après 1991, je ne pensais jamais revivre une finale de coupe d'Europe, donc c'était du bonus et surtout, nous n'étions pas favoris, contrairement à 1991. En 1993, j'ai tout vécu à l'inverse de Bari.

Les Milanais étaient très revanchards et moins arrogants qu'en 1991 ?

Avec tout ce qui s'était passé en 1991, la suspension du Milan AC de coupes d'Europe, ils devaient l'être mais je ne l'ai jamais ressenti. J'ai plutôt senti non pas une crainte, car le Milan AC ne craignait personne, mais que nous les emmerdions. Nous voulions un peu leur ressembler, à travers la révolution initiée par Arrigo Sacchi, avec la défense alignée très haute, Raymond voulait qu'on joue ainsi, très haut.

Mais quand je me suis retrouvé dans le tunnel, à San Siro en 1991 à côté de Gullit et Rijkaard, 1,90 m, 1,95 m, c'était la première fois que j'ai été impressionné et je me suis promis de ne plus jamais baisser les yeux. À Munich, sous le tunnel, on a senti que les mecs ne nous prenaient plus de haut. Plutôt une grosse méfiance mutuelle.

Votre positionnement était lié à Jean-Pierre Papin...

Exactement. Il y avait un doute sur sa participation. Dans notre esprit, nous pensions qu'ils n'allaient pas faire la connerie de l'OM en 1991, en ne faisant pas jouer Pixie Stojkovic contre son ancienne équipe, l'Étoile Rouge de Belgrade. Je m'étais donc préparé à le rencontrer. En plus, dans L'Équipe Magazine, il avait expliqué que s'il jouait il savait comment me faire péter les plombs. Or, il ne faut pas me lancer de défi... Le fait qu'il ne soit pas sur le terrain au coup d'envoi, ça m'a soulagé. On connaît trop les histoires d'anciens qui marquent contre leur ancien club. Jean-Pierre, pour moi, c'était un épouvantail, par ses qualités de buteur et la hargne qu'il allait mettre.

Vous souvenez-vous du coup de sifflet final ?

C'est spécial. On se rend compte de ce qu'on est en train de faire, que la fin approche. J'ai passé les dernières minutes à me dire qu'on est en train d'accomplir le truc d'une vie, mais que ce n'est pas fini. Alors, quand est-ce qu'il siffle ? Je regardais l'arbitre, parce que c'était interminable. Il siffle la fin sur une touche où je suis concentré sur un adversaire, le seul moment où je ne le regarde pas. Je l'entends. J'ai toujours cru que j'étais tombé à la renverse sur le terrain, mais en revoyant les images, non. Je suis comme un con, fatigué, sans savoir comment vivre ça. Je lève les bras, je cherche les copains.

Comment avez-vous vécu les hommages à Goethals, à Tapie, vos retrouvailles en 2013 et 2018 notamment ?

Quand on se retrouvait, quand on se retrouve encore, c'est un peu comme des copains de guerre. Même s'il y a des animosités entre certains, nous avons combattu ensemble. Nous sommes frères de sang. Nous en avons perdu deux et malheureusement tous les dix ans, il en manquera chaque fois un peu plus. Profitons des trente ans.

Que reste-t-il de cet exploit ?

Trente ans, c'est un bon bout de vie après ce qui fut un apogée. Mais ça me plaît, trente ans, parce qu'on est loin de l'effervescence, on se rend mieux compte que l'on est entré dans l'histoire. Ce titre me colle à la peau, chaque jour que Dieu fait.

Un matin, tôt, j'attendais, cours Julien, sur mon scooter et un petit est passé avec son cartable, sur le chemin de l'école. Il me dit : "Vous êtes M. Di Meco". J'ai répondu : "Oui, mais tu es tout petit, comment me connais-tu ?" "Mon père m'a montré tous les matches, j'ai encore vu la finale il n'y a pas longtemps." Tous les jours, on me renvoie à ça, c'est l'histoire de ma vie.

Interview extraite de notre magazine exceptionnel "C'était le 26 mai" 124 pages en vente à partir d'aujourd'hui.

La Provence

Re: [Ex] Eric Di Meco

27 Mai 2023, 13:27

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Nous en avons perdu deux et malheureusement tous les dix ans, il en manquera chaque fois un peu plus.

C’est qui "les deux" ?

Re: [Ex] Eric Di Meco

27 Mai 2023, 13:28

Goethals et Tapie

Re: [Ex] Eric Di Meco

27 Mai 2023, 13:31

Évidemment… :oops:

Re: [Ex] Eric Di Meco

12 Juin 2023, 21:43

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Éric Di Meco. Mon Papinou, j'ai trouvé de vieilles images, que nous allons regarder ensemble. Une petite soirée de mai 1993. Tu dois y être. Je crois même que tu vas être vilain. Regarde, cette agression sur Fabien (Barthez), oh la la !

Jean-Pierre Papin. Ce n'est pas bien méchant, je joue le ballon...

E.D.M. Tu sais qu'il y a une légende sur cette histoire-là. Je crois que je t'ai un peu bougé. On raconte que je t'ai dit des choses qui sont loin de la réalité. J'ai dû te dire des mots pas gentils. Mais la vérité c'est que nous avions peur de toi. Quand je t'ai vu entrer, j'ai flippé, je craignais que tu nous enlèves...

J.-P.P. ... le Graal !

E.D.M. Oui ! Il y a tellement d'histoires d'anciens qui marquent contre leur ancienne équipe ! D'abord, j'avais peur que tu joues. Quand je t'ai vu sur le banc, ça m'a soulagé. Et quand tu es entré, on m'a replacé pour te charger. Donc, ce petit incident, c'est pour te mettre la pression. De bonne guerre.

J.-P.P. Mais il reste quoi ? Un quart d'heure ?

E.D.M. Oui mais bon, en un quart d'heure...

J.-P.P. C'est vrai, parfois, en un quart d'heure, on peut être dangereux.

E.D.M. D'ailleurs, tu sais ou tu ne sais pas que notre compo d'équipe et mon positionnement auraient changé si tu avais joué d'entrée ?

J.-P.P. Je ne savais pas...

E.D.M. Si tu avais joué, j'aurais été recentré pour te prendre, "Jean-Phi" Durand aurait joué côté gauche, Angloma côté droit.

J.-P.P. (Rires) J'aurais aimé...

E.D.M. (Rires) En plus, la semaine d'avant dans L'Équipe Magazine, tu avais déclaré dans une interview que tu savais comment me faire péter les plombs. Ça m'avait encore un peu plus motivé. J'étais un peu chaud.

J.-P.P. J'espérais qu'en te motivant un peu plus, tu ferais une faute.

E.D.M. D'autant plus que j'avais déjà pris un jaune et quand tu es entré, ça aurait pu mal tourner.

J.-P.P. Je ne savais pas tout ça, j'ignorais qu'il y avait un dispositif spécial en fonction de ma présence.

E.D.M. C'est un peu normal, non ? On te craignait, comme en 1991, les Yougoslaves de l'Étoile Rouge craignaient "Pixie" Stojkovic chez nous. D'ailleurs, c'était une erreur côté OM que "Pixie" ne joue pas et ça a été une erreur que toi tu ne joues pas avec Milan, parce que ça nous a soulagés.

J.-P.P. Je comprends très bien... Alors, nous, côté Milan, nous avions quinze jours pour préparer la finale. Notre match de championnat avait été reporté. Nous avons fait trois matches entre nous. Et trois fois 0-0. Nous étions hypermotivés et Fabio Capello ne savait plus, sur les six étrangers, lesquels aligner.

E.D.M. C'est vrai que par rapport à aujourd'hui, on ne se rend pas compte qu'une équipe ne pouvait aligner que trois étrangers. Et Milan en comptait six.

J.-P.P. Oui. Gullit, Rijkaard, Van Basten, Boban, Savicevic et moi. Van Basten avait été l'homme des finales précédentes, mais il était blessé depuis huit mois. Il a juste joué un match avant la finale et Capello l'a quand même titularisé. Gullit s'est retrouvé en tribune avec Savicevic et Boban. Et moi sur le banc. Beaucoup d'Italiens n'ont pas compris...

E.D.M. Tu ne pouvais pas jouer aux côtés de Van Basten ? Vous ne l'aviez pas fait ? Parce qu'il aligne Massaro devant et il mange la feuille ce soir-là...

J.-P.P. Oui, bien sûr. Nous avons joué ainsi contre Göteborg et Marco (Van Basten) a marqué quatre buts, avec deux passes décisives de ma part. Mais je pense que Capello a fait son équipe par rapport à vous. Il vous craignait.

E.D.M. Nous aussi. On a beau se raconter des histoires parce qu'il y avait eu la double confrontation en 1991 où on les avait sortis et impressionnés, avec toi, puis on les avait battus en amical, on croyait que le Milan AC avait peur de nous, mais on n'en savait rien. Vous étiez la meilleure équipe du monde.

J.-P.P. Nous nous craignions mutuellement. D'ailleurs, le match n'est pas extraordinaire à cause de ça. Très fermé, même si Marco a deux ou trois occasions qu'il ne met pas, parce qu'il n'a pas joué depuis longtemps.

E.D.M. Massaro aussi qui vendange un peu...

J.-P.P. Et puis Fabien fait un super match, des miracles comme d'hab'.

E.D.M. Et le dispositif tactique, c'était aussi en fonction de nous ?

J.-P.P. Je pense, oui, parce qu'on a changé deux fois de composition dans les matches amicaux entre nous et il a dit qu'il hésitait, par rapport à vous. Il a écarté Marco Simone. Ses choix ont été critiqués par la presse italienne.

E.D.M. Toi, avec le recul, quelle aurait été ta meilleure équipe possible ?

J.-P.P. Déjà, je pense que Marco Van Basten ne pouvait pas jouer, il n'avait pas 90 minutes. Alors que Gullit était en pleine forme et il se retrouve en tribune. Moi, j'ai joué six ans à l'OM et il me laisse sur le banc. Son 4-4-2 n'aurait jamais bougé, mais c'est le choix des joueurs qui a fait débat. Après, dans un tel club, tu es joueur, tu t'inclines, même si tu n'es pas content. Et puis, lors des matches précédents, il avait fait de super compos.

E.D.M. Et toi, qui avais été au départ du projet Bernard Tapie, un des symboles de l'OM, comment étais-tu ?

J.-P.P. J'étais un des seuls qui pensait que Milan pouvait perdre. Eux, ils étaient confiants et moi pas rassuré, parce que je savais de quoi l'OM était capable. Je ne connaissais pas aussi bien les nouveaux, même si Rudi Völler, que je n'avais pas fréquenté, c'était la garantie d'avoir un grand joueur. Je connaissais la mentalité, j'étais inquiet. Et quand je suis entré, je me suis dit : "C'est trop tard". J'espérais faire quelque chose, marquer, mais dans ce type de match, si tu ne marques pas tout de suite, c'est fini.

E.D.M. Oui mais moi, quand je te vois entrer et que Raymond me dit : "Tu le prends !", je sens un gros coup de pression. Je sais que tu peux faire basculer le match, que si ça tourne au vinaigre alors que je suis au marquage, c'est tout pour moi...

J.-P.P. Et en fait, j'ai quoi ? Une demi-occasion, avec la volée loupée. Pas grand-chose.

E.D.M. Et nous, nous jouons dans nos 16 mètres, nous défendons.

J.-P.P. Il fallait marquer d'entrée. Même si vous égalisiez, c'était le scénario le plus acceptable. On savait que si vous ouvriez le score, ça allait être très compliqué.

E.D.M. Tu avais senti votre coach tâtonner avant le match ?

J.-P.P. Cinq jours avant, lors du dernier match amical, certains joueurs marquent des points, mais il n'en a pas tenu compte. Il est resté sur son idée initiale. Van Basten a joué sous infiltration...

E.D.M. D'ailleurs, il n'a plus jamais joué après...

J.-P.P. Exact. Il finit sa carrière sur ce match-là. Aujourd'hui, il a une vis qui retient sa cheville et il ne peut plus jouer.

E.D.M. En plus, Basile (Boli) l'a un peu arrangé sur les premiers tacles...

J.-P.P. C'est de bonne guerre.

E.D.M. Je ne comprends même pas comment un coach italien de ce niveau-là ne se doutait pas qu'en alignant un joueur diminué, il prenait un gros risque, alors qu'en face, il y avait du lourd...

J.-P.P. Parce que ce n'était pas sa philosophie... Nous aussi, nous avions des joueurs capables de mettre des coups, mais personne n'en a mis.

E.D.M. C'est vrai que ça a été un match très particulier, fermé. Tout le monde jouait haut, le hors-jeu. Nous calquions notre jeu sur vous. En fait, un peu comme le Barça de Guardiola un peu plus tard, tout le monde voulait copier le Milan à l'époque.

J.-P.P. D'ailleurs quand on a joué contre eux en 1991, on a joué comme eux.

E.D.M. Tu as été énorme. On joue le pressing, le hors-jeu...

J.-P.P. Rappelle-toi, même le coach, à la mi-temps, nous dit : "Les gars, maintenant, on joue comme eux" ; on lui a dit : "Coach, ça fait un quart d'heure qu'on joue ainsi".

E.D.M. Mais c'est dingue, je ne me souvenais pas que vous étiez restés quinze jours sans jouer, alors que nous, la Ligue avait refusé. Bernard (Tapie) avait demandé que le match à Valenciennes soit reporté pour préparer la finale. Parce que c'était important aussi pour la France ; à l'époque, nous étions un grand pays, nous avions disputé plusieurs finales européennes, avec Bordeaux, Monaco. L'affaire VA-OM résulte de ça, puisqu'on sait aujourd'hui que Bernard voulait qu'il n'y ait pas de blessés. Mais après, est-ce que le fait d'être restés deux semaines sans jouer, ça ne vous a pas desservis ? On se rend compte, lors du Top 14 de rugby, que les équipes directement qualifiées pour les demi-finales souffrent toujours contre celles qui disputent un tour supplémentaire, à cause de la coupure.

J.-P.P. On a fait des matches entre nous. Mais ce n'était pas pareil, sans l'adrénaline de la compétition. Même si c'était très impressionnant physiquement, dans la tête, c'était différent. On ne saura jamais quel effet a eu cette coupure.

E.D.M. D'autant que la finale se joue sur des détails, avec ce but improbable qui arrive juste avant la mi-temps.

J.-P.P. Oui, je regardais la photo au service des sports de La Provence. Chez nous, il y a des joueurs statiques qui regardent le ballon. À l'OM, il y a Völler et Basile qui sont en l'air et pour Milan seulement Rijkaard. Ça veut dire que les deux Marseillais ont attaqué le ballon et nous, on a juste regardé.

E.D.M. C'est vrai que le scénario du match t'indique que ce n'est pas votre soir... C'est presque écrit.

J.-P.P. C'est exactement ce qu'on craignait. Vous saviez fermer la baraque. Nous n'avons pas eu d'occasions après votre but.

E.D.M. Oui, de la pression mais pas d'occasion. Défensivement, on savait fermer et on avait des guerriers. Il s'est passé le contraire de ce qu'on avait vécu en 1991 où les "Yougos" aimaient aller aux penalties.

J.-P.P. C'est mon regret. Même si la finale perdue contre vous, ce n'est pas anodin, mon grand regret, c'est de ne pas avoir gagné en 1991 à Bari. Nous étions tellement au-dessus du lot. Et nous n'avons pas joué cette finale.

E.D.M. Oui, moi, je pars toujours du principe que la plus belle équipe dans laquelle nous ayons joué tous les deux ensemble, c'est celle de 1990, avec la demi-finale perdue à Benfica, avec Carlos (Mozer), Chris (Waddle), Enzo (Francescoli). La plus talentueuse. En revanche, la plus forte, celle qui aurait dû gagner, c'est celle de 1991, après avoir éliminé Milan où leurs supporters nous avaient applaudis à la fin. Nous les avions tellement bougés, impressionnés...

J.-P.P. J'ai revu récemment l'histoire du projo qui s'éteint au retour chez nous. Je ne me souvenais pas que le match était quasiment fini. Et tu sais pourquoi ils ont voulu sortir ? L'année d'avant, ils ont joué à Belgrade, ils font 1-1 à San Siro, ils sont menés 1-0 à Belgrade et le brouillard tombe. Le match est arrêté, rejoué le lendemain et ils gagnent. Alors, ils ont cru que l'histoire allait se répéter, comme me l'a raconté Marco Simone.

E.D.M. C'est vrai qu'avec un seul pylône éteint, on pouvait jouer, ils n'ont pas été classe...

J.-P.P. C'était un club puissant...

E.D.M. Et alors, dis-moi, à la fin, quand nous fêtons la victoire et que tu te retrouves seul, en voyant tes copains, avec qui tu avais passé tant d'années, comment tu le vis ?

J.-P.P. Je suis désabusé, triste, assis, la tête dans les genoux et c'est Bernard qui vient me relever et m'embrasser en me disant : "Si on est là, c'est grâce à toi".

E.D.M. Mais oui ! On fête toujours les mecs de 1993, notamment pour les 30 ans. Et ça me gêne toujours un peu. Il y a eu tellement de joueurs importants depuis 1986, qui ont permis qu'on la gagne. Toi, tu étais le symbole, le fiston, tu profitais de ta situation, tu nous en faisais des belles parfois, mais on te pardonnait parce que tu nous faisais gagner les matches ! Tu sais que ma maison, à Gémenos, j'aurais dû l'appeler le "Mas Papinade", parce que tu me l'as payée celle-là !

Mais bon, toi, Gigi (Alain Giresse), Karlheinz (Förster), Carlos, Enzo, Chris, ces mecs-là, je trouve injuste qu'ils ne l'aient pas gagnée. Et c'est bien que le Boss t'ait dit ça, parce que c'est la réalité. En 1991, à Milan, tu es énorme.

J.-P.P. Dans notre vestiaire, nous avions la tête dans le sac. Moi, c'était la deuxième que je perdais, ça faisait beaucoup, mais le Milan a très vite redressé la tête, ils savaient qu'ils en gagneraient d'autres. D'ailleurs, on l'a remportée l'année suivante contre Barcelone.

E.D.M. C'est toujours bon de rappeler ce qu'était le Milan AC de ces années-là !

J.-P.P. Mais ce qu'était l'OM aussi ! Nous sommes arrivés tout en haut. Ce que je regrette, c'est qu'on ne se soit pas mesurés à des clubs anglais, alors suspendus...

E.D.M. Tout à fait. D'ailleurs, un de mes grands souvenirs de cette saison-là, c'est le match à Glasgow. Les Rangers n'étaient pas un grand d'Europe, mais une équipe britannique solide, remplie d'internationaux. Ibrox Park, c'était une ambiance folle, les mecs applaudissaient nos tacles, dont les miens. Oui, c'est un regret et un manque pour moi aussi de ne pas avoir affronté Liverpool ou United. Tu as raison...

J.-P.P. Tu sais que même encore aujourd'hui, il y a des gens qui croient que j'ai gagné cette finale avec vous ?

E.D.M. Pas étonnant. Au départ, quand Bernard te prend à Bruges alors que tu devais signer à Monaco, la tête de pont, c'était Gigi, avec Karlheinz, mais tu as vite pris le leadership, la deuxième saison...

J.-P.P. Oui, la deuxième, parce que la première année, "JPP", c'était "J'en Peux Plus".

E.D.M. Tu es tellement identifié à cette période-là que pour les gens tu as été là jusqu'au bout.

J.-P.P. Alors, même si je ne l'ai pas gagnée, je la prends.

E.D.M. Franchement, ce sont ces années 1990-1991 qui nous ont décomplexés. D'ailleurs, quand la France gagne la coupe du monde, Didier Deschamps le dit immédiatement après le match : "Si on l'a gagnée, c'est grâce à l'OM et à Bernard Tapie qui nous ont décomplexés".

J.-P.P. Je prends...

E.D.M. Quand tu es au feu, tu ne penses qu'à toi. Mais avec le recul, au bout de dix ans, j'ai une pensée émue pour les anciens. Et notamment pour toi, parce que je n'ose même pas imaginer ce que tu as vécu. Parce que, bon, à l'OM, tu faisais un peu ce que tu voulais, tu choisissais même tes partenaires. C'était une légende ?

J.-P.P. Non. Franchement. Le seul joueur que j'ai conseillé à Bernard, c'est Basile. Il m'avait demandé : "Quel est le stoppeur qui t'a posé le plus de problèmes ?" "Basile Boli. Si tu le prends, tu fais une très très bonne affaire." Et j'ai remarqué en revoyant des images que chaque fois que je marquais un but, le premier qui arrivait pour m'embrasser, me féliciter, c'était Basile.

E.D.M. On a même dit que tu avais fait virer Francescoli et Ivic..

J.-P.P. Non, non. Enzo, j'ai été le premier déçu qu'il parte ! Ivic, un jour, il fait jouer Chris arrière gauche. À la mi-temps, le Boss descend et dit à Tomislav : "Bon, toi, maintenant tu vas prendre des vacances." Le lendemain, il était viré. Il n'avait pas eu besoin de me consulter.

E.D.M. Moi, la seule fois que je l'ai eu au téléphone, c'était quand tu avais eu des soucis personnels et il m'avait demandé de te sortir un peu, parce que j'étais marseillais, je connaissais le coin... Il m'a rappelé après pour me remercier. S'il avait su les bêtises qu'on a faites ensemble, à Saint-Tropez par exemple. Donc, moi, j'entendais les légendes sur Jean-Pierre qui fait virer les mecs...

J.-P.P. Eh bien non, Jean-Pierre n'en avait rien à foutre de faire virer les mecs...

E.D.M. C'est vrai qu'il (Bernard Tapie) n'avait besoin de personne pour virer quelqu'un. Moi-même, je l'ai échappé belle. Après Bari, il voulait dégager tout le monde. Me retrouver deux ans après avec Basile et Abédi encore à Munich, c'est un miracle.

J.-P.P. À l'hôtel, Il nous avait dit : "Tous ceux qui veulent partir, peuvent partir". Dans l'avion, il est allé faire une conférence de presse, à l'avant, puis, il est revenu vers nous et tout le monde se détournait quand il passait dans l'allée. Il s'est rendu compte du gros malaise et au Vélodrome, il nous a gardés trois heures dans le vestiaire pour nous prendre un par un et nous dire à tous qu'il voulait nous garder.

E.D.M. et J.-P.P. C'est bon là, on vous a tout dit ?

La Provence

Re: [Ex] Eric Di Meco

04 Mai 2024, 18:43

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Éric Di Meco : « La durée de vie d'un commentateur, c'est dix ans »

L'ancien joueur de l'OM, Eric Di Meco, a décidé d'arrêter le commentaire de foot à la télé, tout en se projetant sur la durée à RMC.



Éric Di Meco est un homme heureux. À 60 ans, le Marseillais enchaîne les dates avec son groupe Osiris, une vingtaine cette année dont l'Arena de Liévin le 18 mai, et réfectionne sa maison natale dans le Vaucluse. « Je vais me remettre à la maçonnerie, cela va me rappeler ma jeunesse quand j'aidais mon père sur les chantiers. » Mais avant cela, l'ex-latéral gauche de l'OM portera la flamme olympique mercredi, chez lui, à Marseille. « À 19 h 09, je serai devant le stade Vélodrome avec mes vieilles jambes et mon arthrose pour parcourir 400 mètres. Et la veille, le Super Moscato Show sera délocalisé sur le Vieux-Port et on tiendra l'antenne de 15 à 18 heures sur RMC. » Voilà pourquoi, le même jour, le consultant ne prendra pas le micro pour la demi-finale retour de Ligue des champions Real Madrid-Bayern sur RMC Sport. Il a d'ailleurs pris la décision de ne plus commenter de match à la télé, sauf si...

« Mardi, Bayern-Real (2-2) était votre dernier match à la télé. Pourquoi ce choix ?
Cela fait déjà deux ans que je sens que je suis au bout de l'histoire. J'avais bien aimé ce qu'avait fait ''Duga'' (Christophe Dugarry). Il avait commencé en 2006 et en 2016 il avait stoppé de lui-même alors qu'il était au top sur Canal+. Il avait été honnête en disant : ''Je n'ai plus la fraîcheur.'' Sur la fin, j'entendais effectivement dans sa voix qu'il était un peu lassé, fatigué. Et je m'étais dit : ''Il a raison, la durée de vie d'un commentateur, c'est dix ans.'' J'ai toujours considéré ce job comme un métier passion où tu dois être heureux d'être là, où tu ne peux pas tricher pour faire passer des émotions. Et moi, avec mon grand âge, je sentais aussi que les déplacements commençaient à me peser.

Si on suit votre logique, comme vous avez commencé en 2012, vous auriez dû arrêter en 2022.
Je voulais ! Mais l'OM était en Ligue des champions et j'adorais cette équipe d'Igor Tudor donc c'était normal que je fasse le job. Et cette saison, cela me faisait plaisir d'aller à Lens et c'était la dernière année du contrat de diffusion des Coupes d'Europe sur RMC Sport, donc je suis allé jusqu'au bout. Maintenant, il est temps de laisser la place aux nouveaux consultants talentueux, avec leur fraîcheur. Le téléspectateur doit entendre que l'ancien joueur qui a roulé sa bosse, il bande encore en commentant un match.

Au départ, il paraît que vous refusiez cet exercice ?
C'est vrai. Le premier qui avait essayé de me manger le cerveau, c'était Vincent Couëffé lorsque j'étais sur M6 dans 100 % Foot en 2010. On avait même fait un essai à blanc en cabine. Mais à la mi-temps, j'avais posé le casque et dit ''stop !'' J'y avais mis de la mauvaise volonté, je n'avais pas envie. L'année d'après, Christophe Josse, qui était encore à Canal+, en avait remis une couche. Mais je lui avais fait la même réponse. Puis quand il a rejoint beIN Sports en 2012, il m'a relancé et le boss Charles Biétry a mis la touche finale : ''Je t'écoute à la radio, je sais qu'avec Christophe, vous allez faire un duo terrible.'' Bon, si le grand Charles est sûr de son coup... allons-y ! Je suis arrivé dans ce métier-là par hasard, je n'ai jamais postulé.

Vous n'avez jamais postulé non plus pour commenter les matches du PSG mais votre employeur vous l'a demandé.
Oui, à un moment donné, RMC Sport a eu cette lubie pour la Ligue des champions. Puis en 2020, lorsque le PSG s'est approché de la finale, j'ai dû dire stop. C'était une évidence que Jérôme Rothen, Parisien de coeur et de club, soit au micro... Et cela m'arrangeait bien. Je suis trop identifié Marseillais. Pierre Dorian, supporter du PSG avec qui je travaille tous les jours dans le Super Moscato Show, m'avait dit que cela lui fendait le coeur : ''Ce n'est pas toi que j'ai envie d'écouter à ce moment-là !'' Il a raison, quoi qu'il arrive, cela sonnera toujours faux. Si j'avais arrêté le PSG après les poules, pendant la trêve hivernale, ce serait passé ni vu ni connu.

Pour le coup, cela a beaucoup fait réagir.
C'était presque un fait de gloire pour les supporters marseillais alors que ce n'était pas glorieux, juste naturel. Moi, si un mec très identifié PSG commentait une finale européenne de l'OM, cela ne me plairait pas. Je vous dis la vérité, je couperais le son !

L'ex-capitaine de l'OM Habib Beye, lui, commentera le PSG jusqu'au bout sur Canal+. Il a ajouté qu'il serait même ''très content'' de le voir remporter la Ligue des champions.
Le foot n'est pas une religion en France. C'est un passe-temps, une passion... mais pas une religion. Quand on a joué l'AC Milan avec l'OM en finale en 1993 (1-0), les supporters de l'Inter étaient pour nous ! Cette semaine, ceux du Barça ont supporté le Bayern face au Real. Quand j'entends Habib, je réfléchis et je me dis : ''Il veut devenir un grand entraîneur donc il va dire qu'il aime tout le monde.'' C'est la limite des consultants qui sont toujours dans le milieu. Attention, Habib est excellentissime, quand il parle de foot, je l'écoute. Quand il dit qu'il serait très content pour Paris, cela me fait sourire parce qu'il n'insulte pas l'avenir. Mais quand il commente le PSG, je sais ce qu'il pense et qu'il n'est pas toujours forcément content de le voir gagner. Il a toujours la fibre marseillaise.

Si Canal+, diffuseur de toutes les Coupes d'Europe la saison prochaine, vous propose de prendre le micro, vous refusez ?
Oui, à ce rythme-là, c'est fini. En revanche, aller couvrir une grosse compétition comme une Coupe du monde ou un Euro pour quelques matches, je ne dirais pas non. J'avais eu une touche avec M6, au moment où Xavier Domergue est arrivé pour l'équipe de France (en 2020). Mais ce n'était pas allé plus loin parce qu'il est hors de question pour moi de quitter RMC. Cela fait dix-sept ans que j'y suis et le Super Moscato Show, ce n'est plus une émission de radio, c'est ma vie, ma famille.

Justement, comme pour le commentaire, vous êtes-vous fixé une date de péremption pour votre collaboration avec Vincent Moscato ?
Tous les jours que Dieu fait, quand j'allume mon scoopy (boîtier qui lui permet d'intervenir à l'antenne depuis chez lui), j'ai la banane. Parce que je sais que je vais bosser avec un mec con comme la lune qui me fera rire. Là, on se fixe le prochain cap, celui des vingt ans. Mais je vois encore plus loin. Cette émission, tu peux encore la faire à 70 balais depuis ton canapé sans problème ! »


https://www.lequipe.fr/Medias/Article/E ... ns/1465071
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