[Ex] Staff - NASSER LARGUET

Joueurs et staff qui ne sont plus sous contrat avec l'Olympique de Marseille

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[Ex] Staff - NASSER LARGUET

Messagepar Dragan » 06 Aoû 2023, 19:51

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EXCLU : SON RÔLE DANS LE FOOTBALL SAOUDIEN, LE MAROC, L’OM… LES CONFIDENCES DE NASSER LARGUET

Nouveau DTN (directeur technique national) de l’Arabie Saoudite depuis mai 2022, Nasser Larguet s’est confié pour Onze Mondial sur plusieurs thématiques l’entourant. Football saoudien, les Lions de l’Atlas, Azzedine Ounahi, le centre de formation de l’OM, Bamba Dieng… L’homme de 64 ans se livre et le moins que l’on puisse dire, c’est que cet entretien sent le football.



Est-ce que vous pouvez nous parler de votre rôle au sein de la fédération saoudienne ?
J’ai exactement le même rôle que j'avais au Maroc en tant que DTN. Mon objectif est de développer le football de masse, au niveau des jeunes dans toutes les régions du Royaume. Avoir une responsabilité sur la formation des cadres, entraîneurs, formateurs, éducateurs, préparateurs physiques et entraîneurs de gardiens. On va ajouter d'autres formations qui sont les analyses vidéo et de data ainsi que les entraîneurs d'attaquants et de défenseurs comme le fait la France qui est précurseur dans ce domaine. Après avoir travaillé la masse, mon rôle est de gérer l'élite du football. L’objectif est de partager dans les clubs et centres de formation une méthodologie de scouting et d'entraînement. Gérer également toutes les équipes nationales garçons et filles dans toutes les catégories. Chez les garçons, nous avons maintenant des équipes nationales dans chaque année d'âge. J’ai aussi un rôle de veille, voir ce qui se fait de mieux dans le monde du football partout dans le monde. Le pays s'ouvre énormément et a l'envie d'être à la pointe au niveau de toutes les innovations.

Comment avez-vous trouvé le niveau des jeunes saoudiens en arrivant sur place ?
Les jeunes saoudiens sont pour moi d’un niveau très intéressant. Cela me rappelle mon arrivée au Maroc, il y a également beaucoup de joueurs similaires à ce que l’on peut retrouver dans les banlieues en France. Les jeunes saoudiens sont des joueurs très bons techniquement avec une qualité physique intéressante, ils peuvent être parfois très rapides et puissants. Le point à améliorer chez eux c’est le côté tactique, car ce sont des joueurs très intuitifs. Ils aiment le ballon, ils préfèrent jouer court et ne calculent pas forcément. À nous de garder leurs qualités et de les améliorer tout en apprenant à bien jouer en équipe à la fois offensivement et défensivement.

Est-ce que vous exportez ce que vous avez fait en France ou au Maroc ?
Je dirais que c’est surtout ce qu’il ne faut pas faire. Il ne faut pas faire du copier-coller. Effectivement, j’essaye de m’inspirer de ce qui a beaucoup marché dans ma période au Maroc. L’objectif est d’amener une méthodologie dans les centres et surtout travailler sur la spécificité du joueur saoudien.

À la dernière Coupe du Monde, l’Arabie saoudite a brillé en battant l’Argentine lors de la phase de poules. Le pays est-il capable de faire encore mieux lors du prochain Mondial en 2026 ?
Oui, bien sûr ! Cela fait déjà quelques années que l’Arabie saoudite se qualifie pour la Coupe du Monde. La prestation avec Hervé Renard était très intéressante, le football saoudien est en train d’exploser et le pays est voué à faire de meilleures performances à l’avenir.

Quelle est la place du football dans la société saoudienne ?
Ouf, c’est vraiment impressionnant (sourire)! Les stades sont pleins, le football est le sport numéro 1 en Arabie saoudite de très très loin. Au Maroc, on a du basketball, du hand, de l’athlétisme… En Arabie saoudite, le football est le sport numéro 1. Ce n’est pas artificiel, les fans sont impressionnants notamment chez les grands clubs qui sont Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Alhi… Le football prend une grande place dans la société saoudienne, les socios sont fantastiques.

Comme on l’a vu cet été, l’Arabie saoudite fait des folies sur le mercato, comment vous le vivez depuis l’intérieur ?
Le dernier mercato, c’est quelque chose de très positif pour l’ouverture du pays. Des grands joueurs arrivent, et ça c’est un plus pour le joueur saoudien. Se frotter à des Benzema, Kanté, Ronaldo… Forcément à l’entraînement l’exigence va être plus élevée en termes de rythme, de compétitivité. En Saudi Pro League, les équipes sont autorisées à avoir 8 étrangers sur le terrain donc cela laisse 3 places pour les Saoudiens. Le joueur étranger de très haut niveau, le Saoudien va pouvoir s’en inspirer tout essayant de lui piquer sa place.

Avec ce championnat en plein développement, le Saoudien n’est pas voué à partir jouer en Europe ?
Le joueur saoudien va pouvoir s’exporter, sur différentes formules. Pour faire voir nos joueurs à l’Europe, on a créé une équipe nationale pour les différentes catégories d’âges. Cela va nous permettre de jouer des compétitions intéressantes sur toute la saison comme on a fait récemment avec le tournoi de Toulon. Prochainement on va aller en Espagne, on a fait un tournoi au Maroc où on a affronté les Brésiliens, les Argentins. On va être intégrés dans le tournoi Concacaf avec les U15, on a un gros tournoi en Ouzbékistan avec les U16… Donc nos joueurs vont être vus avec notre football. Précédemment nos joueurs ne s’exportaient pas mais c’est vraiment voué à changer à l’avenir. Avec le dernier Mondial au Qatar, beaucoup de joueurs ont reçu de belles propositions en Europe par exemple.

Le championnat saoudien peut-il concurrencer l’Europe et devenir une ligue majeure ?
J’en suis sûr. Déjà au niveau des droits télés, il va y avoir de la demande avec les tops joueurs qui sont arrivés. Dans l’avenir, il n’y aura pas que des trentenaires qui vont débarquer, des jeunes vont arriver. Le championnat saoudien aura une possibilité importante d’être surveillé à l’international.

Cet investissement massif peut-il perdurer dans le temps ?
Oui car ce sont de grosses entreprises qui ont pris le contrôle des clubs en Arabie saoudite. Ils ont beaucoup d’argent, ce n’est pas un coup de “flash“, ça j’en suis persuadé.

ous avez participé il y a plus de dix ans à la création de la fameuse académie Mohammed VI. Quatre joueurs de l’équipe première des Lions de l’Atlas au dernier Mondial sont issus de ce centre. Est-ce que vous pensez que dans l’avenir il y aura plus de joueurs de l’académie Mohammed VI dans l’équipe nationale ?
Le centre est fait pour cela. Grâce à sa majesté le roi, j’ai eu la chance de créer de toutes pièces l’académie. On est partis de rien, d’un terrain vague et d’une feuille blanche. J’ai été responsable du recrutement du personnel technique, logistique et administratif et surtout des joueurs dans tout le Maroc. L’objectif était d’être un modèle, car le pays par le passé a été formateur et malheureusement la formation a été délaissée pendant un moment. Le roi a voulu tout changer en s’appuyant de ce qui se faisait de mieux dans le monde. Beaucoup de joueurs dans les équipes U23 et dans les catégories inférieures sont issus de l’Académie Mohammed VI et j’espère qu’à l’avenir le nombre augmentera avec les A. La cerise sur le gâteau, c’était les quatre joueurs présents au Qatar.

Cela a dû être une vraie fierté pour vous de voir ces joueurs briller à la Coupe du Monde ?
Bien évidemment, c’est un sentiment de devoir accompli. Car c’est votre métier de détecter les meilleurs talents et on ne sait jamais si les joueurs vont devenir des professionnels ou pas. Les joueurs sont recrutés à l’âge de 12 ans, il n’y aucune certitude. Mais on sait une chose, avec le travail et l’abnégation, on arrive toujours à faire de belles choses.

À quelques mois de la CAN, le Maroc va être très attendu, pourquoi les Lions de l’Atlas vont allez au bout selon vous ?
Il y a une grosse pression (rires…). L’entraîneur l’a dit, ne pas être dans le carré final serait un échec. Le Maroc est sur le toit du football arabe et africain, le pays a montré qu’il pouvait rivaliser avec les plus grosses nations de ce sport. L’Afrique va attendre le Maroc, toutes les équipes voudront battre les Lions de l’Atlas. L’équipe est jeune et ambitieuse, ils ont les qualités nécessaires pour aller au bout.

Pour revenir sur Académie Mohammed VI et évoquer aussi l’OM, Azzedine Ounahi a rejoint la cité phocéenne l’hiver dernier. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de l’histoire du joueur ? Comment l’avez-vous découvert ?
Lorsque je suis arrivé, nous recrutions des joueurs à partir de 15 ans avant de descendre à 13 ans. Certains éducateurs qui travaillaient avec moi à la détection m’ont donné l’idée de créer des annexes de l’académie un peu partout dans le pays. On avait remarqué que de 6 à 12 ans, aucun travail n’était effectué sur les jeunes joueurs. Pour les talents entre 9 et 12 ans, les équipements étaient offerts et ils s’entrainaient trois fois par semaine… Ounahi faisait partie de l’annexe de l’académie à Casablanca, c’était un garçon qui était pétri de qualités individuelles. Un vrai joueur de la rue, très doué techniquement et capable d’éliminer facilement. Il aimait beaucoup le ballon, il courait partout. Pour son jeune âge, il avait une grosse personnalité et c’est ça qui nous avait fait craquer à l’époque.

On n’a pas pu trop le voir à l’œuvre à Marseille à cause d’une blessure qui l’a tenu éloigné des terrains dès son arrivée. Et Igor Tudor l’a utilisé dans différents registres. C’est quoi selon vous son poste de prédilection et là où il peut performer le mieux sur le terrain ?
Pour moi, Azzedine Ounahi est un super relayeur avec une très bonne faculté à finir. Il est tout le temps capable de trouver la dernière passe et éliminer quand le jeu est bloqué. Il a une telle intelligence de jeu que même dans la récupération de balle, il est très utile. C’est un garçon qui sent et qui lit très bien le jeu. C’est un faux lent, il donne l’impression de ne pas aller vite. Mais détrompez-vous, il est capable d’enchaîner rapidement et de prendre de la vitesse.

Vous pensez qu’Azzedine Ounahi peut s’imposer sous le nouvel entraîneur Marcelino ?
Tout dépend de la façon de travailler de Marcelino et de lui-même. Si jamais Azzedine Ounahi n’est pas dans le onze, il ne faut pas qu’il perde patience. Il est encore très jeune, il a déjà montré que c’était un joueur de classe mondiale lors de la Coupe du Monde. Il est largement capable de reproduire ses énormes performances passées à l’OM.

Les supporters de l’OM aimeraient avoir plus de joueurs issus du département et du centre de formation. Est-ce que cela sera possible avec la politique de la direction en place ou c’est seulement une utopie ?
Oui c’est tout à fait possible. Lors de mes trois années à Marseille, l’image du centre avait été assainie auparavant par Jacques-Henri Eyraud et le projet OM Next Génération. Il y a eu un gros rapprochement avec les clubs de la région et on a renforcé ce lien à mon arrivée. Depuis, de plus en plus de joueurs des Bouches-du-Rhône ont signé à l’Olympique de Marseille. Avec certains clubs, les relations étaient mauvaises et leurs meilleurs joueurs partaient à Monaco ou Nice, les parents ont écouté notre discours et de nombreux bons jeunes ont quand même débarqué. Chez les moins de 17 ans, beaucoup de joueurs sont issus du 13 et ils ont été champions cette année. Ça c’est un point positif. Pour voir des joueurs avec l’équipe première, c’est justement un problème de recrutement au départ. Quand on recrute un joueur pour le centre de formation, pour jouer à l’OM il doit avoir une forte personnalité. Malheureusement, il y a de bons joueurs dans le centre de formation mais ils ne sont pas faits pour jouer avec l’équipe première.

Pour jouer devant 67 000 personnes, disputer le haut du tableau et rivaliser avec le PSG, il faut obligatoirement d’autres joueurs que ce qu’il y a au centre de formation. C’est vrai qu’aujourd’hui la politique de Pablo Longoria c’est d’aller chercher des joueurs confirmés, c’est parce qu’il n’y a pas cette base. On a changé un petit peu la donne ces derniers temps avant mon départ et ça peut fonctionner. Sur la génération 2007, 2008 et 2009, on a fait des très bons recrutements. Je pense qu’aujourd’hui on peut prévoir dans 2/3 ans des minots qui taperont à la porte de l’équipe première de l’OM. Il faut que les jeunes qui viennent au club soient conscients que c’est pour l’excellence, ils doivent avoir une grosse personnalité pour espérer s’imposer.

L’OM a raté quelques stars dans la région ces dernières années. Au niveau de la détection, qu’est-ce qu’il faut améliorer ?
Déjà la première amélioration, la cellule de recrutement des jeunes doit aller chercher les joueurs à la source. J’ai remarqué que les recruteurs n’étaient pas assez nombreux et n’allaient pas assez sur le terrain. Il faut aller chercher les joueurs et plus se déplacer, je pense que le recrutement doit se faire sur le plan national en étant très agressif. Le premier recrutement c’est dans le club, le second c’est dans les Bouches-du-Rhône, ensuite c’est la région Paca. Et si malheureusement, l’OM ne trouve pas son bonheur, il ne faut pas hésiter à se déplacer dans la région lyonnaise, parisienne ou dans le Nord. C’est quelque chose qui n’a pas été assez fait dans le passé à l’OM.

Les possibles leviers d’amélioration dans le centre de l’OM ?
La chose la plus importante pour Marseille, c’est la stabilité. Pour qu’un centre de formation flambe, il faut beaucoup de temps et de la patience. Avec l’académie Mohammed VI, cela a pris plusieurs années avant que cela fonctionne. L’OM doit se poser les bonnes questions pour pouvoir espérer alimenter son effectif avec le centre.

Lorsque vous avez remplacé André Villas-Boas à l’OM pendant quelques matchs, vous avez lancé Bamba Dieng. Depuis le Sénégalais a eu une trajectoire assez intéressante. Vous pensez quoi de ce joueur ?
Si je l’ai fait jouer, c’est parce qu’il avait de la qualité (sourire…). Il avait beaucoup de choses que d’autres n’avaient pas à l’OM. Il était puissant, rapide et il avait une grosse personnalité. Mais la chose la plus importante, c’est qu’il avait faim, il avait les crocs. Son principal objectif était de réussir sa vie. Pour moi c’est évident, c’est un joueur qui aurait dû continuer sa carrière à l’OM. C’est vrai qu’en allant à Lorient, qui fait d’ailleurs des bonnes choses, il faut qu’il ait un temps d’adaptation pour performer. C’est un garçon qui est très attachant. Lorsque Sampaoli lui a donné sa chance, il a rapidement performé et c’est pareil avec Aliou Cissé. Ce qu’il a montré à la CAN ou durant les qualifications pour la Coupe du Monde, ce n’est pas anodin. Au Sénégal, il a été lancé et il a de suite joué avec des joueurs qui sont majeurs comme Sadio Mané. C’est un excellent joueur qui est capable de rebondir.

Son talent, c’est quelque chose qui vous a sauté aux yeux ?
Dès les premiers entraînements, j’ai beaucoup aimé ce que faisait Bamba. C’est un joueur qui est capable de jouer dos au but, mais ça moi cela ne m’intéresse plus. Moi j’aime les joueurs qui vont vers le but, et lui à chaque fois que ses partenaires avaient le ballon, il était capable de plonger derrière les défenseurs, de prendre la profondeur, de courir vers le but. C’est un joueur capable de faire dix courses pour seulement recevoir un ballon. C’est quelqu’un de très généreux dans les efforts et il était sérieux dans les tâches défensives.

Dans l’actualité très récente, Dimitri Payet a quitté l’OM, c’est un joueur que vous appréciez ?
Oui bien évidement. Je profite de l’occasion pour remercier tous les joueurs car ils ont été d’une grande bienveillance pour quelqu’un qui n’avait pas une expérience d’un banc de touche professionnel. On a passé deux mois exceptionnels au niveau du travail quotidien, dans une période qui était très difficile pour eux car ils sortaient d’une grande crise avec le départ d’André Villas-Boas dont ils étaient proches. L’invasion de la Commanderie les avait énormément touchés et le président était très chahuté ce qui n’est pas évident en interne. J’ai pris mes responsabilités, car j’aimais beaucoup ce club et j’ai senti très rapidement que ces joueurs-là méritaient qu’on s’occupe d’eux. Et ils me l’ont très bien rendu avec à leur tête Dimitri Payet accompagné de Mandanda, Alvaro, Kamara, Gueye et Rongier. Dimitri Payet était vraiment un moteur dans cette équipe et on sentait qu’il était habité par l’OM. On l’a vu dans son interview de départ, ce n’étaient pas des larmes d’un acteur, mais celles de quelqu’un qui est sensible et marqué par Marseille. C’est quelqu’un que j’ai beaucoup apprécié et que j’admire toujours.


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