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Ravanelli, par ici la sortie…
Accueilli à bras ouverts par Pablo Longoria voici un peu plus d’un an, Fabrizio Ravanelli n’est plus en odeur de sainteté à La Commanderie. Le contrat du futur ex-conseiller sportif et institutionnel devrait être prochainement rompu.
Soudain, une apparition. Un revenant ! Assis chez lui, où personne ne l’attendait. En braquant sa caméra sur la tribune présidentielle du Vel', le diffuseur d’OM-Atalanta a rafraîchi la mémoire des supporters marseillais. Fabrizio Ravanelli demeure l’un des leurs. Jusqu’à quand ? Portée disparue depuis la fin de saison dernière, Penna Bianca n’est plus vraiment, si ce n’est plus du tout, le flamboyant "conseiller sportif et institutionnel" rapatrié en Provence, au printemps 2024, par Pablo Longoria, alors fier comme Artaban. Mais le président s’est vite lassé de son ombre italienne. Grand architecte de l’OM, autant sur le terrain qu’en coulisses, Medhi Benatia imaginait aussi l’avenir sans cet homme qu’il n’avait pas choisi.
De l’idylle au divorce
Officiellement, son nom est toujours inscrit dans l’organigramme du club. Officieusement, l’élégant quinqua n’y joue plus son rôle, depuis la fin de saison dernière. Symbole de ce déclassement, cette scène dans la corbeille du stade Vélodrome, voici quinze jours. Si sa présence y est tolérée, sa place a changé. Pour son retour dans l’enceinte du boulevard Michelet, six mois plus tard, Fabrizio Ravanelli a pris ses distances avec les oreilles dans lesquelles, jadis, il soufflait. Direction le rang des parias, aux côtés d’une autre légende égratignée, Jean-Pierre Papin.
De l’idylle au divorce. Comment, l’ancien buteur de l’OM (1997-2000), présent sur toutes les photos de famille du chapitre 2024-25, a brutalement disparu des radars ? Tout avait pourtant si bien commencé… Désireux de renouer avec l’un de ses clubs de cœur, Ravanelli lorgnait de longue date une place à l’OM. Invité à suivre la campagne européenne de la bande de Jean-Louis Gasset, le natif de Pérouse avait fait forte impression. Pablo Longoria avait alors acquis une conviction. Penna Bianca ne peut pas se cantonner à un simple rôle d’homme-sandwich. Ainsi naissait, ce 8 juillet 2024, le poste de "conseiller sportif et institutionnel". Le come-back du vainqueur de la C1 1996 a fait son petit effet, traverse de La Martine, où plusieurs employés ont vu débarquer l’une de leurs idoles de jeunesse.
Si les contours de sa mission restent flous, Ravanelli se démène. Les tâches ingrates, accueillir les recrues à l’aéroport, leur vendre la ville et la ferveur marseillaise, ainsi que la présentation aux médias ? Fabrizio s’y colle. Besoin de tempérance, pour passer la pommade aux lofteurs ou aux groupes de supporters ? Fabrizio est encore là pour vous servir. Il assiste souvent aux entraînements, se rapproche de son compatriote Roberto De Zerbi et du vestiaire, où il remobilise les âmes en peine. "Ravanelli est déterminant au sein du staff. Il sait intervenir au moment juste, en employant les bons mots", louait le technicien lombard. Au sommet de sa popularité, Ravanelli fait l’unanimité. L’idée d’une promotion circule même dans les allées de La Commanderie. Mais l’Italien est tiraillé. L’absence de sa famille, restée de l’autre côté des Alpes, pèse sur son moral.
"Il attend que ça passe, comme une hôtesse de l’air"
Le début de la fin. À Auxerre le 22 février 2025, soir d’hystérie présidentielle, une première cassure. Longoria incontrôlable, Medhi Benatia suspendu… l’on demande au conseiller de prendre la parole pour défendre l’institution. Pour rendre service, Ravanelli s’y plie… avec maladresse : "Monsieur Stinat a fait n’importe quoi. Il a fait un arbitrage scandaleux, honteux. C’était quelque chose d’horrible !". Suspendu trois matches par la commission de discipline de la LFP, il va aussi se faire tirer les oreilles à Marseille.
Dans le sillage de la crise sportive, à l’aube du printemps, la situation va se dégrader. Au club, certains l’accusent de jouer un double jeu, d’être trop ambitieux et proche du groupe professionnel. "Il se rêve directeur, alors qu’il n’est qu’ambassadeur (sic)", grince-t-on sous les cyprès, à propos d’un homme qui… rêve pourtant de lever le pied pour rentrer plus souvent auprès des siens. En privé, un dirigeant glissait même : "Quand un avion traverse une zone de turbulences, c’est là qu’on voit qui garde le contrôle. Fabrizio, lui, il attend que ça passe, comme une hôtesse de l’air."
"Il est dégoûté"
Parti à la chasse à la taupe et aux brebis galeuses, "il faut éradiquer la maladie" avouera plus tard Pablo Longoria, l’état-major prépare son ménage. Alors que Leo Balerdi et sa bande s’isolent à Rome, loin de la torpeur provençale, Medhi Benatia, qui l’a dans son collimateur, annonce la mauvaise nouvelle à Ravanelli. Il ne sera pas le bienvenu, ni convié, lors des ritiri. Marginalisé, Ravanelli signera sa dernière sortie officielle le 5 mai à Furiani, pour commémorer les 33 ans du drame.
La page est tournée. La préparation estivale, la reprise de la Ligue 1, le retour en Ligue des champions, Ravanelli les vivra depuis son domicile pérousien, où il occupe son temps entre deux balades à vélos et quelques apparitions symboliques avec un club qui honore ses anciens, la Juventus Turin. Selon la presse transalpine, Pérouse (Serie C) l’a contacté pour intégrer son organigramme. Des médias en quête de consultants l’ont aussi sollicité…. problème il est toujours lié à l’OM.
Il remettra un pied à Marseille début novembre, donc, pour passer du bon temps sur le Vieux-Port et, surtout, honorer un rendez-vous avec le club. Au cœur des débats ? La rupture de son contrat. "Il ne comprend pas, il est dégoûté que cela se termine ainsi, souffle un proche. Comment peut-on jeter de la sorte un homme de sa classe, qui a conquis le club et le cœur des supporters ?"
Contacté ce lundi au sujet du rôle de Fabrizio Ravanelli à l’OM, le service communication du club marseillais n’est pas revenu vers nous.
La seconde mission de Penna Bianca en Provence aura été moins longue que prévu… Crédit: /Photo Valérie Vrel
La Provence
Accueilli à bras ouverts par Pablo Longoria voici un peu plus d’un an, Fabrizio Ravanelli n’est plus en odeur de sainteté à La Commanderie. Le contrat du futur ex-conseiller sportif et institutionnel devrait être prochainement rompu.
Soudain, une apparition. Un revenant ! Assis chez lui, où personne ne l’attendait. En braquant sa caméra sur la tribune présidentielle du Vel', le diffuseur d’OM-Atalanta a rafraîchi la mémoire des supporters marseillais. Fabrizio Ravanelli demeure l’un des leurs. Jusqu’à quand ? Portée disparue depuis la fin de saison dernière, Penna Bianca n’est plus vraiment, si ce n’est plus du tout, le flamboyant "conseiller sportif et institutionnel" rapatrié en Provence, au printemps 2024, par Pablo Longoria, alors fier comme Artaban. Mais le président s’est vite lassé de son ombre italienne. Grand architecte de l’OM, autant sur le terrain qu’en coulisses, Medhi Benatia imaginait aussi l’avenir sans cet homme qu’il n’avait pas choisi.
De l’idylle au divorce
Officiellement, son nom est toujours inscrit dans l’organigramme du club. Officieusement, l’élégant quinqua n’y joue plus son rôle, depuis la fin de saison dernière. Symbole de ce déclassement, cette scène dans la corbeille du stade Vélodrome, voici quinze jours. Si sa présence y est tolérée, sa place a changé. Pour son retour dans l’enceinte du boulevard Michelet, six mois plus tard, Fabrizio Ravanelli a pris ses distances avec les oreilles dans lesquelles, jadis, il soufflait. Direction le rang des parias, aux côtés d’une autre légende égratignée, Jean-Pierre Papin.
De l’idylle au divorce. Comment, l’ancien buteur de l’OM (1997-2000), présent sur toutes les photos de famille du chapitre 2024-25, a brutalement disparu des radars ? Tout avait pourtant si bien commencé… Désireux de renouer avec l’un de ses clubs de cœur, Ravanelli lorgnait de longue date une place à l’OM. Invité à suivre la campagne européenne de la bande de Jean-Louis Gasset, le natif de Pérouse avait fait forte impression. Pablo Longoria avait alors acquis une conviction. Penna Bianca ne peut pas se cantonner à un simple rôle d’homme-sandwich. Ainsi naissait, ce 8 juillet 2024, le poste de "conseiller sportif et institutionnel". Le come-back du vainqueur de la C1 1996 a fait son petit effet, traverse de La Martine, où plusieurs employés ont vu débarquer l’une de leurs idoles de jeunesse.
Si les contours de sa mission restent flous, Ravanelli se démène. Les tâches ingrates, accueillir les recrues à l’aéroport, leur vendre la ville et la ferveur marseillaise, ainsi que la présentation aux médias ? Fabrizio s’y colle. Besoin de tempérance, pour passer la pommade aux lofteurs ou aux groupes de supporters ? Fabrizio est encore là pour vous servir. Il assiste souvent aux entraînements, se rapproche de son compatriote Roberto De Zerbi et du vestiaire, où il remobilise les âmes en peine. "Ravanelli est déterminant au sein du staff. Il sait intervenir au moment juste, en employant les bons mots", louait le technicien lombard. Au sommet de sa popularité, Ravanelli fait l’unanimité. L’idée d’une promotion circule même dans les allées de La Commanderie. Mais l’Italien est tiraillé. L’absence de sa famille, restée de l’autre côté des Alpes, pèse sur son moral.
"Il attend que ça passe, comme une hôtesse de l’air"
Le début de la fin. À Auxerre le 22 février 2025, soir d’hystérie présidentielle, une première cassure. Longoria incontrôlable, Medhi Benatia suspendu… l’on demande au conseiller de prendre la parole pour défendre l’institution. Pour rendre service, Ravanelli s’y plie… avec maladresse : "Monsieur Stinat a fait n’importe quoi. Il a fait un arbitrage scandaleux, honteux. C’était quelque chose d’horrible !". Suspendu trois matches par la commission de discipline de la LFP, il va aussi se faire tirer les oreilles à Marseille.
Dans le sillage de la crise sportive, à l’aube du printemps, la situation va se dégrader. Au club, certains l’accusent de jouer un double jeu, d’être trop ambitieux et proche du groupe professionnel. "Il se rêve directeur, alors qu’il n’est qu’ambassadeur (sic)", grince-t-on sous les cyprès, à propos d’un homme qui… rêve pourtant de lever le pied pour rentrer plus souvent auprès des siens. En privé, un dirigeant glissait même : "Quand un avion traverse une zone de turbulences, c’est là qu’on voit qui garde le contrôle. Fabrizio, lui, il attend que ça passe, comme une hôtesse de l’air."
"Il est dégoûté"
Parti à la chasse à la taupe et aux brebis galeuses, "il faut éradiquer la maladie" avouera plus tard Pablo Longoria, l’état-major prépare son ménage. Alors que Leo Balerdi et sa bande s’isolent à Rome, loin de la torpeur provençale, Medhi Benatia, qui l’a dans son collimateur, annonce la mauvaise nouvelle à Ravanelli. Il ne sera pas le bienvenu, ni convié, lors des ritiri. Marginalisé, Ravanelli signera sa dernière sortie officielle le 5 mai à Furiani, pour commémorer les 33 ans du drame.
La page est tournée. La préparation estivale, la reprise de la Ligue 1, le retour en Ligue des champions, Ravanelli les vivra depuis son domicile pérousien, où il occupe son temps entre deux balades à vélos et quelques apparitions symboliques avec un club qui honore ses anciens, la Juventus Turin. Selon la presse transalpine, Pérouse (Serie C) l’a contacté pour intégrer son organigramme. Des médias en quête de consultants l’ont aussi sollicité…. problème il est toujours lié à l’OM.
Il remettra un pied à Marseille début novembre, donc, pour passer du bon temps sur le Vieux-Port et, surtout, honorer un rendez-vous avec le club. Au cœur des débats ? La rupture de son contrat. "Il ne comprend pas, il est dégoûté que cela se termine ainsi, souffle un proche. Comment peut-on jeter de la sorte un homme de sa classe, qui a conquis le club et le cœur des supporters ?"
Contacté ce lundi au sujet du rôle de Fabrizio Ravanelli à l’OM, le service communication du club marseillais n’est pas revenu vers nous.
La seconde mission de Penna Bianca en Provence aura été moins longue que prévu… Crédit: /Photo Valérie Vrel
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