Course à pied

J-1 Koni bonne course amuse toi bien !

Ouais ça y est, j'ai tout récupéré au decath, j'ai le dossard aussi...
Mes boissons sont prêtes, le gâteau énergétique est dans le four, on y est !

Hop, je passe saluer mes millions de fan omliver !
C'EST FAIT ! 8h01

Comme pour le marathon, je ferais un petit story, mais à froid

Champion

koni, bravo mec

moi je viens de reprendre le footing - 35 mins et le pire c'est que je suis fier de moi

Bravo à Koni pour son marathon en 8h01, même si c'est pas très rapide.

Quel enculé celui-là

fourcroy, je l'ai fait à cloche pied

Merci les gars !

Betsamee, bah tu peux ! Y'a pas de petit sportif

Oui félicitations et on attend le récit!

"J'ai mal.
J'ai beau être matinal, j'ai mal"

t'as fete ca avec un ami ?

Même pas ! Laisse tomber j'avais une répète hier soir pour une danse (on rigole pas quand on va à un mariage chez nous ), mais j'ai vite regretté...
Un truc rythmé, quand il a fallu se baisser j'ai bien cru que j'allais passer le reste de ma vie accroupi.

Bravo koni

Comment ? Koni est un marathonman ???
La prochaine fois qu'on se voit ça mérite 3 mousses à la suite.

[koni]

Lorenzin', j'étais un marathonman, maintenant je suis plus

D'ailleurs, je commence un peu à réaliser. Mais j'expliquerai ça tranquillement dans le récit !

Merci les gars

Modifié en dernier par koni le 20 Sep 2015, 17:40, modifié 1 fois.

Oh, le non citable, Koni est marathonman à la course, pas à la bière.

Par contre, j'ai un souvenir de Pretender...

Pas à la bière je confirme, une soirée il n'y a pas si longtemps j'ai fini très mal
A chatelet, impossible de rentrer chez moi, j'ai passé la nuit... Dehors ! C'était un jeudi soir, reprise le vendredi avec une réunion, normal
Je rentre pas dans les détails, ça sort du contexte, et c'est trop dossier

Je me disais aussi que ça paraissait louche qu'il prenne un kebab rempli d'oignons après la partie contre Bastia un samedi de mai dernier.

Bravo koni, bel exemple pour la jeunesse !

C'est mon point faible : Hyper sportif mais qu'est ce que je bouffe
En mai j'étais dans l'après marathon justement, alors j'avais pas trop de limite

Je me recale vraiment 2 mois avant l'épreuve (là un seul mois mais bon).

Allez hop, récit à froid

Je commencerais celui-ci 24h avant, le vendredi. Comme pour le marathon, j'avais prévu une journée tranquille histoire de bien charger au maximum la veille de l'épreuve.
Finalement, levé à 6h pour faire aller-retour Strasbourg afin d'aller chercher ma nouvelle voiture... C'est plutôt marrant, ça suit le cours de ma prépa : un peu "par dessus la jambe".
Disons bien moins poussée que celle du marathon : 6 semaine à 3 séances (et je n'ai pas fait la 6eme) contre 16 semaines à 4 séances.
Mais je ne sais pas, je me sens au top physiquement (même là une semaine après), je ne sens pas le besoin de pousser l'entrainement. Ma prépa marathon a posé d'excellentes bases, et ma semaine à Millau au mois d’Août a été excellente physiquement et moralement parlant.
Petit aparté d'ailleurs : Cette ville est magnifique. J'avais pris un hôtel à Rodez, c'est un peu con après coup, on traverse des bled minuscules (Segur, au moins 15 habitants ), ça n'avance pas, mais une fois à Millau...
Le communauté de communes à mis en place 14 circuits de trails (et un tas d'autres pour vtt, rando...). Au top !
Fin de l'aparté.

Un échantillon, au top du top

Bref ! Me voilà donc rentré de Strasbourg, je dois courir chercher mon dossard dans une écurie (départ et arrivée au grand parquet de fontainebleau), puis à Decath avant que ça ferme, pour acheter un tas de matos obligatoire... Pffff pénible.
Sur place je tourne un paquet de temps sans rien trouver (ni verre "eco", ni couverture de survie, ni sifflet...), ça commence à bien me crisper.
Je fini par tomber sur une super (charmante) vendeuse, qui me trouve tout, en concluant par un "Le sifflet, je dirais rayon foot"... Ah bah oui, tellement évident que je m'étais pris le choux à chercher ça dans le rayon camping. Bref merci mzelle !
En faisant les rayons, un mec me regarde (une petite quarantaine), et en voyant ce que j'ai dans les mains me demande : "- Vous faites l'impérial ?
- Tout à fait. Ca va je suis pas le seul à attendre la veille pour acheter le kit !"
2-3 vannes de chambrage...
Il continue :
- Et vous faites lequel, le long ou le court ? (note : long=62km 1500D / Court=30km 800D)
- Le long."
J'ai vu ses yeux pétillés, avant de répondre "Ca fait 3 ans que je fais le court, et j'espère un jour pouvoir simplement m'aligner sur le long".
Là j'ai compris, que ce n'était pas rien,que ça commence à causer. Ca permet de se mettre un peu de pression à 12h du départ, c'était trop la détente !

Jour J.
J'ai super bien dormi, pas de stress, tout est au top... J'ai tout préparé la veille avant de me coucher : Gâteau hyper concentré, boisson d'énergie et de récup, la tenue, dossard... Et euhhhh, où sont les épingles à nourrisse ? Bordel elles ne sont pas fournies avec le dossard !!! Petit check sur internet : "Prévoir des épingles, ça évite d'être dépourvu le jour J, beaucoup d'épreuve n'en donnent pas".... Shit. Pas de panique, je prends ma douche et je réfléchis. Petite lumière : Les serre fils qui sont derrière ma tv
Ok je choppe ça, je charge la caisse, et hop on roule.

Sur place je tente d'aller voir quand même pour ce foutu dossard, je me rend donc au au stand de... L'impériatrice, le 10km réservé aux filles. Je me dis qu'en sortant le sourire du charmeur fou... Et hop, 4 épingles

1h du départ, je me change, je commence à me mettre en condition mental. Je suis concentré, je suis prêt pour l'épreuve, c'est une évidence.
20 minutes, je sors mes écouteurs, je me fous dans ma bulle... Le koni gentil laisse place au koni compétiteur, machoire serrée regard noir, je vais me battre comme un dingue. Mentalement je suis increvable !
Dernière consigne de sécu, et on est convié au SAS de départ... Et là, c'est long. Bordel c'est pareil à chaque course, c'est quoi le délire de nous laisser une plombe dans ce foutu SAS ? Lance le décompte, connard ! (ouais, koni compétiteur, gentil out).

Après d'interminable minutes, c'est parti !!! Ca part vite, trop vite. Je le sais, j'essaie de réduire la voilure, tout en me disant que ça va se réguler.
Après les premiers 4-5 km, on croise un bénévole qui confirme : On va beaucoup, beaucoup trop vite. Je ne regarde pas la montre, mais à vu d'oeil environ 10-11 km/h.
Cette fois acte : On se colle sur une allure plus cool.
Première photo, c'est cool ce truc !

Nan mais... Un peu de sérieux, MERDE !

Arrive très très rapidement le premier ravitaillement (12 km), je suis 45 minutes en dessous la barrière horaire... Bon à priori, je n'aurais pas de problème durant la course avec une éventuelle disqualification.
J'enfile un gel, nouvelle marque mais non toujours autant dégueulasse. Je reste pas longtemps, remercie les bénévoles, hop on enchaine.

La deuxième portion est un pure kiffe. Mis à part le départ sur une montée de dingue, je me trouve rapidement dans un bon groupe, on a une allure soutenue (peut-être trop, à la fin y'aura eu de la casse parmi les membres). Ca court sur un super rythme, ça marche en montée quand j'ai envie de marcher... Ahhhhh là c'est du vrai plaisir.
On passe un pointeur surprise : Position environ 110, waw pas mal ! J'étais déjà au top mentalement, là c'est royal.
Forcément... Déjà le deuxième ravito (25km) ! Cette fois je reste un peu plus. Je me rappelle parfaitement de ce mur des 30 au marathon, où j'avais vraiment senti mes muscles se durcir, mes articulations refuser de "se plier"... Etc.
Le redémarrage un peu délicat, c'est la première fois de ma vie que je m'arrête vraiment à un ravito, donc mémo interne : Le prochaine, repars en marchant pendant 200-300m...

Troisième portion, il n'y a plus de groupe... Et pour la première fois, je me retrouve complètement seul. Et là ça ne loupe pas... Je me perds. Sérieux, faut vraiment que je pense à me carrer une boussole dans le cul. Je m'étais déjà fait une légère frayeur dans la première portion en suivant un type, mais 10 personnes ont hurlé derrière pour qu'on se remette sur le chemin.
Là... Bah demi tour. Je retombe sur mes pas, et un coureur arrive en même temps : On se chambre (enfin, il me chambre), donc tout va bien !
Ca défile... Bah, il est où le mur des 30km ? Déjà 35, et il n'y a pas de grande douleurs ? Bon ça tire un peu, mais rien qui ne nécessite une grimace... Top !
Par contre, cette 3ème partie est beaucoup, beaucoup plus technique. Plusieurs fois on s'arrête pour chercher notre chemin, assez crispant...

Ravito du 39 ! Ca tire un peu, pareil je prend un peu de temps. Mais ça va. C'est à ce moment précis que je sais que je vais aller au bout.
Il reste un peu plus de 20, physiquement je sais que ça va bientôt commencer à dégénérer mais ça va, mentalement je suis en mode machine... C'est sûr, je vais finir. Essayons de tenir le 8h !
Comme je le pensais, rapidement mes muscles commencent à se crisper. Et j’enchaîne quelques km très compliqués... Mais je suis content : Je dépasse le 42km 195 (anecdote : Je regarde ma montre à... 42km 200 !), c'est un NEW PERSONAL RECORD
Je croise le deuxième photographe, je lui dis "Non là, j'ai pas la force de sourire", il se marre... Il avait dû voir la photo sur son appareil ce batard.

Tu la ramènes moins ta grande gueule là hein ?

Arrive ENFIN, le dernier ravitaillement, celui de 49... Celui là bordel je l'ai attendu. Je discute un peu avec les bénévoles, des petits jeunes pas encore majeurs. Je demande à l'un s'il a pas une mobilette dans sa poche, et ce con met la main dedans avant de comprendre et me regarder bêtement... Bah on l'a pas loupé lui Ahhhh ça fait du bien de chambrer, ça rebooste !
Je repars tranquille, je croise un petit couple d'anciens (mais vraiment très anciens) :
"Dites, vous courez combien ? La personne devant disait que vous êtes à 50 c'est vrai ????", demande la mamie avec des yeux d'extra terrestre.
"C'est ça, et on va faire 62 en tout". Mon dieu ce que je n'avais pas dit, faudrait que je fasse gaffe j'ai failli avoir une morte sur la conscience
Pas de panique mamie ! Ca va le faire. Elle revient sur terre, et dit "Nan vraiment bravo, je sais pas quoi dire", mignonne ! Sinon, vous auriez pas une petite fille de moins de 30 ans, et bonne ? Hum, nan, concentration Nico bordel.

Dernière partie, grande surprise ça repart bien. Faut dire que les barres énergies font un super effet depuis le début, bien plus que les gels en tout cas. J'en rationne même une demi, pour la toute fin.
C'est curieux mais je découvre une nouvelle sensation : J'ai mal, mais ça tourne bien. Ca fait bizarre, mais c'est comme si mon corps s'est mis en mode "Ouais j'ai mal, mais je m'en bas les couilles".
Je crois un mec qui vomi toute sa vie :
"- Ca va ?
- Ouais t'inquiètes, c'est juste les... buuurrrppppppppp
- OK !"
(dialogue authentique. Anecdote : Ce mec finira... Devant moi )

Jusqu'à 55, nickel ! Et puis je me dérègle complètement. Je perds toute ma lucidité, je me mets à compter les km... Bref n'importe quoi, tout ce qu'il ne faut pas faire.
Après coup, à froid, je me dis que c'est la fin de course qui me déstabilise. Au marathon j'ai fini assez mal, alors que là à 40 ça allait encore très bien.

Et ce qui devait arriver arriva, en ayant une foulée dégueulasse, je choppe une espèce de "contraction" sur la plante du pied gauche, à 2 km du terme.
Déjà je me dis : "Nan mais sérieux, y'a un muscle là ???", et je me fais sacrément violence. J'arrive à peine à poser le pied (ça aura d'ailleurs trainer un peu plus de 24h cette merde), mais bon je VAIS Y ALLER.
Par petits echos, je crois entendre le speaker... Puis silence absolu, je me dis que je pars totalement en vrille. Puis au bout de quelques minutes... Nan c'est sûr c'est lui ! Bordel ce con avec son micro de merde, ahhhhhhAAAAHhhhhh.
Ca y est, je vois l'écurie au loin, après une interminable ligne droite. A la porte, je croise quelques bénévoles qui s’époumonent, et bordel comme au marathon, je suis presque en train de chialer ! Les yeux rouge et la gorge nouée, je me coupe la respiration en plus.
Mais bon, c'est ça qu'on cherche... C'est un ressenti qui est différent du bonheur, c'est autre chose. Je ne sais quel mot il s'agit, mais il n'y a qu'à ce moment précis que je le ressens.

Me voilà à quelques mètres de l'arche, je jette un oeil sur le chrono... 8h01, NONNNNNNNNNNNNNN !!!! LA minute qui fait chier... Je souris, et c'est avec une extrême joie que je passe sous l'arche (Résultat off. : 113eme sur 350, très agréablement surpris par le niveau moyen, très peu d'abandon).
C'est fait, 62km 1500 D dans la pocket. Je suis vite assez déboussolé, j'en oublie même de couper le chrono de ma montre (j'aurais donc dans mon iPhone 8h06 pile... Heureusement qu'il y a un temps officiel qu'on peut télécharger ).

Les bénévoles on prévu un super gros ravito : Salades diverses, jambons, salades de fruit... Bière (WTF ??).
Je n'ai pas faim, mais bon je me force. J'ai encore une répète de danse le soir même

Bénévoles au top, comme toujours !

Je discute pas mal, et petit à petit je me rends compte que, quand même, ce n'est pas rien. Certains ne me croient pas quand je dis que c'est mon premier trail, et ma deuxième course après le marathon.
Il y en a un qui me dit : "Et bien, bel avenir". Après une semaine je réalise, et oui je suis d'accord ! Je me rapproche de mon rêve, je vais y arriver tôt ou tard : Casser le mur du 100 !

VAMOS !