squall a écrit:gob a écrit:Ensuite, je voulais mettre ce lien d’une ITW du Pr Perronne , chef de service de maladies infectieuses à l’hôpital de Garches ( transmise par un groupe de médecin sur Facebook et non vérifiée) qui ne pratique pas la langue de bois et confirme qu’un mouvement important de colère est en train de naître chez les médecins généralistes et spécialistes, qui sont peu écoutés car peu ou pas présents médiatiquement ( mouvement de « désobéissance » que j’ai pu constater à mon niveau dans mes connaissances également) :
https://www.nexus.fr/actualite/entretie ... loroquine/J’avoue que je suis d’accord avec lui sur beaucoup de points.
Mais en fait, ne faut-il pas réaliser les 2 solutions (test curatif en masse sur les cas graves sans étude préalable et étude sérieuse sur un panel de patients) en même temps ? surtout si un rebond du COVID-19 est déjà prévu ?
On peut faire la Chloroquine dans l'urgence et prévoir un traitement plus efficace et approuvé de la communauté médicale dans 3-6 mois.
Dans le cadre de mon job, mon chef m'informe que les FFP2 ne sont pas suffisants sur les métiers du BTP (type chantier/VRD). Vous en pensez quoi ?
Ta remarque me permet de revenir sur la controverse générale actuelle sur l'hydroxychloroquine.
Pour résumer "on" (Raoult, une majorité de français, quelques médecins généralistes médiatisés) souhaite une utiliation massive, "en urgence" de l'hydroxychloroquine, pour tout le monde.
Il semble de plus en plus avéré / démontré (et même confirmé par le Professeur Raoult) que l'hydroxychloroquine n'aurait pas d'effet dans le cadre d'une "utilisation en urgence" (c'est à dire sur les cas graves/sévères hospitalisés). Elle n'aurait visiblement pas d'effet "préventif" non plus (le conditionnel est très important, contrairement à beaucoup actuellement, je ne suis totalement certain de tout.).
Donc, son seul effet, s'il se confirmait (ce qui n'est pas le cas, à date, quoi qu'on en dise), serait sur les patients dont les symptomes sont faibles à modéré, soit parce qu'ils développent une forme "légère" du COVID, soit parce qu'ils sont à un stade précoce de la maladie, en entraînant une diminution plus rapide de la charge virale et, éventuellement, une dégradation de l'état général (évolution vers une forme sévère).
C'est là que le problème éthique (@Gob) ou méthodologique (@Carma) se pose. Si la maladie guérit seule dans plus de 80% des cas, que le traitement n'a AUCUN effet sur les patients sévères et que les études cliniques devant vérifier le bénéfice/risque favorable du protocole Raoult sur les cas "précoces" n'ont pas encore abouti : faut-il VRAIMENT traiter 100% des patients avec ce protocole, dès manifestation des 1ers symptomes, sans certitude sur ce traitement ?
N'est-ce pas éthiquement comme méthodologiquement discutable ?
Si nous avions une présomption d'efficacité sur les formes sévères, je comprendrais le postulat de "tenter notre chance". Pour vous raconter ma vie, j'ai été un fervent défenseur (au côté de l'AFM Téléthon notamment) de l'élargissement des autorisations temporaires d'utilisation (ATU) aux multi-indications, c'est à dire pouvoir bénéficier, pour un même traitement, de plusieurs utilisations précoces (avant autorisation de mise sur le marché) dans plusieurs indications thérapeutiques, dès présomption d'un bénéfice clinique pour le patient.
Les ATU sont un système exceptionnel sur le plan médical, assez unique, qui permet de prescrire et administrer un traitement à un patient de manière extrêmement précoce (sans que le traitement n'ait d'AMM, d'évaluation nationale pour le remboursement etc.). Cette administration se fait sur demande du médecin, qui considère que ce traitement revêt une chance pour le patient (ATU nominative).
Cette ATU, essentielle, concerne une utilisation pour des patients sévères, sans alternative thérapeutique (ou en échec de traitement), pour lesquels tout retard dans la mise au traitement aurait des conséquences sévères sur l'état de santé ou la qualité de vie.
Est-ce vraiment le cas pour le protocole de Raoult ? Si la mortalité tourne, au total, à 2 ou 3%, sans preuve ou réelle présomption d'efficacité pour le protocole (compte tenu des biais plusieurs fois évoqués), faut-il "tenter le coup" en l'absence de toute sévérité constatée, y compris sur des patients relativement jeunes ou en bonne santé, par exemple ?
C'est à ce niveau là que les réponses et la conception de l'éthique peuvent diverger. Je ne condamne aucun point de vue, ils sont tous entendables, en revanche il me paraît totalement déplacé de hurler au complot ou à l'assassin, sous prétexte de ne pas généraliser cette utilisation à "n'importe qui n'importe quand".