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Aulas nargue Diouf et l'OM
Irrité depuis plusieurs jours par certains propos tenus par Pape Diouf, le président de l'OL a ironisé sur l'OM, quelques minutes après la belle victoire de l'OL au Vélodrome (3-1). Plutôt discret en cette fin de saison, Jean-Michel Aulas a retrouvé son ton provocateur et insolent.
Hier soir, les supporteurs du Vélodrome ont, sûrement, vécu leur plus grande déception en championnat de la décennie. Depuis plusieurs jours, la Canebière ne parlait que de ça: Marseille qui terrasse Lyon, afin de s'offrir une route royale vers le titre. Le nouveau succès de Bordeaux à Chaban-Delmas obtenu la veille (3-2 contre Le Mans) n'avait pas ébranlé le moral d'acier des Olympiens. Tous les fans de l'OM étaient persuadés que l'année 2009 serait la bonne. Qu'enfin, le club allait remporter un trophée. Mais, vers 23 heures, hier soir, la mine des (très) mauvais soirs était de sortie. La faute à une équipe lyonnaise qui a retrouvé, subitement, son réalisme et sa solidarité. Comme par hasard, le duo Juninho-Benzema a marqué et, comme par enchantement, l'Olympique Lyonnais a gagné (3-1).
Dans les couloirs du Vélodrome, la fierté d'avoir fait tomber l'Olympique de Marseille était grande. Surtout pour un homme: Jean-Michel Aulas. Le président de l'OL s'était montré discret cette semaine, malgré le pique lancé par son homologue marseillais, Pape Diouf, sur RMC: "Gagner Lyon ne sera pas aisé, d’autant que je pense qu’au Vélodrome, il faut s’attendre aux dernières gesticulations du champion en titre, avait-il déclaré. ll avait également précisé que Marseille était "la capitale du football français, qu’on le veuille ou pas". Une vision des choses évidemment pas partagée par le boss de l'OL. Ce dernier, sourire aux lèvres, a profité du succès de ses joueurs pour répliquer au président de l'OM.
Comme à son habitude, il s'est montré ironique et provocant: "Pape Diouf a dit des choses désagréables, mais je me mets à sa place. Quand on a l'opportunité de gagner un titre à la maison contre un adversaire qui est derrière, on ne peut pas laisser filer cette opportunité-là, a-t-il indiqué à L'Équipe. Même si Bordeaux peut encore perdre un match d'ici la fin, la nuit risque d'être difficile pour lui car ça sera très dur pour l'avenir. Aujourd'hui, je plains plus Pape Diouf que je ne le critique. Ses remarques m'ont énervé, mais je comprends que lorsqu'on n'a rien gagné, on soit acerbe." Même si c'est de bonne guerre, le dirigeant marseillais a dû apprécier. D'autant plus que "JMA" appuie là où cela fait mal. "Diouf n'a rien gagné depuis dix ans. Moi j'ai eu la chance d'avoir un groupe qui, durant cette période, a gagné quinze titres."
Depuis un mois et demi, le président de l'OL s'était montré calme, préférant pointer du doigt les manquements de son équipe plutôt que ceux de ses adversaires. Si sa mauvaise foi ne l'a jamais quitté, il avait fait preuve d'une certaine humilité devant la fin de règne de l'empire lyonnais. Heureusement pour lui, le club devrait terminer à la troisième place, qualificative pour le tour préliminaire de la Ligue des champions. Le principal est sauvé, pourrait-on dire. En quittant le Vélodrome, Aulas a laissé les journalistes en glissant un dernier trait d'ironie. "Ce soir, je suis surtout malheureux pour les supporters marseillais qui ont encore une fois perdu l'occasion de gagner un titre." Ces derniers le sont sûrement un peu plus que lui...