Retour sur le départ du PSG de Zlatan Ibrahimovic à l’issue de la saison.
Il est parti comme il est arrivé. Au : « Je ne connais pas la L1, mais la L1 me connaît », est venu répondre : « Je suis arrivé comme un roi, je pars comme une légende ». Quand il aura des impôts en retard à payer, il pourra toujours sortir un livre de citations. Ça fera peut-être marrer les simples d’esprit.
Il est donc parti comme il est arrivé. Aucune surprise dans son parcours parisien. Pour qui connaissait le personnage, il était facile de deviner de quoi serait fait son passage au PSG. Des tonnes de buts en L1 et une présence fantomatique en Ligue des champions. C’était un fait avéré. Ça s’est confirmé au PSG. Fort avec les faibles, faible avec les forts, la formule est taillée pour lui. Personne n’a peur de lui en C1 et il le sait. C’est comme quand il fait le gaillard fort en baston. A Milan, Onyeuwi lui avait montré que son petit cirque était puéril en lui collant une danse. En L1, certains ont fini par lui répondre comme Yanga-Mbiwa récemment, Bayal Sall avant lui, Angoula…
Ibra aura été le roi en France au milieu d’un royaume bidon. Le roi durant la pire période de l’histoire de notre championnat national, au sein, en plus, d’une équipe sans commune mesure avec ses concurrents. Une légende ? Quelle belle blague. Pour les 15/25 ans peut-être, pour les grands sans mémoire. Dans la règne de l’instantanée. Mais à toute personne connaissant un peu l’histoire du foot, le mot « légende » filera des boutons. Carlos Bianchi a eu finalement raison de s’agacer des comparaisons.
Analyser le parcours d’Ibra au PSG sans tenir compte du contexte global de notre foot n’a aucun sens. Et comme en Ligue des champions, il n’a jamais tiré l’équipe au-delà des quarts de finale et qu’en plus, il n’a jamais été brillant quand les échéances le commandaient, il restera loin des « vraies » légendes du club. Mais loin aussi de tous les grands joueurs passés en L1. Ce n’est pas parce que depuis 10 ans, c’est affreux, que ça l’a toujours été !
Néanmoins, nier l’importance de son passage au club n’aurait pas plus de son sens que de remettre à leur place ses performances. Dans le projet QSI, Ibra a permis de remettre le PSG au centre de l’attention. En France, Paris a étoffé son maigre palmarès. En Europe, on attendait plus de lui, mais le PSG est désormais dans le top 8 et ça reste à souligner. Et puis, comme le foot est aujourd’hui aussi, surtout, un gros business, Ibra a fait grandir le PSG de ce côté-là aussi.
Au revoir, merci, mais on ne pleure pas. Et c’est sans regret qu’il faut penser à la suite. Une star pour le remplacer ? C’est l’idée. Mais à part Neymar, qui compile « jeu et blé » ? Et si le Barça ne lâche pas, il faudra envisager autre chose. Certains, déjà au club, vont devoir grandir, prendre de l’importance. Cavani ne pourra plus se cacher. Pastore devra être plus professionnel dans la gestion de ses blessures. On peut aussi attendre plus de Verratti. Prince du Parc pour remplacer le roi, OK. Mais les deux dernières années, Verratti a raté les rencontres importantes. Les grands joueurs ne manquent pas ces matchs-là. Et il faut le dire, le petit Italien a une hygiène de vie parfois critiquable. Le hasard n’existe pas au très haut niveau. Sans Ibra, le PSG doit se réinventer, avancer et ne plus se cacher derrière sa star.