André Villas-Boas, entraîneur multidémissionnaire de l'OM

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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Rocca » 17 Juin 2019, 15:19

Thauvin est fait pour lui
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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Dragan » 21 Juin 2019, 00:35

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Mercato de l'OM : André Villas-Boas sera conciliant

Le technicien portugais sait que le mercato marseillais s'annonce mesuré et ne s'en offusque pas.

Mathieu Grégoire (avec M. Go.)
mis à jour le 20 juin 2019 à 17h03
Entouré des siens, André Villas-Boas fêtait jeudi soir l'anniversaire de sa fille aînée, à Porto. Une dernière respiration en famille pour l'entraîneur avant de plonger dans le bain bouillonnant marseillais, la semaine prochaine. Une plongée tête la première. L'attitude enthousiaste du technicien a agréablement surpris tous ses interlocuteurs, depuis plusieurs semaines.

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Fair-play financier : l'OM au régime sec
Après dix-huit mois de chômage technique, «AVB» est excité par le défi phocéen. Sa préoccupation majeure a concerné son staff, qu'il aime responsabiliser. Il sera entouré de Ricardo Carvalho, l'ancien défenseur central de Porto, Chelsea et Monaco, de l'entraîneur des gardiens Will Coort, qui le suit depuis son passage au Zénith Saint-Pétersbourg (2014-2016), du physiothérapeute Eduardo Santos, des historiques Daniel Sousa (analyste vidéo) et José-Mario Rocha (préparateur physique). De l'ancienne équipe de Rudi Garcia, ne devrait rester que le volet médical, incarné par le docteur Franck Le Gall.

«André est très heureux de ses premières semaines à l'OM», confie-t-on dans son premier cercle, sachant qu'il n'a passé que quelques jours à Marseille, du 28 au 30 mai, puis mi-juin. AVB s'est montré très flexible sur le volet mercato. Avant sa signature, il jugeait l'effectif olympien de 2018-2019 intéressant et digne du podium de la L1. En revanche, dans un premier temps, il n'était pas au courant des impératifs de vente et ne savait pas, par exemple, que Florian Thauvin était sur le marché. Un joueur qu'il a croisé à Monaco le 26 mai et qu'il apprécie : il avait suivi l'éclosion du champion du monde à l'OM, début 2014, lors des négociations avortées pour le poste d'entraîneur marseillais.

Il sait que c'est Zubizarreta, le directeur sportif, qui décide
Le Portugais a vite assimilé cette contrainte de dégraissage lors de son premier séjour à la Commanderie. À Madrid, le 1er juin, en marge de la finale de Ligue des champions, Ricardo Carvalho expliquait en coulisses : «AVB a une préoccupation, le carcan du fair-play financier et la marge de manoeuvre sur le recrutement. Mais bon, c'est Zubi (Andoni Zubizarreta, le directeur sortif) le boss !» Un intime d'AVB relativise : «Si, par exemple, Bouba Kamara devait partir demain, André ne serait pas du genre à aller pleurer dans le bureau du président. Il ferait entièrement confiance à Zubizarreta pour le remplacer.»

Côté agents, Villas-Boas n'a pas vraiment de réseaux préférentiels, il proposera des joueurs mais sera ouvert aux propositions de son directeur sportif, qui envisage un recrutement jeune et de la post-formation. Les deux hommes ont travaillé sur les profils prioritaires lors de la seconde visite d'AVB. Hors vente d'éléments qu'il conviendrait de remplacer, ils ont identifié plusieurs besoins criants, notamment en défense centrale, au poste de latéral gauche et en numéro 9. Les premières approches sur le marché français ont été délicates : à l'image du dossier Marcus Thuram (Guingamp, 21 ans), les clubs hexagonaux sont, à ce stade, très gourmands.

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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Dragan » 22 Juin 2019, 18:45

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AVB (2/5) - CHELSEA, UNE MARCHE TROP HAUTE ET UN PEU SAVONNEUSE

À l'été 2011, Roman Abramovich jette son dévolu sur AVB pour en faire le successeur d'Ancelotti à Chelsea, le Mister ayant "échoué" à remporter le titre de Premier League au profit de Manchester United. Un choix de carrière extrêmement risqué s'il en est vu l'exigence du propriétaire russe et la trace laissée par un certain José. Brève analyse du parcours du stratège chez les Blues.



Un contexte et des attentes
La pression qui entoure l'arrivée du Portugais est colossale tant les attentes sont élevées et l'effort financier considérable : le club devra dans un premier temps dépenser £10M pour se séparer d'Ancelotti, avant de devoir payer £13.3M à Porto en indemnités. Comme souvent, le contrat est également plutôt lucratif, autour des £90,000 par semaine. Villas-Boas a alors 33 ans, et pour son malheur il traîne cette étiquette de "Special Two". Une réputation de Mourinho bis qui serait encombrante n'importe où en Europe, mais qui sera dévastatrice à Chelsea où nombre de cadres encore au club vouent une admiration sans bornes pour celui qui les a ramenés au sommet.

La situation à Chelsea lors de l'arrivée d'AVB est pour le moins particulière si l'on fait une rapide revue d'effectif.

Arrivé de Liverpool l'hiver précédent pour un montant considérable, Fernando Torres ne trouve pas ses marques et est en situation d'échec.
Le club est très actif sur le marché des transferts dans un effort de renforcer mais surtout rajeunir l'équipe : arrivées de De Bruyne, Lukaku, Courtois, Mata, Raul Meireles... En revanche, aucun départ significatif à signaler (parce que Zhirkov, bon...).
En dehors des cadres Mourinhophiles déjà évoqués (Drogba, Terry, Alex...) on note aussi la présence de Nicolas Anelka, équipier modèle et parangon d'humilité et de camaraderie qu'il est toujours bon d'avoir dans un vestiaire.
Les débuts sont corrects en particulier grâce à un calendrier assez favorable qui permet d'enchaîner un match nul et quatre victoires sur les cinq premiers matchs, avant une défaite face au rival Manchester United. Drogba débute la saison sur le banc au profit de Torres (qui fait un début de saison correct), avant de se blesser. La charnière centrale sur laquelle se repose initialement AVB est constituée du duo historique Alex-Terry. Le brésilien va produire plusieurs performances très en-dessous de son niveau habituel, ce qui le mènera sur le banc avant de l'écarter du groupe de manière quasi-définitive.



Un pressing sans adhésion
Les soucis défensifs de Chelsea se matérialisent de plus en plus au fil des rencontres, un comble pour une équipe dont l'ADN est si lié à celui de Mourinho. Un seul clean sheet dans les dix premiers matchs de Premier League, symbole de la difficulté pour l'effectif de s'adapter au style de jeu qu'AVB veut essayer d'installer.

Un court article de ZonalMarking (en anglais) revenait à l'époque sur les différences entre le Chelsea d'AVB et celui de la saison précédente, principalement en termes de pressing et de positionnement du bloc. Attention cependant : ces statistiques donnent une bonne idée du pressing des lignes arrières, mais ne parviennent pas à révéler un des problèmes de cette formation à savoir la faible intensité du pressing des attaquants. Une mesure plus globale et plus intéressante aurait été notre bonne vieille PPDA, mais malheureusement pas de données disponibles pour cette époque.

Cet article fut écrit avant le match contre Arsenal, qui fut celui qui révéla au grand jour les difficultés de cette équipe.



Le positionnement haut de Chelsea et leur volonté de presser laisse d'énormes espaces dans le dos de la défense, que Walcott et Gervinho vont exploiter à merveille. Si les intentions de Villas-Boas d'importer un football plus agressif, plus proactif et moins attentiste sont toujours louées, la comparaison avec la froide efficacité de ses prédécesseurs en termes de résultats commence à faire grincer des dents.

Le Portugais commence lui-même à faire son autocritique, réalisant qu'il va devoir adapter ses aspirations à l'effectif qu'il a à sa disposition, ce qu'il fera en Ligue des Champions contre Valence, match qui verra Chelsea défendre beaucoup plus bas comme ils en ont l'habitude depuis des années. La formation reste un 4-3-3, mais l'animation et les mouvements sont différents.

A Porto, notre 6 devenait parfois un milieu offensif et nous avons essayé de reproduire ça ici. Nous avons constaté que ça ne fonctionnait pas donc c'est une des choses auxquelles j'ai dû m'adapter. En Premier League, vous perdez un peu d'équilibre si vous jouez de cette manière. Ici les transitions sont beaucoup plus directes, ce qui fait qu'il est fondamental que le 6 reste en position.

-AVB


Une vaine recherche de verticalité
Autre différence marquante avec la période portugaise : à Porto, les transitions vers l'avant étaient extrêmement rapides. Hulk occupait l'espace sur son côté tout en étant capable de repiquer dans l'axe et monopolisait énormément l'attention de la défense adverse et les forçant à reculer, pour aider son équipe à se projeter vers l'avant.

Il y a plusieurs choses dans ma philosophie qui sont liées aux concepts de construction depuis l'arrière, création d'espaces durant la construction, rotations du milieu de terrain, mouvement, travail des attaquants entre les lignes.

-AVB
Difficile d'adapter cette approche à Chelsea. Après deux ans sous Carlo Ancelotti, l'équipe en place est une formation patiente, calme, une force tranquille qui attend son heure. Les joueurs offensifs tels qu'Anelka, Malouda ou Kalou ne présentent pas du tout les mêmes profils que Varela ou Hulk. Seul Daniel Sturridge se rapproche un peu du portrait-robot mais il demeure un attaquant axial exilé sur un côté, qui n'a pas les mêmes réflexes de pressing et ne présente pas la même menace.

Durant toute la saison, AVB va continuer d'essayer d'imposer un style qui ne correspond pas véritablement aux joueurs présents dans son effectif. L'introduction d'Ivanovic en charnière centrale en lieu et place d'Alex pour plus de vitesse est par exemple un élément clé de cette transformation.

Un tableau statistique comparatif entre le Chelsea d'AVB et ses prédécesseurs et successeurs permet de cerner un peu mieux la différence d'approche :



La mesure la plus représentative concerne la dangerosité des tirs concédés : en pressant haut et en essayant de se projeter rapidement vers l'avant sans avoir les joueurs adaptés, le Chelsea de Villas-Boas s'expose et les occasions adverses sont de plus en plus dangereuses. Pour tenter de compenser cela, il introduit parfois un second milieu défensif, et renonce en partie à ses intentions de jeu pour laisser l'équipe faire ce qu'elle sait faire le mieux, l'ayant pratiqué depuis des années : défendre bas et obtenir des résultats au forceps.

A noter aussi le plongeon qualitatif lors de la prise en main de Di Matteo, qui ira certes décrocher une C1 à l'énergie mais dont l'équipe peinait à produire du jeu en Premier League.

Voir cet autre article de ZonalMarking qui montre à quel point Chelsea a fini par laisser le contrôle du jeu à l'adversaire au fur et à mesure de la saison.



Attention, il ne s'agit nullement d'un point exclusivement négatif - Villas-Boas a toujours répété qu'il n'était pas intéressé plus que ça par le jeu de possession, et une équipe qui recherche la verticalité rapide peut tout à fait laisser le ballon à l'adversaire. Simplement, il s'agit ici de montrer que sans avoir remanié l'effectif titulaire en profondeur, AVB a tenté de faire jouer Chelsea différemment pour mettre en place ses principes de jeu, avant de risquer une adaptation en catastrophe. Qu'il s'agisse de confiance excessive en ses talents de tacticien, d'une mauvaise évaluation des joueurs à sa disposition ou d'une incapacité à faire passer le message, le constat pour le vice-champion d'Angleterre devient vite alarmant.



Un vestiaire qui se soulève
Conséquence regrettable mais somme toute prévisible d'un entraîneur qui tente de mettre en place ses idées en travaillant avec des joueurs qui y sont réticents, des tensions au sein du club vont se développer au fil de la saison. La situation de Villas-Boas était déjà inhabituelle à plus d'un titre : peu d'entraîneurs débarquent dans un club du standing de Chelsea pour y faire face à des cadres du même âge qu'eux, et encore moins doivent assumer la succession d'une figure aussi forte que Mourinho, mi-paternelle mi-commandant des armées... à laquelle ils sont assimilés à tort pour des raisons totalement absurdes.

Les hommes forts du vestiaire s'attendent à un successeur de Mourinho et découvrent un entraîneur et des principes de jeu qui ne les intéressent tout simplement pas. Lorsqu'on s'appelle Terry ou Alex, se voir expliquer que l'animation de l'équipe repose en partie sur la vivacité n'est pas le genre d'informations qu'on digère bien.

Durant son court passage à Chelsea, AVB va enchaîner les conflits : Alex et Anelka n'apprécient pas leur temps de jeu limité et demandent à être transférés, AVB répond en les envoyant s'entraîner avec la réserve. Ils quitteront le club en Décembre 2011. Drogba et Lampard n'hésitent pas à faire part de leurs doutes sur les capacités tactiques de leur entraîneur, et même la recrue hivernale Gary Cahill ne se verra accorder qu'un temps de jeu très limité.

Le point culminant de ces tensions arrive après une défaite 0-2 contre Everton à Goodison Park, lorsque Villas-Boas convoque l'effectif lors d'un jour de repos. Les explications sont virulentes, et le Portugais réalise qu'il pèse moins dans la balance que les cadres qui sont là depuis le début de l'ère Abramovich.

Moins d'un mois plus tard, le 4 Mars 2012 après une défaite contre West Bromwich Albion, Villas-Boas est licencié.



Conclusion
Il est difficile de comprendre ce qui reste comme un des choix de carrière les plus étranges qu'on ait pu voir. Un jeune entraîneur, considéré comme quasiment surdoué tactiquement et dont les débuts dans son championnat furent très impressionnants, choisit d'être une erreur de casting volontaire pour rejoindre un club dans un contexte qui lui est tout sauf favorable. Villas-Boas savait très bien (ou aurait dû savoir) l'accueil qui lui serait fait dans le jardin de Mourinho, en particulier vu qu'il est lui-même agacé par cette comparaison permanente.

Il était une sorte de précurseur du jeu de transition, à l'époque où une bonne partie de l'Europe ne jurait encore que par la possession barcelonaise, et aurait pu imposer son style dans un club plus modeste qui lui aurait donné le temps de bâtir un effectif correspondant à son projet. Au lieu de ça, il a cédé bien trop tôt aux sirènes de la Premier League pour atterrir dans un traquenard dont il n'avait aucun espoir de sortir indemne.

Cependant, son court passage à Chelsea nous donne une indication importante sur le risque qui est attaché à la présence d'AVB sur le banc marseillais : la possibilité de voir un fin tacticien échouer dans l'installation de son projet de jeu sans l'adhésion des cadres les plus implantés au club. Selon les mouvements à venir du mercato et l'identité desdits cadres qui resteront à Marseille, il y aura matière à être plus ou moins optimiste sur le "projet AVB".

De plus, il faut retenir un aspect un peu étonnant de cette période : pour quelqu'un qui a fait ses armes en tant que "scout" et superviseur de l'opposition, Villas-Boas sembla débarquer en Premier League avec une relative méconnaissance du jeu britannique et sans réaliser que ses ambitions auraient du mal à se concrétiser, en particulier avec Chelsea.

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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Dragan » 23 Juin 2019, 23:54

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Tottenham, le pragmatisme prend la main

L'été suivant son licenciement de Chelsea, André Villas-Boas fait déjà son retour sur le banc. Non seulement dans le même championnat où il officiait il n'y a pas si longtemps, mais dans la même ville, histoire de continuer à renforcer le côté atypique de son parcours. (Si vous voulez briller en société, sachez que c'était arrivé a Zaccheroni qui était passé du Torino à la Juventus, mais après un hiatus de 3 ans et non 6 mois).


Une équipe en transition, à défaut d'une équipe de transitions
Si à Chelsea Villas-Boas avait pu bénéficier d'une continuité de l'effectif (qui causera au final sa perte tant les cadres étaient établis et peu enclins au changement), il n'en est pas du tout de même lors de son arrivée à Tottenham.

Les Spurs perdent leur métronome Luka Modric, parti au Real, ainsi que Van der Vaart (12 buts la saison précédente) et entament une campagne de renouvellement de l'effectif avec une arrivée massive de titulaires en puissance : Lloris, Vertonghen, Dembele, Adebayor...

Partiellement refroidi par son échec chez les Blues, AVB décide d'adapter son système de jeu et d'installer de manière permanente un schéma avec lequel il avait expérimenté occasionnellement la saison précédente : un 4-2-3-1 plus pragmatique, MAIS tout en maintenant son principe de ligne de défense haute. Le pressing est toujours présent au milieu de terrain... et toujours absent de la ligne d'attaque.



Des difficultés tactiques récurrentes
Dans la section de l'article sur Chelsea, on regrettait l'absence de PPDA pour cette période, mais on en sait un peu plus sur la période Spurs à travers un article de l'époque sur le site StatsBomb. En effet, lorsqu'on regarde la liste des entraîneurs qui effectuent le pressing le plus intense, Villas-Boas ne se trouve que très loin (110e sur 154). L'auteur de l'article (Colin Trainor) élabore (propos traduits) :

Si Villas-Boas essayait sincèrement de mettre en place un pressing haut, il s'y prenait vraiment mal.

Peut-être qu'AVB avait simplement une terrible configuration où la ligne défensive se positionnait très haut mais sans véritablement presser vers le camp adverse ? Les joueurs adverses avaient ensuite le temps de prendre leur décision et de trouver une option de passe à travers la défense qui était à ce moment-là en perdition et hors de position. En résulte une opportunité en or pour l'adversaire, en l'absence à la fois de pressing et de couverture.

Les valeurs relativement hautes de PPDA pour les équipes d'AVB durant la période analysée ici suggèrent en tout cas qu'elles n'étaient pas efficaces lorsqu'il s'agissait de presser au bon moment en accord avec leur positionnement.
Une ligne haute qui expose l'équipe de manière excessive et qui donne lieu à un plus grand nombre de situations dangereuses pour l'adversaire ? On revoit ce qui avait causé des problèmes à Chelsea. En effet, si en terme de positionnement la ligne défensive des Spurs était la seconde plus haute de Premier League (derrière Manchester City), en revanche au classement de la mesure PPDA l'équipe d'AVB ne se trouvait qu'à la 7e place.

Pour comparaison, l'évolution de la PPDA sous Villas-Boas et Pocchetino qui prit les commandes des Spurs (après un interim prolongé de Tim Sherwood) :



Le Gallois qui cache la forêt ?
Pour autant, les résultats sont autrement plus satisfaisants qu'à Chelsea. Sa première saison chez les Spurs fut leur meilleure en terme de points, et AVB quitta Londres avec des statistiques plutôt flatteuses : une moyenne de points par match qui s'élevait à 1.92, et le troisième meilleur pourcentage de victoire pour un entraîneur de Tottenham. Sans oublier certaines victoires probantes contre des gros du championnat, comme une victoire 3-1 face à Manchester City ou celle obtenue à Old Trafford (3-2).

La principale raison est à chercher sur l'aile gauche. Si à Chelsea on notait l'absence d'un ailier avec un profil et une activité similaires à Hulk qui contribuait à déséquilibrer le bloc adverse, les Spurs disposent avec Gareth Bale d'un atout redoutable. Très complet, athlétique et imprévisible, le Gallois est l'arme principale de cette équipe et contribue grandement à leurs succès. Parfois laissé libre, il peut évoluer derrière l'attaquant pour contribuer à transformer la formation en 4-4-2 en phase offensive. Il terminera la saison avec 26 buts et 15 passes décisives toutes compétitions confondues, et son départ au Real Madrid au début de la saison suivante sera un facteur déterminant pour l'évolution du club sous AVB (voir plus loin).

Mais il ne s'agit pas de la seule explication. Le passage au double pivot au milieu de terrain permet une meilleure protection de la charnière centrale lorsque celle-ci monte avec le reste de l'équipe, et avec Lloris les Spurs ont un gardien qui peut occasionnellement se transformer en "sweeper" correct malgré quelques bourdes.

Ce double pivot permet de minimiser les conséquences du positionnement assez haut de l'équipe en réduisant le nombre d'occasions dangereuses. En 2012/13, Tottenham est ainsi l'équipe qui concède le moins de tirs par match en moyenne :



À noter également que lors de cette première saison à Tottenham, AVB a privilégié le positionnement de ses ailiers sur leur bon pied : Bale à gauche, Lennon à droite (sauf exceptions ponctuelles).

Au final, une 5e place très honorable en Premier League, les 1/4 de finale de l'Europa League et deux éliminations un peu anecdotiques dans les coupes nationales. Somme toute des résultats prometteurs qui pouvaient laisser penser qu'après l'erreur d'aller à Chelsea, Villas-Boas avait trouvé un club qui correspondait au palier dont il avait besoin et dans lequel il pourrait continuer à élaborer son projet.



Un remaniement d'équipe conséquent
La deuxième saison d'AVB à Tottenham démarre comme la première : avec un mercato agité. Principal événement de la période estivale, le départ tardif de Gareth Bale au Real Madrid, lui qui avait été un pilier de la campagne précédente. Le reste des départs inclut un Steven Caulker qui n'a jamais confirmé les attentes placées en lui à ce niveau.

Au rayon des arrivées, la plus significative en terme de jeu est celle de Christian Eriksen, destiné à s'installer comme numéro 10 dans le 4-2-3-1 de référence. Paulinho et Capoue viennent renforcer le milieu, tandis que Lamela et Chadli sont recrutés pour animer les ailes. Enfin, et pas des moindres, Soldado vient disputer la place d'attaquant titulaire à Adebayor.

Potentiellement la moitié de l'équipe type se voit modifiée, et AVB aura du mal à trouver son onze - les joueurs sur le départ comme Defoe et Bale démarrent la saison titulaires avant de partir, et certaines des recrues (en particulier Lamela) peinent à s'adapter au rythme de la Premier League. Le tout avec un calendrier assez dense en raison des tours qualificatifs de l'Europa League.

Le début de saison est tout à fait correct : les Spurs négocient très bien leur parcours européen en passant les barrages sans difficulté et avant de gagner tous leurs matchs de poule. En championnat, on note une amélioration flagrante sur la discipline défensive : 6 clean sheets sur les 10 premières rencontres, pour autant de victoires. Puis vient une défaite humiliante face à Manchester City (6-0), qui va précipiter la fin d'AVB à Tottenham.

La première saison fut magnifique à tous les points de vue. Nous avions peu de profondeur de banc, mais une grande motivation et beaucoup de volonté. Nous avons récolté le record de points dans l'histoire du club, avec un Bale incroyable (...).

En avril, nous avons commencé à préparer la saison suivante. J'ai proposé des noms de joueurs à vendre et à acheter durant la période des transferts, mais le board n'a pas écouté et ils ont rapidement détruit tout ce que j'avais créé.

J'ai eu une offre du Paris Saint-Germain qui me voulait, mais j'ai refusé par amour pour Tottenham. Peut-être que c'était une erreur.

-AVB
Un licenciement par les stats
Une défense en difficulté
La vision statistique de cette deuxième saison d'AVB à Tottenham est assez floue, avec une différence de buts négative au moment ou il est licencié qui s'explique par :

De courtes victoires par un but d'écart suite à des performances défensives impressionnantes.
De lourdes défaites (le 6-0 contre Manchester City, 3-0 contre West Ham, le 5-0 contre Liverpool qui sera le dernier match du Portugais).
Si l'on regarde la tendance des xGA (Expected Goals concédés), on voit une dégradation progressive de l'hermétisme défensif de l'équipe :



Comme le dit l'auteur de l'article dont ce graphe est tiré, on peut avoir plusieurs explications : faillites individuelles, blessures... mais la tendance semble montrer qu'après un début de saison réussi, les adversaires des Spurs ont fini par comprendre comment mettre en danger cette équipe. Et il ne s'agit pas seulement des ténors du championnat, Fulham et Sunderland ont également été capables de se procurer nombre d'occasions dangereuses. Un autre graphe du même article tente même de préciser la nature de ces situations en se concentrant sur les ballons en profondeur :



On a l'impression d'assister à une rediffusion des problèmes constatés à Chelsea, où une équipe de Villas-Boas se fait percer et est mise en danger par des situations dont l'issue ne fait pas vraiment de doute.

La production offensive en question
Outre la vulnérabilité d'une défense de plus en plus perméable, un des principaux reproches adressés au cru 2013/14 des Spurs de Villas-Boas concerne le réalisme et les taux de conversion des attaquants. Ainsi, avant le licenciement de l'entraîneur on pouvait voir des statistiques telles que celles de l'ailier Townsend, 1 but pour 45 tirs ou Paulinho, 1 but en 38 tirs. Les Spurs ont du mal à créer des situations dangereuses, sans doute le prix à payer pour cette solidité défensive du début de saison qui va de pair avec une certaine timidité, mais pas seulement.

On l'a vu, l'effectif a été considérablement modifié durant l'été et AVB se retrouve avec un problème de cohérence selon les joueurs disponibles.

Alors qu'il a évolué toute la saison 2012/13 avec des ailiers sur le bon pied (dont Lennon toujours là), il a recruté Lamela qui fonctionne bien mieux en faux pied, tout comme Townsend.
Dembele est un bon joueur de transition associé a Capoue ou Sandro, mais son double pivot avec un Paulinho offensif (mais brouillon) change totalement le visage du milieu de terrain
L'apport des latéraux est important pour maintenir la fameuse ligne défensive haute, mais au milieu d'un recrutement pléthorique personne n'a semble-t-il songé à débaucher un arrière gauche remplaçant digne de ce nom (ça vous rappelle quelque chose ?). Ce qui fait que lorsque Danny Rose se blesse pour quelques semaines, Vertonghen se retrouve à dépanner à gauche et toute l'animation en pâtit.
Le rôle de Sigurdsson demeure flou - tantôt capable de jouer à gauche et de permuter occasionnellement avec Eriksen qui occupe la position de 10, tantôt exilé à droite...
Devant, il faut peser la créativité et l'imprévisibilité d'Adebayor par rapport à un Soldado capable d'être plus réaliste.
Harry Kane commence à être intégré à l'équipe première... parfois sur l'aile gauche.
Alors qu'il semblait avoir enfin trouvé une formule qui fonctionne (installation définitive du 4-2-3-1, ailiers sur le bon pied, centraux dont le profil correspond au projet), Villas-Boas et son staff semblent avoir raté un mercato durant lequel ils disposaient pourtant d'une manne financière importante suite au transfert de Bale.

Bien sûr, les joueurs recrutés ne manquent pas de talent, et certains ont prouvé dans d'autres championnats qu'ils étaient capables d'apporter une plus-value non négligeable, mais ils ne correspondaient pas forcément au projet de l'équipe et on ne peut pas dire que l'entraîneur portugais ne les fasse évoluer à leur poste ou dans les meilleures conditions. Là encore, toute ressemblance avec un entraîneur récemment passé par Marseille serait purement fortuite.

Conclusion
André Villas-Boas est donc licencié mi-décembre 2013, au lendemain d'une défaite humiliante mais logique à domicile face à Liverpool. Beaucoup de réactions de l'époque trouvèrent cette décision assez sévère au regard de la saison précédente, de la moyenne de points obtenue ou du fait que les naufrages défensifs semblaient concentrés en un petit nombre de rencontres. Néanmoins, en se penchant sur les tendances qui se mettaient en place à l'époque, on peut penser que les dirigeants ont fait le bon choix tant il est difficile de savoir si AVB aurait pu redresser la barre. Il est aussi facile de leur donner raison a posteriori en voyant ce que Mauricio Pochettino a fini par faire de cet effectif, non seulement au niveau des résultats mais aussi en terme de développement des joueurs (Kane, Lamela pour ne citer qu'eux).

Si l'échec de Chelsea révélait un entraîneur avec des principes de jeu intéressants mais qui avait fait un choix de carrière pour le moins bizarre, le parcours d'AVB à Tottenham soulève d'autres questions : sa faculté d'adaptation à la Premier League, sa capacité à gérer un mercato très agité (en cela, il est toujours difficile de connaître la part exacte de l'entraîneur dans les décisions de recrutement si on se fie à la citation incluse plus haut), et son virage pragmatique après la tentative ratée d'imposer ses idées.

Durant sa deuxième saison, on peut d'ailleurs voir plusieurs points communs avec la période Garcia de l'OM : mauvaise utilisation de joueurs pourtant talentueux, lourdes défaites face aux gros du championnat, difficulté à trouver un équilibre à la fois vertical et horizontal...


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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar boodream » 24 Juin 2019, 00:03

Dragan, Ca rejoint ce qui se dit depuis l'annonce de son arrivée: il n'est pas rassurant sur ladurée a priroi, même s'il dmarre généralement bien, hormis à Chelsea. Faudra essayer d'éviter de le prolonger trop vite, mais on peut espérer qu'il insuffle de l'air frais cette saison.
«On a fait une erreur dans ce mercato, c'est d'avoir eu des discussions avec un joueurs qui ont trop duré. Et ça, c'est une erreur qu'on essaiera de ne pas reproduire» :eyraud:
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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Gastibelza » 24 Juin 2019, 11:58

boodream, +1. L'immense René Girard a été champion de France, Galtier que tout le monde considérait comme un entraîneur lambda de L1 a défoncé tout le monde cette saison, Jardim était l'entraîneur le plus côté d'Europe et c'est tout juste si Monaco n'est pas descendu sous sa houlette. Ca ne signifie pas que n'importe quel entraîneur peut réussir mais simplement qu'il y a un ensemble de facteurs qui fait qu'une équipe a des résultats immédiats.

Le fait qu'il arrive avec un gros staff, qu'il ait un CV international avec un palmarès et que les joueurs soient soulagés de ne plus avoir Garcia, ça devrait en effet apporter un souffle nouveau aux joueurs en place. Après, c'est la qualité du recrutement qui va être décisif. On n'a plus le droit de se manquer dans de telles proportions. Sportivement et économiquement, on en prendrait pour quelques années.
Donnez-moi vos pauvres, vos exténués,
Envoyez-moi vos cohortes qui aspirent à vivre libres,
Les rebuts de vos rivages surpeuplés ;
Envoyez-les moi, les déshérités que la tempête m’apporte.
J’élève ma lumière et j’éclaire la porte d’or


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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Dragan » 28 Juin 2019, 16:31

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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Johnny Rotten » 28 Juin 2019, 16:55

:ptdr:
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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Vodevil » 28 Juin 2019, 18:44

"A 18 ans, j'ai quitté ma province. Bien décidé, à empoigner la vie. Le cœur léger, et le bagage mince ..." :eyraud2:

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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Dragan » 30 Juin 2019, 12:11

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TRAJECTOIRE; Sur les traces de Villas-Boas; De son Portugal natal à la Chine, le nouvel entraîneur de l'OMa bourlingué et laissé des souvenirs variés. Ceux qui ont croisé son chemin témoignent


Il se voyait entraîner en Asie, rêve d'exercer, un jour ou l'autre, en Amérique du Sud après des expériences sur ses terres, au Portugal, avant de s'exporter vers des contrées lointaines, perpétuant la tradition des grands explorateurs lusitaniens. André Villas-Boas n'a pas découvert la route des épices. Les mauvaises langues diraient plutôt qu'il a trouvé le chemin le plus court pour amasser de l'argent, grâce à ses licenciements à Chelsea (30 millions d'euros d'indemnités selon les médias anglais) ou Tottenham, et ses contrats pharaoniques contractés avec le Zenit Saint-Pétersbourg (8,5 M€ par an) ou au Shanghai SIPG (entre 12 et 15 M€ par saison selon la presse chinoise, lire ci-contre).


Ce ne sont pas les millions de l'OM qui l'ont extirpé de ces mois passés loin des terrains, mais plutôt le challenge présenté par Andoni Zubizarreta. Dès demain, Villas-Boas sera à pied d'oeuvre au centre Robert Louis-Dreyfus pour piloter la reprise de l'entraînement. Les joueurs convoqués sont impatients de faire connaissance avec le successeur de Rudi Garcia, de découvrir sa fameuse patte si souvent vantée, ses entraînements "innovants" d'après Modou Sougou qui l'a côtoyé lors de ses premiers pas comme entraîneur à Coimbra, son staff composé de plusieurs proches.

Ses nombreux voyages en ballon l'ont amené à se montrer intransigeant sur le sujet, lui qui n'avait pris dans ses bagages que deux adjoints pour sa première expérience à l'étranger, à Chelsea. L'aventure marseillaise dira rapidement s'il a appris des erreurs commises tout au long de son parcours. "Ce dont il doit se méfier, c'est de penser qu'il va réussir là où beaucoup ont échoué, jauge Christophe Lollichon, entraîneur des gardiens qui l'a vu arriver chez les Blues. Il doit surtout penser à parfaitement observer le microcosme marseillais et tout ce qui entoure l'OM, bien évaluer la situation, mettre en avant ses assistants plutôt que de se livrer à des changements brutaux qui vont heurter si ça ne marche pas."

À 41 ans, André Villas-Boas sait où il met les pieds, lui qui avait été approché par Vincent Labrune en 2014. Après sa présentation aux médias, il a passé des vacances studieuses, décortiquant quantité de matches des jeunes pousses olympiennes, préparant le mercato avec Zubizarreta et questionnant souvent ce dernier sur différents thèmes. Leur mariage coulerait presque de source. "L'OM a besoin d'un entraîneur de son calibre et lui a besoin d'un challenge comme celui que lui propose le club, pose Sougou. Il est carré, a ses idées. Il faut le suivre et qu'il ait les joueurs pour réussir. C'est quelqu'un qui n'a pas peur, est frontal avec les joueurs et leur dit ce qu'il pense. Pour exister à Marseille, il faut être comme ça. Il l'est naturellement."

Ceux qui l'ont croisé à différentes étapes de sa carrière racontent cet homme parti de rien, aux idées bien arrêtées et aux méthodes novatrices mises en place, parfois avec succès, parfois non.


La Provence



Information
ACADEMICA COIMBRA DE 2009 À 2010; Sougou : "Il dégage du charisme"


Il était là aux débuts d'André Villas-Boas. Arrivé à l'Academica Coimbra un peu plus tôt, Modou Sougou a vu débarquer le technicien portugais en octobre 2009. Ce dernier n'avait que 32 ans, certains joueurs étaient plus âgés que lui. "C'était sa première expérience comme entraîneur principal, il nous a beaucoup aidés, se souvient l'ancien joueur de l'OM. Il était jeune, mais dégageait un tel charisme et imposait naturellement le respect. Il savait ce qu'il voulait, l'âge n'avait pas d'importance. Coimbra était au fond du classement quand il a pris l'équipe en main. Il a changé la mentalité, a fait que l'on n'était plus dans la réaction après avoir encaissé un but. On commençait les matches en attaquant. On y a cru et on l'a fait. On arrivait même à presser les grands clubs !"


Sougou a été marqué par l'ambition du jeune entraîneur et la confiance qui l'habitait. "Coimbra voulait aller en haut, lui aussi. Je me rappelle très bien de la première réunion qu'on a eue avec lui. Il nous a dit de lui faire confiance à 100 %. On voyait qu'il avait confiance en lui. Il pouvait nous dire qu'on allait gagner les cinq prochains matches, que l'équipe allait être classée prochainement. Il nous disait : 'Je le dis et vous allez le faire'. Il nous poussait, nous boostait." Décrit comme perfectionniste, voire comme un scientifique du football, "AVB" a aussi posé sa patte sur les entraînements. "Travailler avec lui au quotidien est plaisant vu les séances qu'il mettait en place, pose le Sénégalais. Elles étaient originales, innovantes, modernes. Je n'avais jamais connu ça. C'était un régal. J'ai retrouvé ce type d'entraînement avec (Marcelo) Bielsa. Ces entraînements te permettent de te sentir tellement fort qu'en match, tu ne peux pas rater une passe. Il te prépare très bien, aussi bien défensivement qu'offensivement."

L'ex-Olympien adore le personnage, son management, sa manière de gérer son groupe : "Il fait tout pour ses joueurs, n'hésite pas à leur faire plaisir. C'est donnant-donnant : si tu travailles bien, il y a une récompense. Il était proche des joueurs, organisait des dîners pour souder le groupe. Il veut que ses joueurs soient contents de venir à l'entraînement. Il préfère qu'un joueur qui n'est pas à 100 % pour une raison ou une autre vienne lui dire et qu'il fasse des soins. Celui qui s'entraîne doit se donner à mort.

"Un jour, en 2010, il me convoque dans son bureau. 'Il paraît que tu es fan de Marseille ?', me demande-t-il. Je lui réponds que je suis un grand fan. Il me parle du match entre Benfica et l'OM, et me demande si je veux y aller. Je réponds 'oui', mais comme on a un match deux jours plus tard, je ne sais pas si je peux. Il s'est organisé pour que j'y aille. Il fallait juste que je lui promette de rentrer après le match car le lendemain, on partait au vert. Avec ma famille, on a vu le match en loges. Et j'ai marqué deux jours après contre Porto ! Je suis allé le voir sur le banc. Mes partenaires m'ont traité de lèche-cul. C'était une manière de le remercier. Pour lui, c'était sans doute une méthode de management. "


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CHELSEA DE 2011 À 2012; Lollichon : "Il a voulu changer trop de choses"


Arrivé de Rennes en 2007, Christophe Lollichon en a vu défiler des entraîneurs sur le banc des Blues. Dont André Villas-Boas, de juin 2011 jusqu'au 4 mars 2012 où il a été limogé. En charge des gardiens, Lollichon se souvient de sa collaboration avec ce jeune technicien.

Quels souvenirs gardez-vous du passage de Villas-Boas à Chelsea ?


C'était un jeune entraîneur qui sortait d'une période courte mais extrêmement pléthorique à Porto. Il arrivait à Chelsea en voulant tout casser d'autant plus qu'il avait été acheté 15 M€. Il arrivait plein d'ambitions en voulant imposer sa façon de voir les choses. Il était très dynamique et voulait changer beaucoup de choses. L'homme est convivial, aime que tout se passe bien. Il voulait créer une atmosphère. Dans la façon de faire, il y a forcément une influence Mourinho dont il a longtemps été l'assistant-observateur avec des touches différentes sur le jeu et la possession. Il voulait un peu plus conserver le ballon que Mourinho sans délaisser la contre-attaque. Ayant connu les deux, il y a des similitudes sur la façon d'organiser l'entraînement. Mais il ne parlait jamais de Mourinho parce que ça ne s'est pas très bien terminé entre eux.

Comment se comportait-il avec son staff ?

Il aimait prendre les avis de ses assistants. À l'époque, c'était Roberto Di Matteo, Steve Holland, Chris Jones et deux Portugais venus avec lui. Ça se passait bien, il y avait régulièrement des réunions, il accordait beaucoup d'importance à nos avis, même si la décision finale lui revenait. Il n'était pas enfermé dans sa tour d'ivoire.

Il était jeune, dans un vestiaire rempli d'ego. Comment cela s'est-il passé ?

C'est là où ça a un peu péché. Du haut de ses 33 ans, il est arrivé dans un club énorme avec des têtes d'affiche qui prenaient de la place comme Terry, Lampard, Drogba, Cech, Ashley Cole... Il faut forcément faire attention. Il a peut-être oublié d'évaluer objectivement la situation avant d'imposer ses idées. Quand vous prenez de front ces joueurs-là, il y a des désaccords. On a bien ressenti qu'à un moment, ils avaient du mal à cohabiter. Sur le terrain, c'était compliqué, aussi. Il a voulu changer trop de choses en même temps, ça a été son principal tort, avec un peu de naïveté due à son jeune âge et son inexpérience. On avait beau le lui dire, mais il était très décidé, très sûr de lui. Les expériences suivantes ont dû lui servir pour grandir comme entraîneur.

S'est-il servi de ses erreurs ?

J'espère. Il est intelligent, est maintenant capable de prendre du recul sur les situations, ce qu'il n'était peut-être pas apte à faire à Chelsea. Il avait l'impression qu'avoir été acheté 15 M€ lui donnait une certaine impunité. Il a heurté des joueurs qui pensaient qu'il voulait imiter Mourinho. André doit penser à être très bien accompagné. À Chelsea, il n'est venu qu'avec deux personnes, il a évolué sur la question. Il faut faire très attention quand vous êtes trop sur le devant de la scène. D'autant qu'à Marseille, il ne choisit pas la facilité.

Est-il travailleur ?

C'est un bosseur. Il décortique les matches, se prend la tête sur leurs analyses. S'il s'entoure bien, il peut être fédérateur et intéressant. Je lui souhaite de réussir à l'OM. Lors de sa courte période à Chelsea, il a évolué. Je l'avais apprécié.


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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Vodevil » 30 Juin 2019, 16:01

D'ailleurs, est-ce qu'on a des nouvelles du staff qui devait l'accompagner ? :-k
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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Dragan » 30 Juin 2019, 16:11

Vodevil, rdv demain pour la reprise. On les verra tous normalement mais oui tous ceux annonces sont bien censes etre la
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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Dragan » 01 Juil 2019, 12:49

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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Dragan » 01 Juil 2019, 12:49

Pas de Carvalho... Genial..
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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Odd » 01 Juil 2019, 13:25

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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Dragan » 01 Juil 2019, 13:46

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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar boodream » 01 Juil 2019, 13:49

Il y sera clairement, il y a quelques jours il était cité lui-même à propos de sa collaboration avec AVB.
«On a fait une erreur dans ce mercato, c'est d'avoir eu des discussions avec un joueurs qui ont trop duré. Et ça, c'est une erreur qu'on essaiera de ne pas reproduire» :eyraud:
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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Delio » 01 Juil 2019, 13:52

Je suis plus à fond pour la présence de Cavalho en tant qu'adjoint que par celle d'AVB en coach principal :lol:
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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Dragan » 01 Juil 2019, 13:52

Je suis a fond pour recruter Carvalho a la place de Rami sur le banc :fier: :cretin:
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Re: André Villas-Boas, nouvel entraîneur de l'OM

Messagepar Kenshi » 01 Juil 2019, 14:17

Pourquoi y'a pas Strootman ?
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