[SALC] Longoria : comme un Eyraud ?

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Doit-on conserver Longoria ?

OUI, il fait un super boulot
9
20%
OUI, toute façon McCourt veut le garder
17
38%
NON, il s'est trop raté depuis 18 mois
11
24%
NON, j'en ai marre du mercato mercato merc...
7
16%
Obiwan Kenobi rachète le club, s'auto-nomme Président et avant-centre titulaire à vie
1
2%
 
Nombre total de votes : 45

Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar Dragan » 12 Mar 2022, 18:15

boodream, il a un profil similaire à Fournier. Mais pas du tout à longoria
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar boodream » 12 Mar 2022, 18:22

Dragan, On a nommé une directrice générale y a un an. Longoria ne va pas gentiment redevenir DS à mon avis.
«On a fait une erreur dans ce mercato, c'est d'avoir eu des discussions avec un joueurs qui ont trop duré. Et ça, c'est une erreur qu'on essaiera de ne pas reproduire» :eyraud:
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar Dragan » 12 Mar 2022, 18:43

boodream, elle a pas non plus le profil d'un ponsot. Elle est dans les sponsors et le marketing. Ils lui ont mis un titre pompeux, mais c'est une directrice du marketing
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar spy » 12 Mar 2022, 19:06

boodream a écrit:Il se fait pisser dessus par les supps lyonnais, qui disent qu'il a savonné la planche de Juninho.

Et que ce soit à Nice ou à Marseille, je ne le vois pas bosser avec Fournier ou Longoria, plutôt les remplacer.

Ce qui est sûr c’est qu’une révolution est attendue à Lyon avec les départs de 2 gros actionnaires. Ponsot va se recaser si un investisseur arrive. A marseille, il manque clairement une tête dirigeante. Ponsot est plutôt très bon politiquement. Avec Longoria ça pourrait être très complementaire, mais je ne vois pas Longoria accepter qu’on lui mette quelqu’un au dessus.
L’année dernière j’étais prétentieux, mais cette année je suis parfait
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar Dragan » 13 Mar 2022, 11:01

L’avantage de Ponsot c’est sa connaissance de la politique interne (lfp etc.) et surtout sa capacité à négocier les contrats y compris et surtout les ventes, ce qu’on ne sait pas faire !!!
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar boodream » 13 Mar 2022, 12:14

Il est présenté comme un excellent gestionnaire qui en l'absence d'Aulas est parti en couilles en endossant un costume trop grand pour lui, qu'il ne veut pas lâcher. Personne à Lyon dit que c'est un nul, par contre ils disent qu'il préfère son pouvoir interne aux intérêts de leur club. Ca ne donne pas spécialement envie. Le mec ne voulait pas être éclipsé par Juninho et du coup le DS actuel c'est l'autre guignol de Cheyrou :lol:
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar alexduke » 13 Mar 2022, 12:24

Tout pareil que boodream. Ça a l'air d’être un gars sacrément intéressé par le pouvoir et le contrôle, ça ressemblerait à un loup qu'on fait entrer dans la bergerie.

Mais en vrai, pourquoi la question se pose? L'organigramme actuel m'a l'air pas mal non? Pourquoi vouloir ajouter quelqu'un?
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar Betsamee » 13 Mar 2022, 12:25

On lorgne le patron de l'OL le plus mal gere depuis 20 ans? J'ai bon?
"Mieux vaut consacrer son intelligence à des conneries, que sa connerie à des trucs intelligents"@ un mec bien!
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar gob » 13 Mar 2022, 14:27

Il est bien introduit à la LFP ?
Cela peut être une raison ( pour remplacer JHE).
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar aristote2 » 13 Mar 2022, 15:30

Il est aussi connu pour ne pas connaître grand chose au football. :|
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar marcos011 » 17 Mar 2022, 20:40

Information
La LFP accepte les renforts issus des Championnats d'Ukraine et de Russie

INFO L'ÉQUIPE. Le conseil d'administration de la Ligue a validé la possibilité pour les clubs français d'engager immédiatement un joueur venu des Championnats de Russie et d'Ukraine, s'il n'est ni russe ni ukrainien.


https://www.lequipe.fr/Football/Article ... ie/1322770[code][/code]
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar Dragan » 22 Mar 2022, 10:47

Information
« J’essaie de faire une planification sur trois saisons »

Pablo Longoria, le président de l’OM, évoque pour « L’Équipe » les principaux enjeux autour de la masse salariale marseillaise. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PERMANENT

MATHIEU GRÉGOIRE (avec Ba. C., V. G. et M. Go.) MARSEILLE – Depuis l’arrivée de Frank McCourt, en 2016, la masse salariale de l’OM a gonflé, avec des rémunérations déconnectées des revenus générés par le club. Arrivé en juillet 2020, au poste de directeur sportif, Pablo Longoria a dû gérer des contrats XXL, comme celui de Strootman, puis tenter d’instaurer une grille salariale plus vertueuse.

Les 4 groupes et l’importance du net

« Important que le statut   salarial reflète le statut   sur le terrain »

Au moment de constituer son effectif, Longoria distingue quatre groupes, avec les salaires qui vont avec. « Par ordre décroissant : les joueurs premium, les titulaires, les alternatifs et les jeunes, glisse-t-il. Quand je négocie un contrat avec une recrue, je raisonne sur un package général : amortissement du transfert, salaire, frais d’agents et coût de scouting. Pour la masse globale, le calcul est plus difficile encore, il faut intégrer les participations aux compétitions européennes, les revenus extraordinaires, les plus-values possibles, l’enveloppe et ta marge de manœuvre peuvent varier. J’essaie de faire une planification sur trois saisons. »

Pour lui, Milik, Payet, Ünder, Gerson, Saliba ou Guendouzi doivent appartenir au groupe premium, même si le salaire du dernier cité est évolutif. Il dit avoir retenu une bonne leçon à Valence (2018-2019) : « Négocier en net avec tous les joueurs, ne pas faire de distinctions entre étrangers et Français, ou se mettre la tête à l’envers avec les avantages fiscaux. À Valence, les Espagnols du groupe se sont sentis un peu lésés. Le net, ce qu’il prend dans la poche, voilà ce qui compte pour le joueur, et le fait qu’il se sente à sa place dans la grille. »

Autre considération, l’équilibre numérique entre les trois clans du vestiaire : « Il y a les “Espagnols-Italiens”, comme je les appelle, les Brésiliens et les Français, même si on essaye de prendre des joueurs capables de s’intégrer dans les différents groupes, au final. À Valence, il y avait déjà ces trois cercles, les “Sud-Américains/Portugais”, les Espagnols et les Français. Un mec comme Daniel Wass (*) était pour moi un Espagnol, vu son vécu en Liga. »

Ces trois groupes ne recoupent pas forcément les quatre catégories : « Le terrain décide, il est juste important que le statut salarial reflète le statut sur le terrain. » La diplomatie du vestiaire a quand même voulu que Lopez et Mandanda aient aujourd’hui les mêmes émoluments, à quelques milliers d’euros près. En relançant en prêt des joueurs de grands clubs étrangers (Saliba, Guendouzi, Ünder, Lopez), le président marseillais sait qu’il gagne sur le front des transferts mais règle des salaires chers : « Tu cherches un équilibre, encore, en incorporant ces éléments qui peuvent supporter la pression de Marseille, s’ils réussissent leur reconstruction psychologique après l’échec dans leur club. Il y a une part de risque. »

DNCG, reports de salaire   et écueils à surmonter

« J’ai le souci de la bonne gestion »

L’ancien directeur financier, Baptiste Viprey, était connu comme le loup blanc à la DNCG, l’OM essayant d’assouplir l’encadrement de sa masse. L’été dernier, 2,8 M€ brut de rémunérations d’Alvaro (1,5 M€ rien que pour lui) de Lirola et de Balerdi ont été reportés au 1er juillet 2022, sur l’exercice comptable suivant. Cela a permis l’arrivée d’Harit (900 000 € net annuels), qui a lui-même renoncé aux deux tiers de son salaire à Schalke 04, mais aussi celles de Kolasinac et Bakambu en janvier 2022. À part à l’époque de Gérard Lopez à Lille, la DNCG n’avait jamais validé ce type de reports. « Les indemnités de transfert étalées n’ont rien de nouveau, faire ça sur le salaire, c’est périlleux, le procédé fait vivre à crédit, explique un des patrons du foot français. Attention à ne pas le généraliser. » La venue avancée de Samuel Gigot (embauché en janvier puis prêté six mois au Spartak) semble impossible pour cette raison.

Longoria ne s’étend pas : « J’ai le souci de la bonne gestion. Nous avons des rapports sincères et transparents avec la DNCG. Je ne suis pas pour la systématisation des reports, en Espagne, nous sommes attachés aux règles financières radicales et saines. Seulement, là-bas, les salaires peuvent être payés en fin de saison, en juillet, ce qui protège ton cash-flow (la trésorerie du club). » Pour arriver à une masse mieux maîtrisée encore, Longoria devra éviter de multiplier les prolongations onéreuses sur des joueurs établis (comme celles d’Amavi et d’Alvaro, même s’il considère toujours la première comme « une décision de sécuriser un actif »). Et intégrer plus de jeunes encore du centre ou de la post-formation : « J’ai cru en cette idée toute ma vie. C’est important pour la masse salariale et pour la santé du vestiaire. »

Les arrivées de Bakambu et Kolasinac, des trentenaires ou quasi, ont pu brouiller le message, mais Sampaoli voulait des « éléments d’expérience » : « Et le vécu a un prix », conclut Longoria. Pour gérer le dossier Bakambu, au salaire colossal en Chine, il a mis en place un système raffiné de bonus.

(*) Le Danois, passé par l’ETG, évolue en Liga depuis 2015.

L'Equipe
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar dxd92 » 22 Mar 2022, 12:09

Wass il aurait tellement fait du bien à la place de l'autre tromblon catalan
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar Dragan » 10 Avr 2022, 14:41

Information
se c r ets de j e u n e om

Arrivé à la présidence de l’OM à 33 ans, l’Espagnol détonne par sa précocité, sa trajectoire professionnelle et ses méthodes d’acharné.

Paul Baysse aperçoit enfin Pablo Longoria. Blessé, forfait, mais présent pour assister à la rencontre du soir (0-1), le 7 janvier, le défenseur bordelais veut profiter du moment pour remercier le président de l’Olympique de Marseille de son attention. Six mois plus tôt, Baysse a reçu une lettre manuscrite de sa part, après sa grave blessure au genou gauche. “C’est une règle instaurée par Pablo, explique un salarié de l’OM. Il veut que nous soyons en veille au cas où un joueur se blesse, doive faire face à un coup dur ou autre chose de négatif. Peu importe qui, le Championnat ou la nationalité, Pablo souhaite envoyer un petit quelque chose à tout le monde.”

Sans arrière-pensée. Longoria fait dans la bienveillance gratos. L’exemple Paul Baysse parle de lui-même. “Il se demandait si le président allait le reconnaître, explique un témoin de la scène. Il s’est approché doucement, lui a tapé sur l’épaule et s’est présenté à lui. Pablo s’est retourné et lui a fait un grand sourire. Il lui a demandé s’il allait mieux et il a enchaîné sur leur passion commune, le surf. Il a commencé à lui dire qu’il surfait aux mêmes endroits que lui. Paul Baysse hallucinait complètement qu’il sache tout ça sur lui.”

Calée à côté, la garde rapprochée du boss de l’OM ne bronche pas. La scène ressemble à beaucoup d’autres. Aucun joueur, ou presque, n’a de secret pour lui. En novembre, il croise Charles Kaboré, venu assister en touriste à la rencontre contre Metz (0-0) au Vélodrome. L’ancien milieu marseillais (2007-2013) se présente, convaincu que Longoria n’a jamais entendu parler de lui. Raté. “Bien sûr que je te connais, Charles ! Depuis la Coupe d’Afrique U20 au Congo-Brazzaville (en 2007)…” Le joueur du Dynamo Moscou reste sans voix, ne se souvient même plus des matches et des actions dont parle le patron olympien. “J’aime ça, sourit l’intéressé. Toutes les semaines, je regarde les joueurs et les jeunes qui démarrent. Partout. S’il y en a un que je ne connais pas, j’ai la curiosité de savoir qui il est. C’est ma passion, je la vis à fond.”

Cinq paraboles, quatre magnétoscopes

L’amour pour le jeu et les joueurs ramène, ici, dans le modeste appartement familial de la banlieue d’Oviedo, dans le nord de l’Espagne. Le papa bosse dans l’informatique, traîne le fiston aux matches du club local et du Sporting Gijon. La maman est gardienne, que ce soit à la prison du coin ou face à son fils unique. Dans la chambre, des posters des équipes de Liga décorent les murs. À chaque début de saison, Pablo Longoria envoie une lettre à toutes les formations d’Espagne pour leur demander une photo du nouvel effectif.

“Je crois qu’il a toujours aimé ça, c’est dans ses gènes depuis qu’il existe, sourit Begona Longoria, la maman. Il me mettait des coups de pied tout petit, c’était peut-être déjà ça ! (Rires.) À 1 an et demi, il avait le maillot de la Seleçao. À 2 ou 3 ans, il regardait déjà les matches à la télé. Il était accro à ça. Le week-end, du vendredi soir au dimanche, il passait son temps à suivre des rencontres. Et pas que le football espagnol.”

Pablo Longoria aime l’AC Milan de Sacchi et admire le Monténégrin Savicevic. À l’école, il débarque avec des cartes de Serie A quand ses amis échangent celles de Liga. Dans sa chambre, il passe des heures à jouer à PC Calcio, version italienne de PC Futbol, sorte de Football Manager. “La version espagnole était trop simple, précise-t-il. Je préférais construire des équipes italiennes. Et il y avait une data base avec des anecdotes sur tous les joueurs, je voulais tout connaître.”

À 8 ans, les équipes transalpines et leurs schémas n’ont déjà plus aucun secret pour lui. “Nous l’écoutions parler des matches, des footballeurs, des équipes, sourit Pedro Iriondo, directeur de la stratégie à l’OM et ami du boss depuis la maternelle. Il nous parlait des championnats étrangers, portait à l’école son maillot de l’AC Milan. Nous ne connaissions pas vraiment ; lui savait déjà tout. Quand il m’invitait, j’étais toujours surpris du nombre de cassettes vidéo qu’il avait.”

Cinq paraboles recouvrent le balcon de la chambre et du salon pour capter les chaînes du monde entier. “Je les gérais avec différents signaux pour recevoir tous les matches”, se souvient Longoria. Quatre magnétoscopes tournent du soir au matin pour enregistrer les rencontres danoises, serbes, brésiliennes, etc., sans exception de championnats ou de compétitions.

Il n’a alors qu’une douzaine d’années. “Il regardait du foot vingt-quatre heures sur vingt-quatre et n’était jamais lassé, explique encore sa maman. J’allais le voir : « Sors un peu, il faut que t’ailles prendre l’air. » Mais il enregistrait ses trucs, il faisait ses fiches. Il en avait plus de 1 000 ! Il savait tout sur tout, connaissait tous les joueurs étrangers...” À la maison, le quotidien n’est pourtant pas toujours simple. “Nous n’avions vraiment pas beaucoup d’argent”, témoigne Pablo Longoria. Pas de voiture pour se déplacer, peu d’occases de sorties pour limiter les frais. Mais la maman donne sans compter.

Sept cassettes tous les deux jours

“Ça coûtait de l’argent, confirme-t-elle. Je lui demandais : « De combien de cassettes as-tu besoin ? » Il me répondait : « Ça va dépendre des matches que je regarde, peut-être six ou sept tous les deux jours... » Je les lui achetais, convaincue de faire quelque chose de bien pour le rendre heureux et son futur. Si c’était ça, sa passion, je me devais de l’accompagner…”

Une grosse blessure au tibia-péroné l’empêche de se rêver un avenir de footballeur. Mais le jeune Longoria s’imagine depuis toujours dans l’organigramme d’un club. “De toute façon, j’étais très mauvais sur le terrain ! (Rires.) On me disait que j’avais le cerveau, pas les jambes.”

Sans rire. À 13 ans, il occupe la première place d’un quiz foot organisé sur le net à travers tout le pays. Avec l’autorisation parentale, il monte un site internet sur lequel il développe son expertise à propos des meilleurs jeunes. Sous le pseudo Longo, il dissèque les plus grands espoirs aux quatre coins de la planète. “Je faisais aussi des chroniques de matches. S’il y avait un type de 16 ans qui débutait à l’Étoile Rouge ou au Partizan de Belgrade, j’écrivais sur lui. Je voulais toujours savoir qui allait être le prochain bon jeune. Je devais être le seul sur la Toile à le connaître.” La qualité de son boulot lui offre même le droit de prendre le micro sur Radio Marca. Chaque saison, le magazine World Soccer sort sa liste des 100 meilleurs jeunes à suivre. Un autre défi. “Je me disais que je devais faire mieux qu’eux. J’écrivais mes listes pour être en compétition avec la revue. (Sourire.)” Peut-être même déjà avec certains agents.

Un “OVNI” détenant un “don”

Pendant son temps libre, il aime débarquer dans les hôtels qui accueillent les meilleures équipes d’Espagne avant un match. “Pablo nous faisait rire, explique un autre ami d’enfance. Il allait là-bas et parlait aux joueurs. Il leur racontait leur vie, sortait des détails sur eux quand il les croisait. Ensuite, il allait voir les directeurs sportifs, les entraîneurs ou les présidents pour leur conseiller des footballeurs, leur dire sur quels jeunes miser. C’était Pablo.” L’avenir de l’Espagnol n’a jamais fait aucun doute. “Je n’aurais rien fait d’autre que travailler dans le football”, explique-t-il. Ses proches ne disent pas autre chose. “Pablo savait qu’il serait dans ce milieu, explique son ami Anton Meana, journaliste pour la Cadena SER, l’une des plus grandes stations de radio d’Espagne. Il a toujours eu un don pour ça. C’est un OVNI. Avec son regard, il est capable de repérer un joueur que personne ne verra. C’est le meilleur pour ça. Il était fait pour ce métier.”

De sa chambre, il écrit aux plus grands clubs d’Europe pour provoquer son destin. “J’analyse alors leur équipe et je leur recommande des joueurs”, se rappelle Longoria. Et il profite du courrier pour proposer ses services. Quatre clubs prennent le temps de lui répondre. L’Olympiakos lui renvoie un dossier accompagné d’un mot : “Merci pour votre analyse de notre équipe. Voici la nôtre.” Le Bayer Leverkusen lui demande une cassette sur l’un des joueurs conseillés. Le PSV Eindhoven : “C’était très intéressant, merci. Nous n’avons pas de travail à te proposer mais tu es quelqu’un de passionné. Au plaisir de te connaître un jour.” C’est Newcastle qui se montre le plus intéressé. Et intéressant. Le club anglais renvoie un rapport type de scouting, donne des conseils précieux pour les rédiger. “J’allais à la boîte aux lettres tous les jours. J’étais si heureux quand je recevais une réponse, un poster, une lettre…”

En 2004, il écrit à l’UEFA, demande une accréditation pour une finale européenne. Permission accordée grâce à la qualité de son blog. Même sans carte de presse. “J’avais le choix entre la finale de Ligue des champions Monaco-Porto (0-3, à Gelsenkirchen) ou celle de la Coupe de l’UEFA Valence-Marseille (2-0, à Göteborg). Le calcul économique a été rapide. Le club espagnol organisait des déplacements pour ses supporters. C’était mieux pour moi, même si ma maman a encore dépensé de l’argent pour que je puisse y aller. Elle s’est vraiment beaucoup sacrifiée. C’était la première fois que je prenais l’avion, que je voyais un match à l’étranger. Un souvenir très fort. Et puis, c’était Marseille…” Un signe, forcément.

Le jeune Pablo aime les sciences sociales mais n’a pas les moyens d’étudier dans la capitale. Alors, à 18 ans, il débarque dans le bureau de l’agent asturien Eugenio Botas. Il dépose un dossier détaillé avec une dizaine de jeunes joueurs prometteurs et lâche cette phrase, au culot : “Si vous voulez gagner de l’argent, regardez ça !” L’agent rappelle deux jours plus tard. Le début d’une nouvelle vie.

Un premier salaire de 400 euros

“Il n’y avait pas grand-chose sur son CV mais il l’a senti très motivé et calé, raconte un témoin de l’époque. Il le voyait aller très loin et a voulu lui donner sa chance.” Longoria touche alors 400 euros pour analyser des matches et fournir des rapports sur les gros potentiels. Son boulot impressionne. Eugenio Botas souffle vite son nom à... Newcastle, autre signe du destin, pour qui il enchaîne les comptes rendus. Mais l’Espagnol défie encore le temps, trop pressé, pour revenir en Espagne, quatre mois plus tard. “Je devais faire des cassettes à l’entraîneur de Huelva, Marcelino. Ça s’est transformé en : « Il faut monter une équipe. Quels défenseurs, milieux et attaquants ? »” Longoria n’a que 20 ans, lance sa carrière avec l’arrivée du Français Florent Sinama-Pongolle, sa première recrue officielle, en 2006.

“Pablo a parcouru le monde, dit encore sa maman. Quand il a commencé dans ce petit milieu, il disait parfois qu’il devait partir en urgence  : « Je dois aller au Congo, en Égypte ou à Marseille. » Il arrivait le matin, repartait à midi. Il appelait : « Je suis à Madrid, je dois prendre un avion. » Alors, j’ai fini par lui préparer une petite valise que je mettais devant la porte, avec des affaires, au cas où. Au moins, c’était prêt.”

Mais cette réussite expresse suscite les jalousies au pays. “Je sentais que les gens voulaient que je parte, raconte-t-il. J’étais le jeune qui pouvait prendre de la place dans le foot espagnol. On me le faisait ressentir. La vie m’avait toujours souri, je pensais que tout était facile. J’ai donc voulu partir d’Espagne pour recommencer de zéro. Me reconstruire dans un pays où je ne parlais pas la langue.” Disparaître pour mieux ressusciter. En Italie. Son rêve d’enfant. Pablo Longoria passe par l’Atalanta Bergame, où “il impressionne les dirigeants par ses connaissances” (Beppe Corti, chef scout du club), puis Sassuolo et la Juve, qu’il aime appeler “l’université”. Il découvre encore un peu plus le monde des transferts et les coulisses du métier. “Il travaillait sans jamais s’arrêter, explique un agent qui l’a côtoyé à cette époque. Le matin, quand vous commenciez votre journée, lui avait déjà regardé des matches, lu ses mails et toute la presse internationale. Il travaillait du matin au soir.”

Il profite de ses voyages pour apprendre cinq langues : l’italien, le français, l’anglais, l’allemand et le portugais. “Pour réussir, je devais en parler le plus possible. En Italie, j’avais tout mis dans la langue du pays. Mon GPS, mon téléphone, mon ordinateur, tout. J’ai fait pareil pour le français, l’anglais... Pendant la pandémie, je suis resté seul pendant deux mois. J’ai passé mon confinement en allemand. À la télé, j’ai regardé Babylon Berlin, Dark, toutes les séries allemandes, j’ai étudié tous les jours. C’est comme si j’avais passé mon confinement à Düsseldorf.”

Après Angers, il file à Milan

Plus jeune scout européen de l’histoire, Pablo Longoria devient aussi, six mois après avoir été nommé directeur du football, le plus jeune président de l’OM (34 ans) depuis plus d’un siècle et Paul Le Cesne. “Il est devenu le putain de président de l’OM après ce parcours fou, souffle encore son ami Meana. Vous imaginez ? Quand il m’a appelé pour me le dire, je lui ai dit : « Quoi ? Comme Florentino Pérez ou Joan Laporta ? » Netflix fera une série sur lui, c’est sûr.” Avant d’accepter le poste, il demande à deux personnes si la fonction risquait de le changer. “S’ils m’avaient dit oui, je ne l’aurais pas pris.” Il n’a pas changé. Paroles de proches. Avant chaque match, il veille jusqu’à 2-3 heures pour voir des rencontres. Après le succès contre Angers, en février (5-2), il file à Milan pour le derby, le lendemain. En novembre, il cherche un avion pour la finale de la Libertadores Palmeiras-Flamengo, avant de se raviser, vu son emploi du temps chargé.

“Pablo ne s’arrête jamais, souffle encore Pedro Iriondo. Parfois, pour faire un golf ou du surf, mais c’est rare. Il a une capacité de travail énorme. Pourtant, il m’impressionne encore. À Marseille, vous devez aussi gérer la ville. Il a su aller au-delà du sportif pour parfaitement s’adapter.” Quelques mois après son arrivée, Longoria rencontre Bernard Tapie à Paris, prend des conseils, échange avec d’anciens joueurs, demande à chaque fois : “Quelles étaient l’âme et la personnalité du club quand il gagnait dans les années 1990  ?” Très vite, le nouveau boss olympien fait le tour des bureaux à la Commanderie, interroge les salariés. “Il posait des questions à tout le monde, déclare un employé de l’OM. Il nous expliquait que ce projet nous appartenait. Il a su nous emmener avec lui.” “Il aime la culture foot, les villes, l’histoire, les derbys, dit encore Iriondo. Il s’intéresse à tout ce qu’il se passe autour de l’institution. L’autre fois, il a croisé Ravanelli (à l’OM de 1997 à 1999), à qui il a aussi posé des questions sur les recettes de l’époque. Il veut tout savoir. Il pense tout le temps à l’institution. Pour lui, c’est primordial.”

Fan de Buenos Aires et Montevideo, l’Espagnol se reconnaît d’emblée dans la cité phocéenne. “J’aime la mixité. Cette ville me ressemble. Je l’adore. Cette aventure à Marseille, c’est l’aventure de ma vie. Pour la première fois, je ne pense pas au futur. Je sais déjà que je ne travaillerai jamais à la tête d’un autre club. Je me sens à la maison. J’imaginais le club parfait ainsi. Les sensations sont si fortes ici.”

Il débarque à l’improviste chez Saliba

Son nouveau statut ne change pas ses réflexes et habitudes. “Nous avons un groupe WhatsApp avec les copains, souffle Meana. Il envoie souvent des blagues. Il est très drôle.” Avant chaque match, il prévient le président adverse qu’un but peut le rendre barjot. “À Montpellier (victoire 3-2, 1re journée, le 8 août 2021), ils ont halluciné, rigole un témoin. Il avait pourtant dit qu’il pouvait être excessif. Pablo est tellement passionné qu’il peut exploser sur son siège et hurler si l’OM marque.”

Et, à l’inverse, broyer du noir en cas de défaite. “Il ne faut pas me parler dans ces moments-là. À Lyon (1-2, le 1er février), pendant le trajet retour, je n’ai parlé à personne. Je me sentais principal responsable de tout ça. Le sentiment de la défaite est le pire pour moi. Et je suis pareil avec nos jeunes ou nos féminines. Je déteste ça.” À la fête de fin d’année du club, le président a encore du mal à sourire. Quelques jours plus tôt, son équipe avait concédé un nul à domicile contre Reims (1-1). “Quand je perds, je ne sors pas de la maison, par respect pour les supporters. Je me dis que je n’ai pas le droit de m’amuser quand je sais que les gens sont dans la merde.” Sur les bus de l’OM, il fait même enlever “Finaliste de la Coupe de l’UEFA”. Impensable pour lui. “Pablo est un passionné. Il a ses méthodes bien à lui”, poursuit un ami d’enfance. Pareil avec le recrutement. L’Asturien peut passer plusieurs mois à étudier la personnalité d’un joueur, interroger ses proches ou le suivre dans la rue avant de l’engager. Pour faire venir Saliba, il débarque chez lui en juin. Sans prévenir. “Je voulais voir son environnement. Je dois tout connaître du joueur pour l’intégrer. Tout est important.”

À Marseille, il aime la Corniche, se baigner, mais n’a plus coupé depuis un moment. “C’est presque impossible de partir en vacances. Après deux jours, j’ai envie de travailler...” Quitte à sacrifier le privé. Il vit seul, reçoit parfois la visite de proches. “Je sais que c’est dur pour eux. Mais j’ai une chose dans ma vie, c’est le travail, le foot. Je n’y renoncerai jamais. Et je suis la personne la plus heureuse du monde, à l’OM.” Paul Baysse ne sera pas le dernier à recevoir un courrier. h  O. B.

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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar marcos011 » 10 Avr 2022, 18:44

:laporte:
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar Maximilien Straus » 10 Avr 2022, 18:48

Merci Dragan pour le partage.

C'est très impressionnant effectivement. Et un peu inquiétant :lol:
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar prtdr » 10 Avr 2022, 19:10

En quoi inquiétant ? Je ne vois pas.
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar Delio » 10 Avr 2022, 19:13

Il n’a qu’un seul centre d’interet c’est fou. Il doit avoir un QI monumental, ce type est incroyable.
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar prtdr » 10 Avr 2022, 19:18

C'est sa passion. Il a sans doute d'autres centres d'intérêt (pour preuve, son intérêt pour des aspects culturels notamment) mais est concentré beaucoup sur celle-ci.

Alors oui, c'est pas commun mais avec lui, on le savait hein, on le découvre pas.
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Re: Longoria : head of Eyraud

Messagepar randoulou » 10 Avr 2022, 19:19

Va t il pouvoir faire ce métier comme ça si longtemps ?

Merci pour l'article en tout cas
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