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Recrutement, finances : l'OL serein en coulisses
Malgré un effectif amoindri à Auxerre et des semaines difficiles en L1 depuis octobre, l'OL, dans les clous de son redressement financier, va recruter en janvier. Il veut aussi proposer des pistes d'amélioration pour l'arbitrage.
Paulo Fonseca n'a pas eu à cogiter pour composer le onze qui débutera à Auxerre, ce dimanche (15 heures). Il est privé d'au moins huit joueurs, dont trois suspendus. L'OL souffre physiquement et mentalement depuis début octobre (5 points pris sur 18 en Championnat, 14e bilan) et a connu sa première défaite Ligue Europa, à Séville (0-2, le 6 novembre). Un contraste qui suit l'euphorie du démarrage en Ligue 1 avec cinq succès lors des six premières rencontres. En coulisses, la dynamique serait plutôt inverse, avec un club qui retrouve cohérence et solidité.
Des renforts conditionnés à des départs
Dans leur politique sportive estivale freinée par une masse salariale encadrée qu'il vaudrait mieux préserver à l'équilibre d'ici à juin, les dirigeants avaient assumé conserver une courte marge de manoeuvre en vue du mercato hivernal. Un ou deux renforts recrutés en janvier, en attaque (prêt payant sans option d'achat de l'avant-centre brésilien Endrick [*] du Real Madrid espéré) et en défense centrale (départs probables de Moussa Niakhaté et de Clinton Mata pour la Coupe d'Afrique des nations), coïncideront avec autant de départs. Des joueurs en manque de temps de jeu, mais pas dans la « catégorie Fofana » selon l'expression des dirigeants. Le Belge (blessé à la cheville droite et dont le retour devrait se faire début 2026), tout comme Tyler Morton ou Ernest Nuamah, doit rester à l'OL au moins jusqu'en juin.
(*) Si Endrick signait le 1er janvier, date d'ouverture du marché, il ne devrait pas être qualifié pour Monaco-Lyon du 3, « l'encadrement nécessitant quatre jours et non deux pour valider un recrutement », selon Jean Sudres, responsable juridique du club rhodanien.
Des ressources solidifiées
La clôture au 30 novembre des comptes de la holding Eagle Football qui détient l'OL doit résoudre le problème des dépenses jugées inconsidérées et liées à de nombreux transferts intra groupe sous l'ère John Textor, et clarifier la réalité des ressources avant le passage devant la DNCG début décembre. La place de l'homme d'affaires américain, actionnaire majoritaire d'Eagle, est fragilisée par une procédure en Angleterre, perdue en première instance et dont le verdict en appel est attendu.
Faut-il rappeler que les pertes de l'OL dépassaient 100 M€ euros la saison passée ? Que le club, qui vise un redressement total pour 2028-2029, aurait déposé son bilan en cas de relégation en L2 ? Selon les règles UEFA, il n'a le droit qu'à un déficit cumulé de 60 M€ maximum sur les trois prochaines saisons, 2025-2026 compris. Le nouvel état-major dit désormais s'appuyer sur la dynamique sportive et l'état d'esprit général d'une entreprise référencée à la bourse parisienne mais passée au bord de l'implosion pour recruter.
Côté économique, le train de vie (masse salariale, dépenses) a diminué « de plus de 50 % ». Quand d'autres ressources (billetterie, sponsors maillot tel le Congo, partenaires économiques et institutionnels) ont été solidifiées. « Michele Kang a passé ses deux premiers mois à manger avec les grands patrons lyonnais, les partenaires économiques, confie le DG Michael Gerlinger. On a l'impression que tout le monde veut revenir et nous dit que nous faisons un bon travail. »
Une volonté de peser dans le football français
S'estimant lésé par les décisions arbitrales de M. Bastien lors du récent Lyon-PSG (2-3, le 9 novembre), l'Olympique Lyonnais, enfin, veut peser au sein du collège des clubs de L1. Dépasser les échanges récents, à l'invitation du corps arbitral, en présence de neuf autres clubs de L1, sur le fonctionnement du VAR. Gerlinger, comme Olivier Létang (Lille) ou Thiago Scuro (Monaco), ont créé un groupe de travail. Ce dernier entend soumettre des propositions concrètes d'ici à l'été prochain, indépendamment de l'IFAB, l'instance qui définit les lois du jeu.
Lors d'un échange informel jeudi au centre d'entraînement, le DG précisait par exemple qu'en Allemagne, premier pays européen qu'il visitera à ce sujet, « deux angles » de vidéo « dynamiques » étaient systématiquement proposés à l'arbitre central lors des interventions du VAR.
L'Equipe