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L'OM peut-il encore y croire ?
Encore défaits par l’Atalanta Bergame, auteurs d’une performance ratée, les Olympiens, seulement 3 points, sont virtuellement éliminés à mi-parcours. Mais l’écart avec les gros bras, le niveau plus homogène du reste et un calendrier plus abordable permettent encore de rêver.
En fin politique, Pablo Longoria s’est toujours gardé de claironner ses objectifs. Pour le retour de l’OM en Ligue des champions trois ans après son ultime tour de piste parmi les étoiles du Vieux continent, le dirigeant espagnol n’a jamais dévoilé publiquement ses objectifs, conscient de la mission ardue qui attendait Roberto De Zerbi et sa troupe, plongés dans l’inconnu de cette nouvelle formule et lestés par une authentique inexpérience collective. Les statistiques ne l’incitaient guère à l’optimisme, même si les algorithmes ont, depuis, revu leur copie.
Le cliché de l’instant, à mi-chemin de ce mini-championnat de huit étapes, n’est guère favorable à ses Olympiens. Après les quatre levées initiales, ils occupent, avec trois petits points dans l’escarcelle au lendemain de la nouvelle défaite contre l’Atalanta Bergame, une 25e place synonyme d’élimination pure et simple, derrière des écuries comme les Belges de Bruges (4) à qui ils iront rendre visite à l’occasion de la dernière rencontre (le 28 janvier 2026), ou encore les redoutables et surprenants Chypriotes de Paphos (5) et les Azéris de Qarabag (7).
Derrière les gros, un niveau plus homogène ?
La saison passée, 11 points avaient suffi pour se hisser en barrages, même si le dernier ticket s’était joué à la différence de buts, entre Manchester City (+ 4), le Sporting Portugal (+ 1), Bruges (-4) et le recalé de la dernière minute, le Dinamo Zagreb (-7). Pour être tranquille, "on va partir du principe qu’il vaut mieux en avoir 12", calculait l’ancienne légende olympienne Éric Di Meco, à l’aube de la réception de l’Ajax (4-0).
11 ? 12 ? La vérité pourrait finalement se situer en deçà de ces prévisions. Le premier à avoir effectué ces savants calculs se trouve du côté de Lisbonne. "Je pense qu’avoir entre 9 et 11 points sera suffisant pour se qualifier", prophétisait José Mourinho, désormais à la tête de Benfica, au sortir du troisième match - perdu - des Aigles. Le Special One se basait sur le fait que, contrairement à la saison dernière, les gros bras sont immédiatement entrés en action et squattent les huit premières places directement qualificatives. Trois d’entre eux ont fait le plein (Bayern, Arsenal, Inter) contre le seul Liverpool voilà un an à la même période. Newcastle, prochain adversaire des Olympiens au Vélodrome (le 25 novembre), joue les trublions, même si le budget pharaonique des Magpies lui permet de s’asseoir à ce banquet sans vraiment ciller.
Seul le PSG a bouleversé la hiérarchie…
Au-delà du pedigree des cadors adverses, c’est surtout le nombre de points qu’il faut prendre en considération. Les huit premiers en ont plus remporté cette saison (10,25 contre 9,8 l’année passée). Un constat qui ne se prolonge pas pour les seize formations suivantes et potentiellement qualifiées dont la moyenne tourne à 6 points contre 7,6 en 2024-25. La conclusion ? Derrière les mastodontes, le niveau apparaît plus homogène, autorisant tous les fantasmes et tous les résultats sur la seconde moitié.
Ce qui ne s’était pas produit la saison dernière. Les huit premiers à mi-parcours avaient, à parts égales, soit composté directement leur billet pour les 8es de finale, soit étaient passés par la case barrages. Plus largement, connaître une bonne première moitié avait presque eu valeur de sésame pour la suite de l’aventure. Une seule équipe était passée à la trappe après avoir figuré dans le top 24 : le Dinamo Zagreb. Qui en avait profité ? Le PSG, futur champion d’Europe après avoir occupé le même rang que l’OM (25e) au terme des quatre premières levées.
Pour rêver de prolonger l’aventure continentale, les Olympiens devront jouer "tous les matches à fond", insiste Medhi Benatia. "On ne doit pas faire de calculs. Si on montre notre vrai visage, il y a des matches à notre portée, il faudra essayer de faire le plein", prolonge le directeur du football de l’OM. Le statisticien Opta lui donne 34,7% de chances de se hisser à l’une des 24 premières places au soir du 28 janvier prochain. Tout n’est pas perdu, donc. À condition d’en faire plus dans le jeu et de prendre son destin en main, histoire de profiter d’un calendrier un zeste plus favorable. Sur le papier.
La Provence