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Les raisons d’un rebond
La Provence
Les Olympiens, la tête dans le sac après l’Atalanta, ont parfaitement réagi avec trois victoires consécutives. De bon augure pour le dernier mois de compétition en 2025.
Il y a à peine 22 jours, le ciel venait de tomber sur la tête des Olympiens et de tous leurs soutiens en même temps que Lazar Samardzic crucifiait Geronimo Rulli à l’issue d’un contre commencé par une main dans la surface de l’Atalanta. L’OM venait de concéder sa troisième défaite en cinq matches (plus un nul contre Angers et un succès minimaliste à Auxerre) et les esprits chagrins prévoyaient plutôt une crise qu’un rebond à l’horizon de la réception de Newcastle. Trois victoires plus tard les équipiers de Pierre-Emerick Aubameyang se sont complètement relancés en championnat et en Ligue des champions.
Les blessés reviennent un à un
Entre le non-match face aux Bergamasques et le duel intense livré aux Magpies mardi, deux joueurs ont disparu du groupe à cause de blessures (Nayef Aguerd et Amir Murillo). Mais Roberto De Zerbi a récupéré Leonardo Balerdi, Timothy Weah, Geoffrey Kondogbia, Bilal Nadir et Emerson Palmieri (suspendu contre la Dea). L’infirmerie est encore loin d’être vide, mais le technicien italien peut à nouveau mettre en place un roulement efficace.
"Aucune crise ne couvait, mais il y a eu toute une série de malchances et le seul vrai problème était celui des blessures, confie un proche du vestiaire. S’il y avait eu deux absents en moins contre l’Atalanta, n’importe lesquels, l’OM l’aurait aussi emporté." Le raccourci est un peu grossier vu la mauvaise prestation ce soir-là, mais il est vrai que si les Marseillais semblaient dépassés dans l’envie, la forme chancelante d’un onze obligé d’enchaîner tous les trois jours n’y était pas tout à fait étrangère.
Une créativité et une efficacité retrouvées
Véritable machine à marquer depuis l’arrivée de l’ancien entraîneur de Brighton, l’OM n’avait inscrit que cinq buts lors de sa mauvaise série de cinq matches, et éprouvait toutes les peines du monde à se procurer des occasions franches (seulement 3,94 expected goals et 18 tirs cadrés sur la période allant du Sporting à l’Atalanta).
Depuis la réception de Brest, c’est le jour et la nuit : en trois rencontres, les Olympiens ont cadré 25 fois et ont eu bien plus de situations nettes (8,32 expected goals), pour 10 buts marqués, dans le sillage d’Aubameyang et Mason Greenwood, injouables ces derniers temps. Face à Newcastle, ils ont su se créer de nombreuses opportunités et n’ont pas eu le pied qui tremblait quand il fallait tenter une passe risquée malgré l’enjeu et les contres anglais qui auraient pu avoir un effet paralysant. "Ils sont restés soudés et ils sont bien plus une équipe aujourd’hui que la saison dernière", estime-t-on dans l’entourage d’un élément déjà présent lors du précédent exercice. Cela peut aider à perforer les défenses adverses.
Les choix gagnants de De Zerbi
Malgré un effectif décimé et donc peu de choix à effectuer, certains coachings de "RDZ" avaient semblé douteux ces dernières semaines. La double sortie de Greenwood et Arthur Vermeeren à la mi-temps à Lisbonne alors que l’OM, réduit à 10, aurait eu besoin de plus tenir le ballon, en est un. Malgré plusieurs échecs, le Brescian "est resté tranquille. Il était un peu inquiet par rapport aux blessures mais a gardé confiance", éclaire un proche du staff. Depuis, il enchaîne les décisions gagnantes. L’excellent Vermeeren n’est plus sorti du terrain depuis le match contre l’Atalanta où il était inexplicablement resté scotché sur la touche. Balerdi, Weah et Kondogbia ont repris avec brio à Nice après avoir regardé depuis le banc la victoire contre Brest et profité de la trêve loin de leur sélection pour se retaper… Et deux choix qui ont surpris ont fonctionné à la perfection : Jeffrey De Lange a été l’un des meilleurs olympiens à l’Allianz Riviera et Darryl Bakola a fêté sa première titularisation en pro, à 17 ans, par une passe décisive contre Newcastle.
"Il y a des choses que je sens, je me fie à mon instinct. Je sentais la bonne soirée pour Bakola. Si le coach aligne un joueur de 17 ans, cela prouve qu’il a du courage", a analysé De Zerbi, pas du genre à jouer les faux modestes. Vu la série de l’OM, personne ne lui en tiendra rigueur.