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Mercato : pourquoi le feuilleton Timothy Weah a duré plus longtemps que prévu avant son arrivée à l'OM
Un dossier qui paraissait simple, un feuilleton étonnant, une guerre d'ego et une issue dans la nuit de samedi à dimanche : l'international américain Timothy Weah sera la sixième recrue de l'été marseillais et signera bientôt un contrat de cinq ans.
Pour éviter d'être torturé par une impatience démesurée, Mehdi Benatia a eu l'occasion, ces dernières semaines, de se remémorer le bon vieux temps du côté de la Vieille Dame lors d'échanges réguliers avec son ancien coéquipier Giorgio Chiellini, devenu directeur de la stratégie de la Juventus. Jamais, ô grand jamais, le directeur du football de l'OM n'aurait pensé que ce sujet Timothy Weah allait durer aussi longtemps, être aussi épineux.
Un joueur de 25 ans désireux d'une nouvelle aventure après deux saisons dans le Piémont, un profil polyvalent parfait pour s'insérer dans la rotation de Roberto De Zerbi, une Juventus ouverte à un départ, une valorisation raisonnée autour de 15 M€: tout était réuni pour un transfert rapide cet été, à part peut-être la rémunération du joueur, élevée pour l'OM, mais il y a toujours moyen de s'arranger sur ce plan-là.
Le dossier a pourtant traîné jusqu'au début de ce mois d'août, et d'ultimes avancées, tard dans la nuit de samedi et dimanche. Au début de l'été, Damien Comolli, le nouveau directeur général de la Juventus, a marqué son territoire en étant intransigeant sur tous les fronts, et pas seulement sur le cas Weah. Mi-juillet, il a refusé d'inclure la possibilité Valentin Rongier (parti à Rennes, depuis) dans l'équation, ce qui aurait alors bien plu à Benatia et à Igor Tudor, l'entraîneur de la Juve.
Il a approuvé l'idée d'un prêt payant avec option d'achat obligatoire mais à ses conditions, après le refus du joueur de rejoindre Nottingham Forest, en juin. « Il veut aller à Marseille, mais dans le football, on ne peut pas choisir une équipe, car si la bonne offre n'arrive pas, on est laissé sur la touche, a-t-il expliqué jeudi dans la presse italienne. Et l'offre n'est pas encore arrivée. »
Quatre jours plus tôt, le 27 juillet, Badou Sambagué, le représentant de Weah, avait allumé publiquement Comolli, sans le nommer : « La Juve est un club fantastique. Le département sportif est géré par trois personnes (Comolli, Chiellini et François Modesto). Deux ont la classe et une autre se cherche encore. On ne va pas lui en vouloir pour cela. Deux cherchent des solutions et une personne crée des problèmes. »
Drôle de feuilleton, entre deux clubs campant sur leurs positions et un avocat mandataire coincé au milieu. Il semblerait que le clan Weah, en acceptant une réduction des prétentions passées, présentes ou futures sur le volet des revenus (primes, commissions, etc), ait finalement décanté la situation.
Au total, 18 M€ et un 15 % sur une éventuelle plus-value
Le prêt payant de l'OM s'élèvera à un million d'euros, l'option d'achat d'obligatoire fixée à 14 M€; il y aura 3 M€ de bonus, plutôt conditionnés aux performances de l'OM, et 15 % pour la Juve sur une éventuelle plus-value à la revente. Le joueur s'engagera pour cinq saisons. Avant-centre de formation comme son Ballon d'Or de père, George, Marseillais en 2000-2001, attaquant aux statistiques faméliques en début de carrière, international américain (44 sélections, 7 buts) pouvant couvrir tous les postes du couloir droit, et même à gauche, Weah a le profil d'un couteau suisse à la Luis Henrique, parti à l'Inter Milan en juin.
Il a des capacités physiques poussées lui permettant de répéter les efforts, et une discipline tactique forgée par des entraîneurs comme Christophe Galtier, Paulo Fonseca, qui l'a apprécié latéral droit, Massimiliano Allegri ou Thiago Motta. Il s'apprête à retrouver ses copains Angel Gomes et Adrien Rabiot. L'OM continue de prospecter pour son secteur défensif, tout en cherchant à sortir certains éléments (Amine Harit, Neal Maupay, Pol Lirola, Azzedine Ounahi...).