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OM : les dessous de l’arrivée de Matt O’Riley, la nouvelle recrue titularisée face au Real Madrid
Titulaire à Madrid mardi pour la première de la saison en Ligue des champions (2-1), la recrue danoise n'a pas encore convaincu ses nouveaux supporters.
La dynamique, son profil, ses deux mois et demi d'adaptation à la philosophie De Zerbi... tout plaidait pour qu'Angel Gomes s'empare encore du costume de titulaire, mardi soir au Bernabeu. Quatre jours après son premier vrai bon match à l'OM, face à Lorient, avec un but sensationnel à la clef, l'Anglais y aurait interprété un rôle différent du sien en Provence. Meneur de jeu, comme il l'était déjà à Lille, au lieu d'animer ce double pivot densifié par la présence du revenant Geoffrey Kondogbia.
Jamais avare en surprises, son entraîneur lui en a réservé une moins bonne que les autres. Ce grandiose retour en Ligue des champions, le natif d'Edmonton le vivra, d'un bout à l'autre, depuis le confortable banc du vaisseau madrilène. Un petit nouveau, non par la taille (1m89), lui a pris sa place.
Enrôlé le dernier jour du mercato, Matt O'Riley a surfé sur sa timide entrée au Vel', entre les Merlus, pour atterrir sur la pelouse merengue, cette fois dès le coup d'envoi. Pour se consoler, Gomes n'aura que les regrets du Lombard, ceux de ne pas l'avoir utilisé. "J'aurais aimé le mettre en 10 (en fin de partie), car sa présence manquait dans le cœur du jeu", avait avoué, après coup, l'homme qui lui avait préféré O'Riley.
L'OM voulait une option d'achat, pas Brighton
Positionné au milieu de trois fusées, Timothy Weah, Pierre-Emerick Aubameyang et Mason Greenwood, l'international danois a été l'offensif le moins en vue. Malgré quelques coups de pattes bien sentis, comme un renversement pour l'Américain (14) ou une subtile passe en retrait qu'"Auba" n'a pas anticipée (51), O'Riley a confirmé la première impression. Celle d'un joueur élégant, habile techniquement, mais pour l'instant lent, autant dans les idées que leur réalisation. Si les supporters, en majorité las du "De Zerbi ball", ont savouré les attaques rapides et tranchantes d'un OM contre nature, le Londonien les a ramenés quelques semaines en arrière.
Quand les passes étaient latérales, le rythme un encéphalogramme plat.
Avant de mettre la grande famille olympienne dans sa poche, Matt O'Riley va devoir faire ses preuves. Après une entrée en matière sans relief, le Clasico de dimanche est la scène idéale pour briller... même si cela ne lui garantit pas un avenir glorieux en Provence. Rappelez-vous, Ruslan Malinovskyi.
Contrairement aux suiveurs de la maison ciel et blanc, qui apprennent à peine à le connaître, l'OM est, lui, convaincu d'avoir fait le bon choix. Un choix forcé par l'affaire Rabiot, le départ du "Duc" à Milan, sans lequel O'Riley n'aurait probablement jamais été enrôlé. Contraints de vite réagir pour étoffer un secteur orphelin de son meilleur joueur, les dirigeants olympiens ont réactivé une piste entrouverte un peu plus tôt cet été. Séduit par sa capacité à évoluer à tous les postes au milieu, Medhi Benatia avait alors contacté son agent, Dominic O'Riley (père de Matt), et Brighton, son club. Ce dernier avait fermé la porte.
À l'époque, O'Riley partait titulaire. Mais une brouille entre le Danois et son entraîneur, Fabian Hürzeler, après la 3e journée de Premier League (il n'a pas été convié à la victoire face à City, le 31 août). aurait rebattu les cartes.
Désormais disposées à le céder, les Seagulls ont repris contact avec l'OM. En un peu moins de 24 heures, clôture du marché oblige, tout s'est accéléré... malgré un point de désaccord notable. Le prêt du jeune homme (24 ans) formé à Fulham, contrairement aux autres ficelés plus tôt, n'aura pas d'obligation ni d'option d'achat. Une volonté de l'écurie anglaise, qui a misé très gros sur lui en 2024 (transfert évalué à 30M par le Celtic Glasgow), alors que l'OM aurait bien aimé avoir la possibilité de s'offrir définitivement ses services en fin de saison.
En attendant de revenir (pourquoi pas) à la table des négociations, si O'Riley performe en Provence, l'on se félicite, sur les hauteurs de La Commanderie, d'avoir dans les rangs "un super joueur au profil box to box, pas forcément un 10, un peu comme Rabiot". La balle est dans son camp. À lui, maintenant, de faire honneur à sa réputation.