L’OM féminin a subi sans surprise et logiquement une nette défaite à Bordeaux pour le compte de la 6e journée de D1 Arkéma. C’est sa 4e de la saison et l’équipe recule d’un rang au classement (8e).
Pas de miracle au Bouscat pour un OM bien trop léger et inexpérimenté pour des Bordelaises sans génie et même souvent brouillonnes, mais déterminées à l’emporter après leurs deux échecs consécutifs au PSG et face à Guingamp.
Les Olympiennes n’auront jamais vraiment fait illusion, malgré la volonté de bien faire. Revenue à un système en 433 après le 532 victorieux contre Metz, la formation de Christophe Parra a failli dans toutes ses lignes. Derrière, seule – encore une fois, on se répète de match en match – Caroline Pizzala a apporté de la sécurité. Perméable sur les côtés, peu inspirée et vite fébrile dans sa propre surface, la défense olympienne a craqué à trois reprises devant des attaquantes bordelaises qui, mieux inspirées, auraient pu marquer davantage. Inquiétant bien sûr avant la réception du PSG et de son artillerie lourde dimanche prochain…
Le milieu de terrain, lui, fut largement dominé par celui de l’adversaire, malgré les efforts des jeunes Hamidou et Zahot (cette dernière beaucoup moins en vue que lors des rencontres précédentes). Quant à Sumo, l’ex-Bordelaise, elle a plus souvent été aux abonnées absentes que le contraire. On l’attendait surmotivée contre son ancien club, on ne peut vraiment pas dire que ce fut le cas…
Enfin, devant, il fallut attendre les vingt dernières minutes pour vraiment réaliser que Nadjma Ali Nadjim était bien sur le terrain. On avait renoncé à le croire de Cindy Caputo, invisible pendant 45 minutes et remplacée à la pause par la très jeune Anna Conesa (16 ans) qui, sans se montrer décisive, montra quelques petites choses intéressantes. Seule, Mickaëlla Cardia sut tirer son épingle du jeu, même si épisodiquement, par sa vitesse et son culot.
Au bon souvenir de Vivi
Dans ces conditions, comment résister face à une équipe dans l’obligation absolue de s’imposer ? Ironie (classique) du sort, c’est l’ex-Olympienne Viviane Asseyi qui tua assez vite le match avec un doublé qu’elle eut la politesse de ne pas célébrer.
À vrai dire, Bordeaux avait eu une occasion d’ouvrir le score après seulement… 10 secondes de jeu, lorsque Émelyne Laurent se présenta seule dans la surface face à Blandine Joly, mais la jeune internationale sans doute incrédule d’une telle chance croisa trop son tir… À la 6e minute, un corner de la droite tiré par Claire Lavogez trouva l’arête des montants de Joly… La gardienne de l’OM se couchait ensuite sur une tentative à ras de terre de Khadija Shaw (12e). Mais elle se montrait moins décisive deux minutes plus tard… Après une double faute d’Ali Nadjim, Bordeaux bénéficiait d’un coup franc à 30m dans l’axe. Lavogez le tirait directement et Joly, comme trop souvent à son habitude, ne parvenait pas à bloquer le ballon et concédait un corner évitable. Sur celui-ci, la défense olympienne cafouillait un maximum, Vivi Asseyi récupérait le ballon et avec beaucoup de calme se replaçait en position de tir avant d’ajuster tranquillement Joly (16e, 1-0)…
Le but récompensait un premier quart d’heure nettement à l’avantage des joueuses locales.
L’ex-Olympienne Viviane Asseyi ouvre le score
On attendait une révolte marseillaise, mais elle ne vint pas malgré une fois encore la volonté de bien faire, mais gâchée par tant d’erreurs techniques dans les transmissions. Le premier tir olympien arriva à la 22e minute, mais la tentative d’Ali Nadjim s’envola au-dessus des cages de Nayler. Bordeaux, au contraire, eut l’occasion de faire le break. D’abord par sa Jamaïcaine Shaw qui, dos au but, élimina Maud Antoine en se retournant et aussi facilement qu’on chasse une mouche, mais elle ne cadra pas sa frappe (25e). Puis surtout par Asseyi dont le coup franc direct fut renvoyé par le poteau, alors que Joly était largement battue (29e)… Dans la minute suivante, on retrouvait l’ex-Olympienne, dont la tête mi-plongeante et de près (sur un nouveau coup franc) était repoussée in extremis (30e)… Nouvelle occasion pour Laurent qui se présentait pour la deuxième fois en duel face à Joly au bout d’une rapide contre-attaque. La gardienne marseillaise sortait vite, Laurent se précipitait peut-être par peur d’un contact et mettait encore à côté (35e)… Toutes ces occasions gâchées par les Bordelaises été néanmoins compensées par l’obtention d’un pénalty pour une main marseillaise, involontaire, mais réelle dans la surface…
Viviane Asseyi le transformait sans trembler, prenant Joly à contre-pied et s’offrant du même coup un doublé (37e, 2-0)…
À la pause, Bordeaux avait donc déjà fait la différence avec logique, et on voyait mal comment l’OM pourrait revenir, Erin Nayler n’ayant pas eu un seul arrêt à effectuer…
À l’entame de la deuxième période, le fantôme de Cindy Caputo laissa sa place à Anna Conesa. Mais pas de révolte olympienne à l’horizon. C’était au contraire Bordeaux qui se montrait le plus entreprenant, malgré une certaine dose de fébrilité dans ses rangs qui, là aussi, entraînait un certain déchet technique. Un coup franc direct de Lavogez des 18m, cadré, mais pas assez appuyé pour inquiéter Joly (47e), une frappe de Jauréna au-dessus des 16 m (48e), puis une situation très chaude dans la surface marseillaise avec deux tentatives consécutives d’Asseyi : d’abord un ciseau manqué, puis une tête qui ne parvenait pas à lober Joly (50e)…
L’OM réagissait enfin sur coup de pied arrêté. Un coup franc à 20 m dans l’axe permettait à Zahot d’abord, puis Antoine d’être proches de marquer, mais la défenseure André Lardez sauvait sur sa ligne (53e)… Une minute plus tard, Caroline Pizzala expédiait un nouveau coup franc de 30 m directement dans les bras de la gardienne néozed du FCGB (54e)…
Bordeaux tuait définitivement le match peu après l’heure de jeu. Charlotte Bilbault lançait idéalement en profondeur Emelyne Laurent qui, cette fois, ne laissait pas sa chance et crucifiait Joly en une contre une (62e, 3-0)…
Deux minutes plus tard, Blandine Joly sortait hors de sa surface et faisait une main très bête, ce qui lui valait un carton jaune (64e)… qui allait s’avérer lourd de conséquences..
Mickaëlla Cardia, l’héroïne du match contre Metz, se réveillait enfin avec une superbe remontée de balle où sa vitesse et son sens de la percussion lui permettaient d’éliminer deux adversaires à vitesse grand V avant de frapper juste au-dessus (68e) ! Laurent lui répondait aussitôt en débordant Coudon sur la droite avant de centrer au deuxième poteau où Maëlle Garbino (entrée peu avant à la place de Shaw) reprenait de volée sans cadrer (69e)… On retrouvait Cardia – visiblement en mode révolte – pour un débordement identique à celui de Laurent et après avoir été bien servie par Ali Nadjim. Son centre en retrait arrivait à Conesa dont la tentative dans la surface était contrée (72e)…
Mais ce sont les Girondines qui obtenaient la meilleure occasion : sur un centre, Joly se trouait complètement, le ballon arrivait dans les pieds de Jauréna seule face au but vide, mais l’ancienne joueuse di PFC expédiait le ballon au-dessus (76e) ! 120 secondes plus tard, Asseyi n’était pas loin du doublé, mais elle était reprise in extremis à quelques mètres des cages par Pizzala et Antoine (78e)…
Pas très Joly
Il restait un peu plus de dix minutes à jouer lorsqu’un regrettable fait de jeu pour l’OM se produisit. Blandine Joly sortait – n’importe comment – hors de sa surface au-devant d’Asseyi et mettait l’internationale bordelaise au sol. Un deuxième carton jaune entraînant un rouge était alors inévitable (79e)…
La toute jeune gardienne remplaçante Thelma Fiordaliso, 17 ans seulement, allait dans les cages, et Christophe Parra prenait la décision, afin de la faire entrer, de sortir la seule joueuse donnant l’impression de pouvoir faire quelque chose de positif, à savoir Cardia. Comprenne qui pourra…
Asseyi tente toujours sa spéciale (le ciseau), mais ça ne marche pas à tous les coups…
La fin de match ne donna pas grand-chose à se mettre sous la dent. Les Girondines gérèrent, les Olympiennes montrèrent qu’à défaut du talent et de l’expérience nécessaire pour espérer quoi que ce soit elles avaient au moins le sens de la solidarité et de la volonté (du moins pour certaines d’entre elles). Un tir de Ali Nadjim très largement au-dessus (82e), une tête de Conesa sur corner pas assez appuyée (89e), et le match pouvait se terminer…
Bien sûr, on pourra dire – et Christophe Parra tiendra peut-être ce genre de discours – que ce n’est pas face à des équipes du calibre de Bordeaux que l’OM ira chercher son maintien, et que cette rencontre est un énième épisode du « On est là pour apprendre, car nous avons une équipe très jeune ». Oui, mais quand on bat Guingamp, concurrent direct, et que l’on voit ce même Guingamp récupérer ces trois points perdus face à l’OM en gagnant à… Bordeaux, le calcul en prend un coup.
Dimanche prochain, les Olympiennes recevront le PSG et cela sans leur gardienne titulaire qui, certes, était tout sauf rassurante ce samedi. Mais avec une joueuse de 17 ans qui n’a connu que les U19 dans les cages, face aux Katoto, Diani, Nadim et autres Huitema on peut s’inquiéter encore un peu plus. Mais ce n’est pas là que l’OM doit prendre des points après tout, n’est-ce pas ?
Buts : Viviane Asseyi (16e et 37e sp), Emelyne Laurent (62e).
Expulsion : Blandine Joly (79e).
Spectateurs : 1 394 spectateurs.
Note des Olympiennes
Joly 0
Coudon 3
Pizzala (c) 6
Antoine 4
Laplacette 3
Zahot 4
Sumo 3
Hamidou 5
Ali Nadjim 4
Cardia 6
Caputo 2