OM (3-1) Bordeaux : un bien meilleur cru !

Après cette dernière trêve internationale et cette perspective de deux matchs d’affilée à domicile contre Bordeaux ce dimanche dernier et Nantes vendredi prochain, on espérait vraiment que l’Olympique de Marseille redémarre avec un rythme d’enfer, celui qui fut le sien de fin août à fin octobre, surtout après les trois défaites en quatre matchs (en comptant la Coupe de la Ligue) qui ont indéniablement entamé le moral de l’effectif et des supporters, mais aussi et surtout cette vague de gardes à vue qui ont visé des dirigeants actuels et anciens du club phocéen mardi dernier.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on n’a pas été déçus, puisque ce furent des Marseillais pleins de volonté et d’abnégation qui se sont présentés sur la pelouse du Vélodrome face à des Bordelais pas trop maladroits, mais limités techniquement. Un match où le principal adversaire de l’OM était… l’OM !

Les Olympiens ont démarré la rencontre tambour battant, imprimant un rythme auquel ils nous ont déjà largement habitués cette saison. Et malgré quatre absents de marque tels que Nkoulou, Morel, Romao et Ayew, et une équipe légèrement remaniée, ils n’ont pas mis longtemps à dominer outrageusement les débats lors de cette première période. Cela démarre avec Florian Thauvin qui lance sur le côté gauche Dimitri Payet, ce dernier pouvant alors centrer au second poteau pour Abdelaziz Barrada, mais l’international marocain est trop court pour inquiéter Cédric Carrasso. Les Girondins ne manquent pas de répondant, avec le latéral droit bordelais Mariano qui peut servir Sertic, lequel lance en profondeur Thomas Touré, qui se joue de Rod Fanni et frappe au but, mais Steve Mandanda capte la balle en deux temps.

Après dix minutes de jeu, c’est au tour du Réunionnais de décaler Thauvin, mais celui-ci ne peut centrer, repris par Mariano. Le corner alors obtenu ne donnera rien. Deux minutes plus tard, André-Pierre Gignac, plutôt mal inspiré, sert mal Barrada, si bien que Carrasso peut alors intercepter sans problème. Côté bordelais, il y a ensuite une jolie séquence de jeu (12e) sur le flanc droit avec Wahbi Khazri, Jaroslav Plasil et Mariano. Le Brésilien centre alors vers Nicolas Maurice-Belay qui remet de la tête pour Touré, mais ce dernier écrase trop sa frappe.

Une minute plus tard, nous assisterons à un bien vilain geste de Grégory Sertic, auteur d’une grosse semelle sur Barrada, qui reste au sol et aura du mal à se relever. Les marine et blanc se procurent ensuite une belle occasion (14e) par le jeune et remuant Touré qui, après un bon appel de balle, contrôle de la poitrine et reprend de volée depuis le coin droit de la surface de Mandanda. Heureusement pour l’OM, cela n’est pas cadré. Les olympiens ne sont pas en reste, et c’est Dédé Gignac qui, après un quart d’heure de jeu, s’infiltre côté gauche et trouve Mario Lemina. Mais l’international espoir loupe son contrôle et Bordeaux peut alors dégager facilement le ballon. Un Lemina qui concédera une faute aux trente-cinq mètres de la cage de Mandanda (18e), mais le coup-franc obtenu par les Girondins verra Mandanda s’interposer en deux temps suite à une reprise de la tête de Nicolas Pallois.

Mais Marseille a l’emprise sur le jeu, et cela se voit lorsqu’à la 21e minute, Payet glisse un joli ballon pour Thauvin sur la gauche de la surface. L’ancien Bastiais reprend immédiatement de volée, et ça passe de peu à côté du poteau droit. Puis dans la minute qui suit, c’est encore Thauvin qui voit son centre contré par un défenseur bordelais. La balle revient vers Barrada qui tente un retourné acrobatique, mais c’est largement hors cadre. Le Lion de l’Atlas effectuera à son tour un très bon centre pour Payet qui reprendra de la tête au point de pénalty, mais sans danger pour le portier girondin.

Puis, à la 24e minute, c’est ce petit diable de Touré qui parvient à s’infiltrer dans le dix-huit mètres marseillais, mais il est repris par Brice Dja Djédjé, souverain sur cette action. L’OM obtient ensuite un coup franc que tirera Thauvin à trente mètres côté droit, mais directement dans les paluches de Carrasso. Bis repetita trois minutes après, cette fois après une faute du Bordelais Maxime Poundjé sur Barrada. C’est encore Thauvin qui se charge de le tirer et c’est encore infructueux.

Les Girondins de Bordeaux repartent à l’attaque par l’intermédiaire du virevoltant Touré, mais c’était sans compter sans la hargne, la fougue, l’envie et même – osons le dire – le talent du minot Baptiste Aloé, dont c’était dimanche soir la toute première titularisation. Le natif du 29 juin 1994 brillera, comme un clin d’œil, à la 29e minute en stoppant net l’attaquant bordelais et en lui arrachant le ballon des pieds, le tout avec une aisance de vieux briscard. Ce fut très certainement l’un des faits les plus marquants de cette rencontre. On notera à ce propos que la charnière centrale Aloé-Fanni a donné grande satisfaction et sera à n’en pas douter une alternative plus que correcte pour suppléer Nkoulou et Morel.

On joue depuis une demi-heure et l’Olympique de Marseille obtient encore un coup franc après une nouvelle faute de Sertic, cette fois-ci sur Giannelli Imbula à trente-cinq mètres des buts de Carrasso. Un Sertic qui annihilera le centre de Thauvin à destination de Gignac au point de pénalty. Mais la domination du club phocéen va se faire plus pressante, à commencer par cette grosse occasion d’APG qui, idéalement servi par Payet au dessus de la défense girondine, se retrouve seul face à Carrasso et tire à bout portant. Le gardien bordelais stoppe le ballon d’une belle parade (34e).

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Ce n’est pas terminé, puisque c’est au tour d’Imbula de décaler Thauvin : ce dernier centre pour Barrada qui manque malheureusement sa reprise de la tête. Et c’est encore Imbula qui récupère un bon ballon aux vingt-cinq mètres des buts bordelais. L’ancien Guingampais crochète et frappe du gauche mais voit le ballon filer loin du poteau droit de Carrasso (38e). On se rend coup pour coup en cette première période, même s’il n’y a pas (encore) de buts. Les hommes de Willy Sagnol repartent à l’assaut du camp marseillais et obtiennent un corner, tiré par Sertic à destination de Pallois qui tente une reprise au second poteau. Mandanda s’est troué sur le corner mais Rod Fanni peut dégager pour éviter le danger et mettre le ballon à nouveau en corner, lequel sera moins dangereux que son prédécesseur.

L’OM repart de plus belle et file de nouveau vers le camp adverse (41e), avec Barrada qui tente sa chance des trente mètres et décoche un tir du pied droit, mais c’est beaucoup trop loin du cadre. Puis ce sera Gignac qui se montrera dangereux trois minutes plus tard, en repiquant dans l’axe et en déclenchant une puissante frappe aux abords des dix-huit mètres (44e). La réponse bordelaise est immédiate, avec Maurice-Belay qui sert Khazri. Ce dernier s’excentre du point de pénalty vers la gauche et frappe dans un angle très fermé. Mandanda ne peut que mettre en corner.

L’arbitre siffle alors la fin de ces quarante-cinq premières minutes, avec ce score nul et vierge nullement représentatif de ce qui a pu se passer sur la pelouse. L’OM a archi dominé, et ça se voit dans la possession de balle (63 % contre 37% aux Bordelais).

La seconde période débutera par cette nouvelle faute de Poundje sur Dja Djédjé, sans gravité pour le latéral marseillais qui pourra se relever (47e). Dans la minute suivante, c’est Lemina qui ira de sa semelle sur Maurice-Belay. Mais le jeu va s’emballer tout aussi vite qu’avant la mi-temps, tout d’abord avec Thauvin qui déboule sur son flanc gauche et peut centrer pour Gignac, lequel échoue sur sa tentative de reprise de l’extérieur du droit (50e). Carrasso dégage en corner, sur lequel le jeune Aloé est monté et peut même reprendre le ballon de la tête, à l’image d’un Nkoulou. Ca tape la transversale et ça sort en six mètres, mais que ce fut bien joué ! Le minot aurait même mérité d’ouvrir le score, ce qui aurait incontestablement été une belle histoire, après son joli geste défensif de la première période.

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Mais cette 51e minute va être très folle pour l’OM, avec Barrada qui s’échappe sur la droite de la surface bordelaise et sert Lemina qui frappe directement à bout portant, obligeant Carrasso à se coucher. Les olympiens récupèrent très vite le ballon et Imbula tire au but à son tour mais Carrasso parvient encore à détourner en corner. Marseille domine encore mais ne concrétise pas, si bien que le spectre des défaites lyonnaise et parisienne reviennent hantes les esprits chez les supporters phocéens.

Et ce que d’aucuns redoutaient allait finir par se produire : après que le latéral gauche olympien Benjamin Mendy se soit pris pour Ronaldinho et s’est fait chipé le ballon par Sertic, Maurice-Belay est lancé et s’infiltre dans l’axe pour ensuite servir un Touré fortement esseulé. L’attaquant girondin crucifie alors Mandanda d’une belle frappe du pied droit (55e). Ca fait 0-1, et l’on se dit que l’Olympique de Marseille retombe dans ses travers, surtout avec le même schéma de l’attaquant adverse laissé seul sur son côté alors que tous les défenseurs sont au marquage du même joueur ! Bref, la frustration est à ce moment intégrale.

L’OM forte tête !

Mais la réaction olympienne ne se fera pas attendre longtemps : en effet, juste le temps pour le jeune bordelais Yambéré de récolter un carton jaune pour cette faute grossière sur Imbula (58e) et pour ce but réfusé pour l’OM – une sorte d’heureux présage ! – à la 59e minute, avec Barrada qui reprenait un bon ballon de Lemina. Lemina, tiens, parlons-en justement. Pourquoi ? Tout bonnement parce que l’ancien merlu va égaliser pour l’OM, soixante seconde après le but refusé et donc à la…soixantième minute ! Tout part de Dja Djédjé, qui décale Payet sur la droite. L’ancien Lillois effectue alors un amour de centre à destination de Lemina qui reprend d’une parfaite tête croisée qui cognera le petit filet droit (1-1). C’est vraiment une très belle semaine qui s’achève pour le tout nouveau papa !

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Il n’aura donc fallu que cinq minutes à l’OM pour réagir, et les Bordelais ne sont pas au bout de leurs peines. Sagnol, l’entraîneur girondin, procède à deux changements d’un seul coup : le solide défenseur central Sané remplace Yambéré et Traoré entre à la place de l’expérimenté Marc Planus. Les Bordelais vont se procurer quelques occasions, notamment avec ce coup franc tiré par Sertic mais renvoyé par la défense marseillaise (64e) ou encore ce une-deux entre Khazri et Maurice-Belay (68e), l’ancien Bastiais décochant au final une frappe de mûle qui finira hors cadre.

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Les joueurs de Marcelo Bielsa vont à leur tour repartir à l’attaque, avec André-Pierre Gignac lancé dans les vingt derniers mètres sur l’aile droite mais qui ne reprend pas correctement la balle (71e). On se demande d’ailleurs à ce moment-là si APG est vraiment rétabli de sa blessure contractée à l’entraînement. Mais il faut préciser que la fatigue gagne les deux équipes, et surtout Abdelaziz Barrada qui, en manque de temps de jeu, a de sérieuses crampes, si bien que c’est Wahbi Khazri, l’international tunisien de Bordeaux, qui aide l’olympien à s’étirer. El Loco, pas si fou, effectue manu militari le changement : le Marocain quitte la pélouse, remplacé par Michy Batshuayi (73e).

On assiste donc à un remaniement tactique, l’OM passant du 4-2-3-1 au 4-4-2, avec un milieu Payet-Lemina-Imbula-Thauvin et surtout un duo d’attaque Gignac-Batshuayi. La couleur est annoncée et l’équipe marseillaise obtient un coup franc plein axe à vingt-cinq mètres de la cage de Carrasso (74e), mais Payet ajuste mal son centre. Deux minutes plus tard, c’est Thauvin qui décale Mendy sur l’aile gauche, mais Mariano coupe court et récupère la balle pour ses coéquipiers.

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L’entraîneur des marine et blanc Willy Sagnol effectue son troisième et dernier changement, avec l’Uruguayen Diego Rolan qui remplace Khazri (79e). Les Girondins tentent le tout pour le tout, avec Maurice-Belay qui décale Plasil (83e), mais le tir dangereux du Tchèque est fort heureusement détourné en corner par Rod Fanni, plutôt bon ce soir-là. Ledit corner ne donne rien et les olympiens repartent de plus belle avec Dja Djédjé qui déboule sur la droite et voit son centre dégagé hâtivement en corner par Mariano. C’est alors Dimitri Payet qui se charge de tirer ce corner côté droit : celui-ci trouve alors au premier poteau Gignac qui y va lui aussi de sa reprise de la tête. L’OM prend enfin l’avantage dans ce match, à cinq minutes de la fin du temps réglementaire (2-1).

Dédé Gignac inscrit à cette occasion son onzième but en Ligue 1 cette saison, ce qui le fait revenir à égalité avec l’attaquant lyonnais Alexandre Lacazette.

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Quant à Marcelo Bielsa, il procède au second changement olympien (qui sera aussi le dernier), avec Thauvin qui sort et qui est supplée par l’habituel réserviste et ex-lofteur Billal Omrani (87e).

Les Bordelais vont bien tenter d’égaliser, par l’intermédiaire de Touré et Maurice-Belay, mais leur mésentente profite à Steve Mandanda, tout heureux de récupérer cette balle. Et c’est alors que le contre marseillais va être divinement fatal : en effet, après des missiles d’Imbula et Fanni, c’est Michy Batshuayi qui reprend joilment un ballon repoussé par Carrasso (89e). Ca fait 3-1 et tout le Vél’ explose, Bielsa avec !

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L’ancien buteur du Standard de Liège aura même l’opportunité de faire un doublé, bien servi par un Payet étincelant, mais le Belge n’appuie pas assez sa frappe (90e+3). L’arbitre de la rencontre, Monsieur Gautier, sifflera la fin des débats une minute plus tard.

L’Olympique de Marseille remporte sa dixième victoire en quatorze matchs de Ligue 1, sur ce score de 3-1 et face à un important rival bordelais relégué à sept points des phocéens. Car l’OM, qui a retrouvé son fauteuil de leader, a sans nul doute livré l’un de ses matchs le plus aboutis et pourra s’en servir comme référence. Les certitudes commencent à s’empiler, nonobstant les défaites de Lyon et Paris où les Marseillais n’avaient guère démérité (ce qui ne fut pas le cas de l’arbitrage…) et l’escouade de Marcelo Bielsa a le droit d’aspirer à une nouvelle dynamique positive. Le calendrier jusqu’à la trêve hivernale ne lui est pas défavorable pour un sou, et il serait déjà bon de faire fructifier cette victoire contre Bordeaux par une autre face à Nantes, encore à domicile, ce vendredi. Ce qui permettrait aux Marseillais de faire un six sur six pour ces deux rencontres d’affilée au Stade Vélodrome. Histoire de remettre Paris à quatre points !

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A propos de Jogabonito


Combattre pour l'OM à la vie à la mort, depuis 1980 en ce qui me concerne.
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