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« Je vivais comme un Marseillais » : Renato Civelli revient sur son passage à l'OM et les liens entre la ville et l'Argentine
Trait d'union entre les différentes générations, l'ancien défenseur argentin Renato Civelli se replonge avec plaisir sur sa période phocéenne (2006-2009).
« Êtes-vous surpris par l'engouement suscité par la signature de Facundo Medina ?
Facundo a démontré à Lens qu'il s'était très bien adapté à la Ligue 1 et je n'ai pas de doute pour lui à Marseille. Ce sont deux publics, deux ambiances, qui se ressemblent un peu, avec une ampleur évidemment plus importante à Marseille, et j'espère qu'il arrivera à maîtriser son engagement ici (sourire). Jouer devant 60 000 personnes, cette ferveur, ça reste spécial. Et il n'y a pas que les matches. Tous les jours, en ville, je le ressentais, même à Nice ensuite. Toute cette partie du Sud de la France, proche de l'Italie, est comme ça, et cela rappelle beaucoup l'Argentine.
La relation entre Marseille et l'Argentine se bonifie avec le temps, non ?
Surtout, aujourd'hui, on parle de forts potentiels et d'internationaux. Il y a une double valeur. Et toujours cette intégration facilitée, grâce au climat notamment. Facundo, ses premiers hivers dans le Nord ont dû être durs. À Marseille et dans le Sud, on s'habitue mieux. Il y a aussi ces mêmes contacts avec le public sur et en dehors du terrain. Quand je suis arrivé, je venais d'un petit club (Banfield, à quelques kilomètres au sud de Buenos Aires) et je ne croisais pas grand monde par rapport à San Lorenzo (2009-2010) ou Huracan (2020-2021). Je n'ose même pas imaginer pour les joueurs de Boca. C'est bien quand ça marche, sinon... Comme à Marseille.
Il vous a fallu un certain temps avant de vous faire accepter...
Sur les six premiers mois, j'ai déjà dû m'améliorer au niveau technique et su compenser le reste avec mon engagement. Je n'ai jamais ressenti que les supporters marseillais étaient émerveillés mais, quand ils voient que tu respectes le maillot, que tu as envie de progresser et que tu ne triches pas, tu deviens apprécié. Mais on ne va pas non plus dire que j'étais l'idole du Vélodrome. Les attaquants, eux, n'ont que les buts pour être jugés. Tu peux mouiller le maillot mais, si tu ne marques pas, tu es bien gentil, mais voilà...
À quoi ressemblait votre quotidien ?
Je n'ai jamais eu de soucis, heureusement, mais je sais que la plupart préféraient habiter plus loin, à Cassis voire Aix. Moi je vivais dans le centre-ville de Marseille. Je pouvais me déplacer à pied, aller à la Commanderie en vingt minutes en voiture. C'était top. Je faisais aussi en sorte d'être respectueux. Si on perdait, par exemple, je restais à la maison avec ma femme. Je sortais surtout avec mes amis français, dans le quartier de la Plaine, au cours Julien... J'ai même failli mourir en mer ! J'avais eu un accident de pêche, il y avait beaucoup de mistral et j'avais peiné à remonter. Je vivais comme un Marseillais, en fait, et ils ont aimé cela. Je garde de bons souvenirs. J'étais encore là il y a quelques jours.
En Argentine, où vous êtes rentré, quelle image a l'OM ?
Quand Pablo Longoria, Fabrizio Ravanelli et le club sont venus en début d'année dans une de mes boulangeries, il y avait un rendez-vous avec un fan-club et la majorité des supporters que je connais sont des Français expatriés. Les Argentins supportent rarement des équipes étrangères. Paris est aussi plus populaire après le passage de (Lionel) Messi et sa victoire en Ligue des champions. »