par Marché Baila » 21 Juin 2017, 15:05
C'est difficile de réfléchir par cette chaleur. Non, plus globalement, on ne connait pas encore le contenu de la loi travail donc rien ne sert de s'insurger contre LA CASSE SOCIALE DU SIECLE machin machin. L'Xtrm gauche est dans les starting blocks depuis l'élection de Macron, par opposition pavlovienne. Bien que - une fois n'est pas coutume - certaines figures de gauche (évidemment pas Mélenchon qui stagne dans un coma pré-mortem depuis la fin des présidentielles) aient notablement loué l'esprit de concertation et d'écoute qui guidera l'action du gouvernement, puisque chacun des partenaires sociaux, syndicats, et consort sera reçu tour à tour par les équipes de M.Penicaud, ministre du Travail. Ca c'est pour la concertation.
Quant à la méthode, il n'y a rien de scandaleux car les ordonnances n'annihilent pas le débat parlementaire comme on voudrait le faire croire mais permettent juste d'éviter l'effet tunnel qui bien souvent vide le texte de loi de sa substance.
Pour ce qui est du contenu de la loi, on ne le connait pas plus que ce qui est écrit dans l'avant projet de loi déposé le 6 Juin et les cris d'orfraies poussés par l'extrême-gauche depuis des semaines ne servent pour l'instant à rien si ce n'est dénoter d'une extrême fragilité dans le camp de l'opposition ainsi que d'une inaptitude génétique au dialogue social.
L'idée selon laquelle tout va bien, qu'il faut ne rien changer à un Code du Travail colossal que je ne souhaite à personne d'ouvrir tant il est feuillu et prohibitif dans certains cas est assez hallucinante. Le Code du Travail doit accompagner les pratiques, les parcours et les carrières sinon il n'est pas adapté et ne protège rien. Comment gérer la diversité par la loi, générale et abstraite, sans nuire à l'efficacité de la protection et à l'emploi ? Nos aspirations mêmes on changé. Notre Code du Travail a été élaboré pour un modèle de croissance fordiste, peu innovant de temps long, il y a un demi-siècle, dans lequel on faisait carrière dans une entreprise à vie, on s'achetait une maison et une voiture à crédit, on avait le temps de voir venir. Les structures économiques et les modes de vie évoluent (et en ce sens je rejoins Boodream, ces mutations, sur le plan mode de vie nomade, n'atteignent pas tout le monde avec la même acuité), les entreprises innovent beaucoup plus qu'avant et quand on innove, quand on est dans une petite structure par exemple, on a besoin de souplesse et de réactivité sinon tout le monde coule dans le même bateau. C'est pas la loi du plus fort c'est juste négocier à l'échelon le plus efficace et le plus proche du terrain avec des organisations représentatives qui représentent vraiment les intérêts des salariés et qui négocient sans idéologie.