Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar negrOM » 29 Jan 2023, 10:18

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 31 Jan 2023, 11:00

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Immortelle Canebière; L'historique artère du centre-ville évolue sans cesse, pour le meilleur comme pour le pire. Elle change mais ne meurt jamais

On connaît dans chaque hémisphère notre Cane-Cane-Cane- Canebière. Et partout elle est populaire notre Cane-Cane-Cane-Canebière ! Elle part du Vieux-Port et sans effort, coquin de sort, elle exagère. Elle finit au bout de la terre, notre Cane-Cane-Cane-Canebière !" La chanson écrite en 1935 par René Sarvil et Vincent Scotto (créée par Alibert dans l'opérette Un de la Canebière), célèbre l'avenue la plus renommée de Marseille. La plus commerçante, la plus attractive aussi. Il n'en existe qu'une dans le monde mais au fil des ans, l'artère mythique a perdu son charme sans pareil.

Depuis l'église des Réformés, l'avenue s'ouvre sur la Méditerranée. Idéalement située et desservie, avec son architecture décousue, elle a du caractère. Osons même : tout pour plaire. Mais l'époque des grands hôtels et magasins, des grands cinémas et théâtres, des grandes brasseries et terrasses où les artistes, les entrepreneurs, les politiques et le tout Marseille se montraient n'est qu'un souvenir que seuls les plus anciens peuvent conter.

"C'est une catastrophe !", lâche un passant ; "il n'y a pas plus sale qu'ici !", s'énerve une femme active ; "les commerces, c'est n'importe quoi !", dénonce une étudiante ; "c'était mieux avant", regrette une retraitée. Les Marseillais ne sont pas tendres avec leur Canebière. Si elle a été requalifiée avec le retour du tramway en 2007 sur l'ancien cours Saint-Louis et la piétonnisation sur le tronçon du bas, autour de la place du Général-De-Gaulle en 2019, la réputation, l'attrait, la dynamique en ont pris un coup. Entre les banques et les magasins de téléphonie, les nombreux snacks, les centres médicaux et quelques boutiques de prêt-à-porter et cellules vides, beaucoup d'institutions se sont éteintes, à l'image de la pâtisserie Plauchut en octobre dernier, pas moins de deux siècles après son ouverture. D'autres font de la résistance, comme Torréfaction Noailles depuis 1927 ou Maupetit. "La librairie des allées remonte à 1862, elle n'était pas plus grande que la largeur d'une porte. Puis en 1919, elle a été rachetée par Maupetit. L'avenue a fini par décliner, beaucoup de commerces ont disparu mais le label Capitale européenne de la culture a créé un mouvement en 2013. Monoprix, Naturalia, un coiffeur sont arrivés à côté et ça s'est accéléré avec l'Artplexe en 2021 et l'installation de nouveaux arrivants dans le quartier des Réformés, souligne le directeur de la librairie, Damien Bouticourt. Le rooftop, le Blum, ça attire du monde et une boîte de jazz va se monter. la Canebière, il faut en prendre soin mais il y a encore des points de vigilance : épiceries de nuit, propreté, notamment."

Des paris gagnants

Si la transformation paraît lente à certains, ils sont plusieurs à miser sur un renouveau, prendre des risques et... ça fonctionne. "Je suis un néomarseillais, installé depuis une dizaine d'années. Je viens de l'arrière-pays niçois mais j'avais de la famille ici, précise Yohann, cogérant du restaurant Blum, créé en 2021 au nº125. J'ai d'abord connu la Canebière par le rap avec Iam et chez moi, j'entendais de vieilles histoires quand c'était le centre névralgique de la ville. Avec le temps, je pense que les politiques n'ont pas réussi à optimiser cette artère en intégrant les populations vulnérables à celles qui ont plus de moyens. Aujourd'hui, le quartier se 'boboïse' et certains le reprochent mais il faut de tout, être tolérant, y compris avec les nouveaux pour créer un mélange et une dynamique. Quand on a su qu'un cinéma et un restaurant allaient ouvrir, on a eu peur que ce soit une chaîne. Avec trois copains du quartier, on a alors décidé de monter un projet : une brasserie, accessible, avec des produits de qualité et un lieu de vie autour de concerts. Au départ, personne n'y croyait, les banques marseillaises nous ont toutes refusé les crédits, à l'exception de la BNP, on est allés voir ailleurs et la Région nous a un peu aidés. Ils disaient que la Canebière était morte mais si les entrepreneurs n'ont pas de soutien, il ne peut pas y avoir de changement ! Les Marseillais historiques de notre entourage disaient aussi qu'on allait se planter, que c'était un quartier de crasseux ! Finalement, on a eu moins de problèmes qu'on l'imaginait même s'il reste une population fragile et des consommateurs de drogue. Au terme d'un an, nous avons presque réussi à atteindre l'équilibre, on a fidélisé une clientèle. J'aimerais que le renouveau arrive plus vite mais les planètes vont s'aligner. Il y a la réfection de la place Léon-Blum, les ouvertures de Golda à Gambetta, Apotek à Consolat, quelque chose prend mais il faut être vigilant pour que les commerces ressemblent à la structure de toutes les populations de la Canebière, il ne faudrait que l'une remplace l'autre."

Au milieu de l'avenue, à l'entrée de Noailles, l'hôtel Mercure et sa brasserie Le Capucin étaient annoncés comme une locomotive le jour de leur inauguration en 2019. "Ça n'a pas été simple. En trois ans, on a eu un an et demi de Covid. Il a fallu se faire connaître et que les Marseillais passent ce pas un peu compliqué de La Canebière entre pauvreté et saleté. Petit à petit, la barrière tombe, c'est un endroit coloré qui bouge. Les touristes aiment la ville, j'ai beaucoup d'espoir, avoue la directrice générale, Sylvie Mourges. J'ai un nouveau chef, une équipe stable, une clientèle fidèle se crée. Il faut vraiment dédramatiser La Canebière des affaires se montent, j'ai d'ailleurs hâte de voir qui va remplacer la bijouterie Piery. En revanche, il faut végétaliser davantage et s'occuper du marché à la sauvette."

Pour Guillaume Sicard, président de l'association des commerçants Marseille-Centre, la question de l'occupation de l'espace public est aussi prioritaire. "Ces activités illégales prennent beaucoup de place. Rénover, piétonniser, j'y suis favorable mais il faut anticiper les usages de ces nouveaux espaces et les animer car la nature a horreur du vide. La place Léon-Blum est en travaux, le sujet va aussi se poser, souligne le représentant. Il faut occuper le terrain, créer des rendez-vous réguliers. Améliorer également la gestion des déchets et sanctionner les commerçants qui ne respectent pas. Continuer à développer l'accessibilité du centre en transport, en parking relais et attirer des sièges sociaux avec des travailleurs qui consomment. Favoriser l'installation de boutiques indépendantes comme des concept-stores originaux qui mettent en valeur les savoir-faire et créateurs locaux. Marseille c'est un melting-pot, une ville à l'identité forte, elle ne doit pas ressembler aux autres. Pour autant, l'implantation d'une grande enseigne qualitative comme un Apple Store permettrait d'accélérer le rythme. On peut aussi imaginer un musée. la Canebière, ce n'est pas les Champs Élysées mais ça reste une 'rue monde', il faut l'exploiter." Patience...

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Lo Provençau » 31 Jan 2023, 18:56

On en revient a ce que l'on disait je ne sais plus où. L'OM devrait faire un petit musée/boutique/brasserie a l'ancien espace culture.
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 04 Fév 2023, 16:35

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L'INTERVIEW DE TONY ESTANGUET PRÉSIDENT DU COJO PARIS 2024; " Marseille cochait toutes les cases"

Pourquoi avoir choisi Marseille comme première étape du relais olympique Paris 2024 ?

Que Marseille soit la première ville à accueillir la flamme, 100 ans après les derniers Jeux de Paris en 1924, est un choix fort, dont nous sommes très fiers. Ici, on a l'habitude de dire "À jamais les premiers", eh bien, ce sera le cas ! On est ravis parce que c'est exactement ce dont on rêvait, avec une célébration dans une ville populaire, chaleureuse, multiculturelle, qui a la passion du sport et qui sera au coeur des Jeux.

Que Marseille ait été fondée par des Grecs, patrie des Jeux antiques, a-t-il joué dans ce choix ?

Ça a pesé dans les discussions, oui. Mais le choix était évident, naturel, pour cette cité la plus ancienne de France et pour ce qu'elle représente en France aujourd'hui. Les images seront spectaculaires mais nous insisterons aussi sur l'aspect populaire, en célébrant les sportifs de la plus belle des manières. Je dis souvent qu'en sport, pour réussir, il faut prendre un bon départ. Cette première journée donnera la tonalité des Jeux olympiques et paralympiques.

Très souvent, c'est dans la ville hôte des Jeux olympiques - en l'occurrence Paris l'an prochain - qu'arrive d'abord la flamme. Avez-vous hésité ?

On s'est posé la question. D'autres territoires auraient pu y prétendre, et ça aurait été justifié. Mais rapidement, on a vu que Marseille cochait toutes les cases, de par sa dimension populaire, sportive, historique et internationale, avec cette ouverture sur le bassin méditerranéen.

Comment la flamme arrivera-t-elle sur le Vieux-Port ?

L'arrivée sera spectaculaire, par la mer, à bord du Belem, un navire magnifique mis à notre disposition par notre partenaire, la Caisse d'Épargne. On espère qu'il sera encadré par énormément de bateaux. Une fois à terre, le relais de la flamme ira dans les différents quartiers, avec des animations imaginées par la Ville de Marseille, la Métropole Aix-Marseille-Provence et la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Coca-Cola, qui est partenaire du relais de la flamme, va également encadrer la célébration avec une belle fête et un grand concert.

Quelle personnalité sera désignée pour amener la première la flamme du "Belem" sur le sol français ?

On n'y a pas encore vraiment travaillé. Ce que je peux dire, c'est que sur le relais, on aura forcément des profils très variés, en valorisant les sportifs, bien sûr, mais également les dirigeants et bénévoles des clubs de sports. Ceux qui font le sport français, avec 17 millions de Français qui le pratiquent chaque semaine. On a envie de les remercier.

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 15 Fév 2023, 17:24

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MARITIME LES DEUX SONT ENTRÉS EN DISCUSSIONS EXCLUSIVES EN VUE D'UN RACHAT; CMA CGM à l'abordage de la compagnie La Méridionale

Le groupe maritime et logistique marseillais CMA CGM (actionnaire unique de La Provence) que préside Rodolphe Saadé, est entré hier dans une phase de discussions exclusives avec le groupe Stef, logisticien du froid et propriétaire de la compagnie maritime La Méridionale, pour le rachat de cette dernière. Le projet porte sur l'acquisition de la totalité de la compagnie maritime qui contribue à la desserte de la Corse depuis le port de Marseille, cela dans le cadre du service public de la continuité territoriale, tel qu'arrêté par la Collectivité de Corse et lui permet d'effectuer actuellement jusqu'à 13 traversées hebdomadaires. La Méridionale a également entrepris de se diversifier en ouvrant une ligne sur le Maroc pour y développer un trafic de fret.

Cette opération de rachat appelée à se conclure dans les jours qui viennent après information et consultation des instances représentatives du personnel, ainsi qu'une fois obtenu le feu vert des autorités de la concurrence, a été entamée à la demande du groupe Stef. Déficitaire depuis plusieurs années et endettée, La Méridionale est dans une situation difficile et trois des quatre unités doivent être adaptées aux normes qui régissent les rejets atmosphériques. D'où le choix de son actionnaire de se retirer.

De son côté, CMA CGM a indiqué dans un communiqué diffusé hier, vouloir "poursuivre son développement sur la Méditerranée, tout en renforçant la position du port de Marseille et la filière maritime française". Il précise également "vouloir redonner des perspectives de croissance à La Méridionale" en "soutenant son développement et en créant des complémentarités commerciales en France et à l'international, notamment sur la desserte du Maroc en navire RORO", c'est-à-dire spécialisé dans le transport de remorques. Point important : La Méridionale restera sous pavillon français Premier registre, c'est-à-dire que les équipages resteront composés de marins nationaux. Par ailleurs, le groupe indique "avoir à coeur de conserver l'identité de La Méridionale et de renforcer la qualité du service auprès de ses clients des dessertes Corse et Maroc, dans le respect du service passagers".

Pour CMA CGM, lorsque concrétisé, ce rachat signera l'arrivée du transport de passagers au sein d'un groupe qui s'est exclusivement forgé sur la croissance du transport maritime conteneurisé. L'avenir dira si la desserte de la Corse restera une exception. Ou si cette irruption dans un domaine plutôt complexe signe de nouvelles ambitions.

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar peezee » 15 Fév 2023, 18:03

Le Saadé pendant qu'il y est à faire des rachats, ils pourrait pas... heu nan, rien. :oops:


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Messagepar superolive » 15 Fév 2023, 18:07

peezee, pas sur du tout que cela l'intéresse :mrgreen:
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar peezee » 15 Fév 2023, 18:17

Il vient pourtant de sponsoriser les futurs maillots de l'OM, pour quelqu'un qui n'est pas intéressé... :mrgreen:


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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 20 Fév 2023, 18:52

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 20 Fév 2023, 19:05

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"Tout le monde pense à 2026"; Au lendemain du vote d'un budget qui accorde une bonne place au sport, Sébastien Jibrayel évoque le bilan de sa délégation. Mais aussi l'avenir, et les municipales derrière "(s) on candidat", Benoît Payan

Que pèse l'ambition sportive de la majorité de gauche dans le budget voté la semaine dernière ?

On a réussi à consacrer aux investissements sportifs 10 % de notre budget. On parle d'un budget géographiquement et écologiquement plus juste, car on investit sur toute la ville et nous avons économisé 1,5 million d'euros grâce à la mise en place de Led pour éclairer les stades. Pour soulager le rapporteur du budget et le maire de Marseille avec qui je travaille en totale confiance, je suis allé taper aux portes de l'Agence nationale du sport (ANS) mais aussi à celles des partenaires privés, tels la Caisse d'épargne ou l'OM fondation. Et je continue : on a depuis quelques jours des contacts avec certaines banques qui veulent nous rejoindre.

À mi-mandat, les engagements de la majorité en termes de sport sont-ils tenus ?

Ils sont tenus, et on va même au-delà. On a rénové 10 stades avec différents soutiens financiers, celui du Département, de l'ANS... Cette dernière nous accompagne aussi pour la réhabilitation de terrains de proximité car je veux développer le sport urbain (les élus viennent d'acter la rénovation de 10 playgrounds, Ndlr). On a rénové des gymnases, recruté des agents dans les piscines, qui sont aujourd'hui ouvertes à 90 %. Où la gratuité pour les enfants de moins de 12 ans est un symbole dans une ville où 35 % des enfants ne savent pas nager.

Quel est votre rôle au sein du groupe Marseille avant tout, présidé par Samia Ghali ?

Faire avancer les dossiers pour Marseille. On a chacun des délégations différentes et on travaille main dans la main avec les autres groupes.

On a toutefois senti des tensions, en séance, avec le groupe écologiste...

Quand je vois qu'aujourd'hui on arrive à être tous unis sur des votes pour changer le destin de Marseille je me dis que certes, il peut y avoir des divergences, des discussions, mais au final on arrive toujours à se retrouver.

La séquence des municipales, qui viendra vite, peut-elle troubler l'unité que vous évoquez ?

Aujourd'hui, tout le monde doit être uni derrière le maire de Marseille qui fait un travail quotidien pour améliorer la vie des habitants. Les Marseillais nous ont permis d'accéder à cette responsabilité très importante au regard de ce qu'ils ont pu vivre auparavant : des quartiers délaissés, des services publics abandonnés, des écoles dans des états lamentables et des équipements sportifs qui étaient interdits au public. Il peut y avoir des ambitions mais on se doit d'être tous unis pour Marseille et de mettre les divergences de côté.

Quel regard portez-vous sur l'opposition de droite ?

Quand on en écoute certains, on a l'impression qu'ils viennent d'arriver et qu'ils n'ont pas géré cette ville pendant plus de 25 ans. Il arrive que l'opposition soit constructive mais ils sont souvent dans des bilans qui ne représentent pas la réalité. Si Marseille est dans cet état aujourd'hui, ce n'est pas du fait de notre arrivée, en 2020. C'est parce qu'elle a été gérée d'une manière qui n'était pas appropriée aux besoins des Marseillais.

L'argument des 25 ans de l'ère Gaudin ne s'essouffle-t-il pas, au bout de presque trois ans ?

On ne le sort pas dans tous nos discours. Mais le constat est là, on est là depuis deux ans et demi, on gère la ville le mieux possible et ce n'était pas le cas auparavant. Ils récupèrent le fruit de la précédente gestion municipale par leurs partis. Eux aussi devraient arrêter, toute la journée, de nous dire ce qu'on doit faire ou ne pas faire.

Martine Vassal l'a dit l'été dernier, elle pense à 2026. Au sein du groupe Marseille avant tout, de Samia Ghali, on y pense aussi ?

Tout le monde pense à 2026. Dans tous les groupes. Mais l'objectif encore une fois, est de changer le destin de Marseille. Et avec tout ce que nous avons fait, avec les aides de l'État, les restructurations et réhabilitations dans les écoles, dans les structures sportives, ce sera aux Marseillais de juger. En tout cas, on fera tout pour que nous puissions poursuivre en 2026 les projets amorcés.

Vous arriverez à vous présenter unis dès le premier tour ?

Je le souhaite, il faut qu'on soit unis dès le premier tour. C'est indispensable.

Derrière qui ?

Derrière le maire sortant, Benoît Payan. C'est mon candidat.

Samia Ghali a quitté le PS, Nadia Boulainseur a quitté le PS, Benoît Payan a quitté le PS. Et vous y restez. Pourquoi ?

Je respecte leur choix. Je suis heureux que le maire ait pu participer au congrès du PS à Marseille. J'ai adhéré au MJS à 16 ans où j'ai rencontré Benoît Payan, puis au PS. Je suis attaché aux valeurs de justice sociale et d'égalité pour tous. Je défendrai toujours et partout ces valeurs de progrès.

Vous pourriez défendre ces valeurs en élu divers gauche...

Sauf que je suis attaché à mon parti, à ses idées, aux grands hommes qui l'ont fait. C'est un parti de gouvernement, en première ligne aujourd'hui. On le voit avec la mobilisation sur les retraites. Les socialistes sont toujours debout et moi je veux jouer, au côté de Yannick Ohanessian (à la tête du PS 13, Ndlr) un rôle important. Il m'a confié la responsabilité majeure d'animer les sections. L'objectif est de pourvoir les redynamiser, avoir des candidats socialistes en 2026 dans tout le département. Et s'il doit y avoir des unions, le PS devra être force de proposition.

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Lo Provençau » 20 Fév 2023, 19:48

Dragan a écrit:


L'image est flou mais on verrait presque mon jardin. Le quartier est assez bucolique par ailleurs. Il y a des fermes encore en exploitation, de jolis espaces naturels, de belles bastides...
Ce coin est dingue. Quand tu penses que la police nationale a des bureaux partout autour (l'école de police est juste à coté de la Paternelle !) et que rien n'est fait.
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 21 Fév 2023, 11:48

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ENQUÊTE; À Marseille , récit d'une guerre sans pitié pour contrôler le trafic; Depuis le début du mois de février, pas un jour ne passe sans fusillade ou nouvelle victime de violences sur fond de trafic de drogue. Les affaires se suivent mais toutes, ou presque, mènent au même endroit. À la cité de la Paternelle (14e arr.), une poule aux oeufs d'or que plusieurs groupes de trafiquants se partageaient jusqu'alors sans heurts. Mais le subtil équilibre entre les réseaux vient de voler en éclats. Depuis, les deux camps s'affrontent presque quotidiennement à la kalachnikov

À la Paternelle, le "business" ne s'arrête jamais. C'est même l'une des rares cités de Marseille où l'on peut "toucher" une barrette de shit ou un pochon de cocaïne à toute heure du jour et de la nuit. Mais ce mercredi soir, le brasero à l'entrée du quartier et les lanternes qui balisent les "drive" sont éteints. Il n'y a pas l'ombre d'un dealer à l'horizon.

Intriguée par ce calme inhabituel, une patrouille de police s'engage dans la cité, lorsqu'une silhouette apparaît. C'est un guetteur. Mais au lieu de fuir ou de crier le fameux "arah" pour donner l'alerte, le jeune homme, apeuré, explique qu'il a terminé son service et attend désespérément sa paie devant le plan déserté ; 180 € pour la journée. Soudain, il lance aux policiers : "Restez à côté de moi, j'ai trop peur de me faire tirer dessus."

Depuis une dizaine de jours et jusqu'à ces dernières heures, les fusillades s'enchaînent à un rythme quotidien dans les quartiers Nord. Mais toutes, ou presque, mènent au même endroit : à la cité de la Paternelle, où un conflit oppose les deux réseaux les plus solidement implantés dans le quartier. Pour comprendre ce qu'il s'y passe, quelques présentations s'imposent.

Le plan "du bas", celui "du haut'

Située juste en face du Marché d'intérêt national des Arnavaux, à quelques centaines de mètres de l'autoroute A7 et de la rocade L2, La Paternelle est considérée comme une poule aux oeufs d'or pour les trafiquants. Ses lotissements colorés de deux étages, presque rassurants, et son accès facile, en font un point de deal très prisé par les clients extérieurs à la ville. "C'est la cité des gens qui ne connaissent pas Marseille", résume un commissaire de la division Nord.

On y a dénombré jusqu'à quatre points de vente, tenus par autant de réseaux différents. Au gré des recompositions, l'un a fermé et certains ont été contestés. Mais pas celui de la "Fontaine", dit "Chez Yoda", le mieux placé, à l'entrée sud du quartier. Ce qui lui vaut d'être appelé "le plan du bas". "Des gens venaient même des Alpes et du Vaucluse pour s'approvisionner, relève un pénaliste marseillais. Ils avaient du bon produit, et pendant le confinement, c'était l'un des seuls réseaux à avoir du stock."

Ce point de deal, réputé pour être l'un des plus rentables de Marseille, était aussi l'un des plus stables. "Il est aux mains du même groupe depuis des années et il n'a jamais eu de problème avec les autres équipes", constate un policier spécialisé. La Fontaine avait aussi la cote chez les petites mains du trafic, guetteurs, charbonneurs et autres ravitailleurs, qui viennent encore de toute la France pour y "jobber". "C'est le seul réseau qui payait vraiment bien, je faisais 50 € de plus qu'ailleurs à la journée, confie un ex-dealer de la Fontaine. C'est aussi le réseau qui marchait le plus fort : l'an dernier on faisait 50-60 000 € par jour et ça pouvait monter jusqu'à 100 000€."

Si à la "Fontaine", les affaires se déroulaient dans un calme relatif depuis des années, ce n'est pas le cas des deux autres "charbons", séparés seulement d'une centaine de mètres. On appelle ces "plans du haut", le "Vieux Moulin" et le "Maga".

Au cours des années 2018- 2019, ils ont été démantelés à plusieurs reprises par la police judiciaire. Le trafic n'y a jamais vraiment disparu, mais les gérants n'ont pas cessé de valser depuis. Comme souvent, cette instabilité a attiré l'attention d'autres réseaux qui y ont vu une opportunité pour s'implanter à la Paternelle. Le contrôle des points de deal "du haut" aurait ainsi été l'un des enjeux majeurs du conflit meurtrier observé au début de l'été 2021. Après des semaines de règlements de comptes, un groupe issu de la cité de Bassens (15e) est parvenu à déloger l'organisation en place au "Maga", mais aussi dans des cités plus éloignées, comme les Micocouliers (14e) et le Parc Kalliste (15e). Plus récemment, un autre clan, celui des Oliviers A, a tenté de s'installer sur le plan du Vieux Moulin. À ce jour, la situation y reste incertaine.

Le "respect du charbon"

Malgré ces changements de réseaux, une sorte "d'entente" régnait dans le quartier. À la Paternelle, "il y avait le respect du charbon", relève l'un de ses protagonistes. Même lorsqu'à l'été 2022, les autorités ont condamné l'entrée sud avec des blocs de béton (lire ci-contre), les guetteurs de chaque plan ont cohabité, se postant au seul accès restant pour orienter les clients vers l'un des trois drive - et s'assurer que personne ne rabattait les consommateurs...

"À la base, on est des collègues, on est de la même génération, dans les 14-15, on se connaît tous, résume l'un d'eux. À peu près dans chaque réseau, c'est soit des collègues, soit les mêmes patrons !"

Aussi, lorsque le 1er janvier 2023, un homme de 26 ans a été grièvement blessé à la kalachnikov dans le quartier, il s'est agi... d'un simple malentendu. "Les mecs du Maga ont allumé des clients du Vieux-Moulin en pensant qu'une équipe essayait de s'installer...", soupire un enquêteur. "Ils croyaient que c'étaient des mecs d'un réseau, mais c'était des Belges", confirme une source du quartier. "L'incident" n'a pas eu d'impact sur l'entente, encore cordiale, entre plans du haut et plans du bas.

C'est un mois plus tard que le subtil équilibre de la Paternelle a volé en éclats. Le soir du 5 février, deux fusillades ont éclaté coup sur coup entre la Fontaine et le Maga. Personne n'a été blessé, mais un guetteur a été frappé et embarqué dans une voiture avant d'être relâché quelques mètres plus loin. Dès lors, les coups de feu se sont multipliés, jusqu'à un jet de grenade à la Fontaine.

Un premier blessé a été découvert le 9 février, un guetteur de 15 ans criblé par une rafale de fusil d'assaut au Maga. Le 10 février, c'est aux Tourmarines, à la Cabucelle (15e), qu'un homme de 26 ans a été blessé à la kalachnikov. Puis le 11 février, aux Micocouliers où un guetteur de 17 ans a reçu une balle de 9 mm dans le ventre. Si le conflit s'est étendu à ces deux autres cités, c'est parce que l'une est affiliée au groupe de la Fontaine et l'autre au réseau du Maga.

Cette "guerre" des clans à la Paternelle a encore changé de dimension le 15 février, lorsqu'un guetteur de 17 ans, posté devant la Fontaine, a été battu à mort par une trentaine de personnes venues "du haut". L'expédition punitive ne visait peut- être pas à tuer, mais elle a semé la terreur. À raison : quelques heures plus tard, les balles sifflaient aux Arnavaux (15e), loupant de justesse un jeune homme, vraisemblablement affilié au Maga, alors qu'il descendait d'un VTC. Puis, le lendemain, encore aux Micocouliers, tuant cette fois un homme de 20 ans à proximité du plan tenu par l'équipe du Maga.

"La paix des braves est terminée. Cette fois c'est ancré, tout le monde s'allume", redoute-t-on à l'hôtel de police de l'Évêché, où l'on a redéployé les CRS et nombre d'effectifs dans les quartiers Nord, ce week-end, en prévision de la "suite". Mais tandis qu'une kalachnikov était saisie à la Paternelle vendredi soir et que des tirs retentissaient à Bassens (le fief du réseau du Maga), c'est dans le Sud, au fond d'un bar de la Capelette (10e), qu'un homme de 28 ans a été exécuté. Aucun lien n'est fait, à ce stade, avec la Paternelle, mais rien n'est écarté. En revanche samedi soir, c'est encore à la Cabucelle qu'un homme de 20 ans a été blessé par un tir. "Ce sont surtout des jeunes qui montent sur les coups. Les victimes sont aussi des petites mains, constate la PJ.On ne tue pas les grands patrons ni les gérants. En tout cas pas pour l'instant..."

Reste à comprendre les raisons qui ont mené à cette explosion de violence. "Pourquoi ça a commencé ?", demandent inlassablement les enquêteurs de la division Nord, de la SD et de la PJ, aux cohortes de petits dealers qui défilent en garde à vue ces derniers jours. Les deux réseaux s'accusent mutuellement, notamment d'entente avec les forces de l'ordre, pour pénaliser le concurrent (lire ci-contre). Mais pour les policiers, l'explication est moins originale : la Paternelle est trop rentable pour rester en paix. "Les réseaux du haut ont changé, les personnes à leur tête aussi, ça a fragilisé les ententes et rompu l'équilibre avec le bas", résume un enquêteur. "Résultat tout le monde se chie dessus là-bas, constate un policier de la Sécurité publique. Ça n'a qu'un mérite : les petits commencent à se demander si risquer leur vie vaut vraiment le coup pour une paire de TN, ou 180 €."

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Coyote » 25 Fév 2023, 13:23

Belle surprise hier en découvrant (enfin) la fondation Vasarely à Aix.
J'avais peur de m'emmerder, mais pas du tout, les œuvres sont étonnantes et la maîtrise de l'artiste incroyable.
A faire
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Messagepar gob » 25 Fév 2023, 19:13

Depuis le temps que je dois m’y arrêter
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Coyote » 25 Fév 2023, 20:05

Franchement prends le temps de le faire. C'est pas une longue visite en plus.
C'est assez troublant. J'avais un apriori kitch de l'artiste, mais sa maîtrise des formes, des perspectives et sa capacité à créer de la lumiere avec uniquement un jeu de couleurs, c'est bluffant
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Messagepar gob » 26 Fév 2023, 13:04

Ok merci.
J’y ferai un stop ;-)
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar fourcroy » 26 Fév 2023, 13:18

Merci du tuyau. :P

Je suis passé des dizaines de fois à Aix, jamais vu. :cretin:

Je le mets au programme de mon prochain séjour à Marseille, en avril. redaface2
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 28 Fév 2023, 16:31

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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar superolive » 28 Fév 2023, 16:55

Dragan,

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Superprofits
Rodolphe Saadé, le milliardaire vrai boss de Marseille

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Disposant de moyens financiers extraordinaires grâce aux superprofits de CMA CGM, le milliardaire déverse les millions sur sa ville depuis trois ans. Propriétaire de «la Provence», futur sponsor de l’OM, mécène d’associations et repreneur d’entreprises en difficulté : l’armateur est désormais tout-puissant à Marseille.

par Jérôme Lefilliâtre
publié le 27 février 2023 à 21h10

Dans une aile du palais déserté du Pharo, dédié aux salons professionnels, Jean-Claude Gaudin a conservé un bureau, mis à disposition par Marseille Espérance, l’organisation interreligieuse de la ville. L’ancien maire, 83 ans, reçoit au petit matin ses rares visiteurs qu’il gâte de viennoiseries et de navettes, ces biscuits provençaux parfumés à la fleur d’oranger. De cette pièce qui domine la cité méditerranéenne, l’ex-sénateur remue au hasard de la conversation les souvenirs de sa longue vie politique. Tout y passe : les victoires électorales et les accomplissements, tel le «succès populaire» des Terrasses du port ; les échecs et les regrets, au premier rang le «drame terrible de la rue d’Aubagne» ; les piques contre les adversaires de toujours, comme sa rivale d’Aix-en-Provence, Maryse Joissains, et la presse forcément ingrate… «J’ai fait de mon mieux», résume dans un souffle Gaudin, qui regarde la ville tracer sa route, sans lui.

L’ex-personnage le plus puissant de Marseille voit un autre homme tenter de lui succéder dans le rôle de figure incontournable. Pas tant son successeur à l’hôtel de ville, le socialiste Benoît Payan, que Rodolphe Saadé, le patron-propriétaire de CMA CGM. Signe d’une époque de plus en plus dominée par les grandes fortunes. De sa fenêtre, qui donne sur les quais, Gaudin peut apercevoir la haute tour vitrée de 145 mètres de l’armateur, symbole du rayonnement du premier employeur privé de la région, et la nouvelle («Mirabeau», 85 mètres), qu’il achève de bâtir. «Rodolphe est compétent, brillant, dynamique et a belle allure, commente le vieux lion fatigué, qui était un intime du père, Jacques Saadé, fondateur de CMA CGM, mort en 2018. Il a été bien préparé à l’action et il fait autorité dans le domaine de l’économie. Cette famille a beaucoup donné à Marseille.»
«Il finira par racheter l’OM»

Longtemps resté dans l’ombre, Rodolphe Saadé, l’héritier de 53 ans qui préside aux destinées de CMA CGM depuis 2017, ne se cache plus. Depuis deux ans, l’homme le plus riche de Marseille (36 milliards d’euros de fortune selon Challenges) fait ruisseler les millions d’euros sur la ville. Des largesses permises par les résultats extraordinaires de son entreprise, dont les 550 porte-conteneurs traversant les océans sont bourrés à craquer sous l’effet du regain économique d’après Covid. Après 1,8 milliard de dollars en 2020 et 17,8 milliards en 2021, le bénéfice net de la multinationale en 2022, qui sera dévoilé le 3 mars, devrait dépasser les 25 milliards de dollars. Soit l’un des plus gros profits de l’histoire du capitalisme français. Qui aurait pu prédire il y a dix ans cette performance de l’entreprise devenue le troisième armateur de la planète, derrière le danois Maersk et l’italo-suisse MSC ? Après la crise financière de 2008, elle avait frôlé la faillite, empêtrée dans les dettes. L’Etat avait dû injecter de l’argent frais et Jacques Saadé se battre pour en garder le contrôle.

A Marseille, où l’entreprise siège sur un boulevard portant le nom de son père, Rodolphe Saadé jouit d’un poids et d’un pouvoir inédits, supérieurs aux positions qu’ont pu connaître en leur temps Gaston Defferre ou Bernard Tapie. «Je n’ai jamais connu ici une telle puissance financière. Son influence politique est évidente, même si Rodolphe n’en abuse pas. C’est un garçon discret qui maîtrise son comportement», constate dans sa voiture Régis Arnoux, 85 ans, admiratif président du groupe CIS, l’une des grandes entreprises marseillaises. «C’est Deep Pocket !» observe Stéphane Richard, ancien PDG d’Orange, qui connaît bien la famille Saadé. Cet amoureux de Marseille, où il a passé son adolescence, siège depuis peu au conseil de surveillance du port : «Rodolphe est sincèrement attaché à la ville. Il est présent, il met de l’argent. Il finira par racheter l’Olympique de Marseille…»
Mécène, bienfaiteur, sauveur

Le boss de CMA CGM n’a pas encore la main sur le club de football, mais il s’en est rapproché à l’automne, en acceptant de devenir son sponsor maillot à partir de la saison prochaine. L’OM venait de perdre son partenaire, Cazoo, plateforme de vente de voitures en pleine déconfiture. Lorsque les dirigeants de l’institution la plus populaire de la ville ont dû trouver une solution, ils se sont tournés vers le plus gros porte-monnaie du coin, qui n’a pas traîné à dire oui. «La décision de Rodolphe m’a surpris», convient Jean-Luc Chauvin, qui n’imaginait pas Saadé s’exposer autant. Le président de la chambre de commerce et d’industrie, qui reçoit au palais de la Bourse, splendide bâtiment Second Empire tout en arcades et galeries, est un inconditionnel du dirigeant de CMA CGM, ce «leader mondial qui se comporte de façon exemplaire» et «qui casse le plafond de verre de l’entreprise de province». «Il montre que, de Marseille, on peut être worldwide [mondial, ndlr]», dit-il en écartant les bras, submergé par l’enthousiasme. Et de lister ses faits d’armes pour la ville, notamment le transfert du siège de la société suisse Ceva Logistics après son rachat en 2019. Le holding familial, Merit, a aussi été rapatrié juridiquement de Beyrouth en 2021 : en voulant se protéger des conséquences de la crise économique au Liban, les Saadé ont conforté leur identité marseillaise.

A l’image de la collaboration avec l’OM ou de l’acquisition en septembre de la Provence, journal local dominant, Rodolphe Saadé multiplie les interventions dans la ville, dont il est devenu le mécène, le bienfaiteur et le sauveur. Au point d’y apparaître comme le recours financier à toute épreuve, celui qu’il faut aller voir si l’on a un projet… Le plus récent exemple : l’annonce, mi-février, du rachat à venir (pour un montant non dévoilé) de la Méridionale, une compagnie de transport maritime de passagers. En difficulté financière, cet opérateur historique de Marseille compte quatre navires et 600 employés pour desservir la Corse et le Maroc. Autre investissement remarqué : à la Pointe-Rouge, sur un site aux airs de paradis entre la mer et les calanques, le groupe fait construire un centre de formation baptisé «Tangram», qui doit profiter aux 150 000 salariés de l’entreprise. Un investissement de plus de 20 millions d’euros, qui s’ajoutera à l’incubateur de start-up Zebox, ouvert en 2018 non loin du siège de CMA CGM.

Depuis l’an dernier, la société finance également une chaire d’oncologie et de neurologie avec l’université Aix-Marseille, grâce à une donation de 5 millions d’euros pour trois ans. Dans son bureau sur la colline du Pharo, fenêtre ouverte sur le bleu lumineux de la Méditerranée, le président de l’université, Eric Berton, se réjouit de cette contribution, «importante car c’est une reconnaissance du monde économique». Il voit moins CMA CGM comme une «entreprise marseillaise» que comme «un grand groupe international ancré sur son territoire». La prochaine collaboration avec la multinationale est dans les tuyaux : elle souhaite œuvrer à la mise en place des «épiceries solidaires» que l’université destine aux étudiants précaires. C’est la fondation de l’entreprise, dirigée par Tanya Saadé, sœur de Rodolphe, qui sera à la manœuvre. Cet autre bras de l’empire CMA CGM à Marseille soutient des dizaines d’associations. Laurent Choukroun, créateur de l’Epopée, «village de l’innovation éducative» installé dans les quartiers nord, dont l’armateur a été le premier partenaire : «CMA CGM un acteur phare qui a envie de contribuer au développement de Marseille. Ils s’impliquent beaucoup plus depuis que Rodolphe Saadé a succédé à son père en 2017. Tant mieux.»

Rodolphe Saadé est-il frappé du syndrome du magnat voulant régner sur ses terres ? Pourquoi cette suractivité frisant l’hégémonie ? A Marseille, elle a rendu le Franco-Libanais, qui vit près de la Corniche, un peu plus incontournable et intouchable. Il suffit d’écouter les politiques locaux, obligés de tresser des lauriers. «J’ai toujours cru dans cette entreprise, même quand elle a failli prendre le bouchon. Nous sommes amis, nous sommes ensemble», commente Renaud Muselier, président (macroniste) de la région Paca. «Vous faites corps à cette ville que vous contribuez à façonner en construisant du vivre-ensemble», louait l’an dernier le maire socialiste Benoît Payan, lors d’une inauguration en présence du PDG. Impossible de se fâcher avec le grand chef d’entreprise de la ville et détenteur de la Provence, qui se tient moins éloigné qu’il le dit du monde politique : Saadé est notoirement proche de plusieurs figures de la droite locale, comme Yves Moraine ou Didier Parakian, et le médecin Yvon Berland, candidat macroniste à la mairie de Marseille en 2020, est administrateur de la fondation CMA CGM.

Impôts ridicules

C’est à Paris, où il passe de plus en plus de temps en raison de ses investissements nationaux récents (Air France, M6…), que Rodolphe Saadé reçoit Libé pour évoquer son omniprésence naissante à Marseille. Dans les couloirs de ses locaux, des tableaux modernes et des maquettes de porte-conteneurs. Poignée de main énergique, regard droit et intense. Avec sa pointe d’accent du Liban, pays qu’il a définitivement fui à l’âge de 11 ans avec son père et sa famille à cause de la guerre, l’homme commence, sans surprise, par dire son amour de la ville du Sud, là où il a vraiment grandi. Mais très vite, il poursuit sur son état actuel : «Marseille a des problèmes comme toutes les villes. Il faut les régler et nous trouvons que cela ne va jamais assez vite. Quand on compare la ville aux autres grands ports méditerranéens comme Gênes et Barcelone, on se dit qu’il y a encore du boulot. Si ce n’est pas nous qui agissons, quel autre acteur privé va le faire ? C’est aussi une question de moyens. Nous les avons, c’est normal que le groupe intervienne. Je ne fais pas ça pour avoir des médailles. Il ne faut pas tout attendre de l’Etat. Le privé doit jouer un rôle.»

S’agit-il de compenser les carences des pouvoirs publics ? Rodolphe Saadé élude et glisse des mots aimables pour Benoît Payan, «un bon maire», et Renaud Muselier, «un bon président de région», tout en souhaitant «qu’ils travaillent davantage ensemble». La critique, nette, pointe sous le langage affable de cet homme plutôt froid et peu porté sur l’humour, doté d’une réputation de manager anguleux («j’aimerais bien être sympa avec tout le monde, mais je suis exigeant»). Le patron de CMA CGM préfère saluer «l’implication» du président de la République – il s’est rapproché d’Emmanuel Macron sur le dossier libanais – et son plan «Marseille en grand». Invité à dîner à l’Elysée le 1er février avec d’autres acteurs de la société civile de la cité, il s’y est dit prêt à accompagner financièrement d’autres initiatives. «Selon les projets, précise-t-il. Il n’y a pas tant de projets structurants et je fais déjà beaucoup. Je suis content de voir que la ville le reconnaît.»

S’il investit tant au niveau local, polissant son image de philanthrope, c’est aussi par intérêt bien calculé, de façon à prévenir les critiques. CMA CGM enchaîne les bénéfices extraordinaires mais paie des impôts ridicules. Les comptes de la principale société française du groupe (qui ne recouvrent pas l’ensemble de son activité consolidée) portent une charge d’impôt sur les sociétés (IS) de 107 millions d’euros en 2021, pour un résultat net supérieur à 14,5 milliards d’euros. Soit un taux effectif de 0,7 %, alors que le taux d’IS normal est de 25 %… La raison ? En vertu d’une loi européenne de 2003, créée pour préserver la compétitivité des armateurs continentaux face aux concurrents asiatiques, l’entreprise est taxée «au tonnage» sur ses activités maritimes, c’est-à-dire selon ses capacités de transport, et non ses résultats économiques. Quand les bénéfices ne sont pas au rendez-vous, c’est une mauvaise nouvelle. Mais quand ils s’envolent…
«Un enfant d’immigrés comme moi»

A cause de cette situation particulière, et en ce moment hyperrentable, CMA CGM est dans le viseur de certaines autorités nationales. Lorsque Rodolphe Saadé est intervenu le 22 septembre 2022 devant les députés de la commission des finances, c’était dans le cadre de la mission-flash sur les «profits exceptionnels». Depuis que le groupe les engrange, la menace d’une surtaxe temporaire ou d’un changement de régime fiscal plane sur lui. A l’Assemblée nationale, le propriétaire de l’armateur a martelé plusieurs messages pour éviter une telle décision : «Nos bénéfices sont réinvestis à 90 % dans l’entreprise», «nous avons gelé nos tarifs», «notre groupe a fait le choix de rester en France», etc. Face à nous, les mêmes arguments, en boucle. Rodolphe Saadé insiste sur son usage modéré des dividendes rémunérant les actionnaires (donc surtout lui-même et sa famille, qui détiennent trois quarts du capital) : 10 % du profit leur est redistribué, une part faible au regard des habitudes du CAC 40. «C’est la culture d’entreprise léguée par mon père, explique l’héritier. Réinjecter les bénéfices dans l’entreprise, rester raisonnable sur les dividendes.» Doit-on applaudir ? Difficile, vu la quasi-absence d’impôt…

La détestation des milliardaires, sentiment répandu en France, ne semble pas avoir atteint Marseille, où nombre d’habitants ont un proche faisant partie des 3 000 salariés de CMA CGM sur place. La puissance de l’entreprise ne semble crisper personne, au contraire. «C’est une ville qui a besoin de fierté, et il n’y en pas beaucoup. Il y a l’OM, et la CMA CGM, qui est restée», analyse le nouveau président du port, Christophe Castaner, dans son bureau, rare pièce sauvant les apparences de confort au cœur d’un bâtiment délabré. L’ancien ministre de l’Intérieur se réjouit de voir ce grand acteur du port jouer «un rôle moteur pour ce qui concerne la décarbonation, l’un des grands enjeux, en tant que client et investisseur».

«Toute la journée à Paris, on nous prend pour des imbéciles, pour des joueurs de boules qui boivent du Ricard, claironne Renaud Muselier. Avec cette entreprise, on a un coup de projecteur différent.» Dans un bar du Vieux-Port, rendez-vous avec la députée (Renaissance) Sabrina Agresti-Roubache. Proche du couple Macron, cette ancienne productrice, un tourbillon qui tutoie d’emblée et vous saisit le bras pour ponctuer ses propos, a une autre explication à l’opinion de beaucoup de Marseillais sur «leur» milliardaire : «Il est très couleur locale ! C’est un enfant d’immigrés, comme moi, comme beaucoup d’habitants.» Puis : «On passe notre temps à chercher des investisseurs. Voilà, on en a un ! Je ne suis pas de ceux qui disent qu’il faut taxer les riches. Il faut leur dire qu’on les aime.»
«Une fortune indécente»

Au sein du groupe, dont les personnels sédentaires ont obtenu en décembre 6 % d’augmentation générale des salaires, le discours est flatteur : «Rodolphe a le souci du partage de la valeur», assure Chantal Castel, déléguée syndicale CFE-CGC, qui, dans le hall d’hôtel où l’on se retrouve, se présente en «bébé CMA CGM», vingt ans de boîte. «Il réinvestit, rachète la dette, redistribue. Tout est fait dans le bon sens. Il faudrait être malhonnête pour cracher dans la soupe.»

Dans cette atmosphère générale, il faut lutter pour trouver une voix critique. Délégué CFDT, Xavier Bertholier en est une, tempérée : «Vu les résultats, le groupe était tenu stratégiquement et politiquement de redistribuer une part de la richesse aux salariés.» Le syndicaliste décrit cependant une entreprise rongée par le stress et la pression, aussi bien quand les tarifs de fret étaient au plus haut en 2021 et 2022 que maintenant, alors qu’ils redescendent. «Au siège à Marseille, le groupe a plus que jamais les moyens d’investir sur les équipes, de les calibrer correctement, de retravailler le collectif et la qualité de vie au travail», espère-t-il, sceptique. A la terrasse d’un café de Notre-Dame-du-Mont, place transformée par le renouveau créatif de la ville, le député de La France insoumise Hendrik Davi complète : «La compagnie ne marchait pas si bien avant le Covid. Elle a profité d’une rareté à un moment donné, et en tire une fortune colossale, indécente, injustifiée.» Mais même lui ajoute : «S’il met de l’argent à Marseille, tant mieux.»

Les notables de l’écosystème local savent parfois rendre à leur champion tout ce qu’il donne à la ville. Un homme l’a appris à ses dépens, et pas le moins puissant de France : le milliardaire Xavier Niel, fondateur de l’opérateur Free. Lorsque cet autre proche d’Emmanuel Macron a fait connaître son intention de racheter la Provence – dont il était l’actionnaire minoritaire – après la mort du propriétaire, Bernard Tapie, en 2021, l’entrepreneur parisien s’est vite heurté à la concurrence de Rodolphe Saadé et l’hostilité d’une partie des élites marseillaises. Après un an de conflit juridique, il a dû renoncer, malgré un droit de préemption sur le capital, mais l’honneur sauvé par un gros chèque de son rival. «Xavier Niel aurait dû avoir la Provence, mais il a découvert les charmes de Marseille», s’amuse Castaner.
«Bijoux de famille»

Le propriétaire de Free a mal digéré l’affront. En privé, il peste contre l’aversion à son égard du tribunal de commerce de Marseille et ressasse cette scène d’anthologie, carton sur les réseaux sociaux, où on le voit se faire mettre à la porte du journal par l’ancien dirigeant, Jean-Christophe Serfati, acquis au projet Saadé. Dans une lettre de décembre 2021, donnant du «Cher Rodolphe» à son destinataire, plusieurs organisations patronales de la région avaient soutenu l’armateur avec flagornerie : «La Provence a besoin d’un repreneur solide, animé par une volonté de la développer, réellement ancré sur ce territoire et qui en connaît parfaitement les subtilités. C’est votre cas.»

Parmi les signataires, Jean-Luc Chauvin, le président de la chambre de commerce, qui s’explique : «Rodolphe Saadé m’a appelé pour parler de la Provence, Xavier Niel n’a pas jugé utile de le faire. On ne l’a pas beaucoup vu à Marseille, M. Niel.» A propos du journal, la députée Sabrina Agresti-Roubache a cette formule : «Les bijoux de famille, ça reste entre Marseillais !» Au conseil d’administration du média, Saadé a placé des figures locales des affaires, comme la présidente de la French Tech Marseille-Aix Julie Davico-Pahin (signataire de la fameuse lettre), les entrepreneurs sociaux Fabrice Necas et Muriel Bernard-Raymond ou l’ancien patron du Ponant, Jean-Emmanuel Sauvée.

Sur l’acquisition de ce journal, qui entérine son statut de nouveau patron de la ville et qu’il promet de «retourner» après des années d’errance, Rodolphe Saadé parle, lui, d’un «coup de cœur». Il a été chèrement payé : le propriétaire de CMA CGM s’est allégé dans l’affaire de plus d’une centaine de millions d’euros. A un tel prix, il faut faire preuve d’une belle innocence pour avaler l’argument du désintéressement. «Les Saadé sont très économes de leur argent, mais quand ils font un choix, ils ne comptent plus», soutient Renaud Muselier. Et le président du conseil régional de relever que le fondateur du groupe, Jacques Saadé, a «toujours voulu racheter la Provence. En quelque sorte, le fils vient de réaliser le projet du père». Et tout s’explique.
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Re: Made in Marseille (bons plans, idees, news..)

Messagepar Dragan » 01 Mar 2023, 10:11

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Il n'a rien de ces personnages truculents à la Pagnol qui, de Raimu à Jean-Claude Gaudin en passant par Gaston Defferre, forçaient le trait du Provençal type, fort en gueule à l'accent rocailleux et chantant. Rien d'un Bernard Tapie qui avait bruyamment jeté son dévolu sur Marseille pour s'extraire de ses ennuis parisiens. Non, Rodolphe Saadé est du genre discret et costume cintré. Davantage Emmanuel Macron que Christophe Castaner. Si sa tour, à Marseille, vous saute au visage quand vous découvrez la baie, lui a consolidé l'entreprise créée par son père, Jacques, sans s'afficher sur tous les écrans. Comme il le racontait en juillet au Sénat d'une voix posée, la Compagnie maritime d'affrètement (CMA) a débuté avec quatre collaborateurs et un bateau en location qui reliait Marseille à Beyrouth, misant sur une intuition du fondateur au plus fort des années 70 : l'importance qu'allaient prendre dans le transport maritime les conteneurs utilisés par l'armée américaine.

Intuition payante puisque, mondialisation aidant, la petite société est devenue un empire rayonnant sur toute la planète… tout en restant à Marseille, son port d'attache. Résultat, Rodolphe Saadé est devenu l'homme le plus puissant de la ville et même au-delà. Dans ce panier de crabes politique que sont les Bouches-du-Rhône, l'homme a su tisser des liens aussi bien avec le maire socialiste qu'avec le président de région ex-LR devenu macroniste, tout en restant proche de figures de la droite locale. Il a racheté la Provence au nez et à la barbe de Xavier Niel et devient l'un des sponsors de l'OM. Ses ambitions ne s'arrêteront évidemment pas là : il vient d'acheter un immeuble dans le VIIIe arrondissement de Paris et étend ses réseaux au sein du pouvoir, Macron en tête. Même s'il fait l'unanimité, y compris au sein des syndicats qui lui savent gré de réinvestir 90 % de ses énormes profits dans l'entreprise et d'augmenter les salaires, la CMA CGM s'est quand même développée grâce aux aides de l'Etat après la crise financière de 2008 et grâce au boum commercial post-Covid. Et tout ça en payant des impôts ridiculement bas. Personne n'est parfait. •
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