[Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar Dragan » 29 Mar 2020, 09:25

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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar Dragan » 29 Mar 2020, 09:29

320cds a écrit:
Je reste sur les grands nombres, on est dans un grand pays, dans lequel 600 000 personnes meurent chaque année. Même si 20 ou 30 000 personnes meurent du Covid 19, ce ne sera forcément un impact hyper significatif dans notre démographie, au delà des drames humains et des douleurs des proches.


Selon l'épidémiologiste Catherine Hill, une des lanceuses d'alerte dans l'affaire du Mediator, au moins 64.000 personnes vont mourir du #Covid19 en France. (JDD)

https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/lepi ... ts-3958428
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar Kaveen » 29 Mar 2020, 09:40

Sur Europe 1, j'i lu un truc sur la mort de l'ado de 16 ans cette semaine. Apparemment, elle avait été testé 2 fois négatifs avant le 3eme positif.

Les tests auraient une marge d'erreur de 30%.

Je trouve ça énorme comme marge non ?
Le président de Nantes, Waldemar Kita, se pose des questions : «Qu'a-t-il déjà réalisé dans sa vie pour donner de telles leçons ? C'est de la malhonneteté intellectuelle. S'il continue ainsi, Bielsa n'ira pas loin.» 09/09/14
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar aristote2 » 29 Mar 2020, 10:20

Toutes les couches de la société sont touchées.

J'ai lu et entendu que le virus pouvait s'accrocher aux particules fines (pollution...) et ainsi être véhiculé. Il serait d'autant plus assimilable par le sujet dans les bronches.
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar gob » 29 Mar 2020, 11:16

Information
"Je suis désolé, certaines personnes vont mourir, c'est la vie", a déclaré Jair Bolsonaro lors d'un entretien télévisé vendredi soir. "Vous ne pouvez pas arrêter une usine automobile à cause des accidents routiers", a-t-il ajouté.


Bon, pas étonné que Bolsanaro dise cela car ;

- il est le fils caché de Trump surtout au niveau économique
- il sait que les brésiliens qui vont mourir de cette maladie ne seront pas, en grande majorité, ses électeurs ( favelas, régions pauvres ...)
- au vu de l'immensité du pays et de l'isolement de certaines zones, les décès passeront inaperçus.
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar aristote2 » 29 Mar 2020, 11:19

Je ne sais pas quoi dire.
Même si on peut être en désaccord avec la gestion de la crise des dirigeants français, les américains et les brésiliens détiennent la palme de la connerie.
Le pire, ce sont leurs fidèles qui les suivent becs et ongles dans leurs délires.
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar carma » 29 Mar 2020, 11:19

Kaveen a écrit:Sur Europe 1, j'i lu un truc sur la mort de l'ado de 16 ans cette semaine. Apparemment, elle avait été testé 2 fois négatifs avant le 3eme positif.

Les tests auraient une marge d'erreur de 30%.

Je trouve ça énorme comme marge non ?


Les PCR ont une marge d'erreur de 0%. Si le virus est là, elles le trouvent. Le problème, c'est les prélèvements. S'enfoncer un coton tige jusqu'au fond du pif c'est pas forcément évident.
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar gob » 29 Mar 2020, 11:24

J'en avais déjà parlé ici mais la plupart des brésiliens avec qui j'ai pu discuter ( et qui je pense ont voté pour lui) était stupéfaits d'entendre qu'on parlait en France de leader d'extreme droite.

Pour eux, il était à droite et proche des militaires.
Il allait ramener de l'emploi et surtout de l' ordre et de la sécurité ( l'insécurité est inimaginable ici).

Après ils avaient le choix entre Marine le Pen et Philippe Martinez ( en prison pour détournements de milliards de reais).
Quel est le pire choix ?
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar Bibpanda » 29 Mar 2020, 11:33

carma, tu as tout a fait raison.
On a eu le cas avec une grippe au labo négative avec le test de détection rapide ( Nucleic acid isothermal amplification technologies ) mais positive par pcr classique car la charge virale était trop faible.
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar John » 29 Mar 2020, 12:17

Je rebondis sur la comparaison avec les morts de la grippe.

Vous négligez aussi que la grippe en France tue principalement les plus âgés/fragiles et qu'un vaccin existe. A titre personnel, mes proches âgés sont vaccinés contre la grippe. Quels seraient les chiffres sans ce vaccin ?
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar dxd92 » 29 Mar 2020, 12:24

Le vaccin n’est pas obligatoirement efficace, ils prédisent que telle souche sera la saisonnière de l’année et parfois ils se plantent, donc t’es vaccinée mais pas pour la bonne.
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar gob » 29 Mar 2020, 12:39

John, la vaccination a été essentielle pour une maladie extrêmement mortelle jusque dans les années 80 ( et on remarque que la mortalité repart à la hausse dès que le taux de vaccination de la population à risque diminue, à pondérer aux mutations éventuelles).




SI vous voulez un peu plus de détails, vous pouvez lire cet article de l'INED également : https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/ ... 470.fr.pdf

et évidement le site Santé Publique France : https://www.santepubliquefrance.fr/mala ... res/grippe




Par ailleurs, voici un comparatif entre corona et grippe saisonnière par tranches de population ( données de chine) :




PS: vous remarquerez que le taux n'est pas nul pour les personnes jeunes ( pour expliquer la mort de cette ado de 16 ans, sans connaitre ses comorbidités éventuelles).
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar Dragan » 29 Mar 2020, 12:42

Information
Coronavirus et chloroquine: nouvelle étude mais critiques identiques pour le Pr Raoult

Le controversé Pr Raoult a publié une nouvelle étude sur un dérivé de la chloroquine, qui confirme selon lui «l'efficacité» de ce traitement contre le coronavirus, mais cette affirmation est contestée par de nombreux scientifiques.

Cette étude, publiée en ligne vendredi soir mais pas encore dans une revue scientifique, porte sur 80 patients, dont 80% ont connu une «évolution favorable», selon le scientifique français et son équipe. Elle succède à une précédente qui portait sur une vingtaine de malades et avait déjà fait l'objet de critiques sur la méthodologie employée.

«Nous confirmons l'efficacité de l'hydroxychloroquine (dérivé de la chloroquine, un médicament contre le paludisme, ndlr) associée à l'azithromycine (un antibiotique, ndlr) dans le traitement du Covid-19», écrivent Didier Raoult et son équipe en conclusion de la nouvelle étude.

Mais nombre de scientifiques ont fait valoir samedi qu'il était impossible de tirer cette conclusion sur la seule base de cette étude, en raison de la manière dont elle est élaborée.

Leur principal reproche: l'étude ne comprend pas de groupe-contrôle (ou groupe-témoin, c'est-à-dire des patients à qui on n'administre pas le traitement étudié), et il est donc impossible d'établir une comparaison pour déterminer si c'est bien le traitement qui est à l'origine de l'amélioration.

«Non, ce n'est pas énorme, j'en ai peur», a ainsi twitté le Pr François Balloux, de l'University College de Londres, en réponse à un tweet enthousiaste qui qualifiait «d'énormes» les conclusions de l'étude.

C'est une étude sans groupe-contrôle «qui suit 80 patients avec des symptômes assez légers. La majorité des patients se remettent du Covid-19, avec ou sans traitement à l'hydroxychloroquine et à l'azithromycine», a-t-il développé, à l'unisson de nombreux autres scientifiques sur les réseaux sociaux.

Les patients «ne présentaient effectivement pas de signes de gravité à l'admission. Mais notre stratégie est précisément de traiter à ce stade pour éviter l'évolution vers des critères de gravité», a justifié auprès de l'AFP un des co-signataires de l'étude, Philippe Gautret, médecin à l'IHU Méditerranée Infection de Marseille, centre de recherche réputé dirigé par le Pr Raoult.

Ce dernier a de son côté revendiqué sur Twitter l'absence de groupe-contrôle, en arguant du fait que son équipe propose son protocole à «tous les patients ne présentant pas de contre-indication».

«Le médecin peut et doit réfléchir comme un médecin, et non pas comme un méthodologiste», a également plaidé le Pr Raoult dans une tribune publiée par le journal Le Monde.

- Débat mondial -

L'étude inclut 80 patients dont la moitié a moins de 52 ans et demi, suivis pendant 6 à 10 jours courant mars à l'Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille. Tous ont reçu un traitement associant hydroxychloroquine et azithromycine.

Selon l'étude, 65 patients (81%) ont connu «une évolution favorable» et sont sortis de l'hôpital au bout de moins de cinq jours en moyenne, un patient de 74 ans était toujours en soins intensifs au terme de l'étude et un autre de 86 ans était mort.

En outre, l'étude affirme que la plupart des patients a connu une «diminution rapide» de leur charge virale, en moins d'une semaine.

Là encore, cet argument a laissé sceptiques nombre de scientifiques.

Deux études chinoises ont récemment montré que «10 jours après le début des symptômes, 90% des gens qui ont une forme modérée (de la maladie) ont une charge virale contrôlée», a expliqué à l'AFP l'épidémiologiste Dominique Costagliola, directrice de recherche à l'Inserm.

Le fait d'aboutir à des résultats similaires sous hydroxychloroquine «ne plaide pas pour un effet majeur de l'hydroxychloroquine sur la charge virale», a-t-elle estimé.

«Il y a fort à parier que cette nouvelle étude ne convainque que les convaincus», a pour sa part jugé Heidi.news, média en ligne suisse spécialisé dans la science, en livrant une analyse critique de l'étude du Pr Raoult.

Le Français est au centre d'un débat mondial sur l'utilisation de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine pour combattre le coronavirus.

Certains médecins, certains pays et des élus appellent à administrer largement ce médicament, qualifié de «don du ciel» par le président américain Donald Trump.

Mais une vaste partie de la communauté scientifique et des organisations sanitaires appellent à attendre une validation scientifique rigoureuse, en mettant en garde contre les risques possibles pour les patients.

Un essai européen baptisé «Discovery» a été lancé dans plusieurs pays pour tester quatre traitements, dont l'hydroxycholoroquine.

En attendant les résultats, la France a adopté une position prudente: l'hydroxychloroquine est autorisée à l'hôpital uniquement, et seulement pour les cas graves.

«J'appuie toutes mes décisions sur les recommandations des sociétés savantes: elles ont été sept à dire que les données cliniques et biologiques dont nous disposions étaient bien trop insuffisantes pour prendre le risque de prescrire le traitement (autrement) que dans ces conditions», a souligné samedi le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'une conférence de presse sur l'état de l'épidémie en France.


https://www.la-croix.com/France/Coronav ... 1301086618
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar Chris Red » 29 Mar 2020, 12:46

peezee a écrit:Ouais, à part le fait que 3 Milliards d'individus sont confinés chez eux pour plusieurs semaines afin d'éviter que la maladie fasse plusieurs millions de morts sur la planète, et qu'on va subir une violente récession avec nette hausse du chômage doublée d'une augmentation énorme de la dette- ouais en dehors de ça y'a aucune raison de voir ça de manière aussi dramatique que les accidents de la route ou l'alcoolisme.


Non mais on n'a pas reproché de limiter la propagation du virus. Ce qui interpelle, c'est pourquoi on réagit là de façon radicale et pourquoi on commercialise depuis des décennies des poisons ? Pourquoi on a une présence policière accrue tout d'un coup ? Alors qu'on subit un laxisme outrancier sur les routes depuis des années ? Pourquoi les gens ont peur de sortir alors que le fait de perdre la vie en voiture ne les dissuade pas de prendre le volant. Ni certains de conduire de façon dangereuse. Il y a des dizaines de milliers de morts par an à l'échelle nationale, ce n'est pas anodin. A part mettre en place des radars, on n'a pas eu de mesures strictes et déterminantes. J'espère avoir été plus clair.
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar gob » 29 Mar 2020, 12:50

«Le médecin peut et doit réfléchir comme un médecin, et non pas comme un méthodologiste», a également plaidé le Pr Raoult dans une tribune publiée par le journal Le Monde.


Heureusement que certains médecins pensent encore comme ca dans des situations exceptionnelles.
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar gigi » 29 Mar 2020, 13:17

Chris Red, je capte vraiment pas que tu puisses insister sur ces comparaisons. Il est extrêmement difficile pour ne pas dire impossible d'aseptiser la société sur la durée afin de réduire à quasi néant la mortalité sur les routes ou celle liée aux manque d'hygiène alimentaire.
En revanche, éviter qu'un virus flingue en quelques mois 500 000 personnes c'était évitable il y a encore un mois sans confinement à l'instar de la Corée et ça l'est encore aujourd'hui mais au prix de mesures plus drastiques.

Il faut vraiment capter que le covid-19 s'ajoute aux maux classiques dont tu parles avec l'effet de saturer les services de réa par le nombre inédit de personnes en détresse respiratoire qu'il provoque, pouvant générer une surmortalité chez tous les patients (ceux atteints de covid-19 n'obtenant pas de place mais aussi les cas graves de la grippe saisonnière, les accidentés de la route, les malades chroniques etc). Donc il est logique de sortir exceptionnellement l'artillerie lourde pour juguler ce nouveau mal qui surcharge des hôpitaux pas calibrés pour être sur tous les fronts.
Plutôt que de relativiser et dire aux gens d'aller au théâtre et voter, il aurait au contraire fallu commencer à calibrer nos hôpitaux dès février, constituer de gros stocks de masques et préparer mentalement la population. Là où je t'aurais rejoint c'est si tu t'étais demandé pourquoi ça n'a pas été fait et sur le fond, pourquoi notre système hospitalier a été mis à l'os ces dernières décennies.

PS: les accidents de la route faisaient 8000 morts il y a 20 ans et sans mesures importantes on aurait certainement dépassé les 10 000 aujourd'hui. Donc il n'est pas exact de raconter qu'il n'y a pas eu de prise de conscience et d'efforts avec pour effet d'avoir très vite divisé la mortalité par 2 avec une gronde de la société sur certaines mesures (les radars et les retraits de permis par exemple).
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar Freeman » 29 Mar 2020, 15:01

Ouais c'est clairement pas comparable. L'alcool déjà c'est un choix et cela est récréationnel pour la grande majorité des personnes sachant se contrôler. Les drogues dure sont par contre elles bien illégales par exemple.

Puis pour les chiffres les estimations pour les US par exemple étaient à plus de 2 millions de morts sans prise de mesures. Si ces chiffres sont exacte et ils me paraissent pas farfelu vu le taux de mortalité et la capacité contagieuse du virus, j'ai du mal à voir de plus grands danger immédiat.
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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar Dragan » 29 Mar 2020, 15:13

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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar Dragan » 29 Mar 2020, 17:14

Information
Mulhouse , le scénario d’une contagion

Après un rassemblement, mi-février dans la ville alsacienne, les fidèles de l’église évangélique La Porte ouverte chrétienne ont diffusé, malgré eux, le coronavirus à travers le pays, jusqu’en Guyane. Au moins dix-sept d’entre eux sont morts aujourd’hui

Mulhouse, lundi 17 février, 9 h 30. Les voitures se garent une à une sur le vaste parking de 450 places. Des grappes d’adultes et d’enfants en sortent : c’est une semaine de vacances scolaires pour les familles. D’autres fidèles déboulent à pied, seuls ou en couple. Le ciel est pluvieux mais, dehors, la journée commence par des embrassades. On se tombe dans les brasavant de s’engouffrer dans l’église, un ancien supermarché surmonté d’une haute croix hissée sur un triptyque en Inox, le symbole de la Trinité.

Plus de deux mille personnes, dont 295 enfants, se sont donné rendez-vous pour la « semaine de jeûne et de prière » organisée depuis vingt-cinq ans, en période de carême, par l’église La Porte ouverte chrétienne. La foule débarque de Mulhouse et des alentours, mais aussi du reste du pays, de l’Allemagne voisine, voire de Belgique ou de Suisse. La Porte ouverte mérite bien son nom : le jeûne n’y est pas strict – il est même déconseillé aux personnes âgées ou malades – et le rassemblement, évidemment ­gratuit, n’exige aucune inscription préalable, comme pour préserver cet élan spontané de foi et d’entraide.

Sept fidèles sont venus de Vesoul, en Haute-Saône, trois autres de Cornimont, dans les Vosges. Six Ajacciennes ont également fait le voyage, ainsi qu’une quinzaine de Guyanais, accompagnés de leur pasteur. Ceux-là appartiennent à l’une des dix-huit églises évangéliques de Saint-Laurent-du-Maroni. La Corse, la Guyane… Les amitiés nouées les années précédentes s’entretiennent chaque semaine sur Facebook, mais certains ne se sont pas vus depuis un an. Cela mérite bien quatre bises, au moins, avant de trouver une place assise dans le bâtiment en béton.

La Porte ouverte chrétienne a investi en 1989 ce hangar commercial, 7 000 mètres carrés rue de Kingersheim, dans le quartier défavorisé de Bourtzwiller, et l’a agrandi en 2015, notamment pour accueillir une école primaire hors contrat. A elle seule, la grande salle de l’église peut accueillir 2 200 fidèles, sans compter les deux chapelles et des salles où les enfants reçoivent un enseignement religieux,« l’école du dimanche », tandis que leurs parents suivent l’enseignement de l’un des huit pasteurs. Le mardi soir, lors du second culte hebdomadaire, les nouveaux fidèles sont accueillis. Ils sont toujours nombreux.

L’architecture imposante du lieu raconte l’essor des églises évangéliques depuis le début des années 1980 : plus de 600 000 fidèles en France métropolitaine, 150 000 outre-mer, soit plus d’un tiers du protestantisme français en général, et surtout trois quarts de ses pratiquants réguliers. L’église de La Porte ouverte chrétienne est l’une dela petite dizaine de mega-churches (« méga-églises », plus de mille fidèles au culte) recensées en France. Une expression empruntée aux Etats-Unis, où les évangéliques, très influents, ont en partie contribué à l’élection de Donald Trump. Où ne progressent-ils pas, d’ailleurs, ces chrétiens d’un genre particulier que l’on croise jusqu’au Brésil et en Asie ? En Corée du Sud, justement, la « patiente 31 », comme elle est désormais désignée, était membre de l’église évangélique Shincheonji de Jésus, à Taegu, dans le sud du pays. C’est là, les 7 et 8 février, lors de deux services ayant rassemblé chacun plus de mille personnes, que cette femme de 61 ans a contaminé quelque 830 adeptes, faisant de Taegu un énorme foyer d’infection. En France, c’est le rassemblement de Mulhouse, du 17 au 24 février, qui a été l’une des voies d’entrée du coronavirus.

A cette date, le Covid-19 est déjà présent, ailleurs, dans l’Hexagone, mais de manière limitée. Trois premiers cas ont été recensés le 24 janvier : des Chinois ayant séjourné à Wuhan, l’épicentre de l’épidémie. Le 9 février,la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a aussi annoncé que plusieurs Britanniques ayant séjourné quelques jours plus tôt dans la station de ski savoyarde des Contamines-Montjoie avaient été testés positifs. L’un d’entre eux avait assisté, les 20 et 21 janvier, à un séminaire d’entreprise à Singapour auquel participaient des Chinois de Wuhan…

Bain de foule d’Emmanuel Macron

L’épidémie paraît cependant contenue. Le seul malade décédé, le 14 février, est l’un des trois Chinois dépistés en France, un homme de 80 ans. L’épidémie est au stade 1, et beaucoup croient qu’on en restera là. Aucun rassemblement n’est interdit, le Salon de l’agriculture, à Paris, n’est nullement menacé, pas plus que les matchs de football. Ce 17 février, alors que s’ouvre la rencontre de Mulhouse, les médias en sont d’ailleurs encore à interroger les Français rapatriés de Chine.

Ironie du sort, le 18 février, « jour 2 » de la semaine de prière, le président de la République, Emmanuel Macron, se trouve lui aussi à Mulhouse. Dans le quartier de Bourtzwiller, justement. L’Elysée a choisi cette « zone de sécurité prioritaire », en proie à des émeutes régulières, un quartier pauvre où a été édifiée la plus importante mosquée d’Alsace, pour affirmer sa volonté de combattre « le communautarisme, le séparatisme islamiste et le radicalisme ». Un tournant dans sa politique, jusque-là hésitante, à l’égard de l’extrémisme religieux. Après son discours dans un gymnase, le président, son ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, les secrétaires d’Etat Laurent Nunez et Gabriel Attal, et la ministre des sports, Roxana Maracineanu, improvisent un bain de foule.

De ce moment, on ne retient alors qu’une photo montrant le chef de l’Etat saluant une jeune fille en hidjab. Pourquoi, à l’époque, se préoccuper de l’église évangélique voisine ? « Il était à 300 mètres, à faire des selfies, serrer les mains des gens », rappelle le pasteur Samuel Peterschmitt, 55 ans, le principal prédicateur de La Porte ouverte, et dont le père a fondé la communauté en 1966. C’est un homme extraverti et exubérant, qui aime bondir sur l’estrade, micro-casque à l’oreille. Un vrai show. Rien à voir avec le style austère des protestants « réformés ».

Cinq jours durant, les « frères et sœurs en Christ » communient, mains levées, dansent et tapent des mains avec l’orchestre, écoutent la prédication sur l’écran géant ou « chantent en langues » – c’est-à-dire mêlent leur voix à une suite de sons inintelligibles qui enfle – inspirés selon eux par l’Esprit saint. La Porte ouverte chrétienne n’est pas rattachée à la Fédération protestante de France mais au Conseil national des évangéliques de France, créé il y a dix ans pour organiser la foisonnante mouvance évangélique-pentecôtiste du pays. « La méga-église fondée par les pasteurs Peterschmitt père et fils relève du courant charismatique, qui insiste sur les dons (prophétie, guérison), résume le sociologue des religions Jean-Paul Willaime. Leur théologie simple et concrète parle d’un Dieu efficace qui peut changer les vies, sauver et guérir. »

Vendredi 21 février, après cinq jours de communion bruyante et joyeuse, la ren­contre prend fin. Certaines familles de la paroisse accueillent ceux qui viennent de loin pour un repas de rupture de jeûne, avant leur départ en voiture, en train, en avion. Le docteur Jonathan Peterschmitt, petit-fils du fondateur et fils du pasteur Samuel, s’en souvient : ce vendredi, à 17 heures, avant de passer à table, ce généraliste de 34 ans reçoit dans sa boîte mail professionnelle le bulletin de la direction générale de la santé ­faisant le point sur le Covid-19. Il débute ainsi : « Il n’y a pas de chaîne de transmission active en France. »

Comme le dit ce médecin, « l’ambiance n’est alors pas du tout à la contagion ». Seuls douze cas ont été dépistés sur le territoire national. En Italie, la situation est différente, on commence à s’inquiéter aprèsla dé­tection, à ­Codogno, le 20 février, d’un Italien qui n’a jamais séjourné en Chine, sans se douter que l’identification de ce cas acte le départ de l’épidémie en Lombardie, puis ailleurs. Alors que la rencontre annuelle s’achève, La Porte ouverte poste sur son compte Instagram ce message de satisfaction : « La semaine de jeûne et de prière 2020 est terminée : que de moments privilégiés passés dans Sa ­présence. »

Mais voilà que, le 24 février, le pasteur ­Peterschmitt se sent fiévreux. Il s’alite deux jours plus tard, K.-O. « Cette semaine-là, nous sommes nombreux à être grippés », raconte son fils médecin, Jonathan. La première alerte au Covid-19 intervient le 29 février. Une jeune fidèle prévient qu’elle est hospitalisée à Strasbourg après avoir été testée positive. Elle-même n’était pas au rassemblement mais ses enfants y ont suivi les ateliers de jeux. « Le lendemain, 1er mars, l’agence régionale de santé (ARS) prévient l’église que deux enfants qui assistaient à la semaine de jeûne ont été dépistés positifs », poursuit Jonathan Peterschmitt. Ils nous demandent la liste des autres gamins. »

Le pasteur dans un état grave

Comme son père, le docteur est lui-même salement malade, fièvre et toux. Il en avertit l’ARS, laquelle le rappelle le lundi matin 2 mars, avant l’heure d’ouverture de son cabinet : « Gardez tout fermé. » Le médecin file au CHU de Strasbourg pour un test. Le soir même, le verdict tombe : Covid-19. En bon médecin, il fait aussitôt défiler les événements écoulés, dont le fameux rassemblement. « Pour les réunions les plus suivies, nous étions jusqu’à 2 500 personnes, quatre cultes ou rencontres par jour, se souvient-il aujourd’hui, avec au milieu, des pauses thé. Nous avons baigné dans le même bouillon de culture pendant une semaine : mêmes chaises, mêmes toilettes… » Chez les charismatiques, on prie souvent la main dans la main du voisin. Et combien de « gouttelettes » échangées lors des chants et des « temps de louange » ?

Le culte du mardi soir 3 mars est suspendu. Malheureusement, l’église ne possède pas toutes les adresses mail des participants : « C’est comme pour une messe à Notre-Dame, comment voudriez-vous retrouver tous les participants ? », demande le pasteur. Le lendemain, il publie sur le site Internet de l’église le communiqué suivant : « En accord avec l’ARS, nous demandons aux personnes (…) qui présentent les symptômes du corona­virus – de la fièvre, des difficultés respiratoires, des maux de tête, des courbatures, un état grippal ou encore la toux – de bien vouloir se manifester en téléphonant au 15, et en ­précisant avoir participé au rassemblement. » Le 5 mars, le pasteur Peterschmitt est ­lui-même admis à l’hôpital Emile-Muller de Mulhouse dans un état grave : perfusion, oxygène…

Trois jours plus tôt, le docteur Joy Mootien, réanimateur dans ce même hôpital, a vu arriver aux urgences un premier patient en détresse respiratoire. En recevant cet homme de 66 ans, il n’a pas tout de suite pensé au ­Covid-19. « Depuis le 24 février, nous étions plutôt en alerte sur d’éventuels patients venus de zones à risque, Chine, Corée ou l’Italie, se souvient-il. Nous n’imaginions pas, à ce stade, que la contamination pourrait venir de Mulhouse-même. » Personne, dans son service, n’a encore entendu parler de la réunion évangélique qui s’est achevée une semaine plus tôt, à moins de dix kilomètres. « C’est l’épouse de ce patient qui m’en a parlé la première, ­raconte le docteur Mootien. Ils y participaient chaque année. Elle pensait que le jeûne avait peut-être affaibli son mari. » Le signalement passe à l’ARS, qui fait aussitôt le lien avec les enfants déjà dépistés.

Très vite confronté à l’afflux de malades, l’hôpital bloque une vingtaine de lits de réanimation. Le docteur Olivier Hinschberger, chef du service de médecine interne, se charge du dépistage et créele 5 mars une autre unité « Covid » d’une douzaine de lits pour ceux ne nécessitant pas d’assistance respiratoire : « A 14 heures, elle était vide, à 2 heures du matin, le lendemain, nous n’avions plus de lits disponibles. Sur les treize premières admissions, dix se trouvaient au rassem­blement religieux. » C’est une vague inattendue, énorme, inépuisable, où se trouvent donc le pasteur et sa femme, tandis que leur fils ­Jonathan, lui, est transféré au CHU de Strasbourg. Dans les services réservés à ces nouveaux malades, médecins et infirmières sont parfois surpris de voir un bras se lever d’un lit pour les bénir…

À la recherche du « patient zéro »

Toute la semaine, des dizaines de personnes présentant les mêmes symptômes affluent. « Revenez-vous de Chine ? » « Revenez-vous d’Italie ? » Pour les premiers cas apparus dans le Grand-Est, la consigne était de poser ces deux questions avant de les dépister. Les ­médecins y ajoutent désormais une ­troisième : « Etiez-vous au rassemblement évangélique ? » Parmi les quatre-vingts patients ­contaminés recensés par l’hôpital de ­Mulhouse, soixante-douze ont assisté à la semaine de prière et de jeûne. Reste une énigme : qui est le « patient zéro » ?

« La mère des deux enfants qui a donné l’alerte était malade avant notre rassemblement. Moi-même, j’ai eu dans ma patientèle des personnes qui présentaient ces symptômes juste avant la mi-février », tente de reconstituer le docteur Jonathan Peterschmitt. Chacun se perd en conjectures. Son père note que, depuis le succès, en juin 2018, en Asie, d’une émission culinaire tournée à Colmar, la région est devenue un lieu de tourisme pour les Chinois, notamment les marchés de Noël. Plus sérieusement, le docteur Hinschberger, de l’hôpital de Mulhouse, note que, parmi les fidèles dépistés, « un couple coche deux cases : il a séjourné en Italie du Nord, puis s’est rendu à la semaine de prière. Mais comment savoir s’ils sont vraiment les patients zéro de ce cluster ? »

Dès le 7 mars déferle la deuxième vague. Ce ne sont plus seulement les participants au rassemblement, mais leurs familles, leurs amis, leurs voisins parfois. « J’ai six enfants et treize petits-enfants. Tout le monde s’est révélé positif, jusqu’aux bébés », témoigne le pasteur Peterschmitt, désormais sorti de l’hôpital. Chaque fidèle, chaque responsable, rembobine son emploi du temps. « Douze Atsem, ces agents travaillant en écoles maternelles, en contact direct avec des enfants des écoles publiques étaient au rassemblement », s’inquiète la sénatrice (LR) du Haut-Rhin ­Catherine Troendlé.

A l’hôpital Emile-Muller de Mulhouse, « médecins, infirmiers, personnel de ménage, ambulanciers, tout le monde est mobilisé, les étudiants et les retraités sont rappelés », raconte le docteur Mootien. 392 des 1 027 lits sont alors réservés pour les patients « Covid ». Mais, surtout, des cas se sont déclarés dans toute la France, et des malades font le lien avec le rassemblement évangélique. Jusqu’au cluster alsacien, les autorités sanitaires françaises espéraient encore contenir des foyers épidémiques, comme aux Contamines. Désormais, c’est terminé. « Mulhouse est le premier événement de “super-propagation”, comme on dit dans notre jargon d’épidémiologistes, explique au Monde le docteur Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique. Pour la première fois se produit ce que nous redoutions : des lits de réa saturés. L’idée qui nous guidait – canaliser les flux de patients, aplanir le pic de l’épidémie – est mise à mal. »

Au fil du mois de mars, les cas se multiplient. A Briançon, dans les Hautes-Alpes, trois fidèles revenus de Mulhouse sont infectés. Un couple d’évangéliques de La Porte ouverte est testé positif à l’hôpital d’Agen, l’épouse est transférée à Bordeaux. Les voisins, souvent, s’étonnent : ils ignoraient qu’ils étaient membres d’une église évangélique. A Quettetot, dans le Cotentin, le maire, Jean Hamelin, est surpris d’apprendre qu’un couple catholique revient, lui aussi, du rassemblement de Mulhouse : « Le 4, elle est hospitalisée à l’hôpital de Saint-Lô, son mari est testé positif lui aussi », indique-t-il.

En Bourgogne-Franche-Comté, l’agence régionale de santé annonce, le 8 mars, au moins 26 cas de Covid-19 dont « la plupart », dit-elle, sont liés au rassemblement évangélique. Le virus vient mettre en danger les personnes les plus faibles et les plus âgées : les maisons de retraite. A Thise, dans le Doubs, une aide-soignante ayant assisté à la semaine de jeûne de La Porte ouverte est soupçonnée d’avoir contaminé une dizaine de pensionnaires de l’Ehpad dans lequel elle travaille. « Un bidon d’essence sur un feu de paille », dira plus tard Patrick Vogt, médecin régulateur du SAMU de Mulhouse. En huit jours, cette flambée de malades a fait du département du Haut-Rhin le plus gros foyer de contamination en France.

En Guyane, un « châtiment divin »

Rien n’arrête le virus ; il franchit même les mers. La petite troupe d’évangéliques guyanais et leur pasteur ont repris l’avion et ont atterri à Cayenne. Dans ce bout de France, de l’autre côté du monde, les pentecôtistes font chaque année de nouveaux adeptes et comptent déjà une soixantaine de lieux de culte pour moins de 300 000 habitants. Les pèlerins de retour de Mulhouse y sont donc accueillis à bras ouverts… Parmi eux, trois enseignants, un médecin du centre hospitalier de Saint-Laurent-du-Maroni, et le pasteur, ressentent bientôt les symptômes d’une supposée grippe. Moins d’une semaine après leur retour, ils sont hospitalisés. La Guyane était jusqu’ici épargnée par l’épidémie, voilà que les croyants de retour chez eux créent, bien malgré eux, un foyer de contamination.

A Mulhouse, les esprits demeurent rationnels. « Qu’une église traverse une telle épreuve ne signifie pas que Dieu soit contre celle-ci. Non, il ne s’agit pas d’un jugement de Dieu ! », écrivent le 14 mars, sur le site Info chrétienne, une trentaine de pasteurs, blogueurs, entrepreneurs et responsables de missions évangéliques. Mais, en Guyane, où le corpus chrétien s’imprègne des croyances magico-religieuses héritées des anciens esclaves, des prédicateurs assurent qu’il s’agit là d’un châtiment divin. Inquiet, l’évêque de Cayenne prend la plume dans le quotidien France-Guyane : « Dieu n’est pas responsable de cette pandémie !, écrit Mgr Emmanuel Lafont le 23 mars, Dieu ne punit jamais (…) La Bible n’a jamais parlé du Covid-19 ! »

Les six retraitées corses, elles, fréquentent l’église évangélique de Bethel, dans le quartier populaire des Salines, à l’entrée de la ville. Son pasteur, Douglas Dos Santos, d’origine brésilienne, a quitté Cayenne, justement, pour s’installer en Corse en 2003. Elles ont repris, le samedi 22 février, un vol pour Ajaccio, et rejoint leur appartement ou leur village de la plaine de Peri, sur la route de Bastia.

Dix jours plus tard, l’une d’elles, tout juste septuagénaire, se sent mal. « Le dimanche 1er mars, ma mère dit : “Je ne suis pas bien, on a dû prendre froid”, raconte sa fille. Le mardi, elle entend parler de Mulhouse aux informations. Elle a tous les symptômes et appelle elle-même le 15 dans la nuit. » Direction « les box spécial Covid-19 », huit lits isolés, réservés, là aussi, aux patients contaminés. Mais une autre de ses amies, tombée malade plusieurs jours plus tôt et qui souffrait régulièrement de pneumopathies, s’est fait innocemment hospitaliser en pneumologie. « Personne n’avait encore entendu parler de Mulhouse, se désole un médecin du centre hospitalier de la Miséricorde, à Ajaccio. Et c’est ainsi que notre hôpital est devenu un cluster dans le cluster. »

L’île est en effet devenue l’un des principaux foyers de contamination du pays : en l’absence de CHU, c’est désormais unnavire militaire, le Tonnerre, qui transporte les malades dont l’état est alarmant d’Ajaccio à Marseille. Les morts s’additionnent, comme à Mulhouse, où La Porte ouverte chrétienne connaît une hécatombe : depuis le début de la semaine de jeûne, le 17 février, dix-sept participants sont morts. « Un chiffre qui ne ­concerne que notre stricte communauté, ­soupire le pasteur Peterschmitt. Pour les autres, nous n’en savons rien… »

Poussée sous les projecteurs, l’église de La Porte ouverte de Mulhouse devient, courant mars, la responsable de tout le mal du pays. Même la préfète du Grand-Est et du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, la montre du doigt. « L’épidémie est partie d’un rassemblement évangélique qui a eu lieu dans le Haut-Rhin, avec plus de 3 000 personnes et un non-respect des mesures barrières : en résumé, tout ce qu’il ne faut pas faire. On paie le non-respect des mesures de base », lâche le 17 mars la nouvelle préfète, promue moins de deux mois plus tôt à la tête de cette « super-région ».

« Je ne veux pas polémiquer, mais ces mots ne contribuent pas à la paix sociale, soupire Samuel Peterschmitt entre deux quintes de toux. Les gestes barrières n’existaient pas à l’époque, Emmanuel Macron serrait des mains, et les rassemblements de 5 000 personnes étaient autorisés. C’est comme si un policier me verbalisait pour un feu rouge brûlé alors que ce feu n’existait pas, ajoute le pasteur, qui aime fleurir ses explications de paraboles, comme ses prédications. Il me semble qu’en ces temps troublés les politiques devraient peser leurs paroles, qui sont d’or. Certains ne nous ont pas épargnés… »

Le 22 mars, à l’Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon a en effet ces mots qui font encore frémir le pasteur : « Cela fait plusieurs fois que vous nous parlez de cette réunion sans dire de quoi il s’agit, peste dans l’Hémicycle le chef de file de La France insoumise. Il s’agissait d’une réunion religieuse qui a permis cette contamination. Si ça avait été des musulmans, on en aurait entendu parler pendant des jours ! » Apprenant la présence d’enfants à la fameuse semaine de jeûne et de prière, la sénatrice Catherine Troendlé, qui a travaillé sur le désendoctrinement des djihadistes, pointe, elle, « ce qui pourrait être une autre forme d’endoctrinement ».

Au CHU de Strasbourg, à son tour submergé, le directeur général Christophe Gautier compte 253 de ses soignants testés positifs sur 12 500 salariés. « On a payé un lourd tribut au foyer de contamination initial de Mulhouse. Un certain nombre de membres de nos équipes assistaient à ce rassemblement religieux et ont porté la contamination auprès de leurs collègues », accuse le haut fonctionnaire. « On a l’impression qu’on n’est qu’un nid d’infection, que nous n’avons plus de noms et de prénoms… », regrette le pasteur Peterschmitt. « Même le terme cluster, c’est très stigmatisant. »

« On réclame notre mort »

Les heures sombres ressuscitent toujours les passions mauvaises. Le 22 mars, La Porte ouverte s’apprête à retransmettre le culte « en live »,et, dit-elle, en a averti la sous-préfecture. La cérémonie doit se dérouler sans public mais avec un musicien et une chanteuse. Deux pasteurs et les techniciens, tous salariés de l’église, ont garé cinq voitures sur le parking. Une photo de ce petit regroupement de 11 personnes est postée sur Facebook par une riveraine indignée : « Est-ce normal qu’ils puissent se rassembler alors qu’ils sont la souche de toute cette contamination ? » Alertée, la police se rend sur place et constate que l’attroupement est légal, puisque inférieur à 20 personnes.

« Depuis cet épisode, sur les réseaux sociaux, s’inquiète Samuel Peterschmitt, on réclame notre mort, on menace de nous abattre à la kalachnikov… » L’incident leur sert de leçon, etles cultes des dimanches et mardis sont désormais filmés à domicile, « la louange sera assurée par Jérémie, le message par Jean-Marie, depuis chez eux », prévient le site de l’église. « On a l’impression de voir renaître des scènes du Moyen Age et de la peste noire, soupire encore le pasteur Peterschmitt. Je suis au regret deconstater qu’il n’y a pas d’unité nationale. Il ne faut pas raconter des contre-vérités, ni faire de nous des boucs émissaires. »

Le pasteur Peterschmitt espérait bien dire tout cela à Emmanuel Macron, le 25 mars, à Mulhouse, où le président rendait hommage aux médecins de l’hôpital de campagne de l’armée. Lui confier que La Porte ouverte chrétienne demandait au « Seigneur » de « bénir le président de la République », et « priait pour lui à chaque culte ». Emmanuel Macron a décliné l’invitation. Mercredi, le président de la République – qui portait un masque, cette fois – a préféré regarder du côté des « héros en blouse blanche » que des fidèles de l’église évangélique.

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Re: [Topic Unique] Crise sanitaire COVID-19

Messagepar Kaveen » 29 Mar 2020, 17:21

Putain, heureusement que c’était une église évangélique. Ça aurait été une mosquée, ça aurait fait scandale...
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