Information
Eric Gerets aime les contre-pieds. Contre Bordeaux (1-0), début février, l'entraîneur marseillais avait bluffé tous les journalistes en divulguant une première feuille de match dans laquelle figurait Renato Civelli, finalement sur le banc. A Paris, dimanche, c'est son choix de se priver simultanément de Mamadou Niang et Hatem Ben Arfa qui a alimenté les discussions avant le coup d'envoi du Clasico. Le pari semblait osé. Il s'est révélé payant sous l'impulsion d'un Boudewijn Zenden des grands soirs. Le Néerlandais a réalisé un match énorme. Après avoir ouvert le score en première période, il s'est montré décisif en étant à l'origine de l'expulsion de Zoumana Camara et du second but phocéen inscrit par Bakari Koné. Il symbolise un groupe olympien au sein duquel rien ne semble figé. Les indésirables d'il y a quelques semaines ont retrouvé grâce auprès du technicien. Cela concerne notamment Civelli, M'Bami et donc Zenden. L'un des messages véhiculés après la rencontre est le suivant : dans la course au titre, l'OM aura besoin de tout le monde. Jusqu'à présent, l'effectif marseillais, décimé par les blessures, n'a encore jamais été au complet, rappelle Lorik Cana.
Pour rivaliser avec Lyon, Eric Gerets a insisté sur la nécessité de se montrer «constant sur six ou sept matches». Il a également mis en avant l'indispensable notion de concurrence. «Tout le monde l'a compris», a-t-il confié en prenant une nouvelle fois le cas Zenden en exemple. «Si je l'aligne, c'est que je n'ai pas peur qu'il rate son match. Il a apporté du positif lors de ses dernières rentrées. Son comportement en match et à l'entraînement est toujours exemplaire, qu'il joue deux ou vingt minutes. A un moment donné, quand un garçon te montre qu'il a un bon rendement sur la durée...». Et d'ajouter dans un sourire : «En plus, avec lui, tactiquement, tu peux être sûr qu'il revient toujours à son poste. Parce que, dans mon équipe, j'ai quelques aventuriers qui oublient ça un petit peu». Le technicien ne cite personne. On devine aisément qu'un joueur comme Hatem Ben Arfa, très peu concerné par les tâches défensives lorsqu'il joue, correspond au profil. Comme au match aller, l'ancien Lyonnais a assisté à toute la rencontre depuis le banc de touche. Cette fois, il n'a même pas eu besoin de refuser d'entrer en jeu.
En sa compagnie, on pouvait retrouver Niang, Kaboré, Zubar ou encore Rodriguez. «Franchement, quand tu vois les joueurs sur le terrain et ceux qui sont sur le banc, l'OM c'est costaud», commente un Paul Le Guen visiblement admiratif. Marseille ne manque pas de solutions, d'autant qu'il devrait prochainement récupérer Sylvain Wiltord, présent à Paris, mais en tribunes. «Il s'est montré honnête avec moi, a expliqué Gerets. Il ne se sentait pas à 100% en raison d'un coup reçu lors du dernier match». Seul le poste de latéral droit pourrait constituer un sérieux casse-tête pour l'entraîneur olympien. Le titulaire habituel, Laurent Bonnart, est out jusqu'à la fin de la saison en raison d'une déchirure des adducteurs gauches. Son remplaçant, Tyrone Mears, ne présente pas tout à fait les même garanties. Pour sa deuxième titularisation, le joueur prêté par Derby County a laissé filer Giuly seul au but parce qu'il espérait voir Hoarau signalé hors-jeu. Lors de son match précédent, contre Twente (0-1), c'était déjà de son côté qu'était venu le but néerlandais. Gerets n'a pas voulu s'étendre à son sujet. «Je ne parle pas des cas individuels», a-t-il simplement lâché. C'était quelques minutes après avoir chanté les louanges de Zenden...