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Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 16:57

https://rmcsport.bfmtv.com/football/om-les-accusations-explosives-de-fratani-ex-collaborateur-de-tapie-sur-les-methodes-de-corruption-1642763.html

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 17:03

Ça envoie du bois.

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 17:13

Enterthewutang, ca fait des années que tout le monde nous vomit dessus, c'est la première fois qu'on a quelque chose de très concret pour le coup.

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 17:59

Du concret ? Un mec qui se réveille pour régler ses comptes avec Tapie et qui annonce des trucs absolument ibdemontrables comme le coup des seringues fines ?
Et ils sont où tous ces arbitres de L1 achetés ? Il les nomme ?

Je lirai l'article du Monde au boulot, on a un abonnement, mais rien que le début qui t'apprend "qu'en 1989 l'OM est en queue de classement de ligue 1" alors que le club a fait deuxième en 1987 et sixième en 1988... Ça m'a pas l'air d'être un truc de spécialistes.

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 18:04

A la rigueur, c'est même pas le coup de l'arbitre qui me choque, beaucoup de clubs l'ont fait je pense, en France comme hier, et je dis ça sans cautionner. Mais le coup des produits c'est dramatique.

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 18:19

boodream, Eydelie avait aussi fait des accusations de cet acabit. On ne sait jamais vraiment trop ce que ça vaut ; c'est bien souvent des mecs en dech' qui s'adonnent à ces sorties au vitriol.

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 18:22

Fratani c'est pas le mec qui avait écrit un bouquin qui revenait sur cette époque en disait que tout avait été fait pour nuire à Tapie y'a une dizaine d'année ?

Edit : C'est ça visiblement, "Le mot d'ordre était Liquidons Tapie" :
https://www.amazon.fr/mot-dordre-%C3%A9 ... bc?ie=UTF8

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 18:25

Quelle crédibilité tu veux donner a un mec qui t'annonce qu'il veut détruire Tapie parce qu'il s'est fâché avec lui depuis 2016 ?
Les médias se sont précipités dessus bien évidemment.

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 18:30

gaby, c’est d'autant plus gros que Wenger, Petit et sa bande racontent que Tapie avait acheté des joueurs à eux. Donc en gros il achetait les arbitres, des joueurs adverses, il droguait les autres, dopait ses joueurs... Sérieusement :lol:

Qu’il y ait eu ponctuellement des magouilles c’est évident mais le délire de faire croire à un système bien huilé de corruption totale dès son arrivée à la fin des 80s... Je crois pas une seconde qu’avec toute la merde qui a été remuée pendant l’affaire VA-OM ça n’aurait pas éclaté au grand jour, comme le système Moggi à la Juve. D’ailleurs cette affaire VA-OM elle-même montrait un putain d’amateurisme dans le processus de corruption.

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 18:41

J'ai lu son livre a Fratani a l'epoque et le mec soutenait exactement les theses inverses (a l'extreme) a l'epoque :lol:

Mais quelle farce serieux, on vient encore nous casser les couilles avec une histoire vieille de 30 ans quand un pays corrompt en plein jour tout ce qui existe sans etre pour le moins inquiete :ptdr:

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 18:45

L'équipe et RMC sport se sont jetés dessus. On attend qu'ils retrouvent l'arbitre en question, ce devrait pas être compliqué, Fratani dit que c'était lors d'un match contre Paris.

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 18:59

Fratani peut sortir ce qu'il souhaite.
Il est hors délai comme un coureur du tour de France qui arrive après l'heure impartie et en bonus capable de dire tout et son contraire sur la même période. Il a reçu combien de biftons du Monde ?

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 19:17

Lo Provençau a écrit:L'équipe et RMC sport se sont jetés dessus.

Ca m'étonne vraiment de RMC sport. Ils ont toujours été modérés et objectifs sur la question. :riolo:

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 19:43

Lo Provençau, la différence entre les chouineries haineuses anti-OM d'un Wenger et d'un Riolo et ce papier du Monde, c'est que là le type qui accuse dit avoir été partie prenante directe des actes énoncés.

Je ne me fais aucune illusion sur l'opportunisme minable de la presse "nationale" de Boulogne Billancourt, mais aucune non plus sur la probité de Nanard.

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 20:00

Qu' il aille se faire en..., il en a bien croqué pendant des décennies et maintenant il se croit à ' balance ton porc " , il se passait quoi ailleurs dans les grands clubs qui trustaient tout, hein ?
S' il s' ennuie, qu' il aille enquêter au Qatar :doubeul:

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 20:21

boodream a écrit:Lo Provençau, la différence entre les chouineries haineuses anti-OM d'un Wenger et d'un Riolo et ce papier du Monde, c'est que là le type qui accuse dit avoir été partie prenante directe des actes énoncés.

Je ne me fais aucune illusion sur l'opportunisme minable de la presse "nationale" de Boulogne Billancourt, mais aucune non PLUS sur la probité de Nanard.


Ben comme Eydelie hein. Mais j'attends que l'équipe et consort aillent trouver l'arbitre en question parce que si un arbitre est acheté, alors c'est la ligue qui est impliquée.

Entre 1986 et 1994, l'OM ,n'a gagné que deux fois au parc, c'était en coupe de France en 90/91 et en championnat en 92/93.

En 1994, l'OM fait match nul 1-1 au parc, avec un but du PSG refusé à la 90 par M. Lainé. Qu'ils aillent donc l'interroger alors.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_La ... 9_(arbitre)
(oui je suis allé vérifier)
Modifié en dernier par Lo Provençau le 02 Mar 2019, 20:40, modifié 1 fois.

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 20:38

C'est vraiment cocasse que les mecs ressortent du placard, 30 ans après, une affaire jugée, pour laquelle les coupables ont déjà purgé leurs peines, commentée depuis jusqu'à la nausée, alors que pendant ce temps-là, un état fasciste fait ce qu'il veut de l'ensemble des institutions du foot en bafouant les règles les unes après les autres, et ce sous leurs yeux.

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 23:53

Les differents articles du monde :

Information
Le lieutenant Fratani règle ses comptes avec Tapie

Au milieu des années 1980, Marc Fratani entre au service de Bernard Tapie, qui entame son ascension à Marseille. Fidèle, silencieux, il va l'accompagner trente ans dans sa vie politique et à la tête de l'OM, mettant à son service ses réseaux corso-marseillais. Brouillé aujourd'hui avec son ancien mentor, il décrit au Monde les coulisses, des arrangements avec Jean-Marie Le Pen à la corruption au sein de l'OM.

Depuis 2016, le " Corso-Marseillais " a rompu les liens avec Tapie. De la corruption à l'OM aux arrangements avec Le Pen, il raconte la face sombre des années fastes de l'homme d'affaires

Ses cheveux gominés sont lissés en arrière, sa fine chaîne brille autour du cou. D'un mouvement de tête discret, paupières tombantes, il salue les connaissances, nombreuses, croisées sur la corniche ou à l'hôtel Sofitel Vieux-Port, son repaire. " Depuis soixante-quatorze ans que je vis à Marseille, je connais tout le monde et je peux à peu près tout savoir ", dit-il avec l'accent. Rares sont les politiques locaux qui ne connaissent pas Marc Fratani, ex-homme à tout faire de Bernard Tapie, ex-attaché parlementaire, ex-lieutenant à l'Olympique de Marseille, ex-chargé de mission au ministère de la ville.


" Ex ", car " après trente ans à son service ", Marc Fratani a décidé de se mettre à table, comme on dit. Longtemps, il a été " fasciné " par Tapie, sa " force de conviction ", son aisance. " Tout le monde à Marseille sait ce que j'ai fait pour lui, son élection de député, l'OM, sans jamais prendre un sou ", dit-il. Longtemps, il a applaudi l'artiste. " J'ai passé trente ans à empêcher par tous les moyens ceux qui voulaient lui nuire. " Mais depuis 2016, les deux hommes sont brouillés.

La cause du divorce ? " Il m'a cassé les reins sur un projet de production audiovisuelle qu'il a saboté personnellement ", explique Fratani. La version de Tapie, 75 ans, propriétaire du groupe de médias La Provence, diverge un peu : " Il a pensé à tort que le patron d'un journal ça pouvait faire comme le patron d'un club de sport. Chaque fois qu'il m'a proposé un machin, je l'ai renvoyé vers quelqu'un d'autre. Il est déçu et il me fait la gueule. " Fratani, en tout cas, est fâché, et, pour la première fois, a choisi de raconter " tout ce que le milieu a fait pour Tapie " et ce qu'il a couvert vingt-huit ans durant.

Oui, selon lui, ceux qui accusaient l'OM de corruption avaient raison : il a lui même participé à ces opérations, confesse-t-il au Monde. Oui, Bernard Tapie a bien rencontré Jean-Marie Le Pen à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) entre les deux tours des élections législatives de 1993 : " Je l'ai moi-même conduit en voiture. " Fratani voulait déjà l'expliquer dans un livre, il y a deux ans, mais l'annonce, en septembre 2017, du cancer de l'homme d'affaires l'avait stoppé dans son élan.

" Plus de scrupules "" Aujourd'hui qu'il a repris des couleurs et qu'il est à fond dans les médias, je n'ai plus de scrupules ", dit-il. Tapieest en effet sur toutes les ondes, notamment pour défendre les " gilets jaunes " à qui il a prêté un local du siège de La Provence, samedi 5 janvier. Il évoque moins le procès à haut risque qui s'ouvre le 11 mars, à Paris, où il sera jugé pour " escroquerie " et " détournement de fonds publics ", dix ans après un arbitrage controversé qui lui avait accordé 404 millions d'euros afin de solder son litige avec le Crédit lyonnais.

Les présentations entre les deux hommes ont eu lieu à Marseille, il y a trente ans. Tapie vient de la banlieue parisienne. Fratani est un pur " corso-marseillais ", comme on appelle ces milliers d'insulaires installés autour du Vieux-Port, à la recherche d'une vie meilleure. Sa mère est ajaccienne, son père de Corte – un militant à la SFIO, cet ancêtre du PS. Chanteur de rues, il installe sa famille au Pharo et continue de fréquenter les compagnons maquisards de Gaston Defferre, vrai " vivier de parrains et de gens du milieu, plus tard, ça a facilité les contacts ", détaille Fratani. C'est en effet par l'intermédiaire de cette petite bande de voyous ayant pignon sur rue marseillaise que Marc Fratani va rencontrer Tapie. Non sans quelques détours politiques.

Test peu communJeune homme, il épouse une militante d'extrême gauche qui défile tous les week-ends sur la Canebière en criant " paix au Vietnam ". Fratani l'accompagne et joue les gardes du corps. Elle l'entraîne en 1967 à la Jeunesse communiste révolutionnaire, puis, après la dissolution de cette formation, en juin 1968, à la Ligue communiste, d'obédience trotskiste. " Mais mes relations corses à Marseille étaient plutôt proches de Pasqua ", dirigeant de Ricard dans les années 1960 et installé à Marseille, raconte Fratani. Quand Jacques Chirac crée le RPR, en 1976, il prend sa carte – elle est encore rangée au chaud dans son portefeuille.

En 1981, les militants gaullistes reçoivent pour consigne de voter pour François Mitterrand, afin de faire battre Giscard. Nouveau virage : " Aider Mitterrand, à Marseille, ça passait du coup par soutenir Gaston. " C'est justement l'époque où le maire de Marseille cherche une personnalité pour relever l'OM. Sa femme, Edmonde Charles-Roux, souffle le nom de Bernard Tapie. Fratani rencontre cet as des reprises d'entreprises en faillite le 12 avril 1986, lors de l'Assemblée générale de l'OM qui doit élire Tapie président. " Bonjour ! Tu as une cigarette ? " demande le patron de l'OM lorsqu'il croise Fratani. Il ne s'est pas encore mis aux chewing-gums à la nicotine.

Ils se retrouvent en mai 1988. Parachuté candidat aux législatives, Bernard Tapie lance sa campagne éclair à Marseille. Fratani ne met pas longtemps à trouver qu'il séjourne au Petit Nice, une institution hôtelière de la presqu'île de Malmousque. " Je veux bien me mettre à sa disposition ", explique-t-il à Noëlle Bellone, la plus proche collaboratrice de l'homme d'affaires. Elle lui propose de devenir son chauffeur dans les artères du quartier Sainte-Marguerite et du Stade-Vélodrome, celles de la 6e circonscription des Bouches-du-Rhône.

Tapie devine vite que Fratani compte des réseaux capables de lui " assurer une vraie tranquillité ", dit l'homme de confiance dans un joli euphémisme. Avant de l'enrôler, il fait passer à son futur lieutenant un test peu commun. Il l'invite à partager une pizza. Au retour du repas, le candidat à la législative, d'ordinaire assis sur le siège avant – pour pouvoir tirer sur le frein à main si nécessaire, une manie – s'était allongé à l'arrière de la voiture, se plaint d'avoir été intoxiqué et geint comme s'il agonisait. " C'était du chiqué, glisse-t-il dix jours plus tard à Fratani. Et comme je n'ai pas vu d'écho de tout ça dans la presse, je t'em-bauche. "

" Bernard Tapie engage son chauffeur comme attaché parlementaire ! ", titre Le Méridional, quotidien de la droite marseillaise. Il est surtout factotum du " boss " à l'OM, ses oreilles, ses yeux, ses… bras. " Quand Tapie débarque pour sa campagne de 1988,raconte Fratani, je suis allé trouver les Corso-Marseillais pour leur dire : “Ce type-là est à poil. Il va se faire découper en morceaux, il faut l'aider”. A l'époque, le milieu était organisé. Le contrat était sans contrepartie : la seule chose établie, c'est qu'on se ferait pas de saloperie. Tapie ne s'est d'ailleurs jamais fait racketté par mes amis. " En revanche, " quand il a fallu que sa permanence soit plastiquée, j'étais là… ".

" Il a tout renié "Le 12 juin 1988, veille de l'ouverture des bureaux de vote pour les législatives, une bombe explose devant la porte de la permanence du candidat Tapie, boulevard Gillibert. Pas de blessé, mais un article du Provençal, non signé, qui tombe à point : " Il est évident que quelqu'un – ou quelques-uns – a voulu faire peur au patron de l'OM "." C'était pour sensibiliser les indécis ", avoue aujourd'hui Fratani. Interrogé par Le Monde sur cet épisode, Tapie soupire : " Je n'ai jamais eu ma permanence plastiquée. "

Fratani fait aussi office d'attaché de presse, passe des savons après les mauvais articles, harcèle les médias locaux et les journalistes sportifs. " Je leur raconte que Tapie n'est pour rien dans l'affaire VA-OM de 1993. Toutes ces années, je leur vends Tapie, je leur mens sur toute la ligne ", raconte-t-il aujourd'hui. Pour confondre les " organisateurs " des tentatives de " mises à mort " politiques et médiatiques de son patron, il va même jusqu'à écrire un livre, Le mot d'ordre était : liquidons Tapie (Hugo & cie, 2009). Il y accuse Jean-Pierre Bernès, le directeur sportif du club, d'avoir ourdi l'opération de corruption de 1993. Bernès, celui qui a " lâché " Tapie durant l'instruction du procès, entre 1994 et 1996.

C'était il y a vingt-cinq ans. Fratani n'était alors pas encore prêt à balancer. " En 1988, un accord a été passé entre des gens du milieu et Bernard Tapie pour l'aider à devenir député. Chacun s'était tacitement promis de ne pas nuire aux intérêts des uns et des autres. Pendant vingt-huit ans, il n'y a d'ailleurs pas eu de problèmes. Mais il a tout renié. Du coup, je me sens moi aussi délié de ma parole vis-à-vis de lui. Je lui rappelle aujourd'hui ce que j'ai fait à sa demande. Et comme tout est prescrit, mes propos ne risquent pas de le jeter à nouveau en prison. "

Le dernier échange entre les deux hommes date du 21 juillet 2017. Tapie accuse Fratani d'avoir envoyé à la presse une lettre anonyme dans laquelle il aurait distillé des rumeurs sur son ancien patron. " Pendant trente ans, j'ai tout fait pour lui et il m'accuse d'être un corbeau ! ", s'indigne l'ex-lieutenant de l'homme d'affaires. Un nouveau message s'est affiché le 17 janvier : Tapie était à la recherche de son score aux élections européennes de 1994. Fratani préparait déjà sa vengeance. Il n'a pas répondu.

Ariane Chemin, et Laurent Telo

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 23:53

Information
Ancien attaché parlementaire, Marc Fratani raconte au " Monde " comment l'ex-patron de l'OM s'est arrangé avec le FN lors des législatives

Jean-Marie Le Pen et Bernard Tapie se sont-ils rencontrés entre les deux tours des élections législatives de 1993, pour mettre au point des arrangements électoraux ? Lorrain de Saint Affrique, conseiller poli-tique du patron du FN, l'affirmait dans Dans l'ombre de Le Pen - (Hachette, 1998). Après avoir longtemps parlé de " divagations de mythomanes " ou " d'affabulations éculées ", Jean-Marie Le Pen a fini par reconnaître en 2010 l'existence du rendez-vous. L'ancien patron de l'OM, qui s'est toujours proclamé champion de la lutte contre l'extrême droite, a, lui, toujours nié : " délire total ", répète-t-il, " fantasme ", " calomnie ", et, en 2016 encore, " pure invention ".


" Prétendre ça, ce n'est pas seulement me prendre pour un traître, c'est me prendre pour un imbécile ", s'était indigné M. Tapie il y a huit ans, menaçant de porter plainte. Un homme a pourtant été le témoin de cette rencontre secrète. Le 22 mars 1993, Marc Fratani, alors assistant parlementaire de Bernard Tapie, a accompagné ce dernier jusqu'à la maison de M. Le Pen, dans le parc de Montretout, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Pour la première fois, il sort du silence.

Mitterrand " épaté "" En 1988, dans la foulée de la réélection de François Mitterrand, qui joue alors l'ouverture, Tapie a été parachuté sur la scène politique marseillaise, raconte-t-il. Il arrive en tonnant : “Jean-Marie Le Pen ne sera jamais maire de Marseille.” Tapie n'a que dix-huit jours pour faire campagne. " Le candidat de la société civile s'appuie sur le député européen Charles-Emile Loo " et se fait aider par quelques personnes comme moi, des membres du milieu corso-marseillais qui peuvent lui assurer une tranquillité physique dans la campagne ".

" Le rêve de Tapie, c'est de devenir un jour le maire de la deuxième ville de France ", raconte Fratani. Il faut d'abord gagner l'élection du 12 juin 1988, dans une circonscription, la sixième des Bouches-du-Rhône, réputée imprenable par la gauche. Face à lui, un politique du cru, l'UDF Guy Teissier.

On l'ignore, mais, dès cette époque, Bernard Tapie tente déjà des arrangements avec le FN. En mai 1988, une semaine après avoir fait sa connaissance, il demande à Marc Fratani de lui organiser une rencontre avec le chef de file du FN à Marseille, l'avocat Ronald Perdomo. " Un parrain du milieu corso-marseillais nous prête son appartement en ville. J'organise chez lui une réunion avec Tapie, avec deux de ses amis. " Le président de l'OM implore Perdomo de maintenir son candidat au second tour – en vain. A 84 voix, Tapie doit s'incliner.

" Quelque temps plus tard, raconte Fratani, j'apprends par des membres du milieu, eux-mêmes informés par un fonctionnaire de police, qu'un trafic de fausses procurations a été organisé par nos adversaires. Je me mets au travail avec André Manivet, le neveu de Charles-Emile Loo, je récupère les photocopies des fausses procurations, je les monte à Paris à l'avocat de Tapie. " Le 25 novembre, l'élection de Teissier est annulée par le Conseil constitutionnel. Tapie se représente sous l'étiquette majorité présidentielle et, le 29 janvier 1989, à la surprise générale, est élu député des Bouches-du-Rhône avec 50,9 % des voix au second tour. Même Mitterrand se dit " épaté ".

Tapie est désormais le champion qui a remis l'OM sur pied et qui se bat contre le Front : la légende est en marche. En 1993, lorsqu'il décide de se représenter – à Gardanne cette fois, dans la 10e circonscription (la plus à gauche du département) –, Tapie, conforté par des sondages d'intentions de vote favorables, croit l'affaire dans la poche. C'est compter sans le discrédit de la Mitterrandie, plongée dans les " affaires ". Au premier tour, Hervé Fabre-Aubrespy (RPR), ex-conseiller de Charles Pasqua, le talonne d'un point. Damien Bariller, candidat du Front national et bras droit de Bruno Mégret, ne voit pas pourquoi il offrirait une victoire à Tapie en se maintenant dans une triangulaire. Seul Jean-Marie Le Pen, se dit Tapie, échaudé par sa défaite de 1988, peut régler l'affaire.

" C'était, je pense, le lundi après le premier tour des législatives, j'ai du mal à me souvenir, ça fait quand même trente ans. J'étais alors l'attaché parlementaire de Tapie depuis quatre ans, je monte de Marseille en avion et je retrouve Bernard avenue de Friedland, où BTF - Bernard Tapie Finance - avait ses bureaux. Il y a là aussi sa secrétaire particulière et la secrétaire générale de son groupe. Juste avant, je suis passé acheter des films opaques pour les coller sur les vitres de sa voiture. " La rencontre doit en effet rester discrète : durant la campagne des régionales, un an plus tôt, le ministre de François Mitterrand traitait de " salauds " les électeurs du Front. Le Pen, lui, appelle l'ancien patron d'Adidas le " sabordeur d'entreprises ".

" Tapie conduit la voiture, raconte Fratani. Nous arrivons à Saint-Cloud. A 500 mètres environ du parc de Montretout, il se gare dans le parking d'une copropriété. Tout à coup, il a peur. “Et si c'était un piège ?”, me dit-il, “et s'il y a des photographes ? Va voir à pied si l'entrée du manoir n'est pas surveillée”. Je fais le repérage. Personne. Je remonte dans la voiture et je le rassure. Il roule alors vers le portail de la propriété. "

" Devant la maison, je sonne, et j'annonce : “M. Bernard Tapie.” On monte quelques marches, une femme nous reçoit et nous accompagne au premier étage jusqu'au bureau de Jean-Marie Le Pen. Je le laisse seul avec “le salaud”. Une demi-heure plus tard environ, moins d'une heure en tout cas, Tapie ressort. Nous repartons en voiture. Il a l'air content, se dit sûr d'être élu. Je comprends qu'il a obtenu ce qu'il voulait et qu'on n'est pas venus pour rien. "

" Un ordre d'en haut "Quelques jours plus tard a lieu le bureau politique du FN. Au terme d'un débat animé, le " chef " indique que le candidat Bariller doit se maintenir à Gardanne. Mégret, Marie-France Stirbois et Saint Affrique n'en reviennent pas. Conseiller en communication du parti, ce dernier demande des explications. " Ce serait ridicule de faire tomber électoralement quelqu'un qui va nous être très utile dans nos rapports avec la droite et la gauche, lui répond Jean-Marie Le Pen. Gardons au chaud ce personnage providentiel. " Le patron du FN téléphone lui-même au candidat de la 10e circonscription pour lui annoncer la nouvelle.

" Quand un ordre vient d'en haut, je l'applique ", a raconté à l'époque M. Bariller, ignorant que Tapie avait pactisé avec le " patron ". Au second tour de l'élection, le candidat du FN rassemble plus de 8 000 bulletins, permettant à Bernard Tapie de devancer Fabre-Aubrespy de 2 271 voix. C'est la fête autour de " Nanard ", élu avec 44,48 % des suffrages. " La seule ombre au tableau, se souvient Fratani, c'était la déculottée de la gauche. Tapie comprend ce soir-là qu'on entre en cohabitation et qu'il ne sera plus ministre. " Interrogé par Le Monde, le propriétaire du groupe de médias La Provence a une nouvelle fois nié l'existence de ce rendez-vous. " Fratani dit ce qu'il veut, j'en ai rien à foutre ", ajoute M. Tapie.

Re: [Brèves de foot] ** Le Bar MassaliaLive **

02 Mar 2019, 23:54

Information
A l'OM , matchs achetés et psychotropes

Marc Fratani détaille " l'entreprise de corruption " mise en place à la fin des années 1980

Avec mes amis, on a aidé Bernard Tapie de manière désintéressée. " Intervenant à l'Olympique de Marseille (OM), pour lequel il enregistre les matchs de football, Marc Fratani s'est mis au service exclusif de Bernard Tapie.


Deux ans avant de l'aider à de-venir député, ce " Corso-Marseillais ", fin connaisseur de la ville, se révèle alors un allié de choix de Bernard Tapie pour prendre en main l'OM en 1986, à la demande du maire Gaston Defferre, et tenter de l'installer durablement au premier rang du football français.

En 1989, ce club très populaire stagne en queue de classement de division 1. Pour acquérir une aura locale " et que ses supporteurs deviennent ses électeurs, il fallait que l'OM finisse premier du championnat, gagne une Coupe d'Europe ", raconte au Monde Marc Fratani, devenu en 1989 l'attaché parlementaire du député Tapie mais aussi son homme de l'ombre dans tous les dossiers. " Tapie est quelqu'un qui ne se fixe aucune limite. Pour y arriver, il était capable de n'importe quoi. "

" J'étais au courant de toutes les activités de Jean-Pierre Bernès, le directeur sportif du club, détaille pour la première fois Marc Fratani. Je les ai couvertes et il m'est arrivé d'y participer. Quand on lit les déclarations de Jean-Pierre Bernès, en 1995 et 1996, devant le juge Pierre -Philippon, chargé de l'enquête sur l'affaire des comptes de l'OM, on comprend bien qu'à partir de la saison 1988/1989, il se lance avec Tapie dans une entreprise de corruption qui va durer quatre saisons. "

Fratani observe alors de très près ces pratiques dont l'existence aurait été suggérée à l'époque par Arsène Wenger, l'entraîneur de Monaco – sans qu'il puisse jamais les prouver. A l'époque, la Fédération française de football avait elle-même diligenté une enquête concernant plusieurs matchs suspects, mais sans porter les dossiers en justice avant l'affaire Valenciennes-OM en 1993.

" Achat d'arbitre "" La corruptionn'était pas intensive, il ne s'agissait pas d'acheter tous les matchs. lls ciblaient les adversaires principaux. Selon les dires de Jean-Pierre Bernès, l'OM a notamment volé deux titres à Monaco.Pour financer la corruption, de fausses factures étaient établies. Bernès affirme que 5 millions à 6 millions de francs sont sortis chaque saison pour acheter les matchs, 45 joueurs ont été concernés. Tout est décrit dans ces procès-verbaux, versés au dossier d'instruction. Bernès a affirmé avoir été malhonnête pendant quatre ans. "

Marc Fratani ne se contente pas d'observer. " J'ai participé une fois à un achat d'arbitre, avoue l'ancien complice de Bernard Tapie. C'était pour un match contre le Paris-Saint Germain, à Paris. Le lendemain de la rencontre, je suis allé lui remettre dans un endroit discret ce qui était convenu. On déstabilisait aussi l'adversaire en utilisant des psychotropes : du Haldol, un anesthésiant. A l'aide de seringues à aiguilles ultra fines, le produit était injecté à l'intérieur de bouteilles en plastique. Tout ce qui était consommable par l'adversaire était traité. "

" Dans l'affaire VA-OM, Tapie a toujours déclaré qu'il avait été “condamné à tort”. Mais j'étais là, et je n'étais pas seul, le jour où il a demandé que 250 000 francs soient versés à Bernès avant qu'il s'en aille à Valenciennes. Tapie a bien été le commanditaire de l'acte de corruption ", accuse Marc Fratani.L'ancien patron de l'Olympique de Marseille, lui, n'a pas souhaité répondre à nos questions.
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