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« Ça me motive toujours quand on prétend que mon idée est folle » : Michele Kang, la nouvelle patronne de Lyon
Michele Kang opérait jusque-là dans le football féminin à coups d'investissements massifs et s'engageait pour l'égalité entre les genres. Depuis le 30 juin, la milliardaire a succédé à John Textor à la tête de l'Olympique Lyonnais et entend y appliquer ses recettes. Décryptage de la méthode Kang.
Trois fois déjà... Trois fois que la dame se décrit en « rebelle », assise le dos bien droit sur une banquette d'un salon du Groupama Stadium. « Rebelle, il m'a fallu l'être pour trouver ma place en tant que troisième fille de parents qui attendaient désespérément un garçon. Vous imaginez leur déception ! Et c'était toujours mes grandes soeurs qui avaient droit aux vêtements neufs. Rebelle, je l'ai été pour convaincre mon professeur de père de me laisser partir seule aux États-Unis étudier à l'université. Dans la Corée du Sud conservatrice des années 1980, mon horizon se limitait à devenir femme au foyer. »
Yongmee Michele Kang saisit son verre d'eau. Sirote une gorgée et s'étonne : « Voilà que je vous raconte des choses vraiment très personnelles... Ça va me causer des problèmes. » Elle poursuit. « On pourrait dire que ce que j'accomplis dans le football féminin est un acte de rébellion, car je défie les idées reçues. Aujourd'hui, moi, l'immigrée coréenne en Amérique, je me bats pour que des jeunes femmes soient traitées à la hauteur de leur talent et de leur mérite. J'y vois une certaine ironie. »
Notre rencontre avec la rebelle qui s'habille du plus chic luxe français - « l'un n'empêche pas l'autre, cher monsieur... » - remonte à la fin avril. Depuis, elle a déboulé à la présidence du club - masculin - de l'Olympique Lyonnais (le 30 juin) afin de le sauver de la relégation. Acteurs et suiveurs de la Ligue 1 ont alors apprécié l'efficacité de l'Américaine, qui pèse un milliard d'euros de fortune personnelle selon le magazine Forbes.
Ministre des Sports, apparatchiks du football hexagonal, élus locaux, créanciers sur les nerfs ou actionnaires prêts à tout dézinguer, Michele Kang a guidé tout ce beau monde dans une opération commando victorieuse de neuf jours, entre lobbying tous azimuts et chasse à 120 millions d'euros de liquidités et de garanties bancaires.
Puis, celle qui ne goûte guère de s'exposer a opté pour une sévère diète médiatique. Sur le coup, la formule du basketteur de légende Earvin « Magic » Johnson (5 titres NBA, 11 fois All-Star), son partenaire stratégique au sein de la franchise du Washington Spirit, a pris tout son sens : « Quand Michele pénètre dans une salle de réunion, elle en saisit les commandes sur-le-champ. Elle est tellement bien préparée. C'est une sacrée gageure, surtout dans le monde du sport dominé par les hommes. »
Les initiés du football féminin, eux, ont tiqué en voyant la sexagénaire plonger dans le marécage financier créé par son erratique compatriote John Textor. Au risque d'y abandonner une bonne frange de son crédit. Ces dernières années, à aucun moment, Michele Kang n'a susurré le moindre intérêt pour le football masculin. Jamais elle n'a manigancé d'y investir. Elle suit certains matches, peut-être ceux de Tottenham, son équipe chouchou, et basta !
Première femme à présider un club de Ligue 1
Il faut à coup sûr chercher dans les tréfonds capitalistiques d'Eagle Football Group, la holding propriétaire de l'OL, pour appréhender l'étendue du coup de théâtre de fin juin. La dégringolade de l'Olympique Lyonnais aurait fait perdre trop de millions à l'Américaine. Un sacré pas de côté pour celle qui, l'an dernier, créait Kynisca Sports International Ltd qui englobe les entités féminines acquises depuis 2022 : Washington Spirit, London City et OL Lyonnes (nouvelle appellation des octuples championnes d'Europe).
Sur le site de la société de multipropriété sise à Londres, il est expliqué qu'elle vise à « propulser l'industrie mondiale du sport féminin vers de nouveaux sommets ». Paradoxe imprévu, en devenant la première femme à présider un club de Ligue 1, Michele Kang prolonge son combat pour la promotion de son genre. Cette actualité brûlante pourrait-elle la faire dévier de sa ligne de coeur ? Dans son entourage, personne ne le craint. « Ses filles, elle les aime tellement ! Elle veut le meilleur pour elles », décrit un proche collaborateur.
Les habitués du Groupama Stadium vont donc apercevoir très souvent la silhouette de la femme d'affaires en tribune VIP, stricte et de bon goût, en Balmain, Dior ou Valentino. Lunettes noires de rigueur, même aux heures sans soleil. Car, outre Georges Mikautadze et ses coéquipiers, le stade accueillera les matches de Championnat à domicile des Lyonnaises dès le 6 septembre.
Une décision majeure née de la volonté de leur boss, atterrée par l'état de la pelouse du terrain habituel situé à 300 mètres, au centre d'entraînement de Décines. « Ce déménagement va booster notre motivation. Nous allons nous sentir comme de vraies footballeuses pros ! » se réjouit la milieu de terrain américaine Lindsey Heaps. Le projet premier de Michele Kang prévoyait l'érection d'une enceinte de 20 000 places dédiée aux Lyonnes. Trop coûteux, trop long à mettre en oeuvre.
« Nous disposons d'un des stades les plus modernes au monde. Pourquoi ne pas y jouer ? » Parce qu'il se situe loin du centre de Lyon et que sa capacité (59 000 sièges) détonne avec la moyenne de 4 530 spectateurs de la saison écoulée. La réplique tombe illico, calme et articulée.
« Ça me motive toujours quand on prétend que mon idée est folle. À ce titre, je dois remercier mon père qui me disait sans cesse que rien n'est impossible à une femme du fait qu'elle soit une femme. Ce grand stade, nous allons tout faire pour le remplir. Les gens ont du mal à penser en dehors du cadre. Or, le monde change. Ceux qui anticipent sont souvent qualifiés de fous. Quand d'autres sont toujours en train d'essayer de comprendre, moi j'agis. Ce qui m'intéresse, c'est sortir du cadre. »
Un credo, lâché dans un éclat de rire, qu'elle a modelé au long de sa carrière professionnelle. D'abord consultante chez Ernst & Young, spécialisée dans la tech et les télécoms, puis cadre très supérieure chez Northrop Grumman (géant de l'aéronautique, de l'armement et de l'électronique) où elle développe l'activité informatique de la santé. En 2008, elle lance le groupe Cognosante, actif dans la santé numérique et la cybersécurité auprès d'importantes agences fédérales plus le capital-risque. Sa revente s'est chiffrée l'an dernier à près de un milliard d'euros.
« C'est très gratifiant de voir une femme qui a aussi bien réussi dans la vie se saisir du destin du club. Pour avancer, nous avons besoin de personnes inspirantes. » Dix-neuf ans au club, des dizaines de médailles autour du cou, Wendie Renard mesure les apports de Michele Kang, propriétaire de la section féminine depuis février 2024 après huit mois de procédure.
« Je ne sais pas si elle mène un combat féministe mais, en tout cas, avec son histoire personnelle et son état d'esprit américain, elle bouscule, avec l'idée de nous faire passer un cap. En même temps, elle respecte notre histoire, elle ne fait pas table rase du passé et des anciens comme certains autres millionnaires débarqués dans le foot. Elle se donne les moyens économiques de ses ambitions. C'est vrai que si on regarde notre palmarès, on mérite mieux que nos installations actuelles. »
Une recherche constante de la performance
Dans deux ans, la Martiniquaise devrait même avoir sa statue au centre d'entraînement ultramoderne qui se dressera à Meyzieu. Cinq terrains et demi, salle de musculation adaptée au corps de la femme, académie, lieu de vie pour les joueuses et leurs enfants... Les architectes sont sur le coup.
« C'est moi qui finance. Ce ne sera pas bon marché mais c'est indispensable. Nous voulons redéfinir le football féminin », assène l'investisseuse. Des murs, des outils de performance de pointe, du solide, Michele Kang commence toujours par ce biais dès qu'elle acquiert un club. À Washington, elle a banni les entraînements dans un lycée local et les matches sur un synthétique élimé. Depuis 2023, les vice-championnes des États-Unis 2024 jouent à l'Audi Field (20 000 places) et sont encadrées par une vingtaine de spécialistes.
Pour clarifier sa méthode, Michele Kang nous renvoie à l'entame de sa carrière dans la tech, à son implication totale, à ces promotions qu'elle obtenait trop peu souvent. « C'est ainsi que j'ai pris conscience de l'inégalité entre les sexes. Au lieu de me plaindre, j'ai rempli encore plus d'objectifs pour que personne ne puisse ignorer mes compétences. Mon investissement actuel pour les sportives vient de là. Je leur fournis les ressources, le staff le plus compétent et les infrastructures nécessaires. Ça, c'est mon job ! En retour, je veux qu'elles se donnent à 100-110 % pour leur match sans se soucier de rien d'autre. Si elles échouent, elles ne pourront blâmer personne d'autre qu'elles-mêmes. »
Le message est limpide. « Tout va très vite avec Michele. Dès qu'elle arrive dans un club, elle effectue une analyse qui est très claire et elle tranche. Il faut avancer. » Après un long compagnonnage avec Jean-Michel Aulas côté garçons, Vincent Ponsot a obliqué vers les filles en tant que directeur général. Dès ses premiers échanges avec sa supérieure directe, elle l'interroge : « Que faut-il faire pour que les féminines aient un suivi sportif et médical comparable à celui des hommes ? »
Aventureux, il propose d'enrôler onze personnes, coach assistant, kiné, nutritionniste, analyste data, psychologue... « Elle me répond : "OK, vas-y !" Deux mois plus tard, les embauches sont bouclées. Autant de salaires à plein temps, ce n'est pas rien... Michele nous dit souvent : "Think bigger !" (Pensez plus grand !) » L'allusion fait sourire l'intéressée, posée à côté de son DG lors de notre entrevue à Lyon : « Je suis du genre impatiente. À mes collaborateurs, je demande d'être performants, de faire gagner les équipes. »
Elle réclame aussi des recettes commerciales à la hausse, des sponsors plus lucratifs, des assistances gonflées... « Elle ne fait pas dans la charité, précise Vincent Ponsot. Elle donne une vision et nous procure les moyens de la réaliser. Surtout, elle ne se laisse pas polluer par le court terme. Elle investit massivement afin d'instaurer un vrai modèle économique qui nous permettra de rivaliser avec la concurrence croissante, venue d'Angleterre et d'Espagne. En plus, comme elle investit son argent personnel, elle force le respect quand elle rencontre les politiques de la région. »
Un autre Français peut narrer par le menu la méthode Kang. Jocelyn Prêcheur se souvient dans le détail de son long dîner d'embauche au printemps 2024 dans un palace parisien. « Déjà, elle y a convié mon épouse. Cela résume bien Michele. » Ingénieur de formation, formateur, globe-trotter (la Chine), il s'apprête alors à quitter le banc du Paris-SG femmes. Elle cherche un entraîneur pour son nouveau club, London City, qui se traîne en D2 anglaise.
« Rapidement, j'ai bu ses paroles. Elle était tout de suite dans le coeur du sujet. Sa vision du football féminin était fascinante. En même temps, elle était avide de mon avis sur le sujet, très à l'écoute. Son idée était de partir de zéro et de monter un gros club. C'est ce qu'on est en train de faire. » Quinze mois plus tard, London City a rejoint l'élite et poursuit sa métamorphose en mode express.
« Déjà, les premiers mois, elle a dépensé plus de un million d'euros pour refaire un terrain en herbe et poser un synthétique dernière génération. Une fois mes requêtes bien argumentées, elle décide très vite. Et, actuellement, elle finance notre nouveau centre d'entraînement - un vrai vaisseau spatial - qui sera l'un des plus modernes d'Europe », s'enflamme Jocelyn Prêcheur. Pour le mercato, il s'entend dire : « Carte blanche ! »
La vedette suédoise Kosovare Asllani est déjà du projet et, en janvier dernier, il recrute la championne du monde 2009 Saki Kumagai (5 C1 avec l'OL). « Sans elles, on ne serait pas montés. » Surtout, le technicien savoure que son employeuse, sans cesse en avion vers une rive ou l'autre de l'Atlantique, maintienne un contact direct avec lui. « Ça n'a pas de prix. Malgré son agenda de folie, elle est toujours dispo pour évoquer un sujet précis. Après une défaite à Sunderland, elle m'a envoyé un message disant : "Ce n'est pas grave, ça peut arriver. T'inquiète, on avance !" »
Gagner à nouveau la Ligue des championnes
En bord de Rhône, Vincent Ponsot renchérit sur la même ligne. Il était au côté de Michele Kang lorsque les Lyonnaises ont sombré à domicile face à Arsenal (1-4) en demi-finales retour de la dernière Ligue des championnes. « Bien sûr, la déception était là. Mais elle n'a pas fait de déclaration tapageuse et s'est tout de suite tournée vers l'avenir et les améliorations à apporter. Se lamenter, ce n'est pas son style. »
La cellule recrutement de l'organisation Kynisca Sports, pilotée par Markel Zubizarreta, ancien de la Fédération espagnole et expert du marché féminin, a été activée pour nourrir un copieux mercato. L'OL Lyonnes va débuter la saison avec un entraîneur vedette : Jonatan Giraldez, double vainqueur de la Ligue des championnes avec Barcelone, auparavant au Washington Spirit. L'effectif, lui, est dynamisé par les arrivées de nombreuses internationales dont la pépite allemande Jule Brand, la championne olympique canadienne Ashley Lawrence et Marie-Antoinette Katoto, attendue en buteuse intraitable.
« Nous voulons disposer de la meilleure équipe du monde avec l'idée de reconquérir la Ligue des championnes, nous expliquait Michele Kang. Moi, je suis partie en Amérique avec presque rien. J'y ai atteint mon rêve : devenir une femme d'affaires. Ses jeunes femmes, à Lyon mais aussi à Washington et Londres, je veux les aider à réaliser le leur. J'adore leur sens de la camaraderie. Je les vois comme des pionnières qui méritent une plus ample reconnaissance. »
Vu son parcours de combattante, du Malawi à Lyon, via la Suède, la Chine et l'Italie, Tabitha Chawinga cadre à la perfection avec la pensée présidentielle. « Michele, c'est une passionnée ! clame l'attaquante. Après avoir écouté son plan d'action en faveur du foot féminin, j'ai dit à mon agent de couper les ponts avec les autres clubs. Michele a beaucoup d'argent, mais jamais elle ne met sa fortune au premier plan. »
Avant de poursuivre : « Elle sait que poser les dollars sur la table ne suffit pas pour faire aboutir un projet. Avant tout, elle a la passion. Elle aime venir bavarder et rire avec les filles. Elle sait nous parler. Elle ne se contente pas de rapports faits par quelqu'un d'autre, elle veut ressentir nos émotions en direct. Elle se démultiplie : un jour en Amérique, un jour en Angleterre, un jour ici... Cela donne envie de se défoncer pour une leader de sa trempe. »
Elle, comme d'autres au sein du club, a expérimenté le pouvoir de conviction de l'Américaine qui s'est déplacée pour la persuader de signer en 2024, salaire comme il faut à la clef. Idem pour Kadidiatou Diani un an plus tôt. « Elle m'a assuré que je représente beaucoup dans ce club et qu'elle souhaitait me garder », complète Wendie Renard. Refrain à l'identique à London City où Kosovare Asllani, ex-Manchester City, Real, PSG et AC Milan, certifie « n'avoir jamais fréquenté un(e) propriétaire qui mettait autant de foi dans ses mots et ses actes ».
Et dire que jusqu'en 2019, le football était une absolue terra incognita pour la businesswoman. « Je n'avais la place pour rien d'autre dans ma vie que mon activité à la tête de mon entreprise. » Lors d'un cocktail, à son interlocuteur qui la questionne sur Lionel Messi, Michele Kang rétorque alors : « Mais de qui me parlez-vous ? » Elle confirme la « fameuse » anecdote dans un sourire absolument pas gêné.
Propriétaire de quatre équipes féminines
Cette même année, à la suite du succès des Américaines à la Coupe du monde en France, les médias locaux et le monde des affaires bruissent des exploits des partenaires de Megan Rapinoe et Alex Morgan. Le sport le plus universel entre enfin dans son radar. « Depuis, j'ai rattrapé un certain retard. J'apprends vite ! » Elle aurait investi près de 200 millions d'euros, possède aujourd'hui quatre équipes et ne commet plus l'impair de dire « soccer » une fois ses escarpins posés en Europe. « Je fais attention ! »
Par ailleurs, personne ne lui demande de disserter sur les vertus du 4-4-2 en losange. « Mais la stratégie l'intéresse, elle pose des questions précises sur les compos d'équipe », témoigne Vincent Ponsot. Sa compatriote Lindsey Heaps a beaucoup échangé sur le jeu avec elle, a éclairé sa lanterne de néophyte : « Sa force est de s'être entourée de gens qui connaissent notre sport. Et comme son cerveau fonctionne très bien, elle progresse vite. Surtout, comme elle n'est jamais dans la fausseté, elle s'est prise au jeu et est tombée amoureuse du football. »
Scène vécue au terme de notre entretien avec Michele Kang, alors que London City affrontait Durham, partie cruciale pour la montée. Il fallait voir l'Américaine, le regard vissé sur son smartphone connecté à un site de résultats sportifs, sans cesse actualiser le score. Lamentations, grimaces... « My God, on est à égalité ! Il reste combien de temps ? Elles vont me faire mourir ! »
Le temps de redresser la tête et de souffler, elle décrit son état en levant les yeux : « Ce n'est pas bon pour mon coeur, n'est-ce pas ? Mais c'est tellement de fun ! À l'instant précis, je suis une fan comme les autres. Excitée mais saisie par la peur d'être déçue, ça n'arrête pas. C'est tellement grisant, euphorisant... J'adore ! Je reconnais qu'il y a une forme de folie. »
Qui la change des meetings de stratégie numérique et des conseils d'administration de sa vie d'avant. Une semaine plus tard, ses protégées valideront leur accession dans l'élite anglaise devant 9 000 spectateurs. Une vidéo montre l'Américaine sur la pelouse, en fins souliers et trench-coat beige, partager l'euphorie de ses « girls » survoltées et trempées de sueur alors que volettent les cotillons.
Sa jubilation est contenue, malhabile mais « tellement intense ». Pour le titre de championnes de France des Lyonnes, même sarabande sur la pelouse, cette fois en blouson blanc de marque. C'était le chouette temps des frissons de joie et des embrassades. Maintenant, il va falloir se débattre avec le budget de disette des garçons de l'OL...