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Sonorisation des arbitres : où en sont les grands Championnats européens ?
La France expérimente ce mois-ci la sonorisation de ses arbitres depuis le début des play-offs de la D1 Arkema, puis lors la finale de la Coupe de France masculine. Les Championnats espagnol et italien, eux, ont d'ores et déjà équipé leurs arbitres de micros mais leur utilisation diffère de celle dans l'Hexagone.
« Numéro 8, position de hors-jeu. But refusé. » Par ces deux phrases, difficilement audibles à la retransmission, Audrey Gerbel a inauguré la sonorisation des arbitres en France, samedi lors de la demi-finale de D1 Arkema entre le Paris-SG et le Paris FC (2-2, 5 t.a.b. à 4). Instaurée pour la finale de Coupe de France féminine, le 4 mai (PSG-Fleury, 1-0) mais non utilisée, elle a cette fois servi à expliquer l'annulation d'un but de Grace Geyoro (49e) au Parc des Princes.
D'autres tests suivront en cette fin de saison, jusqu'à la fin des play-offs de D1 Arkema puis lors de la finale de la Coupe de France masculine (Lyon-PSG, le 25 mai). Le président de la FFF, Philippe Diallo, a également annoncé qu'il souhaitait mettre en place cette réforme en Ligue 1 dès la saison 2024-2025. Mais, où en sont nos voisins européens sur cette question ?
En Angleterre, la sonorisation est espérée
« Nous étudions cela, nous gardons l'esprit ouvert, a expliqué Howard Webb, responsable de l'arbitrage en Premier League, dans l'émission « Match Officials Mic'd up » de la chaîne Sky Sports, début mai. Il serait vraiment utile que l'arbitre puisse parler à toutes les personnes présentes dans le stade, [pour expliquer] la justification. »
L'Angleterre souhaite, comme la France, pouvoir faire de l'utilisation du VAR dans un stade une meilleure expérience pour les supporters présents, mais aussi pour les téléspectateurs. En mai 2023, Webb s'était déjà prononcé en faveur de la sonorisation des officiels. Comme premier pas, il avait alors confirmé que les conversations entre les arbitres terrain et ceux du VAR seraient rendues publiques à la fin des matches.
Pourtant, le 21 avril, Nottingham Forest, en colère après sa défaite contre Everton (0-2), avait affirmé que trois penalties n'avaient pas été sifflés en sa faveur. Le club anglais avait soupçonné un des assistants d'être supporter de son concurrent direct pour le maintien, Luton. Le club des Midlands de l'est a alors eu la possibilité d'écouter les enregistrements des conversations entre l'arbitre assistant à la vidéo et l'arbitre de terrain, mais en privé. Les audios de ces échanges ne sont donc pas automatiquement rendus publics en Angleterre malgré les déclarations du patron de l'arbitrage l'an dernier.
En Italie et en Espagne, des explications en différé
À l'inverse, en Italie, les discussions entre l'arbitre central et les assistants vidéo sont enregistrées lorsque le VAR est consulté et elles sont diffusées en différé, une fois les matches terminés. En juillet 2023, dans un contexte où les polémiques sur l'arbitrage étaient omniprésentes, la Fédération italienne (FIGC) et DAZN, diffuseur de la Serie A, avaient trouvé un accord pour diffuser ces échanges.
« Avec DAZN, nous avons lancé un projet innovant : nous serons la première fédération qui, dès le début du Championnat, diffusera quelques jours après les matches l'audio lié aux faits de match qui auront fait l'objet de discussions », avait déclaré le président de la FIGC Gabriele Gravina. Au début de la saison 2023-2024, les premiers audios de cette nouvelle technologie étaient diffusés dans l'émission « Sunday Night Square » de DAZN.
Six mois après l'Italie, la Liga et la Fédération espagnole (RFEF) avaient, à leur tour, trouvé un accord pour rendre publics, dès janvier 2024, les enregistrements audio et vidéo des conversations entre l'arbitre de terrain et celui du VAR.
Cette réforme a été appliquée dès les demi-finales et la finale de la Supercoupe d'Espagne et lors des matches de Championnat, à partir de la 20e journée de Liga. Les discussions sont d'ailleurs disponibles après chaque journée de Championnat sur le site internet de la RFEF qui, explique avoir pour but « de favoriser une meilleure compréhension des décisions arbitrales », dans un souci évident de transparence.
Comme dans chaque Championnat et malgré cette réforme, les erreurs demeurent. Fin janvier 2024, après la victoire controversée du Real Madrid face à Almería (3-2), une grosse polémique après trois recours au VAR favorables aux Madrilènes a explosé. La RFEF avait alors diffusé publiquement les échanges entre l'arbitre principal et celui de l'assistance vidéo, sans parvenir à atténuer la colère des supporters d'Almeria.
Ni la Liga, ni la Serie A ne se sont exprimées sur leur volonté ou non de mettre en place la sonorisation des décisions directement après le recours au VAR.
En Allemagne, on mise plutôt sur la caméra
Du côté allemand, c'est une autre nouveauté qui s'invite à l'arbitrage : la « RefCam ». Une petite caméra fixée au casque de l'arbitre principal permet de filmer le match du point de vue de l'homme au sifflet. Le match entre l'Eintracht Francfort et le VfL Wolfsburg (2-2), le 25 février, a été la première de la « RefCam » en Bundesliga. Cependant, les images enregistrées n'avaient pas pour but d'être diffusées directement après le match, mais serviront pour un reportage un peu plus tard.
« En principe, il s'agit de plus de transparence et de création d'une perspective différente », avait déclaré Daniel Schlager, arbitre allemand qui officiait lors de cette première en Bundesliga. La transparence figure, elle aussi, dans les arguments en faveur de la sonorisation des arbitres, que la Fédération allemande ne souhaite pas mettre en place pour le moment.
La MLS déjà rodée
La Major Soccer League, aux États-Unis et au Canada, est déjà équipée du dispositif qui permet de faire l'annonce des décisions, à la suite de l'intervention du VAR, effectuée par l'arbitre à l'attention des spectateurs dans le stade et des téléspectateurs. Le Conseil de direction de la MLS a approuvé cette nouvelle mesure, déjà en place dans d'autres sports américains comme la NFL ou la NBA, pour la saison 2024.
