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OM. Maillon faible depuis le début de saison, la défense olympienne à l’heure du changement
Entre défaillances individuelle et collective, la défense de l’OM ne rassure pas depuis le lancement de la saison. Les recrutements d’Aguerd, Emerson et Pavard pourraient permettre de changer la donne. Analyse avec l’ex-Olympien Marc Libbra.
Petit à petit, Roberto De Zerbi voit son effectif s’étoffer. Il découvre même de nouvelles têtes, à l’image de Benjamin Pavard attendu ce mercredi à Marseille après en avoir terminé avec l’équipe de France. Certains vont regagner le centre Robert Louis-Dreyfus un peu plus tardivement que l’international français (Balerdi, Rulli, Weah) et rien ne dit qu’ils seront au maximum de leurs capacités pour défier Lorient, vendredi, à l’occasion d’une 4e journée de Ligue 1 où l’OM est déjà sous pression après une entame ratée. Peut-être que le technicien olympien va volontairement se passer d’eux au vu des échéances qui vont rapidement s’entrechoquer, voire se bousculer, avec les grands débuts en Ligue des champions, mardi, sur la pelouse du Real Madrid.
Au moins, "Roby" ne se retrouve pas totalement démuni. Les dernières heures du mercato estival ont fini par lui offrir ce qu’il appelait de ses vœux depuis la saison dernière : des défenseurs. Le secteur était frappé de pénurie ? Aujourd’hui, il frôlerait presque le trop-plein avec neuf joueurs (*), voire dix si l’on inclut Timothy Weah, capables d’évoluer au sein d’une arrière-garde en grande difficulté depuis les trois coups de la saison (4 buts encaissés en trois sorties). Soit une équipe entière de joueurs de champ. "La défense est tout le temps en danger. (Geronimo) Rulli ne peut pas sauver l’équipe en permanence ; à un moment, ça craque, comme à Lyon", rappelle l’ancien Olympien Marc Libbra, désormais consultant pour Ligue 1 +.
"Peut-être que le brassard surmotive Balerdi et l’amène à faire des erreurs"
Un homme cristallise les critiques : Leonardo Balerdi, impliqué dans plusieurs buts concédés et cible, à tort ou raison, de nombreuses critiques. "L’OM en a fait son capitaine et son joueur emblématique, mais il a été en danger sur les trois premiers matches, embraye Libbra. Peut-être qu’ils se sont trompés sur l’identité du capitaine et peut-être que Pierre-Emile Hojbjerg peut prendre le brassard. Peut-être, aussi, que le brassard surmotive Balerdi et l’amène à faire des erreurs. Mais ce n’est pas un peintre, il faut juste trouver le système qui lui convient le mieux."
Après la pénurie et l’obligation de bricoler, De Zerbi se retrouve confronté à un autre problème : l’abondance. Outre Pavard, donc, Nayef Aguerd et Emerson Palmieri ont débarqué dans les ultimes instants du marché des transferts. Les choix deviennent de plus en plus compliqués à faire, avec plusieurs éléments bientôt laissés sur le bord du chemin quand d’autres apparaissent incontournables, avant même d’avoir porté la tunique immaculée. "S’il a perdu son meilleur joueur et une valeur sûre en Ligue des champions avec le départ d’Adrien Rabiot, l’OM a recruté un joueur important avec Pavard. L’Inter a d’ailleurs fait des pieds et des mains pour qu’il joue la finale de Ligue des champions alors qu’il était blessé. Il a de la bouteille et on doit s’appuyer sur lui, il sait comment ça se passe en C1", décrypte encore Libbra.
De là à chambouler tout ce qui a été entrepris depuis le début de la préparation en passant à un schéma à trois défenseurs axiaux ? Les profils des uns et des autres plaident en faveur de cette théorie. "Pavard adore cela, mais je ne crois pas à un tel changement, rétorque Libbra. Depuis son arrivée, De Zerbi met des choses en place, avec un système précis. S’il change, ça va prendre du temps. Ce qui est sûr, c’est qu’il va devoir trouver une formule pour mettre Pavard dans les meilleures conditions. Après, il est intéressant d’avoir plusieurs options."
"Une défense à trois ? Non, je n’y crois pas"
Et aussi d’avoir un milieu qui protège un peu plus son arrière-garde, également privée de CJ Egan-Riley contre les Merlus, pour cause de suspension, tandis que Facundo Medina postule enfin. "Les carences défensives sont peut-être aussi évidentes parce que Valentin Rongier n’est plus là pour faire le tampon, juge l’ex-attaquant. Pour l’instant, il n’a pas été remplacé." Une autre épine dans le pied d’un De Zerbi qui n’avait sans doute pas imaginé un démarrage aussi cahoteux…