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OM : Leonardo Balerdi, les raisons d'un terrible début de saison
En grande difficulté depuis les trois coups de la saison, le capitaine olympien, en partie responsable des deux défaites à l'extérieur, est sous le feu des critiques. Une épreuve de plus à surmonter dans son aventure marseillaise, loin d'être de tout repos.
Sauf la gloire, Leonardo Balerdi a tout connu au pied de la Bonne Mère. L’espoir, dès son arrivée à l’été 2020. Puis les premières critiques, des bévues venues gâcher ce qu’il faisait de bien. La défiance des supporters, la confiance des entraîneurs, une grève de la faim pour réclamer son départ, la rédemption et l’affirmation aux côtés de Chancel Mbemba (2023-24). L’an dernier, le Graal, le capitanat.
À l’aube de sa sixième saison à l’OM, une anomalie à l’ère Longoria, le doyen de l’effectif débarquait avec un appétit d’ogre. En ligne de mire, le PSG, un rival à rattraper, et cette Ligue des champions qu’il souhaite exorciser. Il n’imaginait sans doute pas ses vieux démons ressurgir dès la rentrée, le tourmenter au fil d’un mois d’août infernal. La réalité est pourtant implacable. De Rennes à Lyon, en passant par le Vel' (face au Paris FC), "Leo" a traîné sa croix.
Le natif de Villa Mercedes est, d’après l’opinion publique, LE responsable de ce départ cataclysmique. Si ses dirigeants sont relativement épargnés, son entraîneur un peu moins, lui paie une addition très salée. Attendu comme le patron d’une défense en reconquête, d’autant plus en l’absence de Facundo Medina (suspendu, puis blessé) et des futures recrues (Pavard, Aguerd), Leonardo Balerdi a plutôt précipité sa chute. Les torts sont partagés, certes, mais l’Argentin a le malheur d’être sur toutes les photos souvenirs. Celle du coup de poignard de Ludovic Blas (1-0, Rennes), qu’il laisse en jeu. Celle de l’égalisation parisienne signée Moses Simons (2-2, PFC), lui aussi couvert. Celle de la débâcle lyonnaise (1-0), entre le cadeau empoisonné offert à Egan-Riley, in fine exclu, et cette pathétique cabriole devant Pavel Sulc, crédité du but vainqueur par la LFP.
Trop de responsabilités ?
L’intéressé n’est pas dupe. Il reconnaît traverser une (très) mauvaise passe, assume sa part de "responsabilité" mais dément (ou esquive en zone mixte) une quelconque fébrilité perçue en tribunes. "Ce sont simplement des erreurs, a-t-il coupé au Groupama Stadium. Maintenant il faut se tranquilliser. On doit profiter de la trêve, rester humble."
Sur les hauteurs de La Commanderie, qu’il laisse un temps derrière lui pour se ressourcer avec l’Albiceleste, le cas Balerdi pourrait devenir un sujet de crispations. Un dossier saupoudré de rumeurs venues d’Italie, selon lesquelles le défenseur, qui a pesé le pour et le contre avant de rempiler en Provence, aurait demandé à rejoindre la Juventus, avant que l’OM ne ferme la porte cet été. Officiellement au centre RLD, pour l’instant, l’on fait front avec "le capitaine" qui demeure "titulaire", malgré ses récentes contre-performances et une future concurrence féroce en charnière. À l’aube de l’Olympico, Roberto De Zerbi avait déjà volé au secours de son protégé, qu’il considère comme fondamental à sa philosophie de jeu. "(À propos des buts de Blas et Simon) Certes Balerdi est en retrait, mais dans ces cas de figure, c’est lui qui commande la ligne défensive. Donc ce sont les autres qui se sont trompés. Sans parler du fait c’était à (Ulisses) Garcia et (Amir) Murillo de suivre les attaquants partis dans le dos de Balerdi", a insisté "Roby", moins conciliant avec lui dimanche dernier : "Oui, il a fait une erreur. S’il faut se dire des choses, on le fera dans le vestiaire."
Entre ces quatre murs, l’enfant de Boca a vécu l’une de ses plus grandes peines olympiennes. L’affaire Rabiot. Au même titre que Geronimo Rulli et Pierre-Emile Hojbjerg, Balerdi était proche du "Duc" et a accusé le coup après sa mise à l’écart. Les nombreux changements au sein de l’effectif, en particulier derrière, les consignes intenses et complexes de Roberto De Zerbi, ainsi que la nécessité de veiller sur les autres, et plus uniquement sur lui, expliqueraient, dit-on, son actuelle méforme.
Et si le tandem Aguerd-Pavard fraîchement recruté, plutôt que le pousser sur le banc, allait le soulager de quelques responsabilités ? De son côté, De Zerbi prendra les siennes au moment de dessiner, dès Lorient (12 septembre), sa nouvelle hiérarchie en charnière. À la faveur du calendrier, il pourrait même trancher sans sanctionner Leonardo Balerdi, contraint de rentrer tard d’Amérique latine (10 septembre).
Mais "Leo" en a vu d’autres… comme ce poste de milieu défensif où il fut formé jusqu’à ses 17 ans. Cela paraît lointain pour l’intéressé, qui se considère aujourd’hui comme un central à part entière. Mais cela pourrait être, aussi, une solution de repli. Le temps de panser ses plaies, si ce n’est mieux, dans un secteur orphelin de ses tauliers.