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OM : quel avenir pour Bilal Nadir, auteur d'une excellente entrée face au Paris FC ?
Lancé dans l'arène à l'heure de jeu, ce samedi, le jeune milieu a réveillé l'OM et grandement contribué à la victoire des siens. De quoi marquer rapidement les esprits, alors qu'il devra lutter avec une féroce concurrence cette saison.
De l’insouciance, il en fallait pour jouer comme si de rien n’était, voler sur le boulevard Michelet. Des dents longues et de l’énergie à revendre, aussi, pour rayer ce pré jusque-là timidement foulé par ses aînés. L’apanage de la jeunesse. Jeune (et talentueux), Bilal Nadir, 21 printemps au compteur, l’est encore. Ainsi, l’espoir marocain a été, avec Robinio Vaz, le facteur X d’un OM empêtré dans "l’affaire Rabiot" et la philosophie de Roberto De Zerbi. "Ce n’est pas un hasard, s’ils ont été les meilleurs (samedi). Ce sont les plus libres dans leur tête", insistait à ce propos le technicien lombard, tout en saluant la performance de Pierre-Emerick Aubameyang, doyen et phare dans la tempête.
L’homme du match n’a pas manqué, lui non plus, de remercier ses cadets, "Bilou" en tête, sans qui il n’aurait jamais vu double. 73e minute de jeu, "Auba" lorgnait la place qui l’attendait sur le banc, à la fin de cette action a priori anodine. Mais, débordant d’envie, Nadir a surgi, haut dans les pieds de Lohann Doucet, puis glissé du bout du pied un caviar au Gabonais. Ficelle, l’OM prend définitivement la tête (3-2). L'ex-Nissart signait, là, sa première passe décisive de l’après-midi.
Appelé à la rescousse à l’heure de jeu, pour prendre le relais de Timothy Weah (63), Nadir a ramené tout ce que l’Américain (et bien d’autres Olympiens) avait oublié aux vestiaires. De la fougue, des prises de balle tranchantes, des débordements, des passes ciselées… du rythme tout simplement. "Ce n’était pas de la rage qui m’animait. Quand je rentre, il y avait deux partout, le temps pressait. Je devais, dès mes premiers ballons, orienter mon jeu vers l’avant, créer des décalages, a débriefé l’intéressé. Alors oui, entre guillemets, j’ai permis à l’équipe de prendre l’avantage… Mais je ne l’aurais pas fait sans l’aide d’Auba !"
"Normalement, je serais présent toute la saison"
Guère utilisé durant la préparation, privé de la défaite inaugurale en Bretagne (un mal pour un bien), Bilal Nadir, à la faveur de nombreuses absences (Rabiot, Rowe, Paixao, Harit), a eu 33 minutes cette fois, pour se montrer et réveiller l’OM. Sur cette courte mais intense séquence, l’on aurait pu le renommer "Monsieur 100%". 100% de duels gagnés, 100% de dribbles passés et même 100% de tacles réussis, symbole de son implication défensive. Ajoutez à cela son offrande pour Aubameyang, puis une talonnade rendue décisive par le coup de canon de Hojbjerg (81). Oui, Nadir a bien "brûlé la pelouse", pour paraphraser l’imaginatif Roberto De Zerbi.
Et maintenant ? Est-ce que cette entrée, qui vaut deux points, ne restera qu’un précieux souvenir ou sera-t-elle un caillou dans le soulier de "Roby". Alors qu’il reste encore huit jours aux dirigeants marseillais pour boucler le mercato, à l’issue duquel leur entraîneur espère accueillir "4, 5, peut-être 6 recrues", le milieu de terrain, secteur où Nadir s’exprime le mieux ("RDZ" le considère aussi comme une option en latéral gauche, hybride), est un chantier à ciel ouvert. En attendant qu’Ismaël Bennacer ou d’autres renforts ne débarque(nt), Angel Gomes y prend doucement ses aises, Pierre-Emile Hojbjerg court après sa meilleure forme, idem pour Geoffrey Kondogbia (en pire), Amine Gouiri pourrait se muer en meneur, Amine Harit est porté disparu, Darryl Bakola a tout à prouver et Adrien Rabiot pourrait, contre toute attente, y faire son retour !
Dans ce paysage, où la concurrence devrait s’avérer féroce, Bilal Nadir a pour lui la dynamique, moins sa situation contractuelle… même si De Zerbi ne compose pas ses équipes en fonction des baux. Il n’empêche, ses supérieurs, qui ont renouvelé le Marocain jusqu’en juin 2026 après sa grave blessure au genou (printemps 2024), pourraient en décider autrement. Ce tandem Longoria-Benatia qui perd patience quand un joueur aborde sa dernière année de contrat.
Partira, partira pas ? Pour le principal concerné, pas le moindre doute. "J’ai fait toute la préparation ici, avec ce groupe et le coach. Je me sens bien avec tout le monde, y compris le staff, a-t-il insisté samedi, en zone mixte. Normalement, je serais présent toute la saison." Et peut-être même au-delà. Une prolongation serait dans les tuyaux Celle-ci pourrait se préciser après le mercato.