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OM : à son avantage dans le jeu, maladroit devant le but, Gouiri entre ombre et lumière à Strasbourg
À son avantage dans le jeu dos au but, auteur de plusieurs déviations bien senties, l'Algérien a aussi failli coûter cher à l'OM en gaspillant au moins deux énormes occasions.
Roberto De Zerbi attend de lui qu'il "joue comme un 10 et marque comme un 9". Contrat à moitié rempli par Amine Gouiri. À la Meinau, l'international algérien a certes distribué comme un habile et clairvoyant meneur, mais il a surtout vendangé tel un vulgaire défenseur. Et plutôt trois fois qu'une...
L'ingrate vie du buteur, l'ancien Rennais l'a vu défiler, une petite heure, sous ses yeux. 58 minutes de bonne facture, où il s'est échiné à bonifier les dégagements à l'emporte-pièce de Geronimo Rulli et compagnie, malgré le souffle menaçant du colosse Mamadou Sarr sur sa nuque. Avec des miettes, il a presque fait de l'or. Presque, seulement, puisque Matt O'Riley (7) et Igor Paixao (11) ont rechigné à marquer. Avec de l'or, des occasions, il a aussi failli réduire les espoirs de l'OM en miettes.
L'hOMme de la deuxième partie de saison, sans qui Roberto De Zerbi et sa bande n'auraient probablement pas composté leur billet pour la Ligue des champions, celui génial et clinique devant les cages, n'est plus. À l'ombre de son impressionnant ratio (10 buts, soit un toutes les 105 minutes), se cache un inquiétant mutisme depuis la reprise. Aucune célébration en 6 apparitions, quelque 400 minutes sur les pelouses à courir après le moindre geste décisif.
Pendant ce temps, "Auba"...
Sa maladresse (passagère ?) n'est pas nouvelle. Les supporters, y compris ses dirigeants, l'ont soupçonnée au fil d'une préparation guère convaincante, alors que l'ombre du revenant Pierre-Emerick Aubameyang planait au-dessus de sa tête. Hier soir, elle a éclaté sous les projecteurs de l'enceinte alsacienne, à moitié en travaux.
Jusqu'ici, personne ne pouvait vraiment lui reprocher d'avoir gâché. Simplement d'être moins en jambes (il a, paraît-il, beaucoup souffert physiquement durant la trêve), malgré un sursaut bienvenu lors du Clasico. Difficile d'en dire autant après ces trois gros manqués.
Le premier, très tôt dans le match, dans la peau du renard des surfaces. Amine Gouiri traînait dans les six mètres de Penders, quand le Belge a relâché le cuir dans ses pinceaux... qui se sont emmêlés face aux filets désertés (8). Le dernier, juste avant de céder sa place à "Auba". Certes la passe lobée de Murillo n'était pas un cadeau, mais le natif de Bourgoin-Jallieu a largement assez de soie au bout de pied pour faire mieux qu'un pointu hors cadre (54). Entre-temps, un face-à-face mal négocié. Grâce à l'assistant de Jérémie Pignard, qui a sans doute levé son drapeau à tort, tout le monde l'aura oublié. Mais, là encore, Gouiri a oublié de marquer (31).
Et pendant ce temps... "Auba" enfile son costume de héros, égaré cet été. Outre la frustration de tout bien faire jusqu'à la zone de vérité, Gouiri devra vivre avec une autre réalité. Celle où son concurrent efface ses bévues, guide l'OM vers une victoire salvatrice. Non content d'avoir pris le relais, le Gabonais lui a volé la vedette. Il a d'abord imité Gouiri, en tirant sur le gardien strasbourgeois, avant de glisser la balle au fond, en deux temps (1-1, 78). "La concurrence est saine. On est deux joueurs totalement différents. Amine a fait des efforts, un beau travail et j'en ai récolté les fruits", insistait dans la foulée Aubameyang, fidèle à sa réputation d'équipier modèle. Cela suffira-t-il à lui remonter le moral ?