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Décryptage : en quoi les qualités de Facundo Medina collent-elles parfaitement avec l'OM de Roberto De Zerbi
Après une saison au cours de laquelle Roberto De Zerbi a peiné à trouver la bonne formule en défense, l'OM a choisi de recruter Facundo Medina. Logique car l'Argentin a toutes les qualités pour répondre aux exigences de l'entraîneur italien.
Il existe des transferts plus faciles à expliquer que d'autres. Celui de Facundo Medina à Marseille, sous la forme d'un prêt avec une obligation d'achat de 20 M€ hors bonus, entre dans la catégorie des évidences. L'attention s'est jusque-là focalisée sur sa personnalité volcanique, qui semble-t-il, est faite pour un club singulier et exigeant comme l'OM. Un élément central dans le choix des dirigeants mais qui ne doit pas occulter le fait que sur le terrain aussi, l'association semble parfaite. Le profil du défenseur de 26 ans correspond à ce dont Roberto De Zerbi avait besoin.
Tout au long de la saison passée, terminée au bout du compte à la 2e place de Ligue 1, l'entraîneur italien a cherché la meilleure manière de défendre, changeant de système à plusieurs reprises et alignant de nombreux joueurs au gré des absences, des états de forme et des profils. Ulisses Garcia, Amir Murillo ou Geoffrey Kondogbia sont par exemple tous passés par la défense centrale olympienne avec des rôles différents mais un point commun : ce n'était pas là qu'on les attendait.
Et pourtant, occuper ce poste sous De Zerbi requiert des qualités particulières. L'international centrafricain décrivait ainsi dans nos colonnes en avril la première d'entre elles, requise pour jouer sous l'ancien coach de Brighton : « Marseille est une des équipes qui a le plus le ballon dans le camp adverse, en Europe. [...] Il faut savoir "amener" le ballon aux attaquants. Ce ne sont pas eux qui vont descendre pour venir le chercher. Premier critère demandé par le coach : produire du jeu, et on fait partie des joueurs qui touchent le plus de ballons. »
L'un des meilleurs centraux pour faire progresser le jeu
Amener le ballon aux attaquants, Medina sait faire. Durant ses années lensoises (2020-2025), il était un joueur important pour sa faculté à faire progresser le jeu par la passe. Très sûr techniquement, il réussissait souvent à casser des lignes et le pressing en prenant les risques nécessaires. Il fait partie des meilleurs défenseurs centraux de L1 sur le plan statistique. Ses 5,41 passes progressives par 90 minutes le hissent à la 4e place, assez nettement au-dessus des premiers Marseillais Geoffrey Kondogbia (4,09) et Leonardo Balerdi (3,95).
Dans cette liste, il est aussi important de regarder le nombre de gauchers meilleurs que lui à son poste, l'OM cherchant un joueur ayant ce pied fort. En dehors du Lillois Alexsandro, dont la cote s'est envolée après la saison qui vient de s'écouler, l'Argentin reste la meilleure option en Ligue 1. D'autant que les Sang et Or, en quête d'économies, étaient à l'écoute des offres pour ses joueurs. La présence de Lilian Brassier un peu plus bas dans la liste rappelle que le profil recherché était déjà identique la saison passée. Et peut donner quelques regrets sur la tournure des événements.
Si on regarde dans le détail ses passes progressives, il est aisé de voir ce que peut apporter le néo-Marseillais. Il possède cette capacité rare pour un défenseur central de faire parler sa qualité de passe derrière la première ligne de pression, là où un Balerdi parvient par exemple surtout à casser cette dernière. Par rapport à Murillo, titularisé à 15 reprises au poste d'axial droit par De Zerbi la saison dernière, on remarque que l'ex-Lensois est capable de varier ses passes, de trouver des partenaires à l'intérieur du jeu ou dans la surface et d'effectuer des renversements.
Mais Medina n'est pas qu'un passeur talentueux. Il n'hésite pas à porter le ballon lorsque les espaces s'ouvrent. Ce qui en fait un joueur très complet et intéressant pour une équipe aussi dominante que l'OM (63,6 % de possession la saison passée).
Une polyvalence importante
L'utilisation de Medina à Marseille reste à ce stade encore assez flou. Mais l'Argentin est polyvalent. Il a occupé à Lens le poste de défenseur axial gauche dans des défenses à trois - en particulier sous Franck Haise - ou à quatre. Il a aussi évolué en tant que latéral à plusieurs reprises, notamment lors du dernier exercice de L1 (4 titularisations).
Son intégration à Marseille ne devrait donc pas poser de problème, que ce soit dans un 3-4-3 où il s'est déjà épanoui par le passé ou dans le 4-2-3-1 cher à De Zerbi. Il pourrait former une charnière complémentaire avec son compatriote droitier Balerdi. Mais il serait encore plus à l'aise sur le côté gauche, le système se déformant en phase de possession avec une base de trois joueurs, dont il ferait partie, pour relancer. De quoi lui laisser cette liberté de mouvement qu'il sait mettre à profit. « À trois, à quatre, à cinq... Je me sens bien de tous les côtés et j'ai envie de jouer », a-t-il lui-même expliqué en conférence de presse.
En cas de cohabitation dans l'effectif avec Quentin Merlin, dont l'avenir à l'OM reste en suspens à ce stade, il offrira un profil très différent. Il n'a pas l'explosivité de l'ancien Nantais de 23 ans, qui est capable de déborder et d'occuper la largeur dans la ligne la plus avancée de l'équipe, mais il fait partie des défenseurs centraux qui réalisent le plus de courses sans le ballon dans le camp adverse en Ligue 1. Il aime par ailleurs être trouvé assez haut sur le terrain et a tendance à offrir des solutions dans le couloir comme un latéral. Sa relation avec un ailier plus dribbleur à qui il amènerait des « munitions » comme Igor Paixao, cible du club mais blessé, serait naturelle.
Impliqué dans le pressing lensois, agressif lorsqu'il s'agit de chasser et de contre-presser, Medina sera, à n'en pas douter, un élément clé pour l'OM cette saison. Fin tacticien, De Zerbi saura pleinement exploiter ses qualités.
Après une saison au cours de laquelle Roberto De Zerbi a peiné à trouver la bonne formule en défense, l'OM a choisi de recruter Facundo Medina. Logique car l'Argentin a toutes les qualités pour répondre aux exigences de l'entraîneur italien.
Il existe des transferts plus faciles à expliquer que d'autres. Celui de Facundo Medina à Marseille, sous la forme d'un prêt avec une obligation d'achat de 20 M€ hors bonus, entre dans la catégorie des évidences. L'attention s'est jusque-là focalisée sur sa personnalité volcanique, qui semble-t-il, est faite pour un club singulier et exigeant comme l'OM. Un élément central dans le choix des dirigeants mais qui ne doit pas occulter le fait que sur le terrain aussi, l'association semble parfaite. Le profil du défenseur de 26 ans correspond à ce dont Roberto De Zerbi avait besoin.
Tout au long de la saison passée, terminée au bout du compte à la 2e place de Ligue 1, l'entraîneur italien a cherché la meilleure manière de défendre, changeant de système à plusieurs reprises et alignant de nombreux joueurs au gré des absences, des états de forme et des profils. Ulisses Garcia, Amir Murillo ou Geoffrey Kondogbia sont par exemple tous passés par la défense centrale olympienne avec des rôles différents mais un point commun : ce n'était pas là qu'on les attendait.
Et pourtant, occuper ce poste sous De Zerbi requiert des qualités particulières. L'international centrafricain décrivait ainsi dans nos colonnes en avril la première d'entre elles, requise pour jouer sous l'ancien coach de Brighton : « Marseille est une des équipes qui a le plus le ballon dans le camp adverse, en Europe. [...] Il faut savoir "amener" le ballon aux attaquants. Ce ne sont pas eux qui vont descendre pour venir le chercher. Premier critère demandé par le coach : produire du jeu, et on fait partie des joueurs qui touchent le plus de ballons. »
L'un des meilleurs centraux pour faire progresser le jeu
Amener le ballon aux attaquants, Medina sait faire. Durant ses années lensoises (2020-2025), il était un joueur important pour sa faculté à faire progresser le jeu par la passe. Très sûr techniquement, il réussissait souvent à casser des lignes et le pressing en prenant les risques nécessaires. Il fait partie des meilleurs défenseurs centraux de L1 sur le plan statistique. Ses 5,41 passes progressives par 90 minutes le hissent à la 4e place, assez nettement au-dessus des premiers Marseillais Geoffrey Kondogbia (4,09) et Leonardo Balerdi (3,95).
Dans cette liste, il est aussi important de regarder le nombre de gauchers meilleurs que lui à son poste, l'OM cherchant un joueur ayant ce pied fort. En dehors du Lillois Alexsandro, dont la cote s'est envolée après la saison qui vient de s'écouler, l'Argentin reste la meilleure option en Ligue 1. D'autant que les Sang et Or, en quête d'économies, étaient à l'écoute des offres pour ses joueurs. La présence de Lilian Brassier un peu plus bas dans la liste rappelle que le profil recherché était déjà identique la saison passée. Et peut donner quelques regrets sur la tournure des événements.
Si on regarde dans le détail ses passes progressives, il est aisé de voir ce que peut apporter le néo-Marseillais. Il possède cette capacité rare pour un défenseur central de faire parler sa qualité de passe derrière la première ligne de pression, là où un Balerdi parvient par exemple surtout à casser cette dernière. Par rapport à Murillo, titularisé à 15 reprises au poste d'axial droit par De Zerbi la saison dernière, on remarque que l'ex-Lensois est capable de varier ses passes, de trouver des partenaires à l'intérieur du jeu ou dans la surface et d'effectuer des renversements.
Mais Medina n'est pas qu'un passeur talentueux. Il n'hésite pas à porter le ballon lorsque les espaces s'ouvrent. Ce qui en fait un joueur très complet et intéressant pour une équipe aussi dominante que l'OM (63,6 % de possession la saison passée).
Une polyvalence importante
L'utilisation de Medina à Marseille reste à ce stade encore assez flou. Mais l'Argentin est polyvalent. Il a occupé à Lens le poste de défenseur axial gauche dans des défenses à trois - en particulier sous Franck Haise - ou à quatre. Il a aussi évolué en tant que latéral à plusieurs reprises, notamment lors du dernier exercice de L1 (4 titularisations).
Son intégration à Marseille ne devrait donc pas poser de problème, que ce soit dans un 3-4-3 où il s'est déjà épanoui par le passé ou dans le 4-2-3-1 cher à De Zerbi. Il pourrait former une charnière complémentaire avec son compatriote droitier Balerdi. Mais il serait encore plus à l'aise sur le côté gauche, le système se déformant en phase de possession avec une base de trois joueurs, dont il ferait partie, pour relancer. De quoi lui laisser cette liberté de mouvement qu'il sait mettre à profit. « À trois, à quatre, à cinq... Je me sens bien de tous les côtés et j'ai envie de jouer », a-t-il lui-même expliqué en conférence de presse.
En cas de cohabitation dans l'effectif avec Quentin Merlin, dont l'avenir à l'OM reste en suspens à ce stade, il offrira un profil très différent. Il n'a pas l'explosivité de l'ancien Nantais de 23 ans, qui est capable de déborder et d'occuper la largeur dans la ligne la plus avancée de l'équipe, mais il fait partie des défenseurs centraux qui réalisent le plus de courses sans le ballon dans le camp adverse en Ligue 1. Il aime par ailleurs être trouvé assez haut sur le terrain et a tendance à offrir des solutions dans le couloir comme un latéral. Sa relation avec un ailier plus dribbleur à qui il amènerait des « munitions » comme Igor Paixao, cible du club mais blessé, serait naturelle.
Impliqué dans le pressing lensois, agressif lorsqu'il s'agit de chasser et de contre-presser, Medina sera, à n'en pas douter, un élément clé pour l'OM cette saison. Fin tacticien, De Zerbi saura pleinement exploiter ses qualités.
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